Commentaires de livres faits par Eldwyst
Extraits de livres par Eldwyst
Commentaires de livres appréciés par Eldwyst
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Les narines de Nortah se froncèrent à mesure que les lourdes portes s’ouvraient pour révéler le noir souterrain abritant les geôles de Keshin-Kho.
— Il doit bien exister quelque part une prison propre, non ?
— Elles puent parce que les gens chient dedans, intervint Sehmon, manifestement sidéré de devoir énoncer pareille évidence.
— Bon sang mais c’est bien sûr. (Nortah lui assena une claque sur l’épaule.) Mon jeune ami, tu as clairement manqué ta vocation. Avec une perspicacité pareille, tu aurais toute ta place dans le Troisième Ordre. Je me fais fort de t’écrire une lettre de recommandation dès notre retour au Royaume.
— Ce sont toutes ces années passées à surveiller Qu’un-Œil qui ont fait de moi ce que je suis. J’étais encore une douce et innocente petite chose quand je me suis enrôlé dans ce régiment. Un peu comme toi.
— Tu es né mauvais et cynique. »
Gobelin a redoublé de grognements. « Jamais de la vie. Et, à la vérité, ce tunnel ne se serait jamais effondré si une merde de chien puant à deux pattes n’avait pas joué à l’un de ses jeux stupides. J’avais presque oublié tout cela, tu sais. Je ne t’ai jamais rendu la monnaie de cette pièce. Tu n’aurais jamais dû ramener cette affaire sur le tapis, espèce d’étron à visage humain. Bon sang ! Tu as bien failli crever avant de m’avoir réglé cette dette. Je savais que tu magouillais un coup tordu. Tu as fait exprès d’avoir cette attaque, pas vrai ?
— Bien sûr que oui, nez de bœuf. Dès que j’en ai l’occasion, j’essaie de mourir pour m’épargner tes coups de poignard dans le dos. Tu préfères le prendre comme ça ? Je t’ai sauvé la vie et tu le prends comme ça ? Y a pas plus con qu’un vieux con. Ramène ta fraise, sale petit crapaud dégarni. Je suis peut-être un peu plus lent depuis deux ans, mais je suis toujours trois fois plus rapide et dix fois plus malin que toutes les blanchecailles…
— La religion, pauvre débile ! a aboyé Gobelin. Ça n’a pas besoin de faire sens.
— Kina est une déesse, me suis-je interposée. Les dieux ne meurent jamais réellement, j’imagine. Je ne sais pas, Qu’un-Œil. Je n’ai rien inventé, je me contente de vous le répéter. Écoute… les Gunnis croient que personne ne meurt vraiment. L’âme survit au corps.
— Eh eh eh ! a ricané Gobelin. Si les Gunnis ont raison, te voilà dans une merde noire, l’avorton. Tu vas devoir t’appuyer la Roue de la Vie jusqu’à ce que tu aies épuisé tout ton mauvais karma. Et tu t’en trimbales un sacré colis.
- Ne parle pas de Gobelin sur ce ton. C'est mon pote. Je me dois de prendre sa défense." Qu'un-OEil a henni.
- De toute évidence, tu dois me confondre avec je ne sais quel trou du cul se prenant pour un héros."
- Encore ?" Il ne lâchait jamais le morceau ? Et je n'avais aucune réponse à lui fournir. "Que dirais-tu de "l'amour est aveugle" ?
- Murgen, si jamais tu y crois, tu n'es qu'un pauvre imbécile. Peut-être devrais-tu rentrer lire les Livres de Toubib."
Il secoua la tête, puis éclusa les dernières gouttes de vin de sa flasque, qu’il rejeta avec un soupir déçu.
— Une sacrée trotte pour une femme qui peut pas te blairer, si tu veux mon avis.
— Un homme doit s’acquitter de ses dettes, répliqua Vaelin. Peu importe la distance. Ou le prix à payer.
— Ça, c’est bien vrai.