Commentaire de MissCroqBook

Charmée par la douceur de la plume d’Agnès Martin-Lugand dans son diptyque Les gens heureux lisent et boivent du café/La vie est facile ne t’inquiète pas, j’avais envie de découvrir un autre de ses romans sans plus tarder. Encore une fois, son écriture a fait mouche.

Depuis l’enfance Iris est passionnée par la couture. Créer des modèles, choisir les tissus, donner vie à des vêtements à partir de simples bouts de tissus… est tout ce qui la rend heureuse. Mais ses parents ne conçoivent cette passion comme une possibilité de carrière. Pour eux ce n’est qu’une passion sans intérêt. La mort dans l’âme Iris s’est résignée à abandonner ses rêves pour suivre les traces imposées par sa famille.

Devenue banquière, Iris étouffe. Elle est mariée à Pierre, médecin hospitalier plus souvent avec ses patients qu’auprès d’elle. La routine, le manque de son mari… rien n’est fait pour qu’Iris soit épanouie. Alors lorsqu’au cours du traditionnel repas dominical en famille, Iris apprend que ses parents lui ont volé son rêve de jeunesse, elle décide de prendre son destin en main et de postuler à une formation de couturière. C’est sans trop y croire qu’Iris est sélectionnée et s’installe à Paris pour un stage de six mois sous l’égide de Marthe, directrice de la formation.

Après toutes ces années, Iris a enfin la possibilité de concrétiser son rêve et d’être enfin heureuse…

Contrairement aux précédents livres que j’ai lu d’Agnès Martin-Lugand, je trouve que dans celui-ci, il y a un peu plus d‘action, de rebondissements. Si au départ l’histoire semble simple, prévisible, douce, elle va prendre une tournure plutôt inattendue. Une tournure qui va donner plus d’accroche à l’histoire, plus de profondeur.

La plume de l’auteure est toujours aussi fluide, facile à lire. Ça coule tout seul. Les pages se tournent les unes après les autres. Comme pour chacun de ses romans, nous ne suivons que les pensées de l’héroïne principale. On la voit évoluer, on partage ses doutes, on a parfois envie de lui ouvrir les yeux, de la bousculer un peu. Mais au final, on s’attache à elle.

Iris est une jeune femme douce, peu confiante en elle, sérieuse. La routine a eu raison de sa vie. Entre son mari souvent absent, son boulot qui l’ennuie, son manque de vie sociale, elle suffoque. Elle a besoin de renouveau. Renouveau qu’elle va trouver à Paris auprès de Marthe. Cette femme d’âge mur élégante et autoritaire va rapidement devenir son mentor. Elle va la prendre sous son aile pour l’aider à révéler son talent au monde. Marthe est une femme difficile à cerner. On comprend vite qu’Iris représente plus pour elle qu’une simple élève à l’atelier de couture. Son comportement intransigeant presque dictatorial est troublant voire dérangeant par moments.

Gabriel lui est l’atout charme de ce livre. Sa nonchalance, sa confiance en lui, son petit côté rebelle et son attirance pour la belle Iris apportent de la fraicheur à l’histoire. Il est celui qui va venir troubler les certitudes d’Iris quant à son couple. Celui qui va lui apporter du soutien mais aussi des moments de liberté bienvenus dans son emploi du temps chargé. Bref, il est le vent de fraicheur nécessaire au récit.

En résumé j’ai beaucoup aimé ce roman, peut-être plus que les précédents. Il m’a transporté dans le monde de la mode et de la bourgeoisie parisienne pour m’offrir un agréable moment de lecture. Je pense que d’ici quelques temps, je me lancerai avec plaisir dans un autre roman de l’auteure.