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L'embaumement, c'était comme... Je ne sais pas comment le décrire. C'était comme jouer avec une poupée géante, l'habiller, la laver, l'ouvrir pour voir ce qu'il y a à l'intérieur. Une fois, à huit ans, j'avais espionné ma mère par l'entrebâillement de la porte pour découvrir le pot aux roses. La semaine suivant, j'ouvrais mon ours en peluche ; je crois qu'elle n'a jamais fait le rapprochement.
Afficher en entier- Mon père installait des pièges dans le jardin contre les écureuils, les taupes, ce genre de bêtes, et chaque matin mon boulot c'était d'en faire le tour et de défoncer avec une pelle tout ce qui n'était pas encore mort. A l'âge de sept ans, j'ai commencé à les découper pour voir à quoi elles ressemblaient à l'intérieur, mais j'ai arrêté quand je me suis mis à étudier les tueurs en série. Vous avez entendu parler de la triade Macdonald ?
- Trois caractéristiques qu'ont en commun 95% des tueurs en série, répondit-il. Enurésie nocturne, pyromanie et cruauté envers les animaux. Effectivement, tu présentes les trois, je le reconnais.
Afficher en entierSonatine, p. 270
« [C]e ne sont pas les grands méchants monstres qui suscitent la terreur, mais les petites gens à l'air innocent.
[...]
Les gens comme moi. »
Afficher en entier- Tu n’as que quinze ans, bon Dieu ! Tu devrais être... je ne sais pas, moi, en train de courir les filles ou de jouer à la PlayStation.
− Tu demandes à un sociopathe de courir les filles ?
− Je te demande de ne pas être un sociopathe !
Afficher en entierElle marqua une pause puis arrêta de tourner autour du pot.
« Il faut que je devine ou tu te décides à me dire sur lequel de tes psychopathes tu l’as écrite ?
— Ce ne sont pas “mes” psychopathes.
– John.
— Dennis Rader, répondis-je en regardant la rue. Ils l’ont arrêté il y a seulement quelques années, alors je me suis dit que ça avait un côté “actualités” intéressant.
— John, Dennis Rader est l’assassin qu’on surnomme BTK. C’est un meurtrier. Le sujet, c’était un grand personnage, pas un.
— Le prof a parlé de personnage important, pas d’un grand personnage, alors les méchants comptent aussi. Il a même suggéré John Wilkes Booth.
— Il y a une grande différence entre un assassin
Politique et un tueur en série.
— Je sais, répondis-je en me tournant vers elle. C’est pour ça que je l’ai choisi.
— Tu es un garçon vraiment intelligent, crois-moi. Tu es sûrement le seul élève à déjà avoir fini sa dissertation. Mais tu ne peux pas. Ce n’est pas normal, John. J’espérais vraiment que cette fascination pour les meurtriers te passe.
— Pas pour les meurtriers. Pour les tueurs en série.
— C’est bien là la différence entre toi et le reste du monde, John. Nous, on ne voit pas la différence.
Afficher en entierMrs Anderson était morte.
Rien de spectaculaire, la vieillesse, voilà tout : un soir, elle était allée se coucher et ne s'était jamais réveillée. Aux infos, ils avaient parlé d'une mort paisible et digne, ce qui, certes, techniquement n'était pas faux, toutefois les trois jours qu'il avait fallu pour se rendre compte qu'on ne la voyait plus depuis un bout de temps retirait beaucoup de dignité à la situation.
Afficher en entier- [...] J’espérais vraiment que cette fascination pour les meurtriers te passe.
- Pas pour les meurtriers. Pour les tueurs en séries.
- C'est bien là la différence entre toi et le reste du monde, John. Nous, on ne voit pas la différence.
Afficher en entierSonatine, p. 62
« Il y a de fortes chances que ce soient les tueurs en série qui soient à l'origine des légendes de loups-garous et de vampires : un homme qui chasse et tue d'autres hommes, pour moi, c'est un tueur en série.
À l'époque, la psychologie n'existait pas, du coup on a inventé une espèce de monstre déjanté pour expliquer les meurtres. »
Afficher en entierFinies les questions, fini d’attendre. Ma décision était prise. Il était temps d’abattre le mur et de bazarder mes règles.
Temps de lâcher le monstre.
Afficher en entier"
J'avais du mal à m'expliquer. Être un sociopathe ne signifie pas simplement être sour émotionellement, c'est aussi être muet émotionellement. J'avais l'impression de ressembler aux personnages qui s'agitaient en silence sur l'écran: ils gesticulaient à grand cri sans jamais émettre de son. La communication s'avérait impossible, comme si ma mère et moi parlions deux langues complétement différentes.
"
Chapitre 2 P.46
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