Extraits

« − Je suis sur le point d'avoir un bain de sang sur les mains.

Gray baissa la voix.

− Cela vient d'au-dessus. On ne peut pas être impliqué dans une guerre entre la Meute et le Peuple. Nous n'avons pas le nombre ou la puissance. On serait massacré. Je suis désolé, mais c'est entre vous et eux.

− Il ne nous aidera pas.

−Tu avais la chance de faire la différence aujourd'hui et tu a as fait marche arrière. Ton autorité est seulement valable si tu fais quelque chose avec elle, et tu as décidé de ne rien faire. Fais-le suffisamment de fois et très bientôt personne ne la reconnaîtra. La prochaine fois que tu auras besoin de mon aide, n'appelle pas.

Je mis fin à l'appel.

− De la diplomatie, dit Barabas.

− J'emmerde la diplomatie.

Le téléphone sonna. Je décrochai.

− C'est une question de compétence, annonça Gray, la voix tendue. Nous n'avons aucune juridiction sur la forteresse.

Il raccrocha.

D'accord. »

“What part of no don’t you understand ?”

“The part where I don’t get what I want.”

Je voulais découper Hugh en pièces. Je le lui devais pour Mauro, mon épée brisée, et les sept jours dans le trou. Mais Curran le lui devait pour m'avoir vue disparaître, pour avoir découvert où j'étais, pour avoir traversé la moitié du pays sans savoir si j'étais encore en vie, puis pour s'être frayé un chemin dans Mishmar seulement pour me trouver à moitié morte. Curran avait plus de comptes à régler que moi.

Bien sûr que Julie avait voulu voir les bébés chatpinous. Même moi j’en avais envie. Et évidemment, il l’avait conduite là-bas. Mais ils s’étaient fait prendre la main dans le sac, bon sang !

La fourrure du lapin rampa, s'agita, et s'étira pour prendre la forme d'un petit chat noir. Le chat sauta dans la bouche de la tortue.

− Wouaw, dit Ascanio. C'est violent.

Je rangeai ce nouvel élément provenant de l'argot des adolescents pour une référence future.

- Fais-le entrer. Plus vite il déballe ce qu’il a sur le cœur, plus vite nous pourrons retourner dans les bras de Morphée.

Curran souleva le panneau de la fenêtre et déverrouilla la grille de métal. Le vampire se glissa dans le salon et s’avança en mode bipède.

- Sa fille !!

- C’était une question ?

Je haussai les épaules.

Landon m’observa à travers la vitre, se détourna pour reprendre ses allées et venues puis me scruta à nouveau.

- Tu sais ce que les gens normaux héritent de leur mamie ? Un service à thé. Ou un dessus de lit brodé. (Curran sourit.) Si ta famille en possédait un, je parie qu’il serait fait en peau de chimère et rempli de plumes d’anges déchus.

- Tu parles des anges judéo-chrétiens ou des anges païens comme Teddy Jo ? Parce qu’autant te le dire, les premiers n’existent pas.

- Kate.

On s'en fout de l'Oracle et des autres. Ils vont s'en remettre. Si quelqu'un vient te défier, on lui bottera les fesses et on va aussi trouver un moyen de gérer ton père. Enfin, si le Conseil se lance dans la production de chatons, on les refilera à Jim. Il a besoin de s'attendrir un peu. (Je le regardai. Il ôta les mains du volant le temps de les écarter de quinze centimètres.) Tu imagines? De jolies petites boules de poils, assises sur les genoux de Jim le ténébreux.

Je le visualisai avec son expression féroce de chef de la sécurité, cerné par une multitude de boules de poils duveteuses. C'en était trop. L'engourdissement céda. Je gloussai avant de rire aux éclats. Curran s'esclaffa aussi.

-Petits chatons, miaou miaou ... (Je le voyais très bien le doigt levé en train de leur faire la leçon.) Il va tous les transformer en durs à cuire;

- Il les conduira dans le Bois chasser le chevreuil, s'exclama Curran entre deux rires. le minuscule escadron de la mort qui tue ...

− Il semble que d'Ambray te croit remplaçable.

Ghastek me regarda pendant un long moment. Un muscle de son visage tressauta. Avec un grognement guttural, Ghastek frappa l'eau de son poing.

− C'est tout. Putain, c'est tout !

Oh oh. Malgré tout ce temps où j'avais interagi avec Ghastek, il n'avait jamais juré. Le « premier » Maître de la Mort était sur le point de piquer une colère. Je me tins prête.

− Il vient dans ma ville, il se débarrasse de mes hommes, il me donne des ordres comme si j'étais son serviteur et maintenant ça ? Comment ose-t-il !

Je soupirai. « Comment ose-t-il » est sorti. « Sait-il qui je suis ? » n'était sûrement pas loin.

− Je ne suis pas un illettré qu'il peut maltraiter. On ne me traitera pas de la sorte. J'ai travaillé trop dur, pendant des années. Des années ! Des années d'étude et ce foutu homme des cavernes arrive et agite les bras. (Ghastek fit la grimace. Son but était probablement d'imiter Hugh, mais il réussit principalement à paraître constipé.) Ohh, je suis Hugh d'Ambray, je déclenche une guerre !

« Je me tenais sur le seuil de la tombe de ma grand-mère, bloquant l'accès à l'intérieur, jusqu'à ce que le dernier membre de notre groupe ait traversé. Elle nous laissa passer. Quand j'atteignis l'autre côté, personne ne parla. Ils me fixaient, effrayés.

− Avancez, grogna Curran.

Nous traversâmes les couloirs tordus de Mishmar. Cela faisait déjà une bonne heure que nous étions partis maintenant. J'étais terriblement fatiguée.

− Pause, annonça Curran.

Je lui rentrai presque dedans, mais je m'écartai au dernier moment et m'affaissai contre le mur. Kate Daniels, l'incarnation même de la grâce.

Ghastek s'arrêta devant moi, toujours dans les bras de son vampire.

− J'exige une explication.

Mords-moi. Ça te va comme explication ?

− Dis-moi comment cela se passera, lui dit Robert. Je demande des explications depuis deux semaines. »