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I need you to live."

Chapter 2

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Magnus glared at him out of gold-green eyes. "If i wanted to lie on a couch and complain to someone about my parents, I'd hire a psychiatrist."

"Ah," said Jace. "But my services are free."

"I heard that about you."

Chapter 1

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I thought we were friends."

"No. You're Alec's friend. Alec was my boyfriend, so I had to put up with you. But now he's not my boyfriend, so I don't have to put up with you. Not that any of you seem to realize it. You must be the -- what, fourth ? -- of you lot to bother me."

Chapter 1

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Look who's talking. Oh, I love her. Oh, she's my sister. Oh, why, why, why --"

Jace threw a handful of dead leaves at Alec, making him splutter.

Chapter 1

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It's his birthday," Alec said flipping the phone shut. He looked smaller these days, almost skinny in his worn blue pullover, holes at the elbows, his lips bitten and chapped. Clary's heart went out to him. He'd spent the first week after Magnus had broken up with him in a sort of daze of sadness and disbelief. None of them could really believe it. She'd always thought Magnus loved Alec, really loved him; clearly Alec had thought so too. "I didn't want him to think that I didn't -- to think that I forgot."

Chapter 1

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Les changements bien que nécessaires ont parfois un goût funeste.

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Tu sais, trésor, parfois l'espoir est notre ultime carburant.

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Sébastien ne cilla pas.

- Tu me déçois, Raphaël.

Il dégaina l’épée des Morgenstern, fit un pas en avant et ramassa la dague aux pieds de Raphaël. Une étincelle passa le long de la lame, telle une larme de feu.

- Tu ne déçois vraiment beaucoup, dit-il.

Spoiler(cliquez pour révéler) Et, plus rapide que l’éclair, il plongea l’arme dans la poitrine de Raphaël.

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- Dis à toute les Créatures Obscures que j'ai soif de vengeance et que je l'obtiendrai tôt ou tard. Tous ceux qui s'allient avec les Chasseurs d'Ombres connaîtront le même sort que les tiens. Je n'ai rien contre ton peuple, à moins que vous ne décidiez de soutenir la cause des Nephilim, auquel cas mon armée et moi, nous vous passerons tous au fil de l'épée, jusqu'au dernier.

Sans cesser de sourire, il abaissa son arme vers sa chemise, dont il frôla les boutons comme s'il s'apprêtait à la tailler en pièces.

- Tu crois que tu peux t'en souvenir, petite louve ?

- Je...

- Bien sûr que tu peux, conclut Sébastien, puis il baissa les yeux vers Jordan, qui s'était figé dans les bras de Maïa. Spoiler(cliquez pour révéler) Au fait, ton petit copain est mort.

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4

OR SOMBRE

QUAND CLARY FRAPPA CHEZ L’INQUISITEUR, ce fut Robert Lightwood en personne qui lui ouvrit.

Elle se figea sur le seuil, ne sachant pas trop quoi dire. Elle n’avait jamais discuté avec le père adoptif de Jace, qu’elle connaissait très peu. Il n’était qu’une ombre en arrière-plan, souvent postée derrière Maryse, une main posée sur son fauteuil. C’était un homme massif aux cheveux bruns avec une barbe soigneusement entretenue. Elle avait du mal à croire qu’il avait été l’ami de son propre père, bien qu’elle sût qu’il faisait autrefois partie du Cercle de Valentin. Il avait le visage trop ridé et un air trop sévère pour qu’elle parvienne à se l’imaginer jeune.

Comme il posait les yeux sur elle, elle vit qu’ils étaient d’un bleu très sombre, si sombre qu’elle les avait toujours crus noirs. Son expression ne changea pas ; elle sentait la désapprobation suinter par tous ses pores. Elle en déduisit que Jia n’était pas la seule à avoir pris ombrage du fait qu’elle ait couru derrière Emma au beau milieu de la réunion du Conseil.

— Si tu cherches mes enfants, ils sont en haut, au dernier étage, se contenta-t-il de dire.

Elle pénétra dans le vestibule aux dimensions grandioses. La demeure officiellement assignée à l’Inquisiteur et à sa famille était immense avec de hauts plafonds et un mobilier coûteux. Elle était assez grande pour être dotée d’arches intérieures, d’un escalier majestueux et d’un énorme lustre alimenté par de la lumière de sort. Clary se demanda où se trouvait Maryse, et si la maison lui plaisait.

— Merci, dit-elle.

Robert Lightwood haussa les épaules et s’éloigna sans un mot. Clary gravit les marches quatre à quatre et franchit plusieurs paliers avant d’atteindre le dernier étage. Après un escalier étroit puis un long couloir, elle trouva une porte entrebâillée ; des voix lui parvenaient de l’autre côté.

Elle frappa à la porte et entra. Les murs du grenier étaient peints en blanc, et une énorme armoire occupait un coin de la pièce, ses portes ouvertes sur, d’un côté, les affaires un peu usées d’Alec, et de l’autre, les vêtements de Jace, dans des tons de noir et de gris, tous pliés avec soin. Leurs tenues de combat étaient rangées en bas de l’armoire.

Clary sourit sans trop savoir pourquoi, sans doute émue à l’idée que Jace et Alec partagent une chambre. Elle se demanda s’ils se parlaient à mi-voix une fois les lumières éteintes, comme Simon et elle.

Alec et Isabelle étaient assis sur le rebord de la fenêtre. Derrière eux, Clary distinguait les rayons du soleil couchant qui se reflétaient sur les eaux du canal en contrebas. Jace était vautré sur l’un des lits jumeaux, ses pieds bottés posés sur le couvre-lit en velours, avec un aplomb délibéré.

— Je pense que ce qu’ils entendent par là, c’est qu’ils ne peuvent pas se tourner les pouces en attendant que Sébastien s’en prenne à d’autres Instituts, disait Alec. Ce serait une dérobade. Et ce n’est pas le genre des Chasseurs d’Ombres.

— Ça y ressemble, pourtant, dit Jace. Sébastien se promène en liberté pendant qu’on se terre ici derrière nos boucliers. Tous les Instituts ont été évacués. Il n’y a plus personne pour protéger le monde des démons. « Qui gardera les gardiens ? », comme dirait l’autre.

Alec soupira.

— Espérons que la situation ne dure pas.

— J’ai du mal à imaginer à quoi ressemblerait un monde sans Chasseurs d’Ombres, déclara Isabelle. Avec des démons partout et des Créatures Obscures dressées les unes contre les autres.

— Si j’étais Sébastien… commença Jace.

— Mais tu n’es pas Sébastien, intervint Clary.

Tous les regards convergèrent vers elle. Alec et Jace ne se ressemblaient pas du tout, mais de temps à autre Clary décelait des similitudes dans leurs gestes qui lui rappelaient qu’ils avaient grandi ensemble. Ils avaient tous deux un air curieux et un peu inquiet. Quant à Isabelle, elle semblait lasse et contrariée.

— Tu vas bien ? demanda Jace en guise de bienvenue. Comment se porte Emma ?

— Elle est dévastée, répondit Clary. Qu’est-ce qui s’est passé après mon départ ?

— L’interrogatoire ne s’est pas poursuivi très longtemps. Manifestement, Sébastien est derrière toutes ces attaques et il a le soutien d’une armée non négligeable d’Obscurs. Personne n’en connaît le nombre exact, mais il faut partir du principe que tous nos disparus ont été transformés.

— Dans tous les cas, nous sommes beaucoup plus nombreux qu’eux, objecta Alec. Il a son armée d’origine et les six Conclaves qu’il a transformés ; nous avons tous les autres.

Le regard de Jace s’assombrit, prenant des reflets d’or sombre.

— Sébastien le sait, murmura-t-il. Il a évalué ses troupes, du premier au dernier guerrier. Il sait exactement à quoi il peut se mesurer.

— Nous avons les Créatures Obscures de notre côté, reprit Alec. C’est tout l’intérêt de la réunion de demain, non ? Discuter avec les différents représentants, renforcer nos alliances. Maintenant qu’on sait ce que Sébastien manigance, on peut élaborer une stratégie et l’affronter avec l’aide des Enfants de la Nuit, de la Cour, des sorciers…

Clary et Jace se comprirent d’un regard. « Maintenant qu’on sait ce que Sébastien manigance, il prendra une autre décision. Il est toujours là où on ne l’attend pas. »

— Pendant la réunion, on a aussi parlé de Jace, dit Isabelle. Bah, comme d’habitude, à vrai dire.

— Ah oui ? (Clary s’adossa au montant du lit de Jace.) Et qu’est-ce qui a été dit ?

— Il y a eu beaucoup de discussions autour de la supposée invulnérabilité de Sébastien et des moyens de le tuer. Glorieuse aurait pu être une solution envisageable puisqu’elle renfermait le feu céleste mais, à l’heure actuelle, la seule source de feu sacré, c’est…

— Jace, acheva Clary, l’air sombre. Les Frères Silencieux ont déjà tout essayé pour le séparer du feu céleste. Il s’est logé dans son âme. Alors quel est leur plan ? Frapper la tête de Sébastien avec Jace jusqu’à ce qu’il tombe dans les pommes ?

— Frère Zachariah a fait à peu près la même suggestion, lâcha Jace. Peut-être avec moins de sarcasme.

— En tout cas, ils ont fini par discuter des moyens de capturer Sébastien sain et sauf, dit Alec. S’ils parviennent à le faire prisonnier et à éliminer tous les Obscurs, ils n’auront peut-être pas besoin de recourir aux extrêmes.

— Si vous voulez mon avis, il faudrait l’enfermer dans un cercueil et le jeter à la mer, lâcha Isabelle.

— Bref, quand ils en ont eu terminé avec moi, ce qui, évidemment, constituait la partie la plus intéressante, ils ont reparlé des moyens de guérir les Obscurs, dit Jace. Ils payent le Labyrinthe en Spirale une véritable fortune pour rompre le sortilège dont s’est servi Sébastien pour créer la Coupe Infernale et accomplir le rituel.

— Ils devraient cesser de se focaliser sur un remède pour les Obscurs et commencer à chercher un moyen de les vaincre, lança Isabelle d’un ton sévère.

— Un bon nombre d’entre eux connaissent des gens qui ont été transformés, Isabelle, dit Alec. Il est normal qu’ils souhaitent leur retour.

— Moi aussi, je voudrais que mon petit frère revienne, répliqua-t-elle d’une voix stridente. Ils ne voient donc pas que ces gens sont déjà morts ? Sébastien a tué l’humanité en eux, il en a fait des démons déguisés en humains, ce qui leur permet de se faire passer pour nos proches…

— Baisse d’un ton ! Tu te souviens que papa et maman sont dans la maison ? Ils vont finir par monter.

— Oh oui, ils sont là. Ils dorment dans les deux chambres les plus éloignées l’une de l’autre, mais ils sont là.

— Ce ne sont pas nos affaires, Isabelle.

— Ce sont nos parents.

— Mais ils ont leur vie ! Nous devons respecter leurs choix et garder nos distances. (Alec s’assombrit.) Beaucoup de couples se séparent à la mort d’un enfant.

Isabelle laissa échapper une plainte à peine audible et Alec comprit qu’il était allé trop loin.

— Isa ?

La moindre allusion à Max semblait affecter Isabelle bien plus que les autres membres de la famille, y compris Maryse. Elle se détourna et sortit en claquant la porte derrière elle.

— Nom de Dieu, jura Alec en rougissant.

Après avoir lancé un regard penaud à Jace, il s’élança à la poursuite de sa sœur. Jace se leva en soupirant et s’étira comme un chat en faisant craquer ses épaules.

— C’est le signal pour te raccompagner chez toi, je suppose.

— Je peux me débrouiller seule…

Il secoua la tête et prit sa veste suspendue au montant du lit. Ses mouvements trahissaient une impatience et une nervosité qui donnèrent la chair de poule à Clary.

— J’ai envie d’aller faire un tour, de toute façon. Viens, partons.

 

— Ça fait une heure. Au moins une heure, je t’assure, grommela Maia, qui s’était allongée sur le canapé de l’appartement de Simon et de Jordan, les pieds posés sur les genoux de ce dernier.

— On n’aurait pas dû commander du thaï, dit Simon d’un air absent. Ils mettent toujours des heures.

Assis par terre, il triturait la manette de la console de jeux qui ne fonctionnait plus depuis plusieurs jours. Un feu brûlait dans la cheminée. À l’instar du reste de l’appartement, elle était mal entretenue et, une fois sur deux, le salon était noyé sous la fumée quand ils décidaient de l’utiliser. Jordan se plaignait constamment du froid, des fissures dans les murs et les fenêtres, et de la mauvaise volonté du propriétaire dès qu’il fallait réparer quelque chose.

— Qu’est-ce que ça change pour toi ? demanda-t-il en souriant. Tu ne manges pas.

— Oui mais je peux boire, maintenant, lui rappela Simon.

Il avait habitué son estomac à toutes sortes de liquides – lait, café, thé –, néanmoins il vomissait la nourriture. Il doutait que les boissons qu’il ingurgitait aient un quelconque effet sur lui en termes de nutrition ; seul le sang lui apportait ce dont il avait besoin, simplement le fait de pouvoir consommer en public une substance qui n’était pas susceptible de provoquer des cris d’épouvante lui donnait l’impression d’être plus humain. Il lâcha la manette avec un soupir.

— Je crois qu’elle est fichue. Ça tombe bien, je n’ai pas les moyens de la remplacer.

Jordan lui lança un regard intrigué. Simon avait apporté toutes ses économies en emménageant avec lui, mais il ne possédait pas grand-chose. Heureusement, il avait peu d’argent à débourser. L’appartement était loué par les Praetor Lupus, qui se chargeaient aussi de l’approvisionner en sang.

— Moi j’ai de quoi en racheter une, dit Jordan. On va se débrouiller.

— C’est ton argent, pas le mien. Tu ne vas pas veiller sur moi éternellement, lâcha Simon, les yeux fixés sur les flammes. Et après, qu’est-ce que je vais devenir ? Si tout ça ne m’était pas arrivé, je me serais inscrit en fac de musique. J’aurais pu étudier, trouver un boulot. Mais personne n’acceptera de m’embaucher maintenant. J’ai l’air d’avoir seize ans ; j’aurai toujours l’air d’avoir seize ans.

— Mmm… fit Maia. J’imagine qu’en général les vampires ne travaillent pas, si ? Il y a bien des loups-garous qui bossent : Bat est DJ, et Luke libraire. Mais les vampires vivent en clans. Il n’y a pas de vampires scientifiques.

— Ni de vampires musiciens. Regardons les choses en face. La seule carrière qui me reste, c’est celle de vampire professionnel.

— Je m’étonne presque que les vampires n’aient pas commencé à rôder dans les rues pour attaquer les touristes depuis que Maureen est leur chef, déclara Maia. Dans le genre assoiffé de sang, on ne fait pas mieux.

Simon fit la grimace.

— Je suppose que des membres du clan ont essayé de la contrôler. Raphaël, probablement. Et Lily, un des cerveaux de la bande. Elle est au courant de tout. Avec Raphaël, ils ont toujours été proches. Mais en ce qui me concerne, on ne peut pas dire que j’aie des amis vampires. Étant donné la cible que je représente, parfois je m’étonne même d’avoir des amis tout court.

Conscient de l’amertume qui perçait dans sa voix, il reporta son regard sur les photos que Jordan avait punaisées au mur, où il posait avec ses amis ou avec Maia sur la plage. Simon avait envisagé d’y ajouter les siennes. Il n’avait pas pu emporter celles qu’il gardait chez lui, mais Clary en avait quelques-unes qu’elle pourrait lui prêter afin qu’il s’approprie un peu plus les lieux. Bien qu’il aime vivre avec Jordan et qu’il soit à l’aise dans son appartement, il ne s’y sentait pas chez lui. Il savait que c’était une solution temporaire et qu’il ne pourrait pas construire sa vie à cet endroit.

— Je n’ai même pas de lit, songea-t-il tout haut.

Maia se tourna vers lui.

— Simon, qu’est-ce qu’il y a ? C’est parce qu’Isabelle est partie ?

Simon haussa les épaules.

— Je ne sais pas. Enfin, oui, Isa me manque mais… Clary dit qu’il faut qu’on mette les choses au clair.

— C’est une bonne idée, dit Maia.

— Tu crois qu’Isabelle envisage vraiment d’être avec moi ?

— Je ne peux pas répondre à cette question. Solidarité féminine. Tu n’as qu’à le lui demander.

— Elle est à Idris.

— Attends qu’elle revienne.

Comme Simon se taisait, Maia ajouta d’un ton radouci :

— Parce qu’elle reviendra, et Clary aussi. Elles vont juste assister à une réunion.

— Je n’en suis pas si certain. Les Instituts ne sont pas des endroits sûrs ces temps-ci.

— Elle ne serait pas plus en sécurité avec toi, répliqua Jordan. Pourquoi je veille sur toi, à ton avis ?

Maia eut une expression étrange, indéchiffrable. Depuis quelque temps, elle se montrait distante avec lui, et lui jetait souvent des regards perplexes. Simon s’attendait que Jordan lui en parle, mais il n’y avait encore jamais fait allusion. Il en venait à se demander s’il avait remarqué la froideur de Maia (cela crevait pourtant les yeux), à moins qu’il ne préfère rester dans le déni.

— Si tu pouvais revenir en arrière, est-ce que tu garderais ton pouvoir ? s’enquit Maia en reportant son attention sur Simon.

— Je ne sais pas.

Simon s’était déjà posé cette question sans chercher à creuser le sujet : à quoi bon se focaliser sur ce que l’on ne pouvait pas changer ? Quand on était vampire, pouvoir se promener en plein jour, c’était avoir de l’or dans les veines. Certains vampires convoitaient son pouvoir, conscients qu’il leur suffirait de boire son sang pour devenir comme lui. Mais il y en avait beaucoup d’autres qui souhaitaient sa mort et considéraient sa particularité comme une abomination qu’il fallait détruire. Il se remémora les mots de Raphaël la nuit où ils s’étaient donné rendez-vous sur le toit d’un hôtel de Manhattan : « Tu ferais mieux de prier pour ne pas perdre cette Marque avant le début de la guerre. Car, dans le cas contraire, tu auras beaucoup d’ennemis prêts à en découdre avec toi. Moi le premier. »

Et pourtant…

— Le soleil me manquerait, dit-il. C’est ce qui me permet de rester humain, je crois.

La lumière du feu se refléta dans les yeux de Jordan.

— L’humanité, c’est surfait, commenta-t-il en souriant.

Maia se redressa brusquement, et Jordan lui lança un coup d’œil inquiet. La sonnette d’entrée retentit.

Simon se leva.

— C’est le livreur ! Je m’en charge. Après tout, ajouta-t-il en se dirigeant vers la porte, ça fait deux semaines que personne n’a essayé de me tuer. Peut-être qu’ils ont fini par se lasser.

Il entendit un murmure dans son dos mais il n’y prêta pas attention ; visiblement, ce n’était pas à lui que ses amis s’adressaient. Il ouvrit la porte en cherchant déjà son portefeuille dans sa poche.

Soudain, il sentit quelque chose cogner contre sa poitrine. Baissant les yeux, il vit rougeoyer le pendentif d’Isabelle et recula d’un bond, échappant de justesse à la main qui tentait de le saisir par le col. Il poussa un cri. Une silhouette vêtue de rouge se tenait sur le seuil ; c’était un Chasseur d’Ombres avec d’horribles runes tracées sur les joues, un nez en bec d’aigle et un front large et pâle. Il se jeta sur Simon en rugissant.

— Simon, baisse-toi ! cria Jordan.

Simon se coucha à plat ventre, et une flèche d’arbalète siffla dans l’air. Le Chasseur d’Ombres se plaqua contre le mur à une vitesse quasi surnaturelle et la flèche de Jordan alla se planter dans la porte. Ce dernier poussa un juron et Maia, déjà métamorphosée en loup-garou, bondit sur l’intrus.

Il poussa un hurlement de douleur quand elle planta ses crocs dans sa gorge. Du sang jaillit et, se relevant, Simon perçut dans ses effluves salés l’odeur amère du sang démoniaque. L’Obscur saisit Maia par le cou et la jeta de toutes ses forces contre le mur, faisant fi des coups de dents et de griffes.

Simon émit un sifflement sourd et sentit ses crocs percer ses gencives. L’Obscur s’avança dans sa direction ; il saignait abondamment mais tenait toujours debout. Simon sentit la peur lui nouer le ventre. Il les avait vus se battre dans le Burren, les soldats de Sébastien, et il savait qu’ils étaient plus forts, plus rapides et plus coriaces que des Chasseurs d’Ombres ordinaires. Pourtant il ne lui était jamais venu à l’esprit qu’ils puissent s’avérer plus difficiles à tuer qu’un vampire.

— Écarte-toi !

Jordan agrippa Simon par les épaules et le poussa vers Maia, qui venait de se relever. Elle saignait et ses yeux de louve étincelaient de rage.

— Va-t’en, Simon. Laisse-nous gérer ça. Va-t’en !

Simon ne bougea pas.

— Je n’irai nulle part. Il est venu pour moi…

— Je sais ! rugit Jordan. Je suis ton garde du corps ! Laisse-moi faire mon travail !

Jordan fit volte-face et brandit de nouveau son arbalète. Cette fois, la flèche alla se planter dans l’épaule du Chasseur d’Ombres. Il recula en chancelant et déversa un flot d’injures dans une langue mystérieuse. Simon crut reconnaître de l’allemand. L’Institut de Berlin avait subi une attaque récemment…

Maia se rua sur le Chasseur d’Ombres en même temps que Jordan, qui jeta un coup d’œil féroce à Simon. Avec un hochement de tête, celui-ci battit en retraite dans le salon, ouvrit la fenêtre en projetant des éclats de peinture et se hissa sur l’escalier de secours où Jordan entreposait ses pots d’aconits flétris par le froid.

Son instinct lui dictait de rester, cependant il avait promis à Isabelle qu’il laisserait Jordan veiller sur lui et qu’il ne se mettrait pas en danger. Serrant le pendentif dans ses doigts, il dévala les marches en fer couvertes de neige ; il faillit glisser plusieurs fois mais atterrit sans encombre sur le trottoir plongé dans la pénombre…

Et fut immédiatement cerné par un groupe de vampires. Il eut le temps de reconnaître deux d’entre eux – des membres du clan de l’hôtel Dumort, Lily, frêle silhouette brune, et Zeke, un grand blond – avant qu’on lui enfouisse la tête dans un sac. Il sentit qu’on lui garrottait le cou et commença à suffoquer non pas à cause du manque d’air, mais parce qu’on lui compressait la gorge.

— Maureen te transmet ses amitiés, lui susurra Zeke à l’oreille.

Simon ouvrit la bouche pour crier, mais les ténèbres se refermèrent sur lui avant qu’il ait pu articuler un son.

 

— Je ne savais pas que tu étais aussi célèbre, lança Clary tandis qu’elle et Jace marchaient sur la voie pavée qui longeait le canal.

Le soir tombait et les rues étaient bondées : des passants se pressaient sur les trottoirs, emmitouflés dans d’épaisses capes, le visage fermé.

Les étoiles commençaient à poindre timidement à l’est. Le regard de Jace était lumineux quand il se tourna vers elle.

— Tout le monde connaît le fils de Valentin.

— Je sais, mais… quand Emma t’a vu, elle s’est comportée comme si tu faisais régulièrement la couverture des magazines.

— Tu sais, quand on m’a proposé de poser, on m’a promis que ce serait fait avec goût… ironisa Jace.

— Tant que tu caches l’endroit stratégique avec un poignard séraphique, je ne vois pas le problème, répliqua-t-elle, et Jace rit, signe qu’elle l’avait surpris.

Jace contenait ses émotions en permanence ; c’était donc un véritable bonheur pour Clary de compter parmi les rares personnes capables de percer la carapace qu’il s’était patiemment forgée.

— Tu l’aimes bien, pas vrai ? reprit-il.

— Qui ça ? demanda Clary, prise de court.

Ils traversaient une place qu’elle reconnut : pavée, avec en son milieu un puits, à présent condamné, probablement pour empêcher l’eau de geler.

— Cette fille. Emma.

— Il y a un je-ne-sais-quoi chez elle, admit Clary. C’est peut-être la façon dont elle a défendu Julian, le frère d’Helen. Elle ferait n’importe quoi pour lui. Elle semble beaucoup aimer les Blackthorn, et elle a perdu toute sa famille…

— Elle te fait penser à toi.

— Pas vraiment, non. Je crois que c’est toi qu’elle me rappelle.

— Ah bon, parce que je suis petite, blonde et que je porte bien les couettes ?

Clary lui donna un coup de coude. Ils arrivaient au bout d’une rue bordée d’échoppes. Elles étaient fermées, mais de la lumière de sort filtrait par les fenêtres à barreaux. Clary avait l’impression d’évoluer dans un rêve ou dans un conte de fées, comme chaque fois qu’elle venait à Alicante : le ciel immense, les bâtiments anciens aux murs gravés de scènes de légendes et, dominant la ville, les tours démoniaques qui avaient valu son surnom à Alicante : la Cité de Verre.

— Non. Elle a perdu sa famille, mais elle a les Blackthorn, dit Clary. Elle n’a personne d’autre pour la recueillir, ni oncles ni tantes. Elle devra, comme toi, découvrir que la famille n’est pas forcément celle du sang. Ce sont les gens qui nous aiment. Ceux qui nous soutiennent. Comme les Lightwood avec toi.

Jace s’était arrêté. Clary se retourna pour le regarder. La foule se clairsemait. Il se tenait à l’entrée d’un passage étroit près d’une échoppe. Le vent qui soufflait dans la ruelle agitait ses cheveux blonds et sa veste ouverte ; elle voyait son pouls battre sur sa gorge.

— Approche, dit-il, la voix rauque.

Clary s’avança vers lui. Avait-elle dit quelque chose qui l’ait contrarié ? Jace se mettait rarement en colère contre elle, et quand c’était le cas il n’y allait pas par quatre chemins. Il lui prit gentiment la main et l’entraîna derrière lui dans la pénombre du passage qui serpentait en direction d’un canal.

Il n’y avait personne d’autre dans le passage, et son entrée étroite les dissimulait aux regards des passants. Dans l’obscurité, Clary ne distinguait que les pommettes saillantes de Jace, ses lèvres charnues, ses yeux léonins.

— Je t’aime, dit-il sans préambule. Je ne te le dis pas assez souvent. Je t’aime.

Elle s’adossa à la pierre froide du mur et l’attira contre elle en veillant à ce que leurs corps ne se touchent pas, mais assez près cependant pour sentir la chaleur qui émanait de lui. Elle enfouit le visage contre son épaule et respira son odeur poivrée mêlée aux effluves de savon.

— Clary, dit-il sur un ton de mise en garde.

Malgré tout, elle percevait son besoin de proximité physique et de réconfort. Il posa les mains sur le mur de chaque côté d’elle. Elle sentit son souffle dans ses cheveux, son corps qui frôlait le sien. Elle avait l’impression que chaque centimètre de sa peau était devenu hypersensible et que de minuscules aiguilles la piquaient au moindre frôlement.

— S’il te plaît, ne me dis pas que tu m’as attirée dans cette ruelle sans l’intention de m’embrasser, car je ne suis pas sûre de pouvoir le supporter, dit-elle d’une voix sourde.

Il ferma les yeux et répondit :

— Je ne peux pas.

— Alors ramène-moi à la maison, murmura-t-elle en se penchant pour effleurer ses lèvres.

Mais elle se pressa contre lui plus fort qu’elle ne l’aurait voulu et, l’instant d’après, ils s’embrassaient passionnément.

« Ramène-moi à la maison » ? Elle se sentait chez elle dans les bras de Jace. Comme il refusait de la toucher, elle s’enhardit à glisser les mains sous son tee-shirt. Cela faisait si longtemps, elle avait presque oublié la douceur de sa peau.

Soudain, il recula en heurtant le mur derrière lui et, pendant une fraction de seconde, Clary crut voir des flammes danser dans ses yeux. Puis la lueur s’éteignit et, hors d’haleine comme s’il avait couru, il pressa les paumes de ses mains sur son visage.

— Jace ? fit-elle.

— Regarde le mur derrière toi, dit-il d’un ton neutre.

Clary se retourna… et resta clouée sur place. Derrière elle, à l’endroit précis où il touchait le mur quelques instants plus tôt, il y avait deux traces noires de la forme de ses mains.

 

Alanguie sur son lit, la reine de la Cour des Lumières contemplait le plafond de sa chambre : il disparaissait sous des guirlandes de roses rouges couvertes d’épines. Chaque soir, elles se fanaient et chaque matin elles étaient remplacées par d’autres fleurs aussi fraîches que celles de la veille.

Les fées dormaient peu et rêvaient rarement, mais la reine exigeait un lit confortable. Le sien était constitué d’un large plateau en pierre recouvert d’un épais matelas de plumes et d’étoffes en velours et en satin.

— Vous êtes-vous déjà piquée avec une de ces épines, Votre Majesté ? demanda le garçon allongé à côté d’elle.

Elle se tourna pour dévisager Jonathan Morgenstern, étendu sur les couvertures. Il lui avait demandé de l’appeler Sébastien, ce qu’elle comprenait tout à fait : aucune fée ne permettait qu’on l’appelle par son véritable prénom. Il reposait sur le ventre, la tête appuyée sur ses bras croisés, et même dans la pénombre, les cicatrices laissées jadis sur son dos par un fouet étaient encore visibles.

La reine avait toujours été fascinée par les Chasseurs d’Ombres : à l’instar du Petit Peuple, ils avaient du sang d’ange dans les veines. On aurait pu considérer qu’il existait un lien de parenté entre eux, cependant elle n’avait jamais trouvé parmi ces gens une personnalité qu’elle puisse supporter plus de cinq minutes. Jusqu’à ce qu’elle rencontre Sébastien. Ils l’agaçaient avec leur vertu hypocrite ! Sébastien, lui, était différent.

— Pas plus que tu ne te coupes avec ton esprit aiguisé, il me semble. Tu sais que je n’aime pas que l’on m’appelle « Votre Majesté ». « Madame » suffirait.

— Vous ne semblez pas vous offenser quand je vous appelle « belle dame », dit-il d’un ton qui n’avait rien de repentant.

— Mmm… fit-elle en passant les doigts dans ses mèches blanches ; il avait une couleur de cheveux magnifique pour un mortel, et des yeux noirs comme de l’onyx.

Elle songea à sa sœur, si différente, si commune en comparaison.

— As-tu dormi d’un sommeil réparateur ? Es-tu fatigué ?

Il roula sur le dos et lui sourit.

— Je suis bien reposé.

Elle se pencha pour l’embrasser et il plongea ses doigts dans sa chevelure incendiaire. Il prit une mèche, la contempla et s’en caressa la joue. Avant que la reine ait pu reprendre la parole, on frappa à la porte de sa chambre

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