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Le tapis s’exécuta, ce qui délivra le jeune homme d’un petit doute : il avait cru entendre l’étranger marmonner quelque chose qui s’était perdu dans le tumulte quand il était monté sur le tapis. Il se releva d’un bond et le marchandage commença.

— Ma bourse peut offrir cent cinquante pièces d’or tout au plus, déclara Abdullah, et encore, si je la secoue et que je palpe toutes ses coutures.

— Dans ce cas il faut sortir ton autre bourse et peut-être tâter le dessous de ton matelas, répliqua l’étranger, car ma générosité ne saurait excéder quatre cent quatre-vingt quinze pièces d’or, et le besoin le plus pressant ne me fera pas vendre à moins.

— Peut-être pourrai-je extraire encore quarante-cinq pièces de la semelle de ma chaussure gauche, concéda Abdullah. C’est le pécule que je conserve pour les cas d’urgence, la dernière de mes misérables ressources.

— Examine donc ta chaussure droite, suggéra l’étranger. Quatre cent cinquante.

Et ainsi de suite. Au bout d’une heure environ, l’étranger quitta la boutique muni de deux cent dix pièces d’or. Abdullah se trouva l’heureux propriétaire d’un tapis élimé certes, mais réellement magique, selon toutes les apparences. Pourtant il n’osait pas encore y croire. Comment un homme, fût-il un vagabond du désert vivant de trois fois rien, pouvait-il céder un vrai tapis volant, même usé, pour moins de quatre cents pièces d’or ? Un objet si utile, plus pratique qu’un chameau qu’il fallait tout de même bien nourrir, quand un bon chameau valait quatre cent cinquante pièces d’or, au bas mot ?

Cela devait cacher quelque chose. Abdullah avait eu vent d’un certain tour qui se pratiquait d’ordinaire avec des chiens ou des chevaux. Voici en quoi il consistait : un individu vendait à un fermier ou un chasseur naïf un animal absolument superbe pour un prix ridiculement bas, sous le prétexte que c’était son dernier recours avant de mourir de faim. Le fermier ravi mettait son cheval à l’écurie, ou le chasseur son chien au chenil pour la nuit. Au matin il n’y avait plus ni chien ni cheval : l’animal dressé à se libérer de son licou – ou de son collier – était retourné chez son maître. On devait pouvoir obtenir la même chose d’un tapis suffisamment docile, se dit Abdullah. C’est pourquoi, avant de quitter son échoppe, il enroula le tapis très serré autour de l’un des mâts qui soutenaient le toit et l’attacha au moyen d’un rouleau entier de corde dont il fixa l’extrémité à un pieu métallique, au bas du mur.

— Avec ça, je crois que tu auras quelques difficultés à te sauver, dit-il au tapis.

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« Je veux savoir si je dois peindre à l'huile sur bois ou toile, à la plume sur papier ou vélin, ou même si je dois réaliser une fresque sur un mur, selon ce que le plus munificent des mécènes souhaite faire de ces portraits.

— Ah. Sur papier, s'il te plaît. »

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Alors, comme dans les plus beaux rêves, la nuit lui apporta ce qui manquait à son extase : une jeune fille extrêmement belle venait doucement à sa rencontre, pieds nus sur l’herbe humide. Le tissu vaporeux de la robe qui flottait autour d’elle révélait ses formes exquises. Elle était mince sans être maigre, exactement comme la princesse dont Abdullah rêvait tout éveillé. Quand elle fut assez près, il vit que son visage n’avait peut-être pas l’ovale aussi parfait que celui de la princesse, ni ses immenses yeux noirs le même mystère. À vrai dire, ils examinaient le nouveau venu avec la plus vive curiosité. Mais elle était si ravissante qu’Abdullah s’empressa de rectifier son rêve. Et quand elle lui adressa la parole, le son enjoué de sa voix, cristallin comme le chant de la fontaine, combla toutes les attentes du jeune homme. C’était aussi la voix d’une personne très décidée.

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Il s’éveilla dans l’herbe d’une butte, toujours couché sur le tapis, au cœur d’un jardin bien plus beau que tout ce qu’il avait imaginé.

Il rêvait, manifestement. C’était là le jardin qu’il tentait de se représenter lorsque l’étranger l’avait interrompu si grossièrement. La lune, très haute et presque pleine, projetait une lumière blanche sur les milliers de fleurettes parfumées qui émaillaient la pelouse. Des lampes jaunes suspendues aux arbres chassaient les ombres très noires portées par la lune. Abdullah trouva l’idée charmante. Les deux sources de lumière, la blanche et la jaune, lui montrèrent une pergola où des plantes grimpantes escaladaient d’élégantes colonnettes. Quelque part derrière, un filet d’eau invisible faisait entendre un clapotis très doux.

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Ce jour-là cependant, Abdullah n’était pas entièrement satisfait de cet agencement. C’était souvent le cas après une visite de la famille de la première femme de son père. Il lui vint à l’esprit qu’un palais digne de ce nom devait posséder des jardins magnifiques. Abdullah adorait les jardins, même s’il n’en savait pas grand-chose. Son expérience se limitait aux jardins publics de Zanzib – aux fleurs trop rares sur un gazon quelque peu piétiné – où il allait passer son heure de déjeuner quand il pouvait payer Jamal le borgne pour surveiller son échoppe. Jamal tenait la baraque à friture voisine ; pour une pièce ou deux, il consentait à attacher son chien face à la boutique d’Abdullah. Évidemment, la fréquentation du jardin public n’en faisait pas un expert en conception de jardins, il s’en rendait compte ; mais comme tout valait mieux que de penser aux deux épouses que Fatima lui choisirait, il s’abandonna aux frondaisons mouvantes et aux allées parfumées du jardin de sa princesse.

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Par malheur, tout le monde en convenait aussi, Abdullah avait hérité du caractère de sa mère, la seconde épouse de son père. D’un naturel rêveur et craintif, cette femme avait profondément déçu son entourage. Mais cela n’inquiétait pas particulièrement Abdullah. L’existence d’un marchand de tapis offre peu d’occasions de bravoure ; au total, il était plutôt satisfait de son sort. L’échoppe qu’il avait achetée était exiguë, certes, mais elle se révéla assez bien placée, à proximité des quartiers ouest aux riches demeures entourées de somptueux jardins. Mieux encore, c’était par cette partie du bazar qu’entraient dans Zanzib les fabricants de tapis arrivant du désert du nord. Tout comme eux, les riches avaient naturellement tendance à rechercher les grandes boutiques du centre du bazar, mais étonnamment, nombre d’entre eux daignaient s’arrêter dans l’échoppe du jeune marchand de tapis qui s’empressait à leur rencontre pour leur proposer des conditions avantageuses d’achat ou de remise, le tout avec des raffinements de politesse extrêmes.

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Très loin au sud du pays d’Ingary, dans la ville de Zanzib, du sultanat de Rajput, vivait un jeune marchand de tapis prénommé Abdullah. Comme c’est souvent le cas chez les marchands, il n’était pas riche. Son père, qu’il avait déçu, lui avait laissé à sa mort un héritage modeste, juste de quoi acheter et approvisionner une petite échoppe dans l’angle nord-ouest du bazar. Le reste de la fortune paternelle, ainsi que le vaste magasin de tapis occupant le centre du bazar, était revenu en totalité à la famille de la première épouse de son père.

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Fleur-de-la-Nuit rassembla les portraits en une pile bien nette.

- C'est bien ce que je pensais, dit-elle. C'est toi que je préfère à tous les autres. Certains ont l'air imbus d'eux-mêmes, d'autres égoïstes et cruels. Toi, tu es gentil et sans prétention. Je vais demander à mon père qu'il organise un mariage avec toi au lieu du prince d'Ochinstan. Tu es d'accord?

Autour d'Abdullah le jardin vert sombre se mit à tourbillonner, illuminé d'or et d'argent. Il resta un moment sans pouvoir parler.

- Je.. je pense que ça ne pourrait pas s'arranger, réussit-il enfin à articuler.

- Et pourquoi pas? Tu es déjà marié?

- Oh! non, c'est autre chose. La loi autorise un homme à avoir autant d'épouses qu'il peut s'en offrir, mais...

Le front de la jeune fille se plissa de nouveau.

- Et combien de maris une femme peut-elle avoir?

- Un seul! avoua Abdullah, légèrement suffoqué.

- C'est totalement injuste, déclara pensivement Fleur-de-la-Nuit en s'asseyant sur le talus. Tu veux dire qu'il est possible que le prince d'Ochinstan ait déjà plusieurs épouses?

Abdullah observa que le pli de son front s'accentuait. Il vit que ses doigts déliés tapotaient le gazon avec un rien d'irritation. Il comprit qu'en effet il avait déclenché quelque chose. Fleur-de-la-Nuit découvrait que son père l'avait maintenue dans l'ignorance de bien des réalités essentielles.

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