La vie des enfants au siècle des Lumières

Un petit livre très rapide à lire, bien illustré et rédigé de façon simple et accessible. J'aime le fait qu'il soit classé par thèmes (l'éducation, l'alimentation, l'hygiène, etc), cela permet de traiter des principaux aspects qui faisaient le quotidien des enfants de l'époque. Evidemment, l'ouvrage étant destiné à un public relativement jeune, il ne faut pas s'attendre à beaucoup de détails : chaque sujet est survolé, et les explications restent très succinctes. Néanmoins, on apprend quelques petites anecdotes intéressantes, et le fait d'associer à chaque thème l'histoire d'un enfant fictif issu de différentes classes sociales est une bonne façon d'illustrer les explications rédigées à chaque début de chapitre.

Il est seulement regrettable de voir les raccourcis que prend l'auteure pour traiter, à la fin de l'ouvrage, du contexte révolutionnaire. Car en plus de constituer un résumé très déformé de la réalité (le roi est une fois de plus déshumanisé, et la seule phrase qui le mentionne le fait passer pour un être tyrannique totalement fermé aux réformes, ce que toute personne un minimum renseignée ne peut que réfuter), cette double-page est affreusement caricaturale : on y retrouve, quelques années plus tard, les enfants fictifs mentionnés à chaque chapitre, et bien entendu, le seul à désapprouver les réformes et à soutenir la monarchie "pour conserver ses privilèges" (je ne fais que citer l'ouvrage) n'est autre que le fils de nobles ! Tous les autres enfants, issus de milieux plus modestes, soutiennent la Révolution et sont ouverts aux changements. Et dire que c'est ce qu'on enseigne aux enfants... L'histoire est écrite par les vainqueurs, et ce livre en est l'exemple même. Si l'auteure souhaitait mentionner la Révolution (chose dont elle aurait mieux fait de s'abstenir vu ses propos très subjectifs, qui sont contraires au travail d'un historien) tout en restant dans le thème des enfants, elle aurait pu évoquer le destin funeste de Louis XVII... Histoire de ne pas donner qu'un son de cloche et de prouver à son lectorat que rien n'est jamais tout noir ni tout blanc.