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On peut classer les problèmes insolubles de la vie dans deux cercueils, ceux qui cachent dans un coin obscur où on arrive à les oublier, ils finissent par ne plus vous embarrasser, abcès dormants peut-être étouffés (peut-être pas), et ceux qui vous écorchent comme des hameçons, continuez à saigner sans vous en rendre compte et ce sont les pires car on s'habitue à vivre avec la souffrance
Afficher en entierFinalement, personne ne parle. Les choses importantes restent cachées au fond de nous. C'est vrai que si on devait tout se dire, il faudrait au moins une autre vie. On est probablement fabriqués pour vivre ainsi les uns à côté des autres, à se regarder de loin et à avoir des regrets de s'ignorer autant. C'est ça aussi peut-être le mystère de la vie.
Afficher en entierIl n'y a rien à espérer de l'avenir. Il n'y aura pas de lendemains qui chantent. La seule chose à laquelle l'on puisse s'attendre, c'est que demain soit pire qu'aujourd'hui. C'est pour cela que nous devons être heureux, ensemble et maintenant.
Afficher en entierL'avantage des gens qui vous aiment, c'est qu'ils vous comprennent mieux que vous. Et s'ils ne vous comprennent pas vraiment, au moins ils vous aiment.
Afficher en entierSi beaucoup ont expérimenté et décrit, personne n'a clairement explicité le lien de cause à effet entre l'alcool et l'amour. Pourquoi le désespoir amoureux amène-t-il à boire ? Pour chasser sa peine ? Se convaincre qu'on se trompe ? Gommer le présent ? Se donner du courage ? Se punir ? Rêver que rien n'est perdu ? Ou un de ces curieux mélange qui explique l'incohérence du propos.
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Il s’en voulait surtout de sa naïveté, d’avoir cru qu’on pouvait construire un bonheur, le fabriquer comme un meuble de cuisine. Un soir, mais il avait trop bu (et l'alcool de prune encourage les accès de lucidité), il eut une sorte de révélation, il imagina un parallèle entre son destin et celui de son pays, le même espoir forcé, les mêmes rêves insensés et massacrés, ou était-ce une simple coïncidence ?
Afficher en entier- On s'est battus pour que nous ne soyez plus victimes de l'exploitation, pas pour que vous deveniez de gentils consommateurs.
Afficher en entierIl y a deux façons d'écrire l'Histoire: dans l'action, au moment où elle s'accomplit, où à tête reposée, longtemps plus tard, avec le recul du temps, quand les passions sont apaisées.Le point de vue est alors si différent qu'on se demande comment ces faits ont pu avoir lieu, on a du mal à en comprendre les acteurs, leurs motivations, leur inconscience.
Afficher en entierChez les Kaplan de Prague, on était médecin de père en fils depuis une dizaine de générations. Le grand-père de Joseph, le professeur Gustav Kaplan, avait tracé un arbre généalogique qui remontait au début du XVIIe siècle avant de laisser son nom dans l'histoire comme découvreur de la maladie de Kaplan, affection dermatologique qui défigurait une des nièces de François-Joseph.
Il avait passé plus de cinquante ans à sillonner l'Empire dans tous les sens pour glaner scrupuleusement les dates des naissances, mariages, alliances et décès à des époques où chaque femme faisait une flopée d'enfants, où l'état civil était aussi aléatoire que les frontières, et même s'il y avait des ratures, des points d'interrogation et quelques blancs sur son document, il avait à peu près reconstitué l'histoire de ces médecins qui se reproduisaient comme des lapins.
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