Extraits

J'aimerai oublier et la prendre dans mes bras, respirer son odeur, mais je n'y arrive pas. Je suis partagé entre l'amour et la haine. Pour l'instant, c'est la haine qui prend le dessus. Même si je connais les raisons de son départ, je n'arrive pas à aller vers elle comme je l'aurai fait par le passé. J'ai une fierté, bordel!

Je regarde autour de moi et trouve un genre de seau en bois. Je le remplis et précipite vers Mane. Ses papillons ne m'agressent pas, ils s'écartent même sur mon passage mais, malgré ça, je me prends les pieds dans un coin du tapis puis, entraînée par le poids du seau, je vois tout son contenu se déverser sur Mane. (....)

-Je suis trempé,bordel...

-Quoi?

-Une goutte aurait suffi, termine-t-il en se redressant difficilement pour me regarder.

...

-Tu es à moi, déesse, à personne d'autre. Et ce tant que le temps lui-même existe, tu entends?

La lune et la nuit, depuis toujours.

...

"Je lui avais donné mon coeur, elle a massacré mon âme."

page 8

La flamme brûle le tabac, et ses pupilles se plantent à nouveau dans les miennes. J’évite son regard et, du coin de l’œil, je comprends qu’il renvoie son bien à Léo, qui ne le rattrape pas. Pendant qu’il se penche pour le ramasser, le marchand de sable me fait un clin d’œil.

Il se met en mouvement et me passe juste devant pour partir. Son épaule frôle dangereusement la mienne tandis que sa mâchoire carrée se tourne vers mon visage.

- On va se revoir, déesse… me souffle-t-il si bas que je suis la seule à pouvoir le distinguer.

-Bienvenue au Drakkar! s'exclame-t-il joyeusement.

Je ne suis pas la seule à lancer un regard circulaire autour de nous. Kyle a craqué ou quoi? Il n'y a aucun bar, ni aucun commerce ouvert en vue.

Un silence s'installe pendant qu'il frappe du poing contre une porte en bois écrasée entre deux boutiques fermés à cette heure. Ella réapparaît à côté de moi, tout aussi dubitative.

-Vous allez adorer! lance-t-il.

Rien ne se passe.

-C'est bon, j'ai trouvé le numéro de l'asile le plus proche, dit Ella, le nez dans son portable.

Kyle frappe à nouveau en fronçant les sourcils.

-Et ils peuvent même venir le chercher, ajoute Ella. Pratique... C'est un peu comme de la livraison de taré.

-Mais faites-la taire, envoie Kyle.

-En même temps, mec... commence Léo.

✏ « - Tu es à moi, déesse, à personne d’autre. Et ce tant que le temps lui-même existe, tu entends ? La lune et la nuit, depuis toujours. »

.

✏ « - J’ai tant besoin de toi, mon amour… Reviens-moi. Tu es la seule à pouvoir me sauver de moi-même. »

.

✏ « - Les rancoeurs ne partiront jamais… Je n’oublierai jamais ce que tu m’as fait… J’aurai toujours peur. M’aimeras-tu autant que je t’aime ? Si tu as oublié tout ce qui nous a unis, Nola, comment puis-je être certain que tu resteras avec moi, cette fois ? »

J'entends les étudiants s'affoler quelque part dans le musée.

- Nola ! On a une coupure de jus. Ne bouge pas de ton poste, Léo s'en occupe ! Envoie brusquement Luc dans le talkie.

- Léo s'en occupe... Il est partout, celui-là, raille Mans dans un murmure méprisant. Il n'est pas près de remettre les lumières en route, c'est moi qui tiens l'interrupteur dans mes bras, si tu vois ce que je veux dire...

P.260

Je tourne la tête pour lui sourire brièvement, mais des larmes coulent sur mes joues, et il ne peut pas les manquer. Il affiche un air compatissant et passe un bras sur mes épaules.

- Viens, câlin de balcon ! annonce-t-il. On ne laisse pas pleurer la nuit...

P.246

À notre station, nous sortons de la rame et remontons les escaliers pour atteindre la surface. Je me désespère... D'un côté, j'ignore les regards et les petits gestes, tels qu'une main dans mon dos, et d'un autre, je jette des coups d'oies un peu partout à la recherche d'un indice, d'une paire d'ailes rouges ou d'un tatouage, sans rien trouver.

Il fait un froid de connard, comme dit Ella, on active le pas pour rejoindre notre immeuble.

P.214