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Dans lequel Céphise ne me haïrait plus.
Dans lequel elle me laisserait de nouveau la serrer dans mes bras et peut-être même goûter encore une fois le sel de ses lèvres.
Rien qu'une fois.
Un rêve totalement inepte, j'en avais parfaitement conscience.
Afficher en entierMon enfance avait été brisée, mais la sienne n'avait été que ruines, douleur, solitude, haine et sang...
Afficher en entierPour toi, je mourrais, pour toi, je vivrais ...
Afficher en entierIl était beau à se damner dans son costume de militaire, et je décidais d'ajouter cette raison à toutes celles qui me poussaient à le détester.
Afficher en entier— Je compte sur toi, ma fille, déclara Marcia lorsqu’elle estima Olympe prête, ses doigts flottant à quelques millimètres de ses épaules de crainte d’effacer la poudre d’un blanc de marbre qui les recouvrait. Sois digne de notre maison et applique à la lettre chacune des leçons que je t’ai enseignées. Notre avenir tout entier repose sur ton habileté au jeu des charmes, désormais. Olympe déglutit péniblement. Elle n’avait aucune envie de jouer ce genre de partie… — Je ferai mon possible pour nous tirer une bonne fois pour toutes d’affaire, Mère, répondit-elle néanmoins.
Afficher en entierLes Dieux sont grands, les Dieux sont purs et justes. Les Dieux sont grands, les Dieux sont purs et justes. Les Dieux sont grands, les Dieux sont purs et justes…
Afficher en entierElle était peut-être la seule à la cour de Cendrelune, mais elle n’avait pas la moindre envie de modifier quelque élément que ce soit de son corps dans l’unique – et ô combien ridicule – but de ressembler vaguement à une déesse… La mode actuelle était rigide et ne laissait aucune place au naturel, exigeant des courtisans qu’ils tentent par tous les moyens de copier le physique caractéristique des divinités. Aussi, teint blafard, chevelures pâles, prothèses osseuses décoratives, fins bijoux d’argent ou tatouages irisés cherchant à imiter le tracé des veines sur le visage, talons vertigineux, corsets étroits et robes immenses étaient-ils de mise à la Cathédrale – comme, du reste, dans tous les autres palais de l’Empire. Toutefois, Olympe ne protesta guère lorsque sa mère sortit d’un placard une perruque aux longs cheveux blancs et lisses – ayant autrefois appartenu à quelques miséreux des bas quartiers, obligés de vendre leurs répugnantes tignasses pour survivre. L’accessoire était à Marcia elle-même qui, à force d’appliquer tant de produits corrosifs sur sa propre toison, avait fini par se retrouver presque chauve. — Tu vas me faire le plaisir de porter ceci aujourd’hui, lui enjoignit-elle durement. Je ne tolérerai aucune discussion à ce sujet. Nous verrons par la suite ce qu’il convient de faire de ce… ce fâcheux handicap qui est le tien.
Afficher en entierOlympe se redressa brusquement, prenant appui sur ses coudes. Elle rejeta les mèches brunes emmêlées qui lui tombaient sur les joues et s’exclama, l’angoisse dissipant d’un coup toute velléité de repos : — Septima est souffrante ? — N’as-tu donc rien écouté ? Tu vas côtoyer quotidiennement de près un dieu, mon enfant ! Ainsi que le Haut-Prélat dévoué à son culte, Faustus, veuf depuis déjà deux mois. Un parti inaccessible en temps ordinaire, pour les aristocrates sans envergure que nous sommes ! Tu te lamenteras plus tard sur le sort de cette pauvre fille, il y a plus urgent dans l’instant. L’avenir de notre maison est en jeu ! Là-dessus, Marcia tira la jeune fille par le bras afin de la contraindre à quitter le lit, ignorant les larmes qui lui embuaient les yeux. — Nous ne disposons que d’une malheureuse heure pour te rendre irrésistible, et crois-moi, il y a du travail, s’entêta Marcia en poussant l’intéressée vers la coiffeuse, la forçant ensuite à prendre place sur le tabouret face au miroir. Cette saleté de crinière noire est tellement immonde ! J’espère qu’à présent tu regrettes de ne pas m’avoir laissée te la décolorer. Non, Olympe ne regrettait pas le moins du monde.
Afficher en entierDans toutes les cours de l’Empire, les divinités choisissaient leur personnel parmi les membres de la noblesse. Obtenir l’un de ces postes représentait un incommensurable privilège…
Afficher en entierLe jour n’était pas encore levé et le silence nocturne dominait la chambre, berçant de ses douces ondes paisibles la jeune fille endormie, pelotonnée dans des draps de soie rose, ses longs cheveux d’un noir de jais épars sur une profusion de moelleux oreillers entassés près d’elle. Tout à coup, la porte s’ouvrit à la volée et Marcia pénétra en trombe dans la pièce, deux servantes tout aussi empressées à sa suite. — Olympe ! s’écria-t-elle, les accents de la panique et de l’excitation mêlées infléchissant sa voix. Olympe, debout. Vite ! L’intéressée entrouvrit un œil et grogna de mécontentement, trop habituée aux incessants caprices et autres extravagantes lubies de sa mère pour s’inquiéter de cette brutale entrée en matière. Elle se retourna avec humeur sur le matelas, cherchant avant tout à se soustraire à la lumière des lampes à huile que les domestiques levaient vers elle. Mais c’était trop tard, déjà les vapeurs du sommeil la fuyaient à toute allure et son esprit commençait à se mettre en branle, lui rappelant – à l’instar de chaque matin – combien son quotidien était morne et sans intérêt – quand bien même semblait-il se profiler à l’horizon quelque mystérieux événement, à en juger par l’état d’euphorie de Marcia. — Olympe, répéta cette dernière. Voyons, remue-toi ! — Maman, s’étrangla-t-elle en resserrant son étreinte autour de l’un des coussins finement brodés – et cependant légèrement élimé. Par pitié, laissez-moi terminer ma nuit… Il était évidemment illusoire d’imaginer que Marcia renoncerait à ses plans du jour sur un simple refus de sa progéniture. Cela méritait néanmoins d’être tenté. Une main ferme s’empara de l’épaule d’Olympe, et des ongles soigneusement manucurés s’enfoncèrent subtilement dans sa chair. Marcia accentua la pression et incita sa fille à pivoter de manière à affronter les lueurs perçantes des flammes brûlant dans les lampes amoncelées à la tête du lit ainsi que les si pénibles exigences maternelles. — Il n’y a pas une seconde à perdre, jeune imbécile ! fulmina Marcia, l’exaspération prenant le pas sur son enthousiasme. Ton amie Septima est tombée gravement malade hier soir, et figure-toi que le Haut-Prélat Faustus a entendu parler de tes efforts, ces derniers temps, et de ton exemplaire dévotion. Tu as été nommée en remplacement pour assurer le service durant les repas du dieu Erebus et de sa suite ! N’est-ce pas merveilleux ? Mon enfant, c’est une chance inouïe, qui ne se présente qu’une fois dans la vie d’une personne d’un rang aussi peu élevé que le nôtre !
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