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Je grince des dents. J'en viens presque à regretter ma vie d'avant. Tous ces liens qui m'entravent, l'amour, l'amitié, la reconnaissance, les obligations, soudainement ne forment plus un cocon, la promesse d'une vie meilleure, d'une vraie vie de vrai humain, mais un carcan, un énorme mensonge, un boulet qui réfrène ma liberté. Ce serait si simple en fait, si simple, de tout laisser.
Afficher en entier[p.116] « Bordel, c’est un vrai hall de gare cette chambre ! Ça n’arrête pas, un vrai défilé, re-infirmière pour voir si tout va bien, femme de ménage pour nettoyer et changer les draps, une nutritionniste pour déterminer mon programme alimentaire et savoir si je mange végétarien, casher, halal… Un kiné qui vient me masser les jambes et faire travailler mes muscles pour que je puisse me lever plus vite… et partir plus vite. Je crois être enfin tranquille, mais non, l’anesthésiste vient voir si ses produits ne m’ont pas tué. Non, tout va bien, merci. Il repart content, pas de procès en vue cette fois. »
Afficher en entierIl est ma boussole, mon nord et mon sud, le centre de mon univers.
Afficher en entierJ’ai effectivement trouvé une sorte d’accord entre les deux parties de moi, le serpent des Ténèbres et la Lumière de Dieu, entre l’ange déchu dont le nom, Luz, est désormais gravé dans la peau de ma poitrine, au niveau de mon cœur, et l’humain dénommé Lucas. C’est un équilibre fragile, un peu boiteux, vraiment rien d’un accord parfait, mais à défaut d’harmonie, je parviens au moins à un peu d’efficacité.
Afficher en entierJe ne suis pas père et ne le serai jamais, alors j’ignore si c’est difficile d’élever un enfant, je le sais intellectuellement, mais pas dans mes tripes… par contre, je sais combien c’est difficile d’être un fils, combien c’est dur de ne pas être à la hauteur des attentes de son géniteur, combien on ne peut s’empêcher de chercher une lueur d’approbation et de fierté dans des yeux durs qui vous dévisagent… Oh oui, je le sais.
Afficher en entierDonc, j’ai débarqué au centre-ville en plein trip Bisounours, et décidant de m’offrir un vrai repas
Afficher en entierNous descendons déjeuner, puis décidons d'aller nous balader en forêt. La nature est magnifique, on dirait qu'elle déploie ses splendeurs de courtisane rien que pour nous deux, le ciel est d'un bleu cru, limpide, parfait, et les rayons du soleil flamboient dans les frondaisons irisées. Les feuillages s'illuminent comme des vitraux de tous les tons de roux, du jaune pâle du muscat au rouge dense et profond du sang, en passant par l'or et l'écarlate, des taches de lumière pure volettent entre les troncs sombres des arbres, et saupoudrent les herbes hautes du sous-bois. Cela sent l'humus, la riche et dense odeur de la terre, nos pas s'enfoncent un peu dans ce parterre élastique, il règne un silence étrange, bien loin de l'été, de cette cacophonie joyeuse des trilles d'oiseaux, des rires des jeunes loups et du chant des criquets. J'ai l'impression de marcher dans une cathédrale, une forêt cathédrale, un endroit presque mystique, et Marcus à mes côtés me semble comme un roi d'autrefois, tout droit sorti des légendes, nimbé d'or et de lumière. Je marche près de lui dans un silence religieux, et mon cœur s'envole vers le ciel.
Afficher en entierLe contact de sa peau, son odeur, suffit à m'enivrer. Nos étreintes me semblent parfois mystiques, une expérience presque religieuse tant elle touche au sacré, car de deux nous ne formons plus qu'un, son corps dans mon corps, nos deux cœurs battant follement à l'unisson, mon âme et la sienne fusionnées en une seule, pour un instant d'éternité où nous ne sommes plus seuls. Et quand je reviens à moi, et qu'il revient à lui, chacun dans son corps, étourdis de trop de plaisir, alanguis et collant, nous nous serrons l'un contre l'autre, bouche contre bouche, peau contre peau, queue contre queue, en nous murmurant des mots doux, presque sans bouger, tant il est dur de se séparer. Je ne parviens pas me rassasier de lui, j'en veux toujours plus, ce ne sera jamais assez, j'ai si peur de le perdre à jamais.
Afficher en entierEt je pleure, encore, de joie cette fois, et c'est la dernière fois. Promis.
Afficher en entierla reflexion et la raison sont nos guides, et l'ambition notre moteur, s'elever plus haut, devenir plus puissant, c'est inscrit dans nos genes.
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