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Aujourd’hui, après avoir lu ton poème, j’ai songé à devenir écrivain à mon tour. Même si je ne pense pas pouvoir en écrire d’aussi beaux que les tiens, je me suis dit que je pourrais peut-être faire quelque chose de tous les sentiments qui sont en moi, même de ceux qui touchent à la tristesse, à la peur et à la colère. Il suffit peut-être de raconter les histoires, même dramatiques, pour ne plus leur appartenir. Pour se les approprier. Et peut-être que grandir, c’est comprendre qu’on eut être autre chose qu’un personnage qui va là où l’histoire le pousse. C’est comprendre que cette histoire, on peut aussi en être l’auteur.
Afficher en entierTu as grandi tellement vite, River. Mais le petit garçon qui avait besoin d’être protégé n’a peut-être jamais disparu. On peut être noble, courageux et beau, et continuer à sombrer.
Afficher en entierÀ vrai dire, ce film m’a fait peur. Toi aussi, d’ailleurs. J’aimerais te dire ce qu’il m’a apporté, mais j’en suis incapable. Tout ce que j’ai, c’est, au fond de mon ventre, un sentiment de terreur, la peur que les dénouements vraiment heureux n’existent plus.
Afficher en entier"La vérité est belle, peu importe ce qu'elle est. Même si elle fait peur ou mal. Elle est belle simplement parce qu'elle est vraie."
Afficher en entierElle me prendraient en pitié et, quand on se sent coupable, il n'y a rien de pire que la pitié. Elle ne fait que raviver la culpabilité.
Afficher en entierLes expériences humaines se heurtent souvent aux limites du langage.
Afficher en entier"Nous avons gardé le silence un moment en écoutant ta chanson. Je cherchais quelqeu chose à dire. Finalement, je me suis lancée :
- Il a pas peur de sa voix et c'est pour ça, en partie, qu'il est génial, je trouve...
- Tu parles de Kurt ?
- Mmm...
Sky s'est tourné vers moi, le regard amusé.
- Et toi ?
- Si j'ia peur de ma voix ? (J'ai ri, mal à l'aise) Oui, sûrement...
Alors Sky a penché légèrement la tête sur le côté et a pris un ton plus sérieux :
- Je crois qu'on en est tous là. Kurt, lui, on dirait plutôt qu'il regarde la peur en face, tu vois ?
- Oui, ai-je dit. Tu as raison.
- Je crois que c'est pour ça qu'il chante aussi fort. En fait, il a pas le choix : il regarde le monstre en face et il est bien obligé de se défendre.
- Tu crois... Tu crois qu'il a gagné ?
- A l'évidence non, puisqu'il est mort. Mais d'une certaine façon, je dirais que oui. Parce que, écoute... (Sky a poussé le volume) Il nous reste ça. Et ça, personne ne pourra nous l'enlever. "
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Afficher en entier-D'accord, lui ai-je dit, je vais te dire un secret.
je me suis collée contre lui et j'ai chuchoté:
-Je suis une fée...
Sky m'a regardé, les sourcils levés.
-Tu ne me crois pas, hein? ai-je poursuivi. Alors regarde, je vais te montrer.
je me suis relevée et j'ai grimpé sur le muret qui bordait le balcon.
-Ferme les yeux, je vais prendre mon envol.
Je restais sourde à son avertissement qui, dans un coin de ma tête me disait: "Ta sœur est la seule à avoir des ailes". Il m'agaçait.
-Laurel, descends de là! m'a ordonné Sky d'une voix qui m'a semblé lointaine
-Non je veux voler! Je veux voler comme May! ai-je répondu avant de fondre en larme
Sky s'est approché, m'a attrapée et arrachée au muret. J'ai essayer de le frapper. J'aurais voulu le frapper, le taper, mais il ne m'a pas laissée faire. Il a resserré son étreinte pour m'empêcher de bouger.
Quand j'ai cessé de me débattre, que je suis retombée inerte entre ses bras, il a relevé mon visage avec ces mots:
-Laurel, je ne vais pas pouvoir... Je ne pourrai pas rester avec toi si tu es tout le temps comme ça!
-Comme ça, quoi? Comment je suis?
-Comme ta sœur, m'a-t-il dit
-Tu ne sais pas comment elle était. Tu la connaissais pas vraiment. (Après un instant, plus calmement, je lui ai demandé:) Tu la connaissais comment?
Sky s'est contenté de secouer la tête:
-Allez il faut aller te coucher.
Soudain je me suis sentie épuisée, épouvantée, honteuse. J'avais conscience de tout mes travers, de tous mes défauts, de toutes les mauvaises pensées que je devrais bannir, de tout ce que May peut m'inspirer de révolte quand elle refait surface. J'ai suivi Sky à l'intérieur et je me suis allongée sur le canapé. Après m'avoir apporté de l'eau, il m'a dit:
-Je vais rentrer.
Mon moral est tombé à zéro comme si j'avais tout gâché.
-Ne me laisse pas, s'il-te-plaît...
-Je suis crevé, a-t-il expliqué
-Sky, lui ai-je dit, Sky, May n'était pas comme ça. Elle l'a pas fait exprès. C'était une fille bien. Elle était pas comme moi.
-D'accord Laurel, s'est-il contenté de répondre avec un hochement de tête.
-Tu le sais que c'était une fille bien, hein?
Sky s'est retourné en plissant les yeux, comme s'il ne reconnaissait pas la personne qu'il avait devant lui.
-Dis moi oui! l'ai-je supplié, désespérée.
-Oui, m'a-t-il dit, puis il a ajouté: Mais elle n'étais pas parfaite.
J'ai eu envie de lui hurler qu'il se trompait mais impossible de retrouver ma voix. Tandis que, allongée, sur le canapé, je le regardais s’éloigner, l'écho de ses paroles a continué de résonner dans ma tête. Il m'est resté dans l'oreille toute la nuit, jusqu’à ce que je m’endorme enfin. Avant de m'éveiller d'un rêve où May revenait, avec ses ailes miroitantes, intactes. Elle m'expliquait, que, tout compte fait, elle n'était pas morte. Que ses ailes l'avait emmené faire un tour ailleurs.
ce matin, j'ai appelé Sky, mais personne n'a répondu.
Afficher en entierEn écoutant ta musique, on se dit parfois qu'il y avait trop de choses en toi. Peut-être que tu n'as pas réussi à tout faire sortir, justement. Peut-être que c'est pour ça que tu es mort. C'est comme si tu avais explosé de l'intérieur.
Afficher en entier"Je crois que tu te serais éloignée du bord de la voie, et que tout ce que tu avais en toi de lumineux aurait continué de briller. Je ne peux plus te faire revenir. Mais je me pardonne. Et je te pardonne aussi. May, je t'aime de tout mon être. Pendant très longtemps, j'ai cherché à tout prix à te ressembler. Mais il m'a fallu comprendre que j'étais moi aussi une personne à part entière. Et à présent je peux t'emporter, ton cœur est avec le mien, partout où je vais."
Love letters to the dead, page 353.
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