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Commentaires de livres faits par KM13

Extraits de livres par KM13

Commentaires de livres appréciés par KM13

Extraits de livres appréciés par KM13

« Encore une fois, elle a raison. Imbécile que je suis : ce matin Moulin m’a joué la comédie du lâche caché sous un pseudo, uniquement parce que je l’avais découvert… Et j’ai marché, écœurée par ses minableries de planqué ostentatoire, je n’ai pas pesé ses dernières paroles : il m’a appelée Agathe Langlois, moi, Morisot depuis le premier jour, m’a priée de rester en vie, il avait désormais du courage pour cent ans… »
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«Dès le départ, vis-à-vis des filles, il y a la différence, le trouble, la complémentarité, l’affection éventuelle, l’attachement ou l’amour. La sublimation et la création restant une issue de secours. »
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date : 18-12-2023
« Nous allons voyager, pour un temps, l’une sans l’autre, liées par la pensée comme ces flammes jumelles qui malgré l’éloignement brûlent l’une pour l’autre, l’une avec l’autre, sans jamais se consumer. »
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date : 18-12-2023
« Pourtant, cette voiture portait son numéro d’immatriculation. Il en fit le tour, son cœur se serra. La voiture venait d’Italie, était immatriculée BS 042 VE et non pas BS-042-VE. Pour deux tirets à la con, il était à nouveau un piéton réduit à néant.»
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« Depuis qu’il avait victorieusement défendu une célèbre mondaine de la société shanghaienne dans une affaire de divorce et qu’il avait critiqué l’attitude pleine de morgue de tous les maris envers leurs femmes, sa réputation grandissait de jour en jour parmi la gent féminine qui se prétendait doublement opprimée. C’est ainsi que son bureau était presque quotidiennement rempli de bruissements de satin, de parfum et d’odeurs de pommade. »
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« Te souviens-tu, Achille, de ce premier matin d’hiver à Paris ? Tu as débarqué sur le quai d’Austerlitz (à cette époque, la gare s’appelle encore « d’Orléans »). Ici, c’est déjà la foule. Les cris, la bousculade, les vociférations dans ce qui sonne comme une autre langue et qui n’est qu’un accent différent. La ville, tu la devines immense. Il fait froid, tu n’as qu’un maigre bagage, quasiment rien en poche et sur les épaules un vieux manteau. Mais à vingt ans on ne craint pas grand-chose, les batailles sont encore à gagner. »
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date : 26-10-2023
« … Le soleil étant près du coucher, le bas de l’église, déjà dans l’ombre, a pris des reflets verdâtres qui donnent comme un fond d’algues mortes à l’étang de mes vitres.
… Une joyeuse sonorité de voix, de sirènes de bateaux, de poulies, de coups frappés sur la pierre et sur de nouvelles briccole qu’on enfonce. »
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date : 26-10-2023
« Comme le héros du roman de Pamuk que j’avais lu à Belgrade, il me semblait voir mon ancien amour partout, sur les places, dans les rues, dans les autobus, parcs, magasins, bistrots. Quand je m’apercevais que la fille ne me rappelait Merve que par sa coiffure ou sa mise, que ses traits de visage étaient totalement autres, je me détournais et repartais plus désemparé encore.»
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date : 26-10-2023
« Et puis, j’ai sorti de mon cartable un exemplaire du livre de Frederick Forsyth, Le Berger, que je venais d’acheter pour le fils d’une amie. J’ai griffonné un petit mot pour Antonin. Comme elle m’affirmait qu’elle ne l’avait jamais vu lire autre chose que des mangas, j’ai remis ce cadeau à sa grand-mère en lui disant qu’il était grand temps pour lui de faire ses premiers pas dans la littérature fantastique. »
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« Venise occupe une toute petite surface sur la carte mais elle est en réalité immense, plus méandrique que le plus sophistiqué des logiciels. Ce n’est pas le hasard qui a créé ce labyrinthe inextricable, cet enchevêtrement fou de canaux et de rues qui tournent sur eux-mêmes, se frôlent, s’évitent, s’unissent, se perdent. C’est le pur désir. Chaque courbe et chaque angle, chaque échappée et chaque anfractuosité, le moindre reflet de l’eau sur la pierre, les passages inattendus de l’ombre à la lumière, tout a été longuement médité pour créer cette ville idéale dont le cœur est introuvable et les marges se confondent avec l’infini. »
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« C’est comme si Flaubert dans cette première tentative de la Tentation – la bonne ! – renouait le fil à l’encolure du vrai cochon. Celui qui a échappé immédiatement à son saint patron, aux bondieuseries, à Dieu lui-même. Celui que Flaubert a vu et applaudi, enfant, sur les tréteaux de la foire de Rouen et qu’il a vu et revu adulte à ce même endroit. »
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date : 28-12-2022
Quand sa hiérarchie a cherché le candidat pour travailler à l’assainissement de la grande décharge de Bombay, elle a pensé à lui : choix raisonné. Lui s’est senti désigné : prédestiné. Il a donc obtempéré, mais avec une indéfinissable crainte, comme on plie devant le sacré.
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Quand j’ai entendu pour la première fois le titre Histoires de la dame qui..., j’ai aussitôt pensé qu’il s’agissait de l’histoire au singulier d’une femme chinoise prénommée Qui.
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Je me dirige vers la chapelle de Monteverdi. Il y a six roses couchées sur sa dalle gravée. Deux blanches sont couplées sur le lutrin à la partition des Vêpres de 1610. Je me remémore cette musique céleste. Je ressens la dimension exceptionnelle de Venise. Je sors des Frari. La brume a disparu.
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date : 29-04-2022
« Ce jour-là, la chaleur monta en flèche. Le ciel devint laiteux. La mer se mit à bouillonner comme un chaudron et s’écrêta de blanc. À la nuit, un éclair déchira l’horizon, dessinant une ligne de frise. Ce fut le coup de brouillarta, roulis du vent et staccato de l’eau. Biarritz se prêtait à ce jeu, avec audace et volupté. »
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date : 29-04-2022
« Il lui tendit une carte : César Gonzáles – Taxi-Thérapie – 08 12 04 66 63 – RV Crillon Concorde, 11-12 am. César tenait à avoir des cartes à son nom qui mentionnent sa spécialité et l’heure du premier rendez-vous, en anglais pour faire international.
— Appelez-moi à l’heure exacte. Je ne réponds pas pendant les séances. »
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date : 29-04-2022
« C’était un papillon charnu, rose-orangé, posé sur un champ de tulipes noires au coucher du soleil. Il l’avait titrée Orgyia Satina, c’était écrit derrière, sur le cadre, avec la date. »
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date : 29-04-2022
« Tout a changé, je suis la même, en mieux. Grâce à lui, avec lui. Jeff, ou Jimmy ? Je n’arrive pas à décider. Jeff, ça me rappelle une chanson sur l’amitié, Non Jeff, t’es pas tout seul. On se sent si seul par instants. »
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date : 04-12-2021
« — Bon, mon garçon — se ressaisissant — c’est bien beau tout ça — allongeant une main vers le secrétaire — un truc m’échappe dans ce joli projet avec Mr. Lang — passant au gin — tu t’es étalé sur pas mal de choses mais mon rôle je veux dire en tant que Gardner bien sûr, mon rôle ce serait quoi ?
— Tu as raison, j’aurais dû commencer par là. Eh bien (sans trop dévoiler à ce stade) tu vas être surprise : il s’agit du rôle magnifique de la femme aimée. »
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date : 04-12-2021
« — Une plainte contre vous a été déposée par votre employeur suite à une agression contre votre supérieur hiérarchique direct. Vous avez prétendu avoir été harcelé par celui-ci. Harcèlement qui aurait provoqué, dans des conditions que nous n’avons pas à éclaircir ici, un choc traumatique à l’origine de pertes de mémoire sévères. D’où votre internement. Le rapport du docteur Barnier, établi après des semaines d’observation, tendrait à démontrer que ce harcèlement serait en fait le résultat de ce choc traumatique, et non pas la cause. »
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« On l’avait laissé pour mort plus d’une fois, sur des charrettes, des brancards de fortune au milieu des champs de blé mûr, criblé de mitraille, mais à force d’être trop désirée, la mort n’avait pas voulu de lui, ou bien choisissant de lui refuser une fin héroïque, s’était- elle amusée à le vaincre à petit feu. »
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date : 06-06-2021
« Il s’agenouille sur le carrelage orange devant Milady.
— Laisse-moi faire, dit-il.
— Il faut décoller la compresse. Doucement.
— Je continue à lire Les Trois Mousquetaires, tu sais. Et je me dis que tu es grande et blonde, comme la Milady de Dumas. Mais c’est tout. Elle est perfide. C’est une espionne. Quand je te vois maintenant, je pense plutôt à Constance Bonacieux.
— À Constance Bonacieux ? Ah ! non.
— Elle est sensible…
— Mais elle est sotte, et crédule. Milady l’empoisonne.»
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Le soir de mes dix-huit ans, il n’y avait pas sur la table de post-it avec » Bon anniversaire « , il n’y en avait jamais eu. Je me suis dit que c’était peut-être pour ça que les larmes continuaient à couler, et que ce serait encore un bon truc à raconter quand j’écrirais l’histoire de ma vie.
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Le fourgon qui servait au transport des corps était un ancien van qui avait été bricolé pour être transformé en corbillard ambulance, avec une ridelle pour faire glisser les cercueils ou les housses. Ce n’était pas un truc très difficile à conduire. Une guimbarde qui devait être pied au plancher à 120 kilomètres à l’heure. Mais on ne m’avait pas embauché pour faire les 24 Heures du Mans.
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date : 13-02-2021
J’étais le seul à voir comment il fonctionnait.
Je connaissais ses états d’âme.
Il n’était pas moi. Je n’étais pas lui.
Et pourtant, il était tout entier sous mon ordre.
J’étais tout entier dans son sang.
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date : 06-02-2021
« La semaine suivante, il était là dès 17 heures. Devant le Casino Venier, debout adossé contre la façade de la maison d’en face. Ses yeux semblaient regarder la fenêtre et son curieux balcon de fer forgé, qui permet, quand on est à l’intérieur, de voir dans la ruelle sans être vu soi-même. Il paraissait sourire ou rêver. »

Casino Venier Venise, « Lupo », Philippe Claudel, p. 101
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