Niclaus findel, l'extraordinaire histoire de strasbourg entre 1248 et 1349

J'ai pris ce livre en pensant, trompé par le titre, qu'il s'agissait d'un document historique, comme une vraie chronique traduite d'une période de l'histoire de Strasbourg. D'abord déçu de voir que c'était en fait un roman, j'ai vite ravalé ma déception.

"Niclaus Findel" est un heureux pavé, un récit dense, fruit d'un travail acharné de documentation. On suit l'histoire dudit Niclaus Findel, nourrisson abandonné qui, par la force des choses, se retrouvera à officier au Magistrat de Strasbourg, et aura une vie longue (101 ans !), parfois heureuse, parfois malheureuse.

À travers son histoire, il retrace celle de sa ville, dans laquelle il est né et dans laquelle il mourra. Parce que, oui, un fait intéressant : on suit son existence du début à la fin ; chose finalement assez peu commune dans la littérature de "fiction" (entre guillemets, le roman reprenant majoritairement des faits avérés). Les patriciens, les évêques et même les empereurs défilent dans cette cité qui prend véritablement vie au fil de notre lecture. J'aurais apprécié davantage de recherche concernant, notamment, les vêtements (j'ai relevé pas mal d'erreurs), bien que ce soit largement excusé par la mise en avant de l'Histoire elle-même.

Je ne vais pas m'étaler plus longtemps sur cet ouvrage, mais je ne peux que le recommander. L'écriture est fluide, la plume agréable, mais très sobre, très neutre (ce n'est pas spécialement un défaut, mais mes goûts vont aux styles plus emphatiques, quoique cela soit tout à fait adapté à ce que veut transmettre l'auteur).

J'ai complété cette lecture par la BD "La Bataille de Hausbergen", écrite par le même auteur et qui relate l'un des premiers événements majeurs de "Niclaus Findel". Elle permet de découvrir le chapitre concerné sous un nouvel œil.

Enfin, pour terminer cette critique, deux choses m'ont particulièrement plu dans les dernières pages du livre : la fin, bien que simple et prévisible en soi, est assez surprenante Spoiler(cliquez pour révéler): Niclaus meurt de sa belle mort, mais les circonstances qui l'entourent sont assez terribles, ce qui en fait une bad end (au passage, j'ai été toutefois déçu que son âge très avancé ne se fasse pas du tout sentir), et une postface de l'auteur qui nous en apprend plus sur son approche de son oeuvre tout en nous transmettant quelques informations intéressantes.

La lecture de ce livre peut s'accompagner d'une visite de Strasbourg via internet : http://librairie.caracteres.free.fr/dotclear/niclaus/

C'est sympa et très bien fait.

Lecture facile et agréable.

La découverte des origines de beaucoup d'aspects de cette ville !