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La guitare pleure les notes légendaires sans aucune erreur, fluides, fortes et affirmées. Justement dosées. Parfaites. Avec un je-ne-sais-quoi d’interprétation personnelle qui rend chaque note encore plus vivante et incisive. Ce bon vieux Jimmy ne pourrait être qu’honoré d’une telle reprise. Il me donne envie de deux choses : de chanter pour l’accompagner, ce qui ressemblerait à un honneur, franchement, et de prier pour que ce moment continue, alors qu’il arrive malheureusement à la fin de sa prestation, laissant un silence vide et glacial remplacer le paradis auditif qu’il vient de nous offrir.
Afficher en entierRectification. Mon ancien monde. Oublié depuis longtemps. Inutile et sans avenir… Alors, je réitère ma question : « Qu’est-ce que je fous dans ce bordel ? »
Parce que c’est ton monde, justement, Du Gland !
Ex monde. Il n’a plus rien à voir avec ça.
Ben voyons !
Afficher en entier– Ah toi aussi tu l’as ?
– J’ai quoi ?
– J’ai un ange sur l’épaule droite, et un démon sur la gauche. L’ange s’est fait la malle depuis le début de la tournée, mais le diable, lui, me fait chier à longueur de temps.
Afficher en entierJ’embrasse encore mon merveilleux amant perdu et à fleur de peau. Il s’accroche à mon dos.
– Dis-le-moi encore. Appelle-moi Nicolas.
– Nicolas.
Il fond sur mes lèvres et ne les quitte plus. Je le laisse puiser le réconfort au fond de moi. Peut-être le regretterai-je très vite. Peut-être suis-je trop faible face à lui. Mais je ne peux me soustraire à mon besoin de prendre soin de lui, de me fondre en lui, à ce désir qu’il fait naître dès qu’il me touche comme il le fait à présent. Tout se mélange. Le besoin de l’esprit, le désir physique, tout devient indispensable, aussi important que les battements de son cœur qui font battre le mien, que l’appel de son âme qui a ramené la mienne à la vie. Je ne peux pas passer à côté de Nicolas, il est devenu mon monde. Avec un enfer et un paradis. À moi de prendre garde où je pose les pieds.
Afficher en entierLe voyage passe vite, nous avons dormi pendant pratiquement tout le trajet. Mais ça reste une petite nuit. Le jet-lag me fait toujours bizarre, et ce matin ne fait pas exception. Nous sommes partis vers dix-huit heures des États-Unis, et après huit heures de vol, nous débarquons à neuf heures à l’aéroport Charles de Gaulle. Mon compagnon de route n’est pas en meilleure forme que moi. Il avance au radar dans l’allée de l’appareil en attendant que la foule devant les portes sorte au compte-gouttes. Il est… adorablement bougon. Derrière moi, la tête appuyée contre mon épaule, il marmonne :
– Je veux dormir… Vite le train. Dans combien de temps ?
Je regarde ma montre.
– Nous avons trois heures pour rejoindre la gare de Lyon. Dès que nous y sommes, je t’offre ton premier petit déjeuner français. Nous aurons le temps, je pense. Tu vas voir, les viennoiseries ici c’est autre chose que les trucs en plastique que vous appelez croissants.
Il baille.
– Je pourrai dormir sur la table ?
– OK, si tu baves pas.
– Je ne bave jamais.
– Ouais, autant que moi je ne tripote jamais, c’est ça ?
– Bon, alors je ne vais pas dormir.
– C’est ça. De toute manière, si tu veux t’adapter vite, il faut prendre le rythme et te coucher ce soir, et pas avant, comme tout bon Français que tu seras pendant au moins une semaine.
Il soupire alors que j’avance sans le prévenir et que, comme il est appuyé contre moi, il manque de se vautrer au milieu de l’allée.
– Putain, préviens !
Je glousse comme un con. Nous sommes stoppés à nouveau, et il reprend sa position contre mon dos. Je me prends à prier pour que cette queue n’en finisse jamais de sortir de cet avion.
– Mon Dieu, j’arrive pas à croire que tu aies réussi à me traîner jusqu’à Paris !
Hier matin, je planifiais de retourner à San Diego, et j’étais plutôt content quand même. Et me voilà, même pas quarante-huit heures après, dans un avion à attendre je ne sais quoi ! Fais chier !
– Arrête, je sais que t’es content !
– Mouais.
Je me retourne vers lui. Il recule pour reporter son poids sur ses jambes, comme pris en flagrant délit… Ses yeux sont presque blancs, magnifiques. J’ai envie de le prendre dans mes bras, il a l’air tellement fatigué. Il y a un truc qui ne tourne décidément pas rond chez moi. Je lui souris
Afficher en entierIl sort de scène trempé en l’espace de quelques balances que Lewis n’a pas fait traîner pour une fois. Il s’arrête à côté de moi sans me prêter une quelconque attention et retire son T-shirt en apostrophant Chica.
Je reste à l’observer, son torse affirmé, ses abdos mieux dessinés que les miens, ses biceps gonflés s’animant dans tous les sens alors qu’il tord son T-shirt pour l’essorer. Ses cheveux lui tombent dans les yeux, il paraît encore plus sombre que d’habitude. Et plus mystérieux. Il tourne la tête vivement vers moi.
– Après le tripotage, le matage ? T’as vraiment un souci, «chéri».
– Je ne t’ai pas tripoté ! Et je ne mate pas non plus… Je m’inquiète pour le concert, c’est tout. « Bébé ».
Afficher en entierJe veux me souvenir de tout. Chaque instant, chaque sensation, chaque morceau de lui. L’explosion de mon cœur quand il a posé ses lèvres sur ma joue, le soleil qui a illuminé mon esprit quand il a laissé ma langue l’envahir, les battements de mon cœur affolés et désespérés quand j’ai réalisé que c’était ses bras, son visage, ses lèvres contre moi.
Afficher en entierNous y voilà. Parfois dans la vie, il y a des virages. Ressent-on le changement de cap avant de s’y engager, ou le remarque-t-on seulement une fois le pas franchi ? Lorsque j’ai rencontré Julia sur un trottoir il y a sept ans, alors que je n’étais qu’un sale morveux sans avenir, je n’ai pas compris que j’étais dans un de ces tournants décisifs. Peut-être que si je ne lui avais pas volé son sac, je serais resté sur la route désespérément droite et misérable que dessinait mon destin devant moi. Peut-être que si elle ne m’avait pas attrapé le bras ce jour-là, alors que, en essayant de la semer, je m’apprêtais à traverser la rue devant un camion lancé à pleine vitesse que je n’avais pas vu, il n’y aurait même pas eu de destin… Ce jour-là, je n’ai rien vu du virage. Et pourtant…
Afficher en entierCorey grimace.
– Jared, t’es un peu dur, là.
Je penche la tête vers lui, un sourire sarcastique aux lèvres.
– Comme toi tout à l’heure, non ? T’as bien dû bander quand même, je me trompe ?
Il soupire en secouant la tête de gauche à droite.
– Tu as écouté ce que je viens de te raconter ?
– Oui, enfin, tu peux dire ce que tu veux aussi…
Il me prend pour un bleu. Josh soupire en virant sa clope par la fenêtre.
– Non, je confirme il ne bandait pas.
Je plisse les yeux vers Corey.
– Pas du tout ?
Il secoue la tête.
– Même pas une demi-molle ?
– Non.
– Même pas, genre un peu, un spaghetti après trois ou quatre minutes de cuisson…
– Ça dépend si c’est des pâtes à cuisson rapide ou non ! Précise ta question.
Chica éclate de rire. Je hausse les épaules.
– Donc, tu étais genre flasque, tout petit, ratatiné, rabougri, un escargot dans sa coquille, une limace en fin de vie, un ver de terre, un…
Il retient un rire.
– Oui t’as l’idée.
– Aucun effet d’aucune sorte ?
– Non !
Josh s’énerve en attrapant une seconde clope.
– Bon, c’est bon, là ? On ne va peut-être pas passer deux heures à commenter l’effet proche du zéro absolu que je fais à Corey ?
Afficher en entierJe le recouvre de tout l'amour présent au fond de moi. Tout pour lui. Et j'en ai tellement que ça prend des heures. Je lui fais l'amour en pleurant. Je ne veux tellement pas qu'il parte. Je risque de ne jamais m'en remettre.
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