Quand Marie s'appelait Myriam
Auteur
- Jean-Claude Libourel (Écrivain)
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extrait
Myriam à Elishéba
Tard dans le soir, des pas secs ont résonné sur le sol de la cour. Les hommes revenaient de la synagogue. Humble et sereine, je les ai attendus à l'intérieur de la pièce.
Ils ont frappé à la porte et sont rentrés. Je les ai accueillis d'un sourire. Et l'un d'eux m'a dit :
-Myriam,selon le voeu de ton père, tu épouseras Yosef.
La terre s'est ouverte devant moi. Et un cri a éclaté dans ma tête.
"Épouser ! ils ont dit épouser ! Mais savent-ils mon souhait de n'appartenir à personne qu'à Dieu !"
Selon le voeu de ton père, ont-ils dit. Mais mon père vivant aurait-il refusé de m'entendre, de me laisser choisir ?
Mes sens hurlaient ma désobéissance. Et mon esprit s'est égaré dans le ressentiment.
Le tout-puissant m'abandonne ! il n'a pas écouté mes prières. Il n'a pas regardé sa servante ! suis-je donc si misérable pour qu'il m'ignore ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Mais les mots ne sortaient pas de ma bouche et seul le silence trahissait mon émotion. Et dans ce silence, c'est ta voix qui m'a répondu, très sage Elishéba. Ta voix douce et patiente, toujours pleine de confiance.
"Myriam ! Quel est cet orgueil qui te domine ? Oserais-tu défier l'Eternel, Lui qui vient de se pencher sur toi ? Qu'est ta volonté en regard de la Sienne ?"
J'ai lutté pour ne pas reconnaître la justesse de tes propos. J'ai lutté, mais tel un ange, tu m'es apparue rayonnante de bonheur et j'ai soudain compris où était mon devoir.
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Date de sortie
Quand Marie s'appelait Myriam
- France : 2001-02-01 - Poche (Français)
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Editeurs
Résumé
description de l'auteur :
Elle est toujours en souffrance, les yeux larmoyants levés vers le ciel, les mains prisonnières d'un chapelet, le coeur béant , le voile bien bleu et la robe bien blanche.
En général, on la trouve dans une absidiole, protégée par une barrière de cierges dégoulinants, quelques bouquets de fleurs fanées et quelques ex-voto devenus illisibles.
Une fois l'an, on la sort pour lui faire prendre l'air, la dépoussiérer, et l'envoyer au ciel avec la complicité d'un nuage rose.
Voilà l'histoire de Marie qui est restée gravée dans ma mémoire d'enfant.
On ne m'a jamais dit qu'elle était jeune, belle, et juive. On ne m'a jamais dit qu'elle avait aimé, ri et pleuré, qu'elle avait vécu comme toutes les femmes, d'il y a deux mille ans ou d'aujourd'hui, entre guerres et révoltes, entre fêtes et famines, entre doute et espoir.
J'ai voulu, sans avoir la prétention d'accomplir un travail d'historien ou d'exégète, lui rendre un peu de cette vie simple qui lui fut, à mon sens, volée.
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