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Juliette. – Ô cœur reptile caché sous la beauté en fleurs ! Jamais dragon occupa t-il une caverne si splendide ! Gracieux tyran ! démon angélique ! corbeau aux plumes de colombe ! agneau ravisseur de loups ! méprisable substance d'une forme divine ! Juste l'opposé de ce que tu sembles être justement, saint damné, noble misérable ! Ô nature, à quoi réservais-tu l'enfer, quand tu reléguas l'esprit d'un démon dans le paradis mortel d'un corps si exquis ? Jamais livre contenant aussi vile rapsodie fut-il si bien relié ? Oh ! que la perfidie habite un si magnifique palais !
Afficher en entierJuliette. – Spoiler(cliquez pour révéler)Est-il mort ? dis 𝘰𝘶𝘪 ou 𝘯𝘰𝘯, et qu'un seul mot décide de mon bonheur ou de ma misère !
Afficher en entierJuliette. – Sans quoi j'ébranlerais la caverne où Écho dort, et sa voix aérienne serait bientôt plus enrouée que la mienne, tant je lui ferais répéter le nom de mon Roméo !
Afficher en entierRoméo. – Ses flèches m'ont trop cruellement blessé pour que je puisse m'élancer sur ses ailes légères ; enchaîné comme je le suis, je ne saurais m'élever au-dessus d'une immuable douleur, je succombe sous l'amour qui m'écrase.
Afficher en entierBenvolio. – Hélas ! faut-il que l'amour, si doux en apparence, soit si tyrannique et si cruel à l'épreuve !
Afficher en entierJuliette : Ah, le bruit ? Alors il faut faire vite. Toi poignard chéri ! C'est ici ton fourreau, repose, laisse-moi mourir.
(Acte V, scène 3)
Afficher en entierVoilà bien des matinées qu’on l’a vu là augmenter de ses larmes la fraîche rosée du matin et à force de soupirs ajouter des nuages aux nuages. Mais, aussitôt que le vivifiant soleil commence, dans le plus lointain Orient, à tirer les rideaux ombreux du lit de l’Aurore, vite mon fils accablé fuit la lumière ; il rentre, s’emprisonne dans sa chambre, ferme ses fenêtres, tire le verrou sur le beau jour et se fait une nuit artificielle. Ah ! cette humeur sombre lui sera fatale, si de bons conseils n’en dissipent la cause.
Afficher en entierOh ! où est donc Roméo ? l’avez-vous vu aujourd’hui ? Je suis bien aise qu’il n’ait pas été dans cette bagarre.
BENVOLIO
Madame, une heure avant que le soleil sacré perçât la vitre d’or de l’Orient, mon esprit agité m’a entraîné à sortir ; tout en marchant dans le bois de sycomores qui s’étend à l’ouest de la ville, j’ai vu votre fils qui s’y promenait déjà ; je me suis dirigé vers lui, mais, à mon aspect, il s’est dérobé dans les profondeurs du bois.
Afficher en entierCes joies violentes ont des fins violentes, et meurent dans leur triomphe : flamme et poudre, elles se consument en un baiser.
Afficher en entier"Apprends moi comment on oublie à penser"
(Roméo) p.37
Roméo et Juliette, Shakespeare
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