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"Quand vous avez traversé une pareille épreuve, vous pensez qu'il ne peut plus rien vous arriver.
C'est le piège.
Parce que vous avez baissé la garde.
Pour le destin, qui a un oeil très sûr, c'est le meilleur moment pour venir vous cueillir.
Et vous rappeler l'infaillibile ponctualité du destin."
Afficher en entier"Être vexé c'est le pire, pour un homme comme moi. La colère, on fait avec, on finit pas se calmer, on relativise, mais l'amour-propre, c'est terrible les dégâts que ça peut faire. Surtout chez un homme qui n'a plus rien à perdre, un homme qui n'a plus rien à lui. Un type comme moi, par exemple. Pour une blessure d'amour-propre, il est capable de tout."
Afficher en entierIl vise la tête. Ramassée sur elle-même, Anne continue de s'abriter de ses bras, les coups pleuvent sur le crane, la nuque, les avant-bras, le dos, on ne sait pas combien de coups de pieds, les medecins diront au moins huit, le légiste plutôt neuf, allez savoir, ça tombe de tous les cotés
Afficher en entier[…] Il y passe son temps à dessiner, toujours de mémoire. Dans les piles de croquis, dans les centaines de carnets qui s’entassent dans le grand salon, on trouve les portraits de tous ceux qu’il a arrêtés, de tous les morts qu’il a vus et sur lesquels il a enquêté, des juges pour qui il a travaillé, des collègues qu’il a croisés, avec une prédilection marquée pour les témoins qu’il a interrogés, ces silhouettes arrivées et reparties, des passants traumatisés, hébétés, des spectateurs catégoriques, des femmes bousculées par les événements, des jeunes filles submergées par l’émotion, des hommes encore fébriles d’avoir frôlé la mort, ils sont quasiment tous là, deux mille croquis, trois mille peut-être, une gigantesque galerie de portraits sans équivalent : le quotidien d’un policier de la Criminelle, interprété par l’artiste qu’il n’est jamais devenu.
Afficher en entier[…] – Moi, ce que je veux savoir, c’est pourquoi tu fais, de cette enquête, une affaire personnelle !
– Je crois que c’est l’inverse, Jean. C’est une affaire personnelle qui est devenue une enquête. En disant cela, Camille comprend qu’il vient de toucher juste.
Afficher en entierL’éternel mystère : comment prenons-nous nos décisions ? A quel moment avons-nous conscience de ce que nous avons décidé ? Quelle part d’inconscient entre dans la réponse de Camille, impossible à dire, sauf qu’elle est immédiate.
Afficher en entierCamille a souvent pensé que la police, comme la politique, est une maladie sexuelle.
Afficher en entieril s'est cru ballotté par les circonstances mais il ne l'est pas. Ce qui nous arrive, nous le fabriquons.
Afficher en entierAnne a été "blessée" lors d'une attaque à main armée dans le VIIIème arrondissement et "molestée", lui a dit l'employée de la préfecture de Police. Camille adore ce mot, "molester". dans la Police, on l'adore. On adore aussi "individu" et "stipuler" mais "molester" c'est beaucoup mieux, avec trois syllabes on couvre une gamme qui va de la simple bousculade au passage à tabac, l'interlocuteur comprend ce qu'il veut, rien de plus pratique.
Afficher en entierL'avantage pour moi, c'est que la présence d'une fille est toujours d'une aide très précieuse. Le meilleur des leviers. Vous lui cassez les deux mains, on vous offre les économies, vous lui crevez un œil, vous avez celles de toute la famille, ça va crescendo; Une fille c'est à peu près comme un donneur volontaire, chaque organe vaut son poids d'or pur.
Bien sûr, rien ne vaut un môme. Quand vous voulez obtenir quelque chose, un gamin, c'est l'arme absolue.
On n'ose même pas en rêver.
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