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La vie suivait un rythme différent, ici. Le temps passait plus lentement, sans la bousculade et la précipitation de la grande ville. Les journaux arrivaient quand ils arrivaient.
Afficher en entierChaque fois, il retombait dans le sommeil et dans un rêve différent du précédent. Comme une série de courts métrages dont il était à la fois le scénariste, le réalisateur et l'acteur principal.
Afficher en entierElle était prisonnière de sa propre prospérité, dans cette vaste maison indépendante au cœur d'un quartier tranquille, où les gens n'hésitaient pas à mettre le prix pour se couper des problèmes du monde.
Afficher en entierElle ferma les yeux et pensa à l’alcôve devant la fenêtre à Patreksfjördur. Elle chantonna la vieille comptine.
Ugla la chouette est perchée sur une souche.
A qui le tour ?
Un, deux,
A ton tour.
Afficher en entierUgla s’assit au piano et joua un vieux morceau, une chanson légère qui datait du milieu du siècle précédent. Elle la connaissait par cœur et Hrólfur adorait l’entendre. (…) Admettre la mort de Hrólfur était toujours aussi difficile. Il paraissait tellement en forme pour son âge, en pleine santé. Bon sang ! Il n’aurait pas pu faire attention dans cet escalier ? Ils auraient continué à se voir, à prendre leur café, à entretenir cette amitié naissante… Elle cessa soudain de jouer. Elle venait de se rappeler une dispute entre Hrólfur et Ulfur au théâtre. S’était-elle mal terminée ? Hrólfur aurait-il été poussé ?
Afficher en entierLa neige tomba toute la soirée du samedi et une bonne partie de la nuit. Après avoir somnolé par intermittence pendant quelques heures, Ari Thor parvint enfin à s'endormir. La météo l'affectait sérieusement. En temps normal, il s'accordait un peu de lecture avant d'aller se coucher, mais il était désormais incapable de se concentrer. Toutes ses pensées se focalisaient sur l'obscurité qui, peu à peu, l'étouffait. Il avait bien essayé d'écouter de la musique classique pour combattre le silence assourdissant de la tempête, mais c'était comme si la musique amplifiait l'ambiance lugubre de la soirée.
Afficher en entierChamboulé, l’esprit traversé de pensées folles, Ari Thór tenta de se convaincre que tout allait bien se passer. C’était une situation provisoire, la route serait accessible de nouveau d’ici un jour ou deux. Il ouvrit la porte, bien décidé à affronter le temps et à se persuader qu’il n’était pas son ennemi. Le vent avait gagné en puissance et une congère s’était formée juste devant le seuil.
Afficher en entierIl attendit la mi-journée pour allumer la radio et écouter les informations. Une avalanche s’était déclenchée juste au-dessus de la route de Siglufjörður, bloquant l’unique axe de circulation de la ville. La nouvelle le frappa. Physiquement. Par chance, aucun blessé n’était à déplorer, mais cela signifiait qu’on ne pouvait plus ni entrer ni sortir de la ville. Tout déplacement par voie terrestre ou maritime paraissait inenvisageable. Ari Thór se sentait à la fois ébranlé et découragé. Cet événement le vidait du peu d’énergie qu’il lui restait. Il s’imposa quelques respirations lentes, profondes, mais cela ne changea rien: son cœur cognait toujours furieusement contre son thorax. Il entendit un journaliste annoncer qu’aucune tentative de déblayer la route ne serait entreprise dans la journée, ni sans doute lors de la suivante, car les prévisions météorologiques empiraient. Après cela, le flash info se mua en un bruit parasite, un assemblage incompréhensible de mots.
Afficher en entierUne fois encore, impossible de se rendormir. Son sommeil était de moins en moins reposant, parasité ces rêves toujours plus perturbants, comme le blizzard qui frappait à ses fenêtres. Pour ne rien arranger, sa blessure à l’épaule lui causait une douleur intolérable. Malgré son intention de profiter de son dimanche pour rattraper son retard de sommeil, se débarrasser de cet épuisement et décompresser après une rude semaine, il se leva très tôt. Par la fenêtre de la cuisine, il constata que la tempête de neige n’avait pas faibli et menaçait ouvertement d’engloutir la ville de Siglufjörður. Il s’assit à la table, le regard perdu vers le prétendu panorama.
Afficher en entierLes paroles de Thómas résonnèrent dans son esprit. Il ne se passe jamais rien à Siglufjördur.
Dans quoi je suis allé me fourrer ?
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