Commentaire de Mo248

Tout d’abord, je tiens à remercier Booknode pour m’avoir donné l’opportunité de découvrir ce livre en avant-première.

Je ne connaissais pas l’auteur et, en toute honnêteté, la lecture du synopsis m’a laissé un peu dubitative. L’idée de suivre un duo de tueurs en série m’a clairement emballée : j’ai trouvé l’idée originale, amusante et décalée ; mais je redoutais de basculer dans les clichés. Dans un truc un peu trop « morne », à base de cadavres qui s’entassent et de folie insensée.

Je me suis totalement plantée !

J’ai trouvé ce livre étrangement rafraichissant ! Bon, je suis sans doute moi-même un peu dérangée en disant cela, mais bon… c’est pourtant un fait !

Je l’ai dévoré en quelques soirs à peine, alors que certains livres traînent parfois des semaines sur ma table de chevet sans que je ne parvienne au bout.

J’ai tout simplement adoré l’idée et les personnages. Tout d’abord, la relation Sloane/Rowan est aussi touchante, qu’attachante, qu’amusante et que piquante ! Bon sang ! J’ai adoré lire toutes leurs répliques cinglantes : je me suis délectée de leur répartie, de leur humour noir et de la tendresse de leur relation.

Pour autant, le récit n’en est pas moins bourré de scènes, de paroles et de pensées violentes – comme largement prévenu par l’écrivain dès le début du bouquin. Et c’est ce qui rend le récit si appréciable. Il n’y a pas de moments de creux : chaque chapitre à son utilité, chaque instant est parfaitement pensé pour venir y articuler le suivant. Le récit est rythmé, et s’avale en un rien de temps !

J’ai profondément aimé ces personnages hauts en couleurs : j’ai ri devant leur folie, craqué devant leurs faiblesses, et fondue devant leur tendresse. Je tire mon chapeau à l’écrivain pour avoir su dépeindre avec tant de sincérité et de bienveillance les pensées parfois bancales, malsaines mais tout autant humaines de ses personnages. J’ai aimé l’agilité avec laquelle elle a alterner entre la douceur de leurs sentiments l’un pour l’autre, la malveillance de leur propre dégoût d’eux-mêmes, et la violence de leur haine d’autrui. On finit ce récit en adorant deux personnages profondément meurtris par la vie, sans parvenir à détester tout ce qu’ils ont fait d’horrible dans la leur. Il est rare, de nos jours, de voir un écrivain réussir à nous faire aimer des anti-héros comme ceux-ci avec autant de ferveur !

Néanmoins, j’ai déploré des passages parfois trop puérils. J’ai trouvé dommage de passer tant de temps à décrire des émotions si profondes et si puissantes, à décrypter des psychologies si complexes pour finalement enchaîner sur quelque chose d’aussi simple et enfantin qu’un « qu’est-ce qu’elle est canon ! ». J’imagine que c’est tout aussi humain que le reste du récit, mais j’ai trouvé le décalage parfois dérangeant. J’imagine que j’étais tellement happée par leurs introspections respectives que le retour à une « humanité plus traditionnelle » me faisait tiquer.

La fin me semble un peu précipitée et surtout, tirée par les cheveux... mais elle colle avec le reste de l'ambiance du récit.

Le dernier chapitre ne m’a pas paru des plus utiles non plus : je pense qu’il permet d’expliquer l’adversaire dont faire référence la fin du synopsis (ou alors, j’ai mal compris…) mais je n’en ai pas compris l’utilité directe au récit si ce n’est pour teaser le prochain livre, qui, semble-t-il, ne parlera plus de ces deux anti-héros particuliers. J’aurai sans doute aimé que cela occupe l’arrière-plan du livre, tout au long du récit… car je ne vois pas trop comment cela pourra servir l’histoire du prochain binôme de personnages principaux sans les éclipser, tôt ou tard, au profit de Rowan et Sloane.

Quoi qu’il en soit, j’ai dévoré cette lecture et je n’en regrette pas une seule seconde. Les scènes de meurtres sont sanglantes à souhait, sans pour autant basculer dans la gratuité du « traumatisant ». Qui plus est, ces instants sont toujours pondérés par une mise en abime de la psychologie des personnages qui fait qu’on ne parvient pas, vraiment, à identifier ces anti-héros comme de simples fous.

Je terminerai ce long commentaire en parlant de la douce et belle relation qui noue Sloane et Rowan. J’ai aimé leurs forces de caractères, leur douceur, leur sincérité et la bienveillance avec laquelle ils interagissent. Des monstres sanguinaires ne m’ont jamais semblé si doux et dénués de danger !

Le chapitre bonus est un plaisir à lire, et met du baume au cœur à la fermeture du livre.

Un grand merci pour cette lecture rafraichissante, divertissante et profondément amusante qui ne manque pas, néanmoins, de faire réfléchir !