Extraits

Pourtant, je me trompe. Son ton autoritaire me revient.

Appuie-toi au mur.

Je ne vais pas pouvoir tenir longtemps, jouis, Cerise.

Montre-moi que tu aimes me sentir contre ta langue.

Appelle-moi quand tu arrives.

Utilise la carte de crédit, Harlow. Non, l'American Express.

Voyons, ma chérie, c'est ton cadeau de remise des diplômes.

Je t'aime, Lola. Fais attention sur la route.

Le problème, quand on est dans l’œil du cyclone, c'est qu'on ne peut jamais en connaître la puissance.

Il lève les sourcils, se penche vers moi et de me demande d'une voix douce:

- Tu me dragues?

- Non. (L'intensité de son regard me fait flancher.) Peut-être.

- Si mon boxer descend, ta robe devrait remonter... pour équilibrer le jeu.

Mais à Paris, rien n'est ordinaire.

Après un grand soupir, concentrée sur sa main dans mon dos, j'avance de quelques pas. Mais notre petite bulle a bel et bien éclaté, nous sommes sortis de scène, la réalité a fait irruption dans la romance. Cette certitude me coupe la respiration. Mes pieds pèsent une tonne quand je tends mon billet à l'hôtesse de l'air, un sourire forcé sur les lèvres.

Nous ne connaissons que les bars faiblement éclairés, le badinage, les draps immaculés des chambres d'hôtel. La tentation d'une idée. Les espoirs fous. L'aventure.

Mais choisir l'aventure fait basculer le rêve dans la réalité.

As tu déjà eu l’impression que ton cœur se tord dans ta poitrine parce que quelqu’un le tien très fort dans sa main?

- Je n'étais pas sûr de te retrouver, me confie-t-il de sa voix grave et chaude, la voix des grivoiserie. Je t'ai cherché.

Mon coeur bat la chamade. Il m'a cherchée.

Je suis surprise de pas bégayer quand je réponds :

- Nous sommes parties très vite.

Les yeux fixés sur ma bouche, il s'humecte les lèvres.

- Tu ne veux pas entrer une minute ?

Tant de promesses non exprimées dans cette question... Comme si on venait de m'offrir la sucrerie la plus délicieuse de la planète.

- Je vais essayer de dormir, fais-je en levant la main pour l'empêcher de s'approcher d'avantage. Et franchement, les garçons, essayer de faire moins de bruit ou je vous enverrai Harlow. Et si ça fonctionne pas, je réveillerai Lola et vous passerez un sale quart d'heure !

- Tu me plais beaucoup, réplique-t-il en riant.

- Bonne nuit.

Toute tremblante, je pivote sur les talons et m'éloigne.

- Je m'appelle Ansel.

Faisant mine de l'ignorer, je fais tourner la clé dans la serrure.

- Attends ! Je voudrais au moins connaître ton prénom !

Je lui jette un coup d'oeil. Il sourit toujours comme un gamin. Pourtant, je connaissais un gamin au CP qui avait une fossette qui ne me faisait pas du tout le même effet. Ce mec devrait porter un écriteau 《danger》.

- Si tu arrêtes la musique, je te le dirais demain.

- Attends ! je voudrais au moins connaître ton prénom !

- Si tu arrêtes la musique, je te le dirai demain.

- Est-ce un rendez-vous ?

- Non.

- Tu ne veux vraiment pas me dire ton prénom ? S'il te plaît ?

- Demain.

- Je t'appellerai Cerise alors.

- Si je t'avais demandé d'en déchirer les pages pour en faire une robe couvrant à peine ton cul, je ne l'aurais pas mal pris, réplique Lola, morte de rire, après lui avoir lancé un oreiller à la figure.

Plutôt d'accord avec Lola, je tire sur l'ourlet de ma robe. Un ou deux centimètres de plus ne lui auraient pas de mal, moi qui ne montre quasiment jamais mes cuisses.