J. A. Rock

Suite directe du premier tome, nous retrouvons Henry qui rejoint sa jumelle, Viola, qui s'est échappée de l'établissement de santé où elle vivait depuis plusieurs années. La jeune femme est persuadée qu'un vilain ange a pris son vieil ami Monsieur Crowley... Après avoir mis sa soeur en sécurité à la Cour des miracles (son "refuge"), Henry décide que la meilleure façon d'en savoir plus est de prendre la place de sa jumelle : le voilà donc qui enfile sa plus jolie robe et sa plus belle perruque et le voilà réintégrant le Centre de soins Saint-Aubin, où il va découvrir de bien vilaines choses.

Mac, après qu'Henry se soit fait la malle alors qu'ils allaient (enfin) conclure, doit enquêter sur la mort mystérieuse d'un dealer. Une journée ordinaire au FBI sauf que la méthode d'exécution est celle du gars que Mac a mis en taule quelques années plus tôt, gars qui vient d'être retrouvé mort dans sa cellule, version officielle, suicide. Et ça se complique quand des agents de l'OPR (la police du FBI) décident d'enquêter sur lui, apparemment il aurait des tendances violentes, entre autres choses à lui reprocher...

Malgré ces soucis, Mac est obsédé par Henry et comme il a enfin mis la main sur son casier judiciaire de mineur, il réussit à retrouver la trace de Viola, sa jumelle, et est plus que surpris quand, venu rendre visite à la jeune fille, il se retrouver face à Henry, avec sa perruque, ses faux seins et ses longues jambes mises en valeur par sa jupette... qui lui demande de l'aider à éclaircir ce qui se passe à Saint-Aubin. Toujours déchiré entre ce qu'il ressent pour Henry/Sebastian et ce que l'agent du FBI devrait ressentir pour le filou, Mac lui vient malgré tout en aide, incapable de résister à ce qu'il perçoit sous la surface du jeune homme.

Et quand l'étau se resserre autour d'Henry dans le centre et que l'OPR porte des accusations qui pourraient mettre en péril sa carrière au sein du FBI, Mac va devoir faire des choix.

Dans ce tome intermédiaire, porté par l'enquête au sein du centre de soins ou réside Viola, nous en apprenons un peu plus sur le passé d'Henry, sur ce qui a fait que Sebastian s'est forgé une carapace et est devenu, entre autres, Henry. La dynamique avec sa jumelle est également mise en avant, avec tout le poids de la culpabilité que le jeune homme porte depuis tant d'années. Et les liens qui unissent les deux hommes pourrait bien être encore plus nombreux qu'on le pensait.

Le rythme est toujours aussi soutenu, endiablé, Mac tente de rester droit face à la tempête qui souffle de tous les côtés mais c'est compliqué, et Henry est un peu perdu, Mac semble réussir à atteindre Sebastian, malgré les murs qu'il avait construit. Même si j'ai toujours un peu de mal avec la relation Mac/Henry, la trame policière est plutôt bien fichue et j'ai hâte de connaitre le fin de mot de l'histoire, de savoir qui mène la danse et qui est derrière tout ça.

Mac et Henry, accompagnés de Viola, sont en cavale : ils n'ont pas le choix, s'ils veulent trouver qui tente de faire couler Mac. Et après la cabane au bord du lac de la famille McGuinness, rien de mieux que la ferme familiale, ou Henry va faire la connaissance des parents de Mac, pas vraiment une présentation idéale aux parents de son petit ami. Encore aurait-il fallu que ce soit son petit ami mais bon, c'est compliqué...

Et là, pendant une petite pause hors du temps, Henry va toucher du doigt ce qu'il aurait pu avoir si les dés n'avaient pas été pipés dans sa vie dès le départ : des parents aimants, farouchement protecteurs, tolérants, qui l'accueillent lui et sa sœur sans jugement, sans peur, sans préjugés. Et il se dit qu'il pourrait avoir ça aussi, avec Mac, mais pour ça, il faut qu'il arrête de courir, qu'il arrête de mentir, qu'il arrête cette course au jour le jour qui a fait sa vie jusqu'à présent... en aura-t'il la force ?

Sans compter que pour ça, il faut déjà qu'ils restent en vie, ce que ceux qui sont à leurs trousses semblent être déterminés à leur refuser.

Dans ce grand jeu de dupes, où le passé va se rappeler à leur mémoire de façon plutôt violente, où une perte va entrainer Henry à faire ce qu'il fait de mieux : fuir, où Viola et la jeune nièce de 9 ans de Mac vont devoir faire preuve d'un courage héroïque, où les deux hommes devront déterminer à qui faire confiance, c'est la partie de leur vie qui va se jouer là où tout à commencé, à Altona.

Après un début en demi-teinte, un tome intermédiaire bien meilleur, cette trilogie se finit en fanfare sur une heureuse surprise. Même si j'avais deviné les tenants et les aboutissants de la machination, j'ai été embarquée par le tempo qu'ont impulsé les auteurs, ça cavale dans tous les sens, c'est punchy tout en laissant la place aux introspections d'Henry face à son passé (et on peut le comprendre, encore que les auteurs nous ont épargné certains des détails les plus sordides), et la fin est plus que convenable telle qu'elle est, laissant la part belle à l'imagination (après tout, continuer sur d'autres aventures pourrait sembler finalement un peu répétitif dû aux personnalités des deux héros).

Bref, je suis contente d'avoir persisté après le premier tome (en même temps, vu comment il se finissait, je n'avais pas trop le choix), je suis contente d'avoir lu cette trilogie (qui aurait pu être regroupée dans un seul tome d'ailleurs, vu que chaque tome fait environ 190 pages sur ma liseuse), qui m'a fait passer un bon moment avec un escroc plus profond qu'il n'en a l'air et un agent (sosie de Vin Diesel) plus tendre qu'il n'en a l'air.

Parfois dérangeant, souvent sombre, le récit s'accroche désespérément à une forme d'espoir un peu candide, un peu maladroite.

Récit bien construit, suspens en trame de fond, je me suis surprise à attendre le pise à chaque page. Parfois c'était pire encore, et parfois presque désarmant.

Une histoire originale et qui nous tient en haleine jusqu'à la fin.

Une histoire pas facile mais émouvante de part les combats permanents que mènent les personnages avec eux même ou contre les autres.

Un livre poignant, mais au même temps trop rapide au niveau de rapprochement des personnages principaux et un peu trop redondant dans la description de leur relation...

N'empêche, la plume des auteur'es est marquante et donne l'envie de découvrir plus.

Un sujet original pour ce 4 mains. Le somnambulisme n'est pas un mal que l'on prend très au sérieux dans notre vie de tous les jours, mais J.A. Rock et Lisa Henry l'emmènent ici dans des contrées peu connues, qui mettent à mal la légèreté qu'on lui associe régulièrement.

L'intrigue est bien menée, même si c'est parfois un peu lent, et long. La psychologie des personnages est appréciable, et j'ai aimé voir le regard de Bel changer au fil des pages.

J'en aurai presque voulu plus... Pour l'après...

Mark, 18 ans, débarque en Pennsylvanie venu de son Australie natale, suite au mariage de sa mère avec Jim. Exit les potes, le surf, la plage, la chaleur, le soleil... et voilà le froid, la neige, la grisaille, les ours, et le monde enchanté et merveilleusement amical des fraternités, où il entre pour faire plaisir à son nouveau beau-père...

Deacon, 21 ans, membre des Phi Sigma Kappa, une fraternité somme toute assez tranquille et "normale" , voit débarquer, dans le bar où il bosse, un garçon sexy qui tente de lui faire croire qu'il est suffisamment âgé pour boire de l'alcool. Le jeune barman résiste mais tout ça se finit par une petite gâterie dans l'arrière cour absolument époustouflante (la gâterie, pas l'arrière-cour).

Mark et Deacon décident de se revoir, l'alchimie sexuelle est là, ils sont jeunes, autant en profiter, pas d'engagement, on s'amuse. Après tout, Deacon est occupé entre ses études et sa mère, dont la santé mentale l'inquiète, et Mark est occupé avec son intégration au sein d'Alpha Delta, qu'il est bien décidé à saboter, et par des études qu'il a du mal à suivre, arrivant d'Australie il n'a pas forcément les bases nécessaires à son cursus.

Entre des membres Alpha Delta sadiques, une vieille rivalité entre fraternité, un ami fragile, le retour d'un frère, les deux garçons poursuivent leur relation en découvrant des inclinaisons et en apprenant à se faire confiance.

Mark pourrait admettre que finalement, sous certaines conditions, c'est pas si mal d'avoir des "frères" et Deacon pourrait, lui, s'apercevoir que c'est pas si mal d'avoir une relation, tant qu'elle est avec Mark.

Un premier tome qui m'a laissée un peu perplexe, parce que j'ai trouvé qu'en fait, les sujets abordés l'étaient tous de façon assez légère. Et je ne parle bien sûre pas des "pratiques" des deux garçons, perso, ça ne me choque pas, j'ai trouvé ça plutôt amusant et finalement, c'était la partie la mieux traitée (bien que parfois un peu longue). Mais tout le côté fraternité (assez exotique vu de ma fenêtre), le comportement de certains des frères, les relations de Deacon et de Mark avec leurs familles, auraient pu être plus travaillées et fouillées à mon sens.

Perplexe sur le résumé du roman, qui ne correspond pas à l'histoire pour moi.

Bref, un peu mitigée sur ce premier tome, je poursuis toutefois avec le tome suivant, j'ai été touchée et intriguée par Brandon et j'ai envie de savoir comment il va évoluer, il a l'air d'avoir un passé assez compliqué.

Suite directe du premier tome, qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu pour lire celui-ci, même si c'est préférable et quel dommage ce serait de louper les débuts de Mark et Deacon...

Nous retournons donc au Prescott College, Mark a sa chambre solo chez Alpha Delta, roucoule avec Deacon et continue à être ... lui, sa nouvelle obsession étant l'équipe qu'il a constituée afin de concourir au Challenge Académique, sorte de championnat de cerveaux inter-université et qu'il a appelé : Les Numbats Tueurs... Tout un programme "markesque".

Brandon est maintenant membre des Phi Sigma, fraternité plus calme qui lui convient beaucoup mieux, jusqu'à ce qu'un nouvel initié arrive : Alex.

Alex est beau, Alex est intelligent, Alex a un gros crush pour lui et semble fermement décidé à le séduire. Sauf que le traumatisme qu'à vécu Brandon lui fait refuser tout contact... mais Alex semble percer les murs qui l'entourent et ça le terrifie. Heureusement que Brandon est bien entouré : entre Deacon, impérial, Blake, absolument touchant, et bien sûr Mark, toujours aussi ravagé mais aussi étrangement sensible et délicat, capable de fulgurances... et bien sûr Alex, qui tatonne, qui persiste, qui est à l'écoute, qui est attentif, Alex qui est amoureux.

Il m'avait manqué un petit quelque chose avec le premier tome, et bien je l'ai trouvé avec celui-ci. J'ai beaucoup plus apprécié le duo Mark/Deacon, entre la folie du premier et l'acceptation totale du second, j'ai été vraiment embarquée par Blake et son attitude, même si son aveuglement des débuts est hilarant, j'ai été touchée en plein coeur par Brandon et le cheminement qu'il fait dans ce tome, ce déclic qu'il ressent avec Alex et qui lui donne l'impulsion pour avancer, j'ai trouvé Alex croquignole, les deux garçons ensemble sont juste parfaits, apprivoisant ensemble la tendresse, la confiance, le partage, la communication, le sexe, l'amitié et l'amour.

Jackson reste par contre pour moi un mystère.

Bref, une duologie vraiment sympathique, un humour très particulier, une plume que j'apprécie de plus en plus, un super moment avec toute cette petite bande qui va me manquer.

J'ai adoré ce roman ! En tant que grande adepte du trope hurt/comfort, j'ai trouvé mon bonheur dans cette lecture ! Cependant, je dois avertir que ce roman est destiné à un public mature car il aborde des sujets très difficiles. L'écriture est excellente et l'histoire est puissante et intense, même si elle peut être triste par moments.

J'ai aussi adoré les personnages, je recommande :)

Encore une fois, la plume de Lisa Henry, combinée à celle de J.A. Rock, a fait mouche avec moi en nous emmenant faire un tour à Logan, petite bourgade où un crime horrible a eu lieu quelques années plus tôt : Kenny Cooper, jeune homme du coin, a été brûlé vif dans sa maison par Daniel Whitlock, le taré du coin. Et le pire... le pire... c'est que Daniel n'a purgé que quelques mois de prison avant d'être libéré car les médecins ont déclaré que ce n'était pas sa faute, qu'il était malade, qu'il était somnambule...

Voilà donc cette charmante petite bourgade paisible, remplie de gens aimants et tolérants, où vit toujours un taré pyromane, assassin et homosexuel, la coupe est pleine...

L'agent Joe "Bel" Belman, un gars du coin, se souvient bien de Daniel... c'est lui à l'époque qui lui avait vendu le briquet qui lui a servi à foutre le feu, il s'en rappelle, il travaillait à la supérette du coin... maintenant qu'il est agent de police, son devoir c'est de faire régner l'ordre dans la ville, entre excès de vitesse et chien qui s'échappe du jardin... et Daniel Whitlock.

Sauf qu'un soir, les mondes de Bel et de Daniel vont se télescoper et le premier va s'apercevoir que tout n'est pas si tranché que ça... quand le second va, peut-être, apercevoir une lueur tout au bout du tunnel dans lequel il sombre depuis des années...

Je ne vais pas m'étendre plus sur le sujet, déjà trop largement dévoilé dans le résumé, dommage, mais ce roman est un gros coup de coeur. Ici, il n'est pas question d'aborder le somnambulisme comme un joli rêve où le bel endormi va être réveillé par un baiser du prince charmant, ici, le bel endormi fait des choses horribles, ignobles, il se détruit, il se mutile, il sombre dans une noirceur et une déchéance qu'il est persuadé de mériter, pour ce qu'il a fait... quand au prince charmant, il va se trouver un peu démuni face à ça, face à un homme auquel il va s'attacher malgré lui, malgré ses casseroles, malgré le danger, malgré une pathologie à laquelle il ne comprend rien, mais qu'il apprivoise peu à peu, avec instinct, avec patience, avec amour, cherchant comment, pourquoi, cherchant à protéger, à entourer.

Tout au long du roman, les auteurs nous plongent dans l'esprit de Daniel, dans ses errances, ses doutes, ses peurs, sa résignation, puis son espoir avec l'arrivée de Bel dans sa vie... mais aussi dans la tête de Bel, perdu, paumé, amoureux, tétanisé de trouille mais fort, fier, prêt à combattre, à affronter finalement la ville pour celui qu'il aime. La tension monte, on sent bien, malgré quelques moments de douceur, que quelque chose arrive, que quelque chose va exploser, c'est inéluctable... et ça arrive, forcément.

Ce roman n'est clairement pas tout public, je comprends parfaitement celles et ceux qui ont abandonné, c'est lent, c'est introspectif, c'est fouillé, c'est une plongée dans la noirceur et dans la douleur, dans le désespoir, mais la plume de Lisa Henry matche quasi à chaque coup pour moi et j'ai littéralement été embarquée par l'histoire de Daniel et de Bel. Après, je ne sais pas si le côté médical du somnambulisme est bien retranscrit dans le roman et en fait, je m'en fiche.

"Parce qu'avec toi j'étais réveillé. Avec toi j'ai du courage".

Bonne route les gars, j'espère que vous continuerez à rêver ensemble.