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La Route
Vous l'aurez compris, Cormac McCarthy n'est pas Jojo le rigolo. Et même si on sent une certaine tendresse pour les personnages (mention spéciale au petit Rat des villes, Harrogate); rien ne leur est épargné. Ils traversent les événements pathétiques, parfois complètement absurbes, souvent d'une violence crasse...ils n'ont pas de passé et encore moins d'avenir. Une vie qui tient à un fil, le fil de pêche qui dérive au gré du fleuve glauque et pollué où Suttree attrape des poissons-chats.
Vous l'aurez compris, ce n'est pas un livre orteils en éventail et cerveau au repos. C'est une expérience, il faut se battre pour y entrer. C'est plutôt une imprégnation déambulatoire dans un univers de désespoir et de misère. Et ce bon Cormac ne nous facilite pas la tâche, caractérisant peu les personnages dont certains ne font que passer, clochards célestes aux pieds lestés dans la merde. Les changements de narration, les longues descriptions démentes et dingues, des allers et retours dans le temps font de cette lecture une expérience quasi-mystique. Cela m'a évidemment fait penser au roman de Faulkner que j'ai lu il y a quelques mois.
J'ai recopié quelques passages dans les extraits pour que chacun puisse saisir que l'écriture est simplement incroyable. Il y a tant de passages remarquables et éblouissants que tout amoureux du style se prend une énorme claque et bave de bonheur en relisant des phrases parfaitement cisaillées agrémentées d'images flamboyantes. C'est au-delà de tout ce que j'ai lu. Cormac McCarthy est à les yeux le plus grand auteur.
Je n'oublierai pas Suttree.
" Toutes les âmes ne sont qu'une et toutes les âmes sont solitaires".
Suttree
Malheureusement, j’ai trouvé que c’était trop court! J’aurai aimé continuer à les suivres.
La route (BD)
La route (BD)
Cette histoire m'a complètement brisée, j'ai été dans l'empathie avec chacun des personnages tout le long, j'en suis sortie épuisée.
Alors j'ai regardé le film. Parfait, il correspondait en tous points à ce que j'avais pu imaginer.
Mais cette BD ! Elle est juste... Magistrale. Elle donne encore une autre dimension au roman, à cette relation incroyable entre un père et son fils. @manularcenetestamour à parfaitement capté l'essence des personnages, et de ce monde post-apocalyptique.
Les dessins sont brutaux, les dialogues retranscrits sont essentiels, et même si je connais mal Cormac McCarthy je suis à peu près sûre que c'est comme ça qu'il imaginait son récit. En tout cas moi, c'est le cas.
Si vous ne connaissez pas encore cette œuvre, foncez
La route (BD)
Incroyable.
La route (BD)
C'est un livre surprenant : l'auteur va à l'essentiel surtout dans les dialogues. Le passé est très peu évoqué (quelques bribes de rêves et de souvenirs) et l'avenir encore moins : comment l'homme (on ne sait pas son nom) espère t-il s'en sortir ? Y a t'il d'autres possibilités qu'une errance sans fin, la peur, la faim, le froid dans un monde dévasté, détruit, dont il semble que les quelques survivants soient devenus des cannibales, sans aucune humanité, ni compassion ? Qu'espère t'il trouver au bord de la mer et au sud ? J'ai eu un sentiment d'absurdité tout au long de ce roman, comprenant mieux le suicide de la mer (que le petit semble vouloir "rejoindre") que la quête de survie à tout prix du père.
Par rapport au roman de Sandrine Colette, j'ai trouvé que celui-ci était plus axé sur la déchéance de l'humanité que sur la disparition de la nature. Il y a des scènes très glauques sur les derniers survivants alors que la nature semble pouvoir renaître (ils trouvent des pommes). Certains passages cependant d'une grande tristesse évoquent la destruction de la nature (quand ils parlent des oiseaux et le tout dernier chapitre qui surgit comme un cheveu dans la soupe !)
Les personnages de ce livre sont magnifiques par l'amour qu'ils se portent. Les dialogues sont succincts mais beaux. Ils ont une grande signification à chaque fois. Le père est touchant par sa volonté de sauver son fils. On voit son amour par son comportement, ses gestes. Le petit est attendrissant. Il est effrayé, affamé, frigorifié, traumatisé mais en même temps, il fait preuve d'un grand courage. Il fait preuve de compassion et garde foi en l'humanité. Il continue à croire qu'il y a des "gentils" quelque part.
J'ai aimé la fin, en partie "ouverte" mais qui justifie les espoirs de l'homme et du petit.
La Route
La Route
*
Dans une Amérique ravagée par un immense feu, un homme et son enfant, tentent de survivre en marchant vers la côte, empruntant une route déserte, recouverte de cendre. Dans l'histoire, ils n'ont pas de nom, on les appelle simplement "l'homme" et "le petit".
Ils ne possèdent pratiquement rien. Leurs maigres possessions sont conservées dans un chariot.
Il n'y a pas vraiment d'intrigue, leur combat paraît vain dans un monde déjà mort, devenu un enfer pour une raison que l'on ignore. Un sentiment d'impuissance et d'absurdité m'a étreinte tout au long de ma lecture.
Peut-il y avoir un dénouement heureux dans un univers aussi morose et déprimant ?
« le froid et le silence. Les cendres du monde défunt emportées çà et là dans le vide sur les vents froids et profanes. Emportées au loin et dispersées et emportées encore plus loin. Toute chose coupée de son fondement. Sans support dans l'air chargé de cendre. Soutenue par un souffle, tremblante et brève. Si seulement mon coeur était de pierre. »
*
Cette longue route vers le sud est particulièrement angoissante.
Le monde est figé, immobile, brûlé, grisâtre, recouvert d'un dépôt cendreux que le vent emporte.
La race humaine a pratiquement disparu.
Le ciel est vide, la mer est vide, les forêts sont vides.
Tout est mort, l'herbe, les arbres, les champs, l'eau.
Tout est monochrome, exempte de couleurs.
La neige qui tombe est grise, le ciel est gris, l'océan est gris acier.
« le noir dans lequel il se réveillait ces nuits-là était aveugle et impénétrable. Un noir à se crever le tympan à force d'écouter. Il était souvent obligé de se lever. Pas d'autre bruit que le vent dans les arbres dépouillés et noircis. Il se levait et titubait dans cette froide obscurité autiste, les bras tendus devant lui pour trouver son équilibre tandis que les mécanismes vestibulaires faisaient leurs calculs dans son crâne. »
*
Cette route est d'une tristesse infinie.
Le désespoir et la solitude sont très présents, disséminés entre les lignes, mais les deux personnages avancent sans se retourner.
Affronter le froid, la pluie, l'épuisement, la faim, l'incertitude, le découragement, la peur.
Faire l'économie des mots, aller à l'essentiel.
Rester en vie et continuer à vivre coûte que coûte.
S'accrocher à la vie avec l'énergie du désespoir.
« Là où tout était brûlé et réduit en cendres devant eux il n'était pas question de faire du feu et les nuits étaient longues et sombres et froides plus que tout ce qu'ils avaient connu jusqu'à présent. Froides à faire éclater les pierres. A vous ôter la vie. Il serrait contre lui le petit qui grelottait et il comptait dans le noir chacune de ses fragiles respirations. »
*
Cette route est terrifiante, oppressante et même glauque.
Les dangers sont omniprésents. En la parcourant, ils sont à la merci de hordes qui n'hésitent pas à tuer Dévoiler le texte masqué.
« Il l'avait entraîné à rester tapi dans les bois comme un faon. »
*
Vous l'aurez compris, cette route est particulièrement terne, sinistre, étouffante, piégeuse. Pour eux qui rêvent d'un futur plus clément, cette route est symbole d'espoir.
Ce que je retiens également, c'est cette lumière que j'ai décelée au milieu de toute cette noirceur.
Cette lumière, c'est celle de cette magnifique relation père fils. Chacun soutient l'autre par la force de son amour.
L'amour de ce père pour son enfant n'a pas besoin de mots. Il a beaucoup de gestes tendres envers son fils. Loin d'être dépourvu de sensibilité, il est, malgré tout, prêt à recourir à la violence et à tuer pour protéger son enfant.
L'enfant m'a touchée aussi. Frêle et apeuré, il n'apparaît pas armé pour faire face à la violence de ce monde qui a perdu toute humanité. Il n'a connu que ce monde de désolation, et pourtant, il fait preuve de sensibilité, de générosité et de compassion.
« Tu voulais savoir à quoi ressemblent les méchants. Maintenant tu le sais. Ça pourrait se reproduire. Mon rôle c'est de prendre soin de toi. J'en ai été chargé par Dieu. Celui qui te touche je le tue. Tu comprends ?
Oui.
Il était assis, encapuchonné dans la couverture. Au bout d'un moment il leva la tête. On est encore les gentils ? dit-il.
Oui. On est encore les gentils.
Et on le sera toujours.
Oui. Toujours.
D'accord. »
*
Cormac McCarthy a une prose particulièrement originale.
J'ai aimé son écriture simple, très directe, épurée, économique en ponctuation. J'y ai même trouvé de la poésie.
Souvent intégrés dans la narration, les dialogues sont concis, vont à l'essentiel. Les propositions coordonnées sont comme des fragments de leur vie quotidienne, une juxtaposition de gestes mécaniques, répétitifs, d'une profonde monotonie, mais essentiels, vitaux.
Ce style d'écriture aurait pu amener une certaine lourdeur au texte, mais je l'ai perçu différemment. Il contribue, au contraire, à renforcer cette atmosphère lourde et oppressante. On ressent ce froid permanent, ce monde dépouillé et effrayant, et ces cendres qui se déposent partout.
Il marque aussi le courage, la persévérance et la ténacité des deux personnages.
« Les nuits étaient mortellement froides et d'un noir de cercueil et la lente venue du matin se chargeait d'un terrible silence. Comme une aube avant une bataille. La peau du petit était de la couleur d'une bougie et presque transparente. Avec ses grands yeux au regard fixe il avait l'air d'un extraterrestre. »
*
« La Route » est une histoire déprimante, certes, émotionnellement éprouvante, oui, j'en conviens. Mais elle est aussi profondément humaine, émouvante et poignante. J'en ressors particulièrement émue.
En créant un univers post-apocalyptique impressionnant, Cormac McCarthy a écrit une oeuvre très forte, certains diront un chef d'oeuvre. Je ne sais pas, mais ce qui est sûr, c'est qu'il ne faut pas hésiter à emprunter cette route et à vous faire votre propre avis.
La Route
La Route
La Route
La Route
Méridien de sang
Le gamin, quatorze ans, a fuit son père alcoolique et brutal et se retrouve par hasard avec Glanton et sa bande de mercenaires très violents, exterminateurs d'indiens mais aussi de mexicains, hommes, femmes, enfants. Cette troupe hétéroclite sans foi ni loi va sillonner le pays, laissant derrière elle nombre de cadavres, humains comme animaux.
J'ai rapidement été saisie par un terrible sentiment de solitude pour le gamin, face à la sauvagerie mais aussi face aux éléments, sur cette terre qui, d'ici, semble avoir été presque encore vierge dans les années 1850. Les grands espaces, les déserts, la dureté du climat et de la vie, tout dans ces descriptions nous amène bien loin du rêve américain. Terre de pionniers dont beaucoup ont perdu la vie dans un faible espoir d'un avenir meilleur, ou moins mauvais. Les animaux ont eu la malchance d'être utiles aux humains. De la souffrance, encore et encore. Pour les hommes et les bêtes. Massacres des indiens et des mexicains, qui massacrent à leur tour. Ce récit déborde de violence, de sang et de putréfaction. La vie semble ici tellement dérisoire.
Ces hommes qui torturent, assassinent, scalpent et bafouent la vie de toutes les manières possibles, parlent de Dieu et de la sagesse divine comme de quelque chose de sacré. Il y a même parmi cette bande de mercenaires un ancien prêtre et un juge "à l'âme noire comme la suie." Une vraie bande de psychopathes sans états d'âme, qui tuent comme ils respirent, pour le plaisir de tuer.
C'est un bout de l'histoire de la conquête des États-Unis, dans ce qu'elle a de plus répugnant.
Durant cette lecture, j'ai souvent trouvé les humains insondables, car beaucoup se complaisent dans l'abjection et la cruauté. Je retiendrai surtout que l'humanité a un fond sauvage et cruel qui n'est jugulé que par la civilisation, tant qu'elle est à portée de main.
Une écriture ciselée, sublime, au service d'une page d'histoire sordide où la terre fut gorgée du sang des natifs, des pionniers et de tant d'animaux. Ce roman, inspiré par des faits réels, m'a remplie par moments d'une infinie tristesse car vraiment, l'homme est un loup pour l'homme.
Méridien de sang
La Route