Mohammed Dib

Mon premier Dib, et quelle surprise j'ai eue en tombant amoureuse de son écriture émotionnelle. Que de douceurs, dans le discours de Faïna, si vive, mais pourtant, succombant à des blessures de l'âme. Si je devais qualifier ce roman en un seul mot, ce serait : chaleur.

c est roman fantastique.je découvre dib le surréaliste.

Un peuple livré à lui même, ne retrouvant même pas de quoi calmer sa faim, un enfant de dix ans qui passe tout son temps dans la rue, et y découvre tant de choses qui incitent en lui tant de questions, j'ai lu ce livre il y a longtemps, en arabe mais la manière dont l'auteur vous fait vivre l'histoire ne m'a jamais tant touché, peut-être que j'étais trop jeune ou bien que je mangeais à ma faim, qui sait...

Encore une fois, cette façon hallucinante de décrire les misères quotidiennes d'un peuple oppréssé par un colon qui se croit tout permis... un pays grand et large, des richesses infinies, un peuple qui souffre et chez qui manger à sa faim est un luxe des plus rares.. des fellahs dépossédés de leurs terres, de leurs biens, et qui plus est sont malmenés aux commissariats pour des raisons que seul le bon dieu connait.. des enfants dont l'enfance est tombée courent les rues pendant des journées entières, fouillant les poubelles à la recherche de miettes alors qu'ils devraient se sentir en sécurité sur les bancs des écoles.. Hamid Serraj, cet homme qui m'a tant fasciné quand j'étais petite, un homme qui ne voulait que le bien de ses proches, de sont peuple, de son pays, se trouve en prison, battu et humilié juste parce qu'il refusait d’obéir aux lois des colons.. Pauvre Algérie, tu as vu tant de malheurs et de rêves brisés et ressenti tant de tristesse et de peur.. arrivras-tu à te relever un jour?

Oh mon Dieu, dernier volet de l'extraordinaire trilogie de Mohammed DIB, j'ai le cœur serré, je crois bien que je me suis habituée à Dar-Sbitar, à la compagne dans Bni Boublen et pour finir, un petit moment dans l'atelier avec les tisserands, leurs querelles quotidiennes, leurs peurs et angoisses, leurs opinions d'eux même vous plongent dans une tristesse sans fond, un métier qui vaut de l'or et un patron qui n'est jamais satisfait..

Ce qu'a enduré le peuple Algérien est révoltant, je ne pourrait m'exprimer, mais l'auteur lui, l'a fait et quelle description!

Une lecture rapide et très agréable. Je ne serais jamais rassasiée du style de cet écrivain!