Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 790
Membres
1 013 825

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Toutes les séries de Simone De Beauvoir

2 livres
456 lecteurs

«Nous commencerons par discuter les points de vue pris sur la femme par la biologie, la psychanalyse, le matérialisme historique. Nous essaierons de montrer ensuite positivement comment la "réalité féminine" s'est constituée, pourquoi la femme a été définie comme l'Autre et quelles en ont été les conséquences du point de vue des hommes. Alors nous décrirons du point de vue des femmes le monde tel qu'il leur est proposé ; et nous pourrons comprendre à quelles difficultés elles se heurtent au moment où, essayant de s'évader de la sphère qui leur a été jusqu'à présent assignée, elles prétendent participer au mitsein humain.» Simone de Beauvoir.

2 livres
38 lecteurs

'Peu de temps après le jour V, je passai une nuit très gaie avec Camus, Chauffard, Loleh Bellon, Vitold, et une ravissante Portugaise qui s'appelait Viola. D'un bar de Montparnasse qui venait de fermer, nous descendîmes vers l'hôtel de la Louisiane ; Loleh marchait pieds nus sur l'asphalte, elle disait : 'C' est mon anniversaire,j'ai vingt ans.' Nous avons acheté des bouteilles et nous les avons bues dans la chambre ronde ; la fenêtre était ouverte sur la douceur de mai et des noctambules nous criaient des mots d'amitié ; pour eux aussi, c'était le premier printemps de paix.'

2 livres
20 lecteurs

Paris est libéré, la seconde guerre mondiale va s'achever. A la fin de 1944, espérer redevient possible après quatre ans de lutte clandestine. Rédacteur en chef du journal L'Espoir, Henri Perron prépare avec allégresse une tournée de conférences au Portugal : c'est une occasion de « s'aérer » mais aussi de rompre en douceur avec son amie Paule dont la passion lui pèse. Il se laisse convaincre d'emmener Nadine, la fille de ses amis Robert et Anne Dubreuilh. Mais Paule refuse de comprendre la signification de ce départ ? et aux difficultés de leur rupture s'ajoutent les pressions exercées pour politiser son journal qu'il refuse d'inféoder à un parti. Vivre un peu pour soi-même, Henri l'a voulu. Anne Dubreuilh y est entraînée au hasard d'un voyage en Amérique. Sa liaison avec Lewis Brogan se brise sur l'écueil de leurs personnalités : Anne est trop intensément soudée à son passé d'intellectuelle de gauche et à ses racines françaises pour que cet amour ait une chance de survivre. Comme Robert, Henri et leurs camarades, elle est un de ces « mandarins » qui tentent de remodeler le monde à l'image de leur idéal dans la France en effervescence de l'immédiat après guerre. il n' y a pas que de l'imaginaire dans ce roman. Simone de Beauvoir s'est expliquée dans le troisième volume de ses mémoires, La Force des choses, sur ce que cette grande fresque des années 45 à 50 doit au réel.

Tous les livres de Simone De Beauvoir

Vingt et un ans et l'agrégation de philosophie en 1929. La rencontre de Jean-Paul Sartre. Ce sont les années décisives pour Simone de Beauvoir. Celles ou s'accomplit sa vocation d'écrivain, si longtemps rêvée. Dix ans passés à enseigner, à écrire, à voyager sac au dos, à nouer des amitiés, à se passionner pour des idées nouvelles. La force de l'âge est pleinement atteinte quand la guerre éclate, en 1939, mettant fin brutalement à dix années de vie merveilleusement libre.

On a toujours embarrassé les écrivains en leur demandant : pourquoi écrivez-vous ? Mais jamais sans doute ne se sont-ils sentis aussi perplexes qu'au lendemain de la dernière guerre. Etonnés par quatre années d'horreur et par les perspectives qui s'ouvraient soudain au monde, ils découvraient que les vieilles valeurs avaient fait long feu et qu'une nouvelle figure de l'homme était en train de naître : quel rôle l'avenir leur réservait-il? les mots pouvaient-ils encore servir? à qui ? pour quoi ? Entre le nihilisme, l'esthétisme, l'action politique, où se situait la littérature? Ce livre n'apporte aucune réponse à ces questions : c'est un roman. Il relate seulement l'histoire de gens qui se les sont posées. On dit volontiers que les écrivains ne sont pas des personnages romanesques : pourtant les aventures de la pensée sont aussi réelles que les autres et elles mettent en jeu l'individu tout entier : pourquoi ne tenterait-on pas de les raconter ?

Quatrième de couverture

Quand il ouvrit la porte, tous les yeux se tournèrent vers lui ; * Que me voulez-vous ? Dit-il. Laurent était assis à califourchon sur une chaise devant le feu. * Il faut que je sache si c'est décidé ou non pour demain matin, dit Laurent. Demain. Il regarda autour de lui. La pièce sentait la lessive et la soupe aux choux. Madeleine fumait, les coudes sur la nappe. Denise avait un livre devant elle. Ils étaient vivants. Pour eux, cette nuit aurait une fin ; il y aurait une aube...

Je me sens coupable, dit-il. Je me suis reposé bêtement sur les bons sentiments que cette fille me porte, mais ce n'est pas d'une moche petite tentative de séduction qu'il s'agissait. Nous voulions bâtir un vrai trio, une vie à trois bien équilibrée où personne ne se serait sacrifié : c'était peut-être une gageure, mais au moins ça méritait d'être essayé ! Tandis que si Xavière se conduit comme une petite garce jalouse, si tu es une pauvre victime pendant que je m'amuse à faire le joli coeur, notre histoire devient ignoble.

Source : Folio

Les hommes d'aujourd'hui semblent ressentir plus vivement que jamais le paradoxe de leur condition. Ils se reconnaissent pour la fin suprême à laquelle doit se subordonner toute action : mais les exigences de l'action les acculent à se traiter les uns les autres comme des instruments ou des obstacles : des moyens [...] Chacun d'entre eux a sur les lèvres le goût incomparable de sa propre vie, et cependant chacun se sent plus insignifiant qu'un insecte au sein de l'immense collectivité dont les limites se confondent avec celles de la terre ; à aucune époque peut-être ils n'ont manifesté avec plus d'éclat leur grandeur, à aucune époque cette grandeur n'a été si atrocement bafouée. Malgré tant de mensonges têtus, à chaque instant, en toute occasion, la vérité se fait jour : la vérité de la vie et de la mort, de ma solitude et de ma liaison au monde, de ma liberté et de ma servitude, de l'insignifiance et de la souveraine importance de chaque homme et de tous les hommes [...] Puisque nous ne réussissons pas à la fuir, essayons donc de regarder en face la vérité. Essayons d'assumer notre fondamentale ambiguïté. C'est dans la connaissance des conditions authentiques de notre vie qu'il nous faut puiser la force de vivre et des raisons d'agir. S.d.B.

Dissiper les mystifications, dire la vérité, c'est un des buts que j'ai le plus obstinément poursuivis à travers mes livres.

Cet entêtement a ses racines dans mon enfance ; je haïssais ce que nous appelions ma soeur et moi la " bêtise " : une manière d'étouffer la vie et ses joies sous des préjugés, des routines, des faux-semblants, des consignes creuses. j'ai voulu échapper à cette oppression, je me suis promis de la dénoncer.

Sartre répondait exactement au voeu de mes quinze ans : il était le double en qui je retrouvais, portées à l'incandescence, toutes mes manies. Avec lui, je pourrais toujours tout partager. Quand je le quittai au début d'août, je savais que plus jamais il ne sortirait de ma vie.

- Dis-moi pourquoi tu rentres si tard. Il n'a rien répondu. - Vous avez bu ? Joué au poker ? Vous êtes sortis ? Tu as oublié l'heure ? Il continuait à se taire, avec une espèce d'insistance, en faisant tourner son verre entre ses doigts. J'ai jeté par hasard des mots absurdes pour le faire sortir de ses gonds et lui arracher une explication : - Qu'est-ce qui se passe ? Il y a une femme dans ta vie ? Sans me quitter des yeux, il a dit : - Oui, Monique, il y a une femme dans ma vie.

Laurence est ce que l’on appelle une femme accomplie. D’une trentaine d’années, elle est mariée à un architecte moderne dans ses idées, a deux filles et un métier intéressant dans la publicité. Son métier lui a toutefois enseigné à décoder les messages, à lire à travers les belles images et les apparences mensongères. Elle constate que sa vie ne lui convient pas, elle la trouve froide et vide, et même de prendre un amant, une fois la passion du début terminé, ne parvient à la tirer de l’ennui. Son éducation paraît être la source de ses maux : elle lui a montré à bâtir sa vie sur des apparences, aux dépens de sa personnalité et de son épanouissement. Elle comprend les limites de son éducation à travers sa sœur Marthe qui s’oublie dans la religion et sa mère Dominique, plaquée à 51 ans et prête à tout pour éviter la solitude. Or sa petite fille, Catherine, grandit et ouvre les yeux sur le monde. On lui enseigne à elle aussi à mettre de côté ses émotions. Elle ne supporte pas que sa fille puisse devenir la femme insensible qu’elle est elle-même devenue. Elle se rend malade en signe de protestation et parvient, au nom de l’équilibre du foyer, à obtenir une chance que ses enfants soient différents.

Les vieillards sont-ils des hommes ? À voir la manière dont notre société les traite, il est permis d'en douter. Elle admet qu'ils n'ont ni les mêmes besoins ni les mêmes droits que les autres membres de la collectivité puisqu'elle leur refuse le minimum que ceux-ci jugent nécessaire ; elle les condamne délibérément à la misère, aux taudis, aux infirmités, à la solitude, au désespoir. Pour apaiser sa conscience, ses idéologues ont forgé des mythes, d'ailleurs contradictoires, qui incitent l'adulte à voir dans le vieillard non pas son semblable mais un autre. Il est le Sage vénérable qui domine de très haut ce monde terrestre. Il est un vieux fou qui radote et extravague. Qu'on le situe au-dessus ou en dessous de notre espèce, en tout cas on l'en exile. Mais plutôt que de déguiser la réalité, on estime encore préférable de radicalement l'ignorer : la vieillesse est un secret honteux et un sujet interdit. C'est pourquoi il faut briser la conspiration du silence.

De 1947 à 1964, Simone de Beauvoir écrit à l'auteur américain Nelson Algren des centaines de lettres d'amour. Il lui a fait découvrir l'Amérique mythique, elle le fait entrer dans son monde, par voie épistolaire, celui de Sartre et de son entourage, offrant ainsi un témoignage riche et parfois féroce sur la vie intellectuelle et politique parisienne de l'époque. Grâce à cette correspondance passionnée avec l'homme qu'elle aimera toute sa vie, mais que par fidélité pour Sartre, elle ne suivra jamais, on redécouvre Simone de Beauvoir, bien éloignée des clichés sur l'auteur du 'Deuxième sexe' : 'le Castor', comme la surnommait Sartre, s'y montre amoureuse, enflammée et même midinette...

La journée du mardi se passa bien. La nuit, maman fit des cauchemars. « On me met dans une boite », disait-elle à ma sœur. « Je suis la, mais je suis dans la boite. Je suis moi, et ce n’est plus moi. Des hommes emportent la boite ! » Elle se débattait : « Ne les laisse pas m’emporter ! » Longtemps Poupette a garde la main posée sur son front : « Je te promets. Ils ne te mettront pas dans la boite. » Elle a réclamé un supplément d’Equanil. Sauvée enfin de ses visions, maman l’a interrogée : « Mais qu’est-ce que ca veut dire, cette boite, ces hommes ?—Ce sont des souvenirs de ton opération ; des infirmiers t’emportent sur un brancard. « Maman s’est endormie.

Si l'on nous offrait l'immortalité sur la terre, qui est-ce qui accepterait ce triste présent ? Demande Jean-Jacques Rousseau dans l'Emile. Ce livre est l'histoire d'un homme qui a accepté.

Ce journal de la déclaration et du début de la guerre (sept carnets) ne constitue qu'un fragment du journal que Simone de Beauvoir tint dès sa jeunesse, presque dès son enfance, et sa vie durant, quoique par intermittence. II faut le considérer comme une partie d'un tout considérablement plus vaste. Mais sa publication isolée a été conçue comme complément de la correspondance avec Sartre, dont plus de la moitié appartient à la même période noire de 1939 et 1940. II a paru intéressant de confronter les deux versions contemporaines dans leurs subtiles mais significatives différences. Surtout, le journal vient combler les trous de la correspondance, inévitables lorsque les deux épistoliers se rejoignaient : visite clandestine du Castor à Brumath, en novembre, permission de Sartre venu à Paris, en février, ou pendant leur brutale séparation, toute communication coupée, quand Sartre fut fait prisonnier en juin 1940. II permet alors de reconstituer l'histoire dans sa continuité.

"La femme a toujours été, sinon l'esclave de l'homme, du moins sa vassale; les deux sexes ne se sont jamais partagé le monde à égalité; et aujourd'hui encors, bien que sa condition soit en train d'évoluer, la femme est lourdement handicapée. En presque aucun pays son statut légal n'est identique à celui de l'homme et souvent il la désaventage considérablement"

"J'ai beaucoup écrit dans ma jeunesse: mais rien qui me parût valable. J'avais environ trente ans quand j'osai proposer à des éditeurs le livre que j'appelai 'Primauté du spirituel', détournant ironiquement le titre d'un essai alors célèbre de Maritain. J'avais mis beaucoup de moi-même dans cet ouvrage. J'étais en révolte contre le spiritualisme qui m'avait longtemps opprimée et je voulais exprimer ce dégoût à travers l'histoire de jeunes femmes que je connaissais et qui en avaient été les victimes plus ou moins consentantes. J'ai beaucoup joué sur la mauvaise foi qui m'en paraissait inséparable. Ainsi fus-je amenée à la difficile tentative de faire entendre les voix - et les silences - du mensonge. Comme beaucoup plus tard dans 'La femme rompue', j'ai usé du langage pour dissimuler la vérité. C' est, somme toute, un roman d'apprentissage où s'ébauchent beaucoup des thèmes que j'ai repris par la suite. Je lui garde une sympathie que j'aimerais voir partagée."

«Comment accéder à une vie plus haute si nous tuons d'abord toutes nos raisons de vivre...» Il arrivait au Moyen Âge qu'une ville assiégée et menacée par la famine chassât hors de ses murs les vieillards, les infirmes, les enfants, les femmes : toutes les bouches inutiles ; et souvent ces malheureux à qui l'ennemi ne livrait pas passage mouraient dans les fossés. C'est à cette mesure extrême que s'est résignée la commune de Vaucelles qui défend contre son ancien duc les libertés qu'elle vient de conquérir ; elle espère trouver son salut dans ce sacrifice Spoiler(cliquez pour révéler); mais elle s'aperçoit bientôt qu'elle est au contraire en train de perdre tous les biens pour lesquels elle combattait. La tyrannie qu'elle exerce à l'égard des faibles autorise toutes les tyrannies, celle de la passion comme celle de l'ambition ; car si l'on commence à traiter certains hommes comme des choses, c'est l'homme même qui paraît n'être plus qu'une chose, la justice, la liberté étant niées, seule la force commande. Peu à peu les échevins qui administrent la ville découvrent cette vérité : on ne peut pas atteindre une fin par n'importe quel moyen car certains moyens détruisent cette fin même qu'on veut faire triompher. La commune choisit alors d'affirmer contre la mort même son idéal de fraternité humaine et de liberté : les habitants se jetteront contre l'armée des assiégeants pour les balayer ou périr tous ensemble. La pièce s'arrête au moment où la porte s'ouvre pour leur livrer passage ; car, puisqu'ils ont accepté de mourir dans leur chair afin de vivre en esprit, le hasard des événements n'a plus de prise sur eux. Qu'ils réussissent ou qu'ils échouent, ils font triompher cette liberté pour laquelle ils luttent : ils sont vainqueurs.

La Cérémonie des adieux est un récit autobiographique de Simone de Beauvoir publié le 24 novembre 1981 aux éditions Gallimard. Il est suivi de la publications d' Entretiens avec Jean-Paul Sartre: Août - Septembre 1974.

«Ce livre n'est pas un reportage : le reporter explore un présent stable, dont les éléments plus ou moins contingents se servent réciproquement de clés. En Chine, aujourd'hui, rien n'est contingent ; chaque chose tire son sens de l'avenir qui leur est commun à toutes ; le présent se définit par le passé qu'il dépasse et les nouveautés qu'il annonce : on le dénaturerait si on le considérait comme arrêté. Il n'est qu'une étape de cette "longue marche" qui achemine pacifiquement la Chine de la révolution démocratique à la révolution socialiste. Il ne suffit donc pas de le décrire : il faut l'expliquer. C'est à quoi je me suis efforcée. Certes, je ne tiens pas du tout pour négligeable ce qu'au cours d'un voyage de six semaines j'ai pu voir de mes yeux : se promener dans une rue, c'est une expérience irrécusable, irremplaçable, qui en enseigne plus long sur une ville que les plus ingénieuses hypothèses. Mais toutes les connaissances acquises sur place par des visites, conférences, conversations, etc., j'ai tenté de les éclairer à la lumière de la Chine d'hier, et dans la perspective de ses transformations futures. C'est seulement quand on le saisit dans son devenir que ce pays apparaît sous un jour véritable : ni paradis, ni infernale fourmilière, mais une région bien terrestre, où des hommes qui viennent de briser le cycle sans espoir d'une existence animale luttent durement pour édifier un monde humain.» Simone de Beauvoir.

Comment devient-on soi ? TeIle est la question que posent les Cahiers de jeunesse de Simone de Beauvoir. Quand ils commencent, en 1926, leur rédactrice a dix-huit ans et " Simone de Beauvoir ", telle qu'elle deviendra célèbre, n'existe pas. Nous allons assister, de page en page, à sa naissance, en vertu de la métamorphose de mademoiselle de Beauvoir, jeune bourgeoise catholique du début du XXe siècle, en celle que ses amis appelleront le Castor, une femme libre. Il est rare d'assister sur le vif à une pareille "invention de soi". "J'accepte la grande aventure d'être moi ", écrit-elle, et cette phrase symbolise la difficile entreprise où elle se jette, courant tous les risques sans aide, avec sa prodigieuse vitalité et son ardent amour de la vie. En effet, ce n'est pas seulement comme femme qu'elle se cherche, c'est comme individu, et cela bien avant de faire la connaissance de Jean-Paul Sartre, en 1929. Quand nous tournons la dernière page, en 1930, un être nouveau existe, dont l'assurance et l'autonomie nous frappent : " Conscience de toute ma force... Etrange certitude que cette richesse sera reçue, que cette vie sera source où beaucoup puiseront. Certitude d'une vocation. " Sylvie Le Bon de Beauvoir

Comment les privilégiés peuvent-ils penser leur situation ? L'auteur étudie trois cas : les rapports de l'intellectuel avec la classe dominante, l'idéologie de la droite d'aujourd'hui et, en analysant son oeuvre, l'échec de Sade dans sa recherche d'une synthèse impossible entre deux classes, entre le rationalisme des philosophes bourgeois et les privilèges de la noblesse.

Les privilèges sont toujours égoïste nous montre Simone de Beauvoir, et il est impossible de les légitimer aux yeux de tous. Or, la pensée vise toujours l'universalité.

L'essai de Simone de Beauvoir est construit sur un épisode légendaire lui permettant de développer nombre réflexions qui en découlent. En effet, le roi Pyrrhus Ier (IIIe – IIe siècle av. J.-C.) aurait été questionné par son ami Cinéas. Cinéas aurait demandé à Pyrrhus ce qu'il comptait faire une fois la conquête de tel royaume achevée. Après sa réponse, il aurait réitéré sa question de manière répétitive, en une régression qui semble infinie ("Et après ?") mais s'achèvant sur l'aveux de Pyrrhus reconnaissant qu'une fois ses conquêtes terminées, il souhaitait se reposer. Cinéas pour conclusion souligne une sorte d'absurdité dans le fait que tant d'efforts soient fournis à l'accomplissement de toutes ces conquêtes, avec pour souhait ultime un repos qu'il pourrait déjà prendre. Pour Simone de Beauvoir chacune de nos actions appele aux mêmes réflexions.

«Reflets, échos, se renvoyant à l’infini : j’ai découvert la douceur d’avoir derrière moi un long passé. Je n’ai pas le temps de me le raconter, mais souvent à l’improviste je l’aperçois en transparence au fond du moment présent ; il lui donne sa couleur, sa lumière comme les roches ou les sables se reflètent dans le chatoiement de la mer. Autrefois je me berçais de projets, de promesses ; maintenant, l'ombre des jours défunts veloute mes émotions, mes plaisirs.»

Mémoires d’une jeune fille rangée, La force de l’âge, La force des choses… Simone de Beauvoir ne cessa de transcrire, volume après volume, décennie après décennie, l’effet du passage des années. Dans ce court récit, c’est à un âge «discret» que l’écrivain s’attache : son héroïne a soixante ans.

Écrit en 1954, cinq ans après la publication du Deuxième sexe, Les Inséparables raconte l’amitié passionnée qui unit Sylvie à Andrée – alter égo de Simone de Beauvoir et d’Élisabeth Lacoin (Zaza) – depuis l’âge de neuf ans où elles font connaissance au Cours Désir. Andrée est joyeuse, impertinente, audacieuse tandis que Sylvie plus traditionnelle et timide se sent irrésistiblement attirée par cette personnalité solaire. Ensemble elles apprennent à se libérer des conventions et des attentes asphyxiantes de leur entourage, ignorantes du prix tragique à payer pour leur liberté et leurs ambitions intellectuelles et existentielle. Cette histoire cathartique pour l’auteur, peut-être trop révélatrice pour être publiée de son vivant, dont la publication aujourd’hui, augmentée de photographies personnelles et de lettres de l’époque entre les deux amies, constitue un véritable événement littéraire.

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode