Extraits

- Elle te déteste. Lâche l'affaire.

- Elle ne me déteste pas. Elle a accepté de sortir - enfin... de dîner - avec moi.

- Sortir ? Trav... Qu'est ce que tu fais, là ? Parce que si c'est juste un jeu pour toi et que tu me fous mon coup en l'air, je te jure que je te tue dans ton sommeil.

Si une phrase exprimait parfaitement ce que je ressentais en cet instant, c'était bien celle-ci. Je n'avais pas la moindre idée de ce que je faisais, ni de pourquoi je le faisais, mais quelque chose, dans le fait d'être assis dans ce box, en face d'elle, m'apportait une étrange sensation de calme. Même en plein milieu d'une grosse colère.

Je souris et ouvris le menu.

- Je vois ce que tu veux dire.

Cela ne m'aurait pas dérangé outre mesure, si je n'avais pas redouté le moment où Abby se rendrait compte qu'ils se foutaient de notre gueule. OK, je me pipeautais moi-même, là. Ça m'aurait mis la haine même si elle n'avait pas été là.

Cette fille me faisait tourner la tête.

Abby était peut-être une chouette fille, mais ça restait une fille. Pas de quoi fouetter un chat.

Non pas que je sois impatient de me coltiner le buffet de légumes trop bouillis, de viande sèche comme une semelle et de fruits à moitié gâtés - bordel, ils se foutaient de qui ? - mais sa voix faisait hurler les chiens à la mort et les enfants se demandaient sur son passage quel personnage de dessin animé avait soudain pris vie.

- Je voulais te demander, hier soir. Qu'est ce que t'as dis à Marek ? Tu t'es penché et tu lui as dit quelque chose à l'oreille. On aurait dit qu'il avait avalé sa langue.

- Je l'ai remercié d'avoir pris des vacances, il y a quelques week-ends de ça, parce que sa mère était vraiment une chaudasse.

Ma Harley brillait dans le soleil de cette matinée d'automne.

C'est exactement cette attitude qui faisait de Megan l'un de mes coups, disons... réguliers.

Chaque fois que je les avais vus pleurer ou perdre le sommeil à cause d'une pétasse à talons hauts qui ne cherchait qu'à se faire baiser et n'en avait rien à foutre d'eux. J'étais resté sans voix. Je ne comprenais pas. Les femmes qui méritaient qu'on se mette dans un état pareil pour elles ne les auraient pas laissées tomber amoureux si facilement. Elles n'écarteraient pas les cuisses sur le canapé pour un coup vite fait, ne coucheraient pas le premier soir - et le dixième non plus.