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Je mesure mon utilité sociale au nombre de mails que je reçois. Au début, d’anciens collègues de chez Bercaud m’envoyaient des petits mots auxquels je répondais tout de suite. On papotait. Et puis, je me suis rendu compte que les seuls qui m’écrivaient encore étaient ceux qui s’étaient fait virer. Des copains de promo en quelque sorte. J’ai arrêté de répondre. Ils ont arrêté d’écrire. D’ailleurs, globalement, tout s’est raréfié autour de nous. (…) Les gens se sont peut-être un peu fatigués de nous. Et nous d’eux. Quand on n’a pas les mêmes soucis, on n’a pas les mêmes plaisirs.
Afficher en entierIl choisit des vêtements vagues, flous, il veut être à son aise. Dans son métier, il doit falloir des vêtements efficaces.
Quand il les essaye, j'imagine qu'il fait mine de coller un pain dans la gueule du vendeur pour vérifier que les manches ne le gênent pas ou de lui balancer un grand coup de pied dans les couilles pour savoir si le pantalon reste souple dans les mouvements propres à sa fonction.
Afficher en entierElle... [Mathilde] entretient une passion inexplicable pour la vie quotidienne. Ca l'enthousiasme de faire les courses, d'imaginer ce qu'elle va préparer à manger, de penser, huit mois plus tôt, à trouver une location pour les vacances,[....] Cette facilité à remplir sa vie me stupéfie. L'exaltation que lui procure la gestion de la banalité a quelque chose de réellement fascinant.
Afficher en entierJe cherche du travail comme les chiens reniflent les réverbères. Sans illusion, mais c'est plus fort que moi.
Afficher en entierCe qui est difficile, ce n'est pas d'être chômeur, c'est de continuer à vivre dans une société fondée sur l'économie du travail. Où que vous tourniez les yeux, il n'est question que de ce qui vous manque.
Afficher en entierJ'adore Internet. Tout s'y trouve. Quoi que vous cherchiez de moche, c'est le seul endroit au monde où vous êtes certain de le trouver. Le Net doit ressembler à l'inconscient des sociétés occidentales."
Afficher en entierCe sont des cadres supérieurs avec des responsabilités importantes. Le gratin de l'entreprise. Des champions du système M&M's : "Marketing & Management", les deux grosses mamelles de l'entreprise contemporaine. On connaît le principe : le marketing consiste à vendre des choses à des gens qui n'en veulent pas, le management, à maintenir opérationnels des cadres qui n'en peuvent plus."
Afficher en entierJe n’ai jamais été un homme violent. Du plus loin que je remonte, je n’ai jamais voulu tuer personne. Des coups de colère par-ci par-là, oui, mais jamais de volonté de faire mal vraiment. De détruire. Alors là, forcément, je me surprends. La violence c’est comme l’alcool ou le sexe, ce n’est pas un phénomène, c’est un processus. On y entre sans presque s’en apercevoir, simplement parce qu’on est mûr pour ça, parce que ça arrive juste au bon moment. Je savais bien que j’étais en colère, mais jamais je n’aurais pensé que ça se transformerait en fureur froide. C’est ça qui me fait peur."
Afficher en entierAlain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir.
Ancien DRH, il accepte des petits jobs démoralisants. À son sentiment de faillite personnelle s’ajoute bientôt l’humiliation de se faire botter le cul pour cinq cents euros par mois…
Aussi quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d’étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout, à emprunter de l’argent, à se disqualifier aux yeux de sa femme, de ses filles et même à participer à l’ultime épreuve de recrutement : un jeu de rôle sous la forme d’une prise d’otages.
Alain Delambre s’engage corps et âme dans cette lutte pour regagner sa dignité.
S’il se rendait soudain compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite.
Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre.
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