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— Indique-moi le lieu où la mort ne saurait me trouver.
— La mort vient pour tous les mortels, fils de Lugalbanda.
— Tous, sans exception aucune ?
— Aucune », a-t-il affirmé. Il s’est alors tu un instant ; puis : « En vérité, il s’est produit une dérogation. Une dérogation que tu n’ignores pas. »
Mon cœur s’est emballé dans ma poitrine. Je l’ai pressé : « Quelqu’un s’est affranchi de la mort ? Je ne vois pas. Dis-moi. Dis-le moi !
— Ton désespoir et ta folie ont-ils effacé de ta mémoire le héros du Déluge ?
— Ziusoudra ! C’est vrai !
Chapitre 28
Afficher en entier« Je vis dans la terreur de la mort, Imdougoud. Je cherche le séjour où elle ne pourrait m’atteindre. »
Il a éclaté de rire, le rire du lion, doux et horrible à la fois. « La mort a trouvé Enkidou. Elle a trouvé Dumuzi. Trouvé le noble Lugalbanda. Crois-tu que Gilgamesh pourrait lui échapper ?
— Je suis dieu pour les deux tiers, un tiers homme seulement. »
Il a ri de nouveau, d’un rire plus strident, saccadé. « Eh bien, tu survivras pour deux tiers, un tiers mourra seulement !
Chapitre 28
Afficher en entierÀ quoi bon m’en donner la peine, puisque nos vies ressemblent aux vies des verts moucherons bourdonnants qui volettent à l’heure du crépuscule avant de s’éteindre à la nuit ? Tous nos efforts ne sont-ils point absurdes ? Des amis nous sont donnés qui nous sont aussitôt repris : ne vaut-il pas mieux s’en passer ? De fil en aiguille, les entreprises humaines dans leur ensemble me sont apparues comme vaines chimères. Moucherons, moucherons à la brune et rien de plus : c’est ainsi. Car la mort demeure l’ultime farce que les dieux nous réservent. Quel sens prenait alors la royauté ? Roi des moucherons ? Non, roi je ne serais pas plus longtemps. Fuir cette cité pour des terres sauvages.
Chapitre 28
Afficher en entierLa solitude. Je croyais l’avoir connue. Mais à cette heure où je venais d’enterrer mon ami, je découvrais la solitude sous un jour nouveau, sans voile et sans mélange.
Chapitre 27
Afficher en entierCar ainsi va la vie : splendeur et misère ; en temps et heure nous l’apprenons : à la lumière succèdent les ténèbres, qu’on l’ait ou non décidé.
Chapitre 25
Afficher en entier— " La malédiction soit sur toi ! " a-t-elle répliqué d’une voix comme surgie des Enfers. Et, s’adressant à ses suivantes ainsi qu’à tous les spectateurs, elle s’est écriée : "Malheur à Gilgamesh ! Malheur à celui qui se risque à me traiter par le mépris ! Malheur au bourreau du Taureau céleste ! "
Chapitre 24
Afficher en entierElle a cherché ses mots et, cette fois encore, les mots ne lui sont pas venus. Elle a ouvert la bouche, bredouillé quelques syllabes rageuses, puis elle a reculé, les yeux comme des braises, le visage en feu. À la porte elle s’est arrêtée un moment et m’a adressé un long regard pétrifiant. D’une voix froide et paisible qui semblait monter des profondeurs infernales elle m’a dit : « Tu connaîtras la douleur, Gilgamesh. Je te le promets. Tu souffriras au-delà de toute souffrance imaginable. La déesse t’en fait le serment. »
Chapitre 23
Afficher en entier" Tu n’apportes qu’infortune et tourment. "
Ces paroles de colère s’écoulaient de ma bouche sans que je veuille ni puisse les retenir. " Qui es-tu ? Le brasier qui s’éteint dans la froidure. La porte qui laisse entrer l’averse et le vent. L’outre qui fuit et arrose son propriétaire. La sandale qui fait trébucher le marcheur. "
Chapitre 23
Afficher en entierUn monde vert, un monde de silence et de fraîcheur, d’enchantement. En face de nous, une montagne unique, demeure incontestable des dieux, trône seyant au plus digne d’entre eux. Mais autour de nous la présence d’Huwawa : nous la sentions, nous en découvrions les traces dans les émanations de gaz et de flammes qui, par endroits de la forêt, s’échappaient des profondeurs souterraines. Telle était la marque du démon.
Chapitre 20
Afficher en entierMais la beauté reste la beauté ; on ne doit pas la profaner. Ne vient-elle pas des dieux ? J’estime qu’il ne faut pas briser cette porte. Écarte-toi, mon frère, et laisse-moi plutôt la forcer. (...)
D’abord surpris de l’entendre tenir ce raisonnement, j’ai vu la sagesse dans ses paroles qui rabattaient mon orgueil et j’ai cédé.
Chapitre 20
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