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À chaque pas nous pénétrions plus profondément dans ce royaume obscur, conscients de la présence de divinités malveillantes aux yeux rouges, qui reniflaient et haletaient sous nos pieds.
Chapitre 20
Afficher en entierCar nous entrions dans les terres que l’on nomme les Provinces rebelles depuis qu’y furent exilés les dieux insurgés contre Enlil. Guerriers victorieux, Enlil, Ninurta et Ningirsu y bannirent leurs ennemis au lendemain de l’antique et terrible bataille des dieux ; c’est là qu’ils demeuraient encore confinés, maussades et boudeurs, faisant trembler la terre, exhalant de fortes bouffées de flammes et de fumées, tandis que leurs serpents d’huile grasse suintaient des profondeurs de la terre.
Chapitre 20
Afficher en entierIl nous arrive à tous de rencontrer des démons ; il s’en dissimule un peu partout, derrière les portes, dans les airs, sur les toits, sous les buissons.
Chapitre 20
Afficher en entierQuant à nous, pauvres mortels, que valent nos entreprises que le vent emporte ?
Chapitre 20
Afficher en entierJe hais la mort. Elle est ma grande ennemie.
Chapitre 20
Afficher en entierLes dieux m’ont joué ce tour pendable : je recherche la paix, mais la paix, une fois atteinte, me laisse inassouvi.
Chapitre 20
Afficher en entierLa royauté me lie et me maintient enfermé. J’ai travaillé avec ardeur afin que la cité connaisse la quiétude ; mais ma réussite se retourne aujourd’hui contre moi. Mon âme est inquiète autant que la tienne, Enkidou. Et je désire comme toi l’aventure, le danger, les exploits qui exalteraient mon nom devant l’humanité. Ici, je ronge mon frein ; et je rêve d’un grand voyage.
Chapitre 20
Afficher en entierJe me prenais à croire que mon règne se prolongerait ainsi à jamais. Or les dieux n’accordent point à jamais pareille félicité ; et c’est même miracle s’ils l’accordent un tant soit peu.
Chapitre 19
Afficher en entierJe vous le dis : une seule âme en deux corps distincts.
Naturellement, sa personnalité différait de la mienne et de bien des façons. Il était plus expansif, plus turbulent surtout, notamment quand il avait abusé du vin ; il avait l’humour assez épais et partait d’un rire inextinguible et tonitruant à des blagues pour lesquelles un gamin aurait plissé le nez de dégoût. Ma foi, cet homme avait grandi parmi les bêtes et, s’il ne manquait pas de dignité, elle lui venait d’une noblesse naturelle et non de la noblesse de celui qui a grandi dans un palais auprès du roi son père. Il m’était bénéfique de profiter de la pétulance et du tapage d’Enkidou, étant moi-même d’un tempérament trop sévère pour mon bien ; il illuminait mes jours, non comme le bouffon de ses plaisanteries savamment concertées, mais à sa manière simple, spontanée, comme une brise vive et fraîche par une journée accablante.
Chapitre 19
Afficher en entierJe me suis entièrement ouvert à lui et ne lui ai caché aucune des facettes de mon âme. Je lui ai même permis de m’accompagner dans le secret de ma retraite et de me voir battre le tambour façonné dans le bois de l’arbre-huluppou, de la manière qui me plongeait en transe. Il s’est accroupi près de moi tandis que je disparaissais dans cet autre royaume irradié de lumière bleue ; lorsque j’en suis revenu, je me suis retrouvé allongé, la tête dans le berceau de ses genoux. Il me dévisageait comme s’il avait surpris en moi l’émanation du dieu : (...).
Chapitre 19
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