Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
721 888
Membres
1 044 851

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

À cet instant, Doubhée prit pleinement conscience de la gravité de son geste. Ce jour-là, elle n’avait pas seulement tué Gornar. Ce premier jour d’été, tous étaient morts. Aucun d’entre eux n’avait plus jamais été le même, et cela par sa faute.

Elle tomba à genoux sans même s’en rendre compte, les poignets serrés sur la roche. Elle aurait tout donné pour pouvoir remonter le temps, pour effacer ses remords, mais rien, pas même l’eau pure du torrent qui emportait tout sur son passage, ne laverait jamais le sang dont ses mains étaient souillées.

Elle rampa hors de la grotte et s’agenouilla sur la rive, le corps secoué de sanglots.

— Pardon, murmura-t-elle, les yeux baissés vers l’eau. Pardon, je ne voulais pas…

Un bruit de pas la fit tressaillir. Elle porta d’instinct la main au poignard caché sous le gilet de cuir que lui avait fait enfiler le soldat. Mais lorsqu’elle leva les yeux, ses doigts retombèrent aussitôt. Debout sur l’autre rive, Learco la regardait, immobile dans son armure étincelante. Son visage ne reflétait en rien la confiance en soi que l’on attend de quelqu’un qui a en main le destin d’une multitude d’hommes. Il l’observait avec tristesse, presque avec compassion.

Afficher en entier

Elle se dissimula près de la porte et étreignit le manche de son poignard. Dès que l’homme eut franchi le seuil, elle le bâillonna d’une main et le poussa contre le mur, en lui cognant la tête. Elle était sur le point de le frapper de toutes ses forces quand elle reconnut Learco, les yeux écarquillés de stupeur. Elle arrêta sa lame à un cheveu de sa gorge et le relâcha.

— Qui va là ? tonna une voix du haut de l’escalier.

L’instant d’après, le son métallique d’une épée qu’on tirait de son fourreau remplit la voûte du couloir. Doubhée sentit ses jambes devenir molles. Ce fut Learco qui l’entraîna vivement hors de la salle et la cacha derrière une porte de l’allée parallèle. Il lui fit signe de ne pas faire de bruit, remit de l’ordre dans ses vêtements et attendit l’arrivée du garde en s’efforçant de prendre un air naturel.

— C’est moi, dit-il avec un calme glacial lorsque le soldat apparut dans le couloir.

— Pardonnez-moi, Votre Altesse, je ne savais pas que vous étiez ici…

Le garde était à un pas de la porte. Doubhée l’entendit rengainer son épée, puis s’agenouiller devant le prince.

— Tu n’as pas à t’excuser, soldat. Tu ne faisais que ton devoir. Maintenant, va-t’en.

Dès qu’ils furent à nouveau seuls, Learco la saisit par le poignet.

— Tais-toi et suis-moi, lui ordonna-t-il.

Afficher en entier

Learco fut pris de sueurs froides, et il se mit fébrilement à faire les cent pas dans sa chambre.

— Tu es en train de me demander de le tuer ?

— Je suis en train de te demander de sauver ton royaume.

— Mais en tuant mon père !

— Pas nécessairement.

Cette réponse le prit au dépourvu. Il n’avait jamais réellement envisagé l’idée d’être roi. Tout au plus avait-il songé parfois à se rebeller contre son père, mais ce sentiment d’amour et de haine qu’il éprouvait à son égard l’en avait toujours empêché. Et voilà que l’occasion lui était servie sur un plateau.

Afficher en entier

Elle courut jusqu’à sa chambre, mais elle n’y entra pas. Elle avait besoin de solitude. Elle préféra se réfugier dans les cuisines dont Volco lui avait donné une clé.

Une fois à l’intérieur, elle se jeta sur le sol et se mit à pleurer, les jambes serrées contre sa poitrine, étouffant ses sanglots entre ses genoux. Elle était bouleversée. Elle sentait encore sur ses lèvres celles de Learco, et ce qui la rendait malheureuse, c’était justement la certitude que désormais, elle ne pourrait plus s’en passer. Learco s’était insinué sous sa peau comme une drogue, et il l’avait empoisonnée. Il n’y avait pas de salut possible pour elle si elle ne passait pas au-dessus de tout ce qu’elle éprouvait pour lui afin de tuer son père ; mais il n’y avait pas non plus de salut en dehors de lui, elle le comprenait maintenant avec une douloureuse clarté.

Elle songea avec amertume que c’était peut-être mieux avant, quand il n’y avait pas de lumière dans sa vie, et qu’elle n’avait même pas l’espoir d’en trouver une un jour. La voir et savoir qu’elle ne pouvait pas l’atteindre était encore plus déchirant.

Afficher en entier

Elle détourna vivement la tête, de peur de lire dans les yeux de Learco la même insupportable pitié que dans ceux de Lonerin. Des larmes se mirent à couler le long de ses joues.

Sans un mot, Learco l’étreignit et la laissa donner libre cours à sa douleur. Ensuite, il se détacha doucement d’elle, prit son visage entre ses mains et approcha ses lèvres des siennes. C’était comme avancer au bord d’un précipice en désirant s’arrêter et tomber en même temps. La tentation était trop forte, et Doubhée finit par y céder. Les lèvres du prince étaient douces et humides, et Doubhée sentit une onde de chaleur l’envelopper. Elle écarquilla les yeux dans l’obscurité, comme si elle avait peur dedécouvrir que ce qui se passait n’était pas réel. C’est alors qu’elle revint à elle. Elle se dégagea brutalement et regarda Learco avec un mélange de reproche et d’incrédulité.

Il semblait embarrassé.

— Pardonne-moi, je…

Elle se leva d’un bond et se dirigea sans un mot vers l’entrée du palais. Learco eut à peine le temps de la rejoindre et de lui prendre la main.

— Je suis désolé, je ne voulais pas t’obliger à me fuir…

— Je ne peux pas, dit-elle, sans réussir à le regarder en face.

Elle libéra sa main et prit la voie des souterrains.

Afficher en entier

- […] À ceux qui diront que ces institutions ont déjà failli dans le passé, je réponds qu’il faut de la vigilance pour préserver la paix. La guerre n’est pas le fruit du hasard. Elle naît lorsque nous cessons de tenir à la paix, d’y tenir vraiment. J’ai confiance dans le Monde émergé, j’ai confiance en ses habitants. Je crois que nous pouvons apprendre de nos erreurs passées, et que nous sommes prêts à nous diriger nous-mêmes.

Afficher en entier

- Personne ne se libère jamais vraiment de ce qu’il y a d’obscur en lui. C’est une lutte éternelle. Mais nous, nous pouvons y arriver parce que nous sommes ensemble, disait Learco en la regardant dans les yeux.

Afficher en entier

La douleur qui lui serrait la gorge depuis le jour où les deux Assassins étaient entrés dans sa maison était toujours là, et aucune de ces victimes n’y changeait rien. E n’était pas cela, le chemin qui menait à la paix.

Il se sentit accablé. Il n’avait réussi qu’à compliquer les choses. Non seulement sa blessure ne guérirait jamais, mais il devait aussi maintenant vivre avec le sentiment de culpabilité pour ce qu’il avait fait.

Afficher en entier

Doubhée était en train de réaliser ce dont il avait toujours rêvé, l’anéantissement de la Guilde, mais le spectacle de cette dévastation ne lui procurait aucun plaisir. Il avait vécu avec le désir de vengeance pendant tant d’années qu’il était arrivé à le considérer comme faisant partie de lui-même. Et pourtant, il l’avait quitté d’un coup.

Afficher en entier

- Des cendres de cet endroit naîtra un nouveau monde, un monde qui ne sera plus fondé sur la sacrifice de ses enfants. Maudit est le pays où les fils meurent avant les pères !

Afficher en entier