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Il a continué à me tenir les poignets et moi j’ai continué à l’appeler salopard pendant au moins dix heures. J’ai du mal à me rappeler tout ce que je lui ai dit. Je lui ai dit de pas se figurer qu’il pouvait faire ça avec n’importe quelle fille quand ça lui chantait. Je lui ai dit qu’il en avait rien à glander qu’une fille garde ou ne garde pas se dames au dernier rang, pour la bonne raison qu’il était un crétin. Il avait horreur qu’on l’appelle un crétin. Tous les crétins ont horreur qu’on leur dise qu’ils sont des crétins.
Afficher en entierIl disait qu'il fallait toujours prier Dieu- Lui parler et tout- n'importe où on se trouvait. Il disait qu'on devait penser à Jésus comme à un copain et tout. Il disait que lui arrêtait pas de parler à Jésus. Même quand il conduisait sa voiture. Ça me tuait. Je vois bien ce gros salaud retors passant la première en demandant à Jésus de lui envoyer quelques machabées de plus.
Afficher en entierSi j'étais pianiste je jouerai dans un placard.
Afficher en entierOn a pas besoin de trucs vraiment sexuels pour connaître une fille.
Afficher en entierMon frère Allie avait un gant de base-ball pour joueur gaucher.Parce qu'Allie était gaucher.Ce qui prêtait la description c'est qu'y avait des poèmes écrits sur les doigts et partout.A l'encre verte.Mon frère les copiait sur son gant pour avoir quelque chose à lire quand il était sur le terrain et qu'il attendait que ça redémarre.
Maintenant,il est mort,mon frère.
Afficher en entierOh oui, ça m’inquiète un peu. Certainement. Mais pas trop. Pas encore, en tout cas. J’imagine que – j’ai pas encore très bien saisi. Avec moi ça prend du temps. Pour le moment je pense qu’à rentrer à la maison mercredi. C’est plutôt débile, non ? — Et vous ne vous faites aucun souci pour votre avenir ? — Oh oui bien sûr. Bien sûr que je me fais du souci pour mon avenir. » J’ai réfléchi une minute. « Mais pas trop, quand même. Non, pas trop quand même. — Ça viendra », a dit le père Spencer. « Ça viendra un jour, mon garçon. Et alors il sera trop tard.
Afficher en entierCe qui est bizarre, c’est que je pensais à autre chose en lui servant mes commentaires. J’habite New York, et je pensais au lac de Central Park, en bas vers Central Park South. Je me demandais si l’eau serait gelée quand je rentrerais à la maison, et si elle l’était, où seraient allés les canards. Je me demandais où vont les canards quand l’eau se prend en glace, qu’il y a plus que de la glace. Je me demandais si un type vient pas avec un camion pour les emporter dans un zoo. Ou s’ils s’envolent on ne sait où
Afficher en entierII s’est arrêté, il a posé ma copie, je commençais à le détester ou tout comme. Il a dit, d’une voix très sarcastique, « Votre composition – si on peut dire – se termine là ». J’aurais jamais cru qu’un vieux type pourrait être si sarcastique et tout. Il a ajouté « Toutefois, vous m’avez mis un petit mot au bas de la page ». J’ai dit «C’est vrai ». J’ai dit «c’est vrai » à toute pompe parce que je voulais l’arrêter avant qu’il lise ça à haute voix. Mais on pouvait plus l’arrêter. Il pétait des flammes
Afficher en entier«Que vous a dit monsieur le Directeur, mon garçon ? Je crois que vous avez eu avec lui un petit entretien. — Ah oui. Ah ça oui. J’ai dû rester pas loin de deux heures dans son bureau. — Qu’est-ce qu’il vous a dit ? — Ben... il a parlé de la Vie qui serait un jeu et tout. Et qu’il faut jouer selon des règles. Il a été plutôt gentil, je veux dire qu’il a pas sauté au plafond ni rien. Il répétait simplement des choses sur la Vie qui serait un jeu, vous voyez. — La vie est un jeu, mon garçon. La vie est un jeu, mais on doit le jouer selon les règles
Afficher en entierJe pensais à quelque chose. Quelque chose de dingue. J’ai dit « Tu sais ce que je voudrais être ? Tu sais ce que je voudrais si on me laisser choisir, b****l ?
- Quoi ? Dis pas de gros mots.
- Tu connais la chanson « Si un cœur attrape un cœur qui vient à travers les seigles ? » Je voudrais…
- C’est Si un corps rencontre un corps qui vient à travers les seigles ». C’est un poème. De Robert Burns.
[…]
- je me représente tous ces petits mômes qui joue à je-ne-sais-quoi dans le grand champ de seigle et tout. Des milliers de petits mômes et personne avec eux - je veux dire pas de grandes personnes - rien que moi. Et moi je suis planté au bord d’une saleté de falaise. Ce que j’ai à faire c’estSpoiler(cliquez pour révéler) attraper les mômes s’ils s’approchent trop près du bord. Je veux dire s’ils coursent sans regarder où ils vont, moi je rapplique et je vais les attrape. C’est ce que je ferai toute la journée. Je serai juste l’attrape-cœur et tout. D’accord, c’est dingue, mais c’est vraiment ce que je voudrais être.
(Pages 202/203)
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