La Physique de la conscience (Illustrée et augmentée)

On nous parle depuis quelques années sur Internet d'exploiter l'énergie du vide, de machines qui produisent plus d'énergie qu'elles n'en consomment (« surunitaires »), etc. Tout cela relève probablement du fantasme car il est peu vraisemblable que l'on puisse extraire l'énergie du vide sans devoir la rendre au bout de quelques picosecondes. Des déclarations péremptoires sont continuellement faites sur le sujet depuis des années, assorties d'accusations de complots ourdis par les grandes firmes de l'énergie qui feraient tout pour étouffer ces recherches. S'il existe une fumée qui provient bien d'un feu dans cette affaire, il devrait être possible de démontrer la réalité de telles technologies et si leurs promoteurs ne parviennent pas à le faire, on peut soit invoquer la résistance du futur, soit conclure qu'elles n'existent tout simplement pas.

Ce qui peut avoir du sens serait d'exploiter une énergie contenue de façon latente dans l'environnement et qui proviendrait de l'extraction d'informations du vide, ou plutôt d'exploiter une énergie qui existe en tirant parti de cette information, s'agissant ni plus ni moins de la façon dont fonctionnent les êtres humains. Nous ne contredisons pas les lois de la nature en tant que systèmes énergétiques et pourtant nous exploitons le vide quantique. Il faut s'inspirer de cela : nous sommes des êtres vivants capables de diminuer notre entropie en satisfaisant à la loi de conservation de l'énergie mais en exploitant de l'information du vide. Cette information permet de faire des transformations énergétiques néguentropiques, et donc organisatrices. Le vide est organisateur, et cela n'est pas encore compris par la science. Le modèle de la double causalité implique que notre physique soit englobée dans un champ d'information, lui-même structuré en plusieurs couches d'information. Une technologie qui fonctionnerait sur le modèle de l'être humain pourrait être capable d'extraire de l'énergie à partir de l'air, en le refroidissant localement par exemple, ou pourrait exploiter l'énergie solaire sans passer par des panneaux solaires. Il s'agit bien de science-fiction à ce stade mais cela reste plausible au plan théorique.

Les machines à prétendument énergie libre, de type Tesla, etc., sont censées être capables d'exploiter une composante électromagnétique longitudinale non reconnue à l'heure actuelle, obtenue à l'aide de champs magnétiques. Il y a bien quelque chose de séduisant dans l'idée que la science pourrait avoir ignoré à tort, pour des raisons à la fois techniques et mathématiques, cette composante longitudinale des ondes électromagnétiques, dans la mesure où elle existe par exemple en sismologie, un domaine que je connais très bien : on observe d'une part des ondes transversales et d'autre part des ondes longitudinales qui se déplacent plus rapidement. En électromagnétisme, on parle d'ondes scalaires et si de telles ondes longitudinales existaient, elles pourraient dépasser la vitesse de la lumière, ce qui pose problème.

Pourquoi sont-elles plus rapides que les ondes transversales ? Parce qu'elles se propagent en oscillant le long de leur direction de propagation, ce qui fait de leur front d'onde un artefact « superlumineux ». Si ces fronts d'ondes longitudinales existaient, il faudrait alors plutôt les concevoir en termes d'informations non physiques, pour rester en harmonie avec la relativité d'Einstein. Elles correspondraient à des informations qui remontent le temps, raison pour laquelle on m'a souvent questionné à ce sujet. Mais je précise que la rétrocausalité n'a pas besoin de ce type d'informations superlumineuses, pas plus que la causalité n'aurait besoin d'informer le futur autrement que de proche en proche. En revanche, je n'ai pas idée de la vitesse à laquelle la causalité se transmet ainsi dans le temps spatialisé et qui n'est certainement pas la « vitesse du temps qui passe » ! À défaut, je la suppose infinie (instantanée), tout au moins au niveau quantique. Si ce n'est pas le cas, alors il serait justifié d'invoquer des transmissions superlumineuses d'informations dans les deux sens du temps, ce que des ondes longitudinales imposeraient. Il convient donc de ne pas rejeter sans examen le « dossier Tesla ».

- [Partie IV : Le Libre Arbitre | Chapitre 5, Les Chemins interdits vers la preuve]