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Le fracas des portes de bronze



Description ajoutée par lalisa78 2020-12-09T14:06:56+01:00

Résumé

Les Antilles, 1980. À 18 ans, Mirlande est comme toutes les jeunes filles de son âge et de son île : espérer rencontrer l’âme sœur, et partir en Europe. Mais elle se sent à l’étroit dans sa vie entre les (nombreux) interdits de sa mère et sa grande fratrie. Même sa foi chrétienne ne suffit plus à la rendre optimiste pour l’avenir. Lorsqu’un événement l’éloigne de sa famille, elle découvre alors les fausses croyances de son éducation. Aux côtés de la fantasque Madame Mitchell, Mirlande veut désormais progresser en prières, et avec Dieu. Mais est-elle suffisamment à l’écoute de ce qu’Il veut lui enseigner ?

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Classement en biblio - 3 lecteurs

extrait

Quelque part dans les Antilles en 1980…

– Laissez-moi entrer ! Je sais que vous êtes là !

Les congés de Noël étaient déjà loin ; en effet, les cours avaient repris depuis deux semaines. Ce jour-là, Mirlande revenait seule du collège et se retrouvait à patienter dans la rue devant la porte close de la kay, durant d’interminables minutes. Son frère et ses sœurs étaient à l’intérieur avec leur mère « madame Pierre » et personne ne venait lui ouvrir.

– Mais qu’est-ce que j’ai bien pu faire ? se demanda-t-elle, pour la énième fois. Elle essayait de se remémorer tous les détails du matin pour comprendre ce refus de la laisser entrer.

– J’ai épousseté les bibelots, sorti les poubelles comme demandé. J’ai comme d’habitude décoiffé les jumelles puis leur ai refait leurs tresses, j’ai préparé leurs uniformes ainsi que leurs casse-croutes pour le midi…. L’énumération de ses tâches ménagères ne lui permettait pas de voir où le bât blessait. Depuis une certaine période, sa relation avec sa mère s’était détériorée : celle-ci la rendait responsable de tous les tracas qui survenaient dans la famille.

Debout devant la maison silencieuse, elle avait d’abord pensé que sa maman accompagnée de ses enfants était sortie quelque part, mais le temps passant, le doute s’était insinué. Du logis voisin, le prédicateur répétait à la radio sans relâche « la fin du monde ! La fin du monde ! »

– C’est certainement ça : Jésus avait enlevé son Église ! Oh non, mon Dieu, ne reviens pas maintenant, je viens à peine d’avoir dix-huit ans, j’ai des choses à vivre ! 

L’angoisse lui donnait chaud, des gouttes de sueur perlaient sur son front. Puis, elle avait perçu avec soulagement du mouvement dans la maison.

– Ah, il y a du monde, Jésus n’est pas revenu ! Il ne peut pas chercher son Église et laisser sur terre des enfants innocents ! Mais pourquoi n’ouvrent-ils pas la porte ?

Un peu confuse, elle recommença à tambouriner sur la porte et à vociférer toujours sans succès.

– Mirlande, pourquoi tu cries ? L’interpela Délivrance, la jeune voisine d’en face.

Madame Pierre avait formellement interdit ses rejetons, d’adresser la parole à cette voisine, car jugée de mauvaise réputation. Son tort était qu’elle parlait librement avec les garçons et portait des vêtements qui mettaient en valeur ses formes. Pour couronner le tout, elle ne fréquentait pas l’église, mais le temple vaudou ! Mais là en désespoir de cause, Mirlande se tourna vers elle :

– Est-ce que tu as remarqué si ma mère est partie aujourd’hui ?

– Oui, elle est sortie en ville puis est revenue, par contre ton frère Bernard je ne l’ai pas revu depuis ce matin… pourquoi ?

– ça doit faire trois quarts d’heure que je frappe à la porte et personne ne me laisse entrer.

– Viens chez moi, si tu veux jusqu’à ce que monsieur Pierre arrive, il ne devrait plus tarder…

Mirlande obtempéra : la pluie de la veille avait transformé leur ruelle en un chemin boueux. Elle ne pouvait pas s’assoir par terre d’une part parce que ça ne se faisait pas et d’autre part, car elle ne devait pas tacher son uniforme scolaire. Elle s’était déjà débarrassée de sa seule paire de chaussures prévues pour l’école, afin de ne pas les abimer.

Au rez-de-chaussée, le domicile de Délivrance avec son sol en terre battue était composé d’un salon/salle à manger, où un grand rideau marquait la séparation d’avec le « coin nuit » et d’une petite cuisine rudimentaire située dans un renfoncement de la pièce. L’étage n’était pas encore achevé faute d’argent, comme dans la majorité des constructions du quartier ; pour l’instant, il avait l’aspect d’une terrasse.

– Tiens, c’est comme chez nous ! se dit Mirlande en entrant dans la maison. À la différence que nous avons, deux « coins nuit » à l’opposé l’un de l’autre : un pour les parents et un pour nous.

Les rayons du soleil pénétraient dans la pièce, grâce à une fenêtre occultée par un fin rideau en dentelle blanche. Une table en bois trônait au milieu du salon, les chaises étaient rangées contre le mur. Une petite commode où étaient disposés divers bibelots venait compléter le décor.

Les deux jeunes filles s’assirent et se mirent à discuter sur les derniers potins du quartier. L’odeur sucrée du jus de fruits fraichement pressé embaumait agréablement l’air. Délivrance en avait gentiment proposé à sa voisine ; sous ces latitudes tropicales, cette boisson était la bienvenue. La radio dans la maison diffusait du Kompa. Se remémorant les interdits de sa mère concernant la musique qui ne célébrait pas Dieu, Mirlande était mal à l’aise en l’écoutant. D’autant plus qu’avec l’absence inexpliquée de sa famille, un sentiment d’angoisse lui étreignait le ventre. Décidément, cette année débutait d’une manière bizarre…

Ce fut avec un soulagement évident qu’elle entendit le pas reconnaissable de monsieur Pierre, se rapprocher dans la ruelle. Oubliant toute politesse, elle se rua hors du domicile de Délivrance, rejoignit son père devant la porte et franchit enfin le seuil de sa maison.

*

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Pittoresque ! On a l'impression de se promener dans les rues d'Haïti !

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