Extraits

Cardan se moquait de la politique, mais il reconnaissait bien là l'indifférence de son père.

-Si tu penses que je peux t'aider, tu te trompes. Il ne m'aime pas non plus.

- Je pense être capable de tous les vaincre dans un tournoi digne de ce nom. Un tournoi de boisson, par exemple. Elle talonne sa monture en riant

Avec ou sans ce regard, Cardan connaît la réponse de Jude: évidemment, elle veut se battre, et peu importe F'adversaire. Elle se comporte comme si elle avait cuns- tamment besoin de prouver ce qu'elle vaut. De montrer sans cesse qu'elle mérite la couronne à son front.

-Maintenant que j'ai accepté de voyager à ta façon, crie-t-il pour couvrir le bruit du vent, à toi d'accepter une de mes requêtes. Promets-moi de ne pas te battre contre ce monstre dans l'unique but d'impressionner un simple Fæ solitaire un Fe qu'en plus tu n'apprécies pas! Jude se contente de lui lancer un regard. Un regard qu'il ne lui connaissait pas du temps où ils suivaient les cours ensemble, au palais. Pourtant, la première fois qu'il lui a vu cet air conspirateur, téméraire et audacieux, il a su que c'était là son vrai visage.

Certains n'hésiteraient pas à le comparer à un alcool qui brûle la gorge, si fort, si exaltant, si sur- prenant qu'il peut vous mettre à genoux.

Or, tant que vous êtes à genoux, Cardan est satisfait.

Depuis sa naissance, Cardan a été tour à tour adoré et détesté. Qu'il soit devenu ce qu'il est n'a sans doute rien d'étonnant.

Quand la princesse Nicasia se joignit à lui, il s'interrompit, la bouche pleine, et s'empressa de déglutir.

- Tu dois être le prince Cardan, dit-elle en guise de préambule.

- Et toi, la princesse des poissons. Celle pour qui on fait tout ce tapage.

« Spoiler(cliquez pour révéler)- Je me mettrai à genoux s’il le faut, lui dit Jude, mais je t’en conjure, la prochaine fois que tu voudras prouver quelque chose, fais-le de manière moins spectaculaire.

Il a mal à l’épaule. Elle a peut-être raison pour l’empoisonnement au fer. Ce qui est sûr, c’est que la tête lui tourne. Néanmoins, il sourit en contemplant les arbres, les lignes électriques, le ciel zébré de nuages. Finalement, il rétorque :

- Tant que tu es à genoux…

 »

"N'oubliez pas, la seule chose que vous pouvez contrôler c'est vous."

“Je ne suis pas faible ! aurait-il voulu hurler, sans être certain de pouvoir prononcer cette phrase à voix haute.”