Il songea à son chat Trafalgar et à son chien Geb, soumis à l'étroite surveillance de Mary qui ne manquerait pas de les bichonner ; somptueusement nourris, ils jouiraient de longues siestes en rêvant du prochain repas.
Une douce chaleur, jointe à la luminosité intense, envahissait le paysage ; le bleu du Nil et le vert des palmeraies scintillaient, contrastant avec l'ocre implacable de la montagne, brûlée de soleil. Là-bas, au coeur des falaises, la Vallée des Rois affirmait son éternité.

Vous, vos joies et vos peines, vos souvenirs et vos ambitions, le sens que vous avez de votre identité et de votre libre arbitre, ne sont rien de plus que le comportement d'une vaste assemblage de cellules nerveuses et des molécules qui y sont associés. Comme l'Alice de Lewis Caroll aurait pu le formuler : "Tu n'es rien d'autre qu'un paquet de neurones".

Non seulement la Terre n'est pas au centre du monde, non seulement le Soleil n'est qu'une "étoile de banlieue" dans notre galaxie, mais notre galaxie elle-même n'est qu'une galaxie standard parmi des milliards d'autres.

Misérable est l'homme qui voit la plus belle occasion qui soit, et qui en attend encore une plus belle.

La France était livrée aux "hordes de barbares" parce qu'elle refusait de se défendre.

Le réac est un ralentisseur par le seul fait de ses ancrages spirituels, géographiques ou coutumiers. Un jour espère-t-il, on s'apercevra que ses coups de frein ont évité la chute finale. Un jour, croit-il, le bon sens prévaudra, et on admettra que l'universel sans le singulier est un désert sans oasis.

Mais cela ne dura qu'un instant fugace. Un de ces instants qui passent... et disparaissent aussitôt. Soit nous les saisissons, soit nous les laissons échapper.

Le mal est de source infinie, ou indéfinie et/ou multiple. Et si on veut le raccrocher à une seule personne, c'est impossible. D'où l'existence de différents noms du diable pour dire la même chose. Le mot générique est devenu "le diable". La formulation habituelle c'est "le diable et ses démons". Comme s'il y avait un patron et ses démons. Ils ne sont pas infinis, mais plusieurs. C'est comme dire : "Saint Michel et ses anges". Alors, il y en a un qui porte le chapeau, le général en chef, et tous ses soldats.

Tout se dégradait, et l'ex-inspecteur-chef se félicitait d'avoir quitté un monde gouverné par l'agitation, le mensonge et la bêtise. Privées de justice et de justesse, esclaves de l'air du temps et de la technologie, les sociétés contemporaines couraient à l'abîme en se réjouissant, puisque les corrompus et les criminels étaient portés au pinacle.

Quand tout le monde serait couché et endormi, il lui faudrait réfléchir à ce qu'elle allait faire. Bien sûr, le plus facile serait de ne rien faire du tout, c'était l'attitude qu'elle avait adoptée jusqu'à présent, la plus simple, la plus commode. Ce que l'on fait dans une voiture conduite par quelqu'un d'autre : pas besoin de penser, on se laisse simplement porter.

Il y eut un silence qui n'était pas pour autant un vide, tant il était chargé de l'intelligent intérêt de Miss Silver.
- C'est vraiment une étrange coïncidence, dit-elle.
Frank éclata de rire.
- Vous y croyez, vous, à des coïncidences pareilles ? Moi pas.
Miss Silver tricotait toujours.
- J'en ai connu d'étranges.
Il rit de nouveau.
- Aussi étranges que celle-ci ?

La plupart, mais pas toutes les apparitions, arrivent généralement entre quarante-huit et soixante-douze heures après le décès, comme si la personne venait pour dire adieu et pour chercher un dernier échange.

Nous avons dit que l'apparition a quelque chose de vaporeux ; dans certains cas on pourrait la comparer à l'image reflétée dans une glace sans tain, et qui, malgré sa netteté, n'empêche pas de voir au travers les objets qui sont par-derrière. C'est assez généralement ainsi que les distinguent les médiums voyants ; ils les voient aller, venir, entrer dans un appartement ou en sortir, circuler parmi la foule des vivants, en ayant l'air, du moins pour les Esprits vulgaires, de prendre une part active à tout ce qui se fait autour d'eux, de s'y intéresser, d'écouter ce qui se dit.

L'ensemble de ces phénomènes relève des pouvoirs mal connu ou complètement inconnus du cerveau... [...] Je crois bien que nous sommes à la veille d'une nouvelle conception de la physique prenant au sérieux les phénomènes dits parapsychologiques.

Le principal comportement des entités qui génèrent ces bizarreries est axé sur des actions censées susciter des émotions fortes chez les personnes qui ont affaire à elles ; peur, angoisse, colère, etc. Sans oublier les orgasmes, car la sexualité est dominante notamment dans les cas de prétendu enlèvement. (Nous emploierons plutôt le mot -abduction- terme emprunté aux chercheurs américains que nous conserverons dorénavant tout comme -abducté- du latin abductus, enlevé). Un autre aspect, beaucoup plus subtil, est lié à la remise en cause de nos acquis spirituels. Par exemple les entités s'emploient souvent selon le contexte, et selon le psychisme des individus visés très probablement, à suggérer qu'elles puissent être des démons, beaucoup plus rarement des anges. Tantôt, elle prétendent qu'il n'y a pas de Dieu, tantôt qu'il y en a un. Les personnes qui prennent conscience du côté sulfureux de ces contacts développent alors des états d'âme traumatisants plus ou moins forts qui se répètent épisodiquement.
Nous avons d'ailleurs conclu qu'il se pourrait que ces êtres se nourrissent d'une énergie libérée par les émotions qu'elles provoquent chez leurs victimes. En conséquence, si c'est vraiment le cas -ce qui n'est pas prouvé- l'activité des entités qui composent cette intelligence pourrait être de type parasitaire. Comme sa nature fonctionne en mode ondulatoire elle a accès au cerveau des êtres humains, ce qui lui permet cette prouesse.

D'évidence, cette intelligence (ou transcendance) peut prendre n'importe quelle identité, y compris celle de Dieu, de ses anges, du Diable et de ses démons, tout comme d'Extraterrestres de différents aspects et origines, bien entendu. Aucune d'elles ne correspond à ce qu'elle est en réalité, puisque toutes ses manifestations sont destinées à tromper le jugement de ceux qui en sont les victimes. Ce qui veut dire qu'en matière d'abductions, les souvenirs restitués avec ou sans le recours à l'hypnose ne sont que des images exprimant de la fiction.

Parabole bouddhiste de l'éléphant et des aveugles : un roi dans le Nord de l'Inde aurait un jour réuni en un lieu tous les habitants aveugles de la ville. Puis il fit passer devant les assistants un éléphant. Il laissa les uns toucher la tête, en disant : "c'est ça un éléphant". D'autres purent toucher l'oreille ou la défense, la trompe, la patte, le derrière, les poils de la queue. Là-dessus le roi demanda à chacun : "comment c'est, un éléphant ?" Et selon la partie qu'ils avaient touchées, il répondaient : C'est comme une corbeille tressée... c'est comme un pot... c'est comme la barre d'une charrue... c'est comme un entrepôt... c'est comme un pilastre... c'est comme un mortier - ils se mirent à se disputer, et en criant : "l'éléphant, c'est comme ci, c'est comme ça", ils se jetèrent l'un sur l'autre et se frappèrent avec les poings, au divertissement du roi. La querelle des religions apparaît aux hommes d'aujourd'hui comme cette querelle des aveugles-nés. Car face aux secrets du divin nous somme semble-t-il, nés aveugles.

Flammarion a affirmé -une association certaine de l'organisme humain à la production de ces phénomènes, même à ceux qui en paraissent les plus indépendants, tels que pierres lancées, vitres brisées, objets déplacés, phénomènes que l'on a tord de nier, et qui sont incontestablement réels- Quand il précise que la personne dynamogène est à la fois -la cause et la victime- des phénomènes.

La nature a bien fait les choses en édifiant un voile entre nos vies passées et nos vies présentes, en dotant l'homme d'un nouveau cerveau en quelque sorte d'une ardoise vierge.

Lorsqu'une personne est proche de la mort, qu'elle soit malade ou très âgée, elle présente cette même configuration et a un pied dans chaque monde. Elle va et vient entre les deux réalités.

Les jeunes de 20 ans que je questionne sur leur enfance m'évoquent souvent la certitude qu'ils avaient alors : ils étaient convaincus que leurs perceptions avaient une raison d'être. Ces enfants-là s'accrochent à ça. Intuitivement convaincus qu'il y a un sens à tout cela, ils persistent en attendant le moment où la compréhension leur sera donnée. A l'âge adulte, les choses finissent en effet par s'éclaircir.