Extraits

C'est armé de cette volonté et d'une prudence redoublée qu'il s'était à nouveau lancé à l'assaut de l'Institution. Juché au sommet d'un arbre, il avait passé la journée entière à observer les rares allées et venues du personnel entre les bâtiments, à noter la position des gardes et les rondes qu'ils effectuaient, à mémoriser les numéros d'immatriculation des véhicules qui franchissaient l'impressionnant portail de fer forgé sous l'œil impassible des caméras de surveillance. Il avait calculé le champ d'action de ces caméras, estimé la taille du terrain qu'elles couvraient et fini par trouver la faille : une étroite bande qui partait d'un des piliers de pierre de taille et qu'il jugeait hors d'atteinte des cellules électroniques.

L’art du marchombres est fluidité. Qu’il vole, marche, grimpe ou tue, son geste n’est qu’harmonie. Une seule patition jouée sans interruption du début à la fin, un souffle de vie irrésistible car parfait.

Un voleur ignorant passe par la porte, un voleur confirmé passe par la fenêtre, un voleur astucieux passe par la cheminé. Un marchombre passe.

"Assise dans un fauteuil près du mur de la ferme, Ewilan, les yeux clos, baignait dans la lumière.

Salim se précipita et s'agenouilla à ses pieds. Elle souleva les paupières, sourit en le découvrant.

_J'ai bossé comme un chef, ma vieille ! Les Chinois vont bientôt faire appel à moi pour réparer la Grande Muraille ! Je suis sûr que...

Il se tut. Ewilan avait porté la main à sa joue. Elle la caressa doucement du bout des doigts alors qu'une vague brûlante déferlait sur le garcon. Elle n'avait pas eu un geste d'une telle précision depuis... Elle ouvrit la bouche.

_Salim...

Voix rauque, éraillée. Portée par un sentiment plus fort que la mort.

_Salim... je t'aime."

"Ewilan, qui venait de ramener Bernard Boulanger chez lui, se matérialisa dans la pièce à vivre sans que Maximilien daigne sursauter.

_J'ai l'impression que vous vous la jouez blasé ! ironisa Salim.

Le vieux berger lui jeta un regard philosophe.

_En deux jours j'ai assisté à plus de phénomènes étranges que durant toute ma vie. J'avoue que, si je ne suis pas blasé, ne t'en déplaise, la coupe est pleine. Je ne crois pas que quelque chose puisse me surprendre ce soir, sauf peut-être si la

Roumegue se mettait à parler anglais en fumant le cigare..."

"Celle-là, je l'ai égorgée, expliqua Ellana d'une voix posée. Pour plus de sécurité, Edwin a cru bon de lui envoyer deux flèches en plein coeur.

Manque de confiance typiquement masculin..."

Enseignement d'Ellana à Salim

" Un voleur ignorant passe par la porte , un voleur confirmé passe par la fenêtre , un voleur astucieux passe par la cheminée . un marchombre passe "

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"-Ellana ne te nourrit pas assez, décréta-t-il, tu ressembles à une souris écorchée!

-A une quoi?

-A une souris écorchée et sourde!"

Bien sur, ça faisait du monde...

Des gens très particuliers...

Sans compter les 4 petits...

Le blessé...

Mais bon...

Maximilien Fourque fit circuler une 2ème bouteille de vin de noix. Plus que 3 dans sa cave, mais il s'en moquait éperdument. La table de la pièce à vivre, pourtant prévue pour les grandes familles d'une époque révolue, était juste assez large pour accueillir les convives de cette nuit si particulière.

Edwin remercia le maître des lieux et se servit un verre.

Saisissant cet Edwin. D'une stature normale, pas volumineuse , plutôt discret même, mais paré d'une aura qui imposait le respect et l'attention. Il avait beau être arrivé en caleçon, son charisme avait tout de suite écrasé Maximilien, pourtant peu impressionnable.

La bouteille passa ensuite entre les mains de Duom Nil'erg. Encore un personnage étonnant. Un peu moins âgé que Maximilien, il paraissait bénéficier d'une sagesse acquise durant plusieurs vies consécutives. Il portait sur les gens et les choses un regard pénétrant que ses paroles souvent piquantes ne réussissaient pas à dissimuler.

Les 2 jeunes femmes assisses près de lui débordaient d'énergie presque animale qui les rendait très proches l'une de l'autre. Si la blonde sortait à peine de l'adolescence et manquait un peu de maturité, la brune témoignait d'une profondeur d'âme et d'une liberté de pensée qui ravissaient Maximilien. Une femme qu'il aurait aimé rencontrer 50 ans plus tôt..

[...]

Salim enfila son tee-shirt rapiécé et suivit le berger. Quand ils atteignirent Ombre Blanche, le soleil était au plus haut dans le ciel. Le toit de lauzes étincelait, la source chantait dans sa vasque de pierre. Assise dans un fauteuil près du mur de la ferme, Ewilan, les yeux clos, baignait dans la lumière.

Salim se précipita et s'agenouilla à ses pieds. Elle souleva les paupières, sourit en le découvrant.

-J'ai bossé comme un chef, ma vieille! Les Chinois vont bientôt faire appel à moi pour réparer la Grande Muraille! Je suis sûr que...

Il se tut. Ewilan avait porté la main à sa joue. Elle l'a caressa doucement du bout des doigts alors qu'une vague brûlante déferlait sur le garçon. Elle n'avait pas eu un geste d'une telle précision depuis...Elle ouvrit la bouche.

-Salim...

Voix rauque,éraillée. Portée par un sentiment plus fort que la mort.

-Salim...je t'aime.