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Extrait ajouté par bscmm 2015-11-02T14:39:33+01:00

Dee n'était toujours pas revenue de l'endroit où elle se trouvait. Livrée à moi-même, je m'ennuyais à mourir. Je m'étais donc intimement rapprochée de ma connexion Internet.

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Extrait ajouté par Shesska 2015-10-11T03:32:27+02:00

(Daemon qui parle à Katy)

"- Tu sais ce que je pense ? demanda-t-il d'une voix douce.

Nous nous trouvions toujours sur le sentier. Seul le chant des oiseaux résonnait autour de nous.

- Non ?

La brise légère sembla emporter ma voix au loin.

- Je suis persuadé que les personnes les plus belles, aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur, sont celles qui n'ont pas la moindre idée de leur charme.

Ses yeux cherchèrent les miens avec intensité. Pendant un instant, on resta ainsi, face à face.

- Ceux qui montrent leur beauté à tout le monde, qui gâchent ce qu'ils ont... leur beauté est superficielle. Ce n'est qu'une enveloppe vide."

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Extrait ajouté par Becky07 2015-03-03T16:54:36+01:00

Je ne l'aimais pas. C'était un imbécile. Lunatique, qui plus est. Durant les moments que j'avais passés avec lui, l'espace d'une nanoseconde, j'avais cru apercevoir le vrai Daemon, ou du moins, une meilleure facette de sa personnalité. Ca avait attisé ma curiosité. Son caractère de cochon, en revanche, ne me faisait pas le même effet.

Il m'excitait.

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Extrait ajouté par Freg07 2022-03-03T10:40:30+01:00

Chapitre 10

Ce n’était pas dans mes habitudes de fréquenter les hôpitaux. Je les détestais autant que la musique country. Pour moi, ils empestaient la mort et le désinfectant. Ils me rappelaient mon père, le cancer qui lui avait creusé les yeux et la chimio qui avait déformé son corps.

Cet établissement n’était pas différent, mais ma visite était plus complexe que d’habitude.

Elle impliquait la police, une mère paniquée et mon sauveur bourru aux cheveux noirs qui se trouvait encore dans la petite chambre dans laquelle on m’avait fourrée. Même si c’était malpoli et ingrat de ma part, je faisais de mon mieux pour faire comme s’il n’existait pas.

Ma mère, qui travaillait lorsque l’ambulance m’avait amenée ici, escortée par la police, n’arrêtait pas maintenant de me toucher le bras ou le visage, du côté où je n’avais pas mal. Ce geste semblait la rassurer sur le fait que je n’étais pas morte, seulement blessée. Ça commençait à m’agacer.

J’avais envie d’envoyer tout le monde se faire voir.

Ma tête et mon dos me faisaient souffrir, mais la douleur au niveau de mon poignet et de mon bras était pire. J’avais passé de nombreux examens et radios. Rien n’était cassé. Mon poignet était foulé, un tendon s’était déchiré dans mon bras et, bien sûr, j’avais des tonnes de bleus et d’égratignures. On m’avait déjà posé une attelle pour maintenir ma main gauche et mon avant-bras.

Pourtant, la prescription d’antidouleur commençait à se faire désirer.

Les policiers étaient gentils, mais un peu brusques. Ils m’avaient posé toutes les questions imaginables. J’avais conscience qu’il était important que je leur dise tout ce dont je me souvenais, mais mon état de choc commençait à se dissiper et l’adrénaline m’avait quittée depuis longtemps. Je n’avais envie que d’une chose : rentrer à la maison.

Avant que je leur explique que mon agresseur ne m’avait pas demandé d’argent, ils avaient tous cru à un vol qui avait mal tourné. Ils en conclurent alors qu’il s’agissait d’un malade mental ou d’un drogué en manque.

Quand ils eurent fini de m’interroger, ils se tournèrent vers Daemon. Ils semblaient bien le connaître. L’un d’eux lui donna une tape sur l’épaule et sourit. Ils étaient potes. Comme c’était mignon. Je n’eus pas l’occasion d’entendre ce qu’ils se disaient car ma mère se mit à me poser d’autres questions.

Je voulais que ça s’arrête et qu’ils me laissent tranquille.

— Mademoiselle Swartz ?

Surprise par l’appel de mon nom de famille, je sortis de mes pensées. L’un des plus jeunes officiers s’était rapproché de mon lit. Je ne me rappelais plus son nom et j’étais trop fatiguée pour jeter un coup d’œil à son badge.

— Oui ?

— Je pense que nous en avons terminé pour ce soir. Si quelque chose vous revient, appelez-nous immédiatement.

Je hochai la tête et regrettai aussitôt mon geste. La douleur me fit grimacer.

— Ça va, chérie ? me demanda ma mère d’une voix rendue aiguë par l’inquiétude.

— Ma tête. J’ai mal.

Elle se leva.

— Je vais chercher le docteur. Il te donnera des médicaments. (Elle me sourit doucement.) Tu ne sentiras plus rien.

C’était ce dont j’avais besoin, envie... ce dont je rêvais.

Le policier se retourna pour partir avant de s’arrêter.

— Je ne pense pas que vous ayez du souci à vous faire. Je...

Les crépitements de sa radio l’interrompirent. La voix d’un agent retentit au milieu des parasites.

— Appel à toutes les unités. Code 18 sur Well Springs Road. Victime de sexe féminin.

Environ seize ou dix-sept ans. Peut-être déjà morte. L’ambulance est déjà sur place.

Waouh. Les probabilités que deux adolescentes soient attaquées le même soir dans une si petite ville étaient infimes. Drôle de coïncidence. Je jetai un coup d’œil à Daemon. Il plissait les yeux. Il avait entendu l’appel, lui aussi.

— Mon Dieu, dit l’officier avant d’appuyer sur un bouton du talkie-walkie. Unité 414.

On quitte l’hôpital et on se met en route.

Il se retourna tout en parlant et partit.

Ma chambre était presque vide. Il ne restait plus que Daemon, appuyé contre le mur, près des rideaux. Il haussa un sourcil interrogateur. Me mordant la lèvre, je détournai la tête. Une nouvelle onde de douleur me traversa. Je restai ainsi jusqu’à ce que ma mère revienne avec le docteur.

— Chérie, le Dr Michaels a de bonnes nouvelles.

— Comme tu le sais déjà, tu n’as rien de cassé et apparemment, tu n’as pas non plus de commotion cérébrale. Tu pourras bientôt rentrer chez toi pour te reposer, dit-il en frottant un point près de sa tempe et de ses cheveux poivre et sel. (Il jeta un coup d’œil à Daemon avant de se concentrer de nouveau sur moi.) Si tu ne te sens pas bien, si tu as des nausées, des visions ou une perte de mémoire, je veux que tu reviennes me voir immédiatement.

— D’accord, répondis-je, les yeux rivés sur les antidouleur.

À ce stade-là, j’aurais accepté n’importe quoi.

Quand le docteur fut parti, ma mère me tendit un petit gobelet en plastique et des pilules. Je les avalai rapidement. Je me moquai de ce dont il s’agissait.

Au bord des larmes, j’étais sur le point de prendre la main de ma mère, mais une voix agitée résonna dans le couloir et m’interrompit.

Dee se précipita dans la chambre. Elle paraissait très pâle et inquiète.

— Oh non, Katy. Tu vas bien ?

— Ouais. Juste un peu secouée.

Je soulevai mon bras et lui souris faiblement.

— Je n’arrive pas à y croire. (Elle se tourna vers son frère.) Comment est-ce que ça a pu se produire ? Je croyais que tu...

— Dee, l’interrompit Daemon.

S’éloignant de lui, elle vint se poster de l’autre côté de mon lit.

— Je suis vraiment désolée.

— Ce n’est pas ta faute.

Elle hocha la tête, mais il était évident qu’elle s’en voulait.

Tout à coup, on appela ma mère au micro. Grimaçant, elle s’excusa et me promit de revenir aussitôt.

— Tu pourras bientôt sortir ? me demanda Dee.

Je reportai mon attention vers elle.

— Je crois. (Je marquai une pause.) Du moment que ma mère vient avec moi.

Elle hocha la tête.

— Est-ce que... tu as vu celui qui t’a attaquée ?

— Oui. Il m’a dit des choses bizarres.

Je fermai les yeux. Je mis plus de temps que d’habitude à les rouvrir.

— Il voulait savoir où « ils étaient » ou quelque chose comme ça. Je ne sais pas.

Je changeai de position sur le matelas dur. Mes blessures ne me faisaient plus aussi mal.

— Étrange, en tout cas.

Dee pâlit.

— J’espère que tu pourras sortir bientôt. Je déteste les hôpitaux. — Moi aussi.

Elle fronça le nez.

— Il y a toujours... une odeur bizarre.

— C’est ce que j’ai toujours dit à ma mère, mais elle pense que je fabule.

Elle secoua la tête.

— Non, ce n’est pas que toi. Ils ont une odeur de... moisi.

Quand mes paupières se rouvrirent enfin, j’observai Daemon. La tête appuyée contre le mur, il avait fermé les yeux, mais je savais qu’il écoutait toute notre conversation. Dee me proposa de me ramener à la maison si ma mère ne pouvait pas partir. Une fois encore, l’apparence des jumeaux me frappa. Daemon et Dee n’avaient pas leur place ici. Moi oui. Je me fondais facilement parmi les murs blancs et les rideaux vert pâle. J’étais aussi fade que le linoléum. Eux semblaient illuminer la pièce avec leur beauté parfaite et leur présence imposante.

Ah, les médicaments commençaient à faire effet. Je devenais poétique. Je me sentais bien. Heureuse.

Dee alla se placer devant Daemon. Je sentis la panique m’envahir. Je bougeai frénétiquement pour le voir de nouveau. Lorsque mon regard se posa sur son corps immobile, mon pouls se calma aussitôt. Il se la jouait détendu, adossé au mur comme ça, avec les paupières fermées, mais il avait la mâchoire serrée. Je savais qu’il vibrait d’énergie, prêt à bondir pour me protéger.

— Tu le prends bien. Moi, j’aurais sûrement perdu les pédales et je me serais roulée en boule dans un coin.

Dee sourit.

— Oh, ne t’inquiète pas, ça va venir, murmurai-je.

J’ignorais combien de temps s’était écoulé lorsque ma mère revint me voir avec une expression inquiète sur son joli visage.

— Je suis désolée de devoir te laisser, ma chérie, dit-elle rapidement. Il y a eu un grave accident. Ils amènent plusieurs victimes. Tu vas devoir rester ici un peu plus longtemps. Je ne peux pas partir tant qu’on n’aura pas déterminé s’il faut les transférer dans un hôpital plus grand. Certaines infirmières sont en congé et cet établissement n’est pas conçu pour gérer ce genre de problèmes.

J’étais abasourdie. Je sentis ma mauvaise humeur gagner du terrain. Les autres pouvaient aller se faire voir. J’avais failli mourir ce soir et je voulais ma maman.

— On peut la ramener, madame Swartz, proposa Dee. Je suis sûre qu’elle a envie de rentrer. Je sais que ce serait mon cas. Et puis, ça ne nous dérange pas.

Je suppliai ma mère du regard de me raccompagner elle-même.

— Je serai plus rassurée si elle reste ici, au cas où elle aurait une commotion cérébrale. Et puis, je ne veux pas qu’il se passe encore quelque chose.

— Il ne lui arrivera rien. (Dee semblait sûre d’elle.) On la ramènera directement chez vous et on restera avec elle. Je vous le promets.

Il était évident que ma mère luttait intérieurement entre le besoin de me garder près d’elle et sa responsabilité par rapport aux blessés de l’accident. Je m’en voulais de l’obliger à choisir. Je savais que me voir dans un lit d’hôpital devait lui rappeler douloureusement mon père. Lorsque je posai les yeux sur Daemon, ma mauvaise humeur s’envola. J’adressai un faible sourire à ma mère.

— Ne t’inquiète pas, maman. Je me sens déjà beaucoup mieux. Je suis sûre que je n’ai rien d’autre. Je ne veux pas rester ici.

Ma mère soupira en se tortillant les doigts.

— Je n’arrive pas à croire que ça arrive ce soir !

On l’appela de nouveau au micro. Elle fit alors quelque chose qui ne lui ressemblait vraiment pas : elle jura. — Et merde !

Dee se leva d’un bond.

— Ce n’est pas un problème pour nous, madame Swartz.

Ma mère me regarda avant de jeter un œil vers le couloir.

— D’accord, mais si elle se met à agir étrangement... (Elle se tourna vers moi.) Ou si ta douleur à la tête empire, appelez-moi immédiatement. Non ! Appelez les secours. — Je te le promets, la rassurai-je.

Elle se pencha pour m’embrasser brièvement sur la joue.

— Repose-toi bien, ma chérie. Je t’aime.

Puis, elle se précipita dans le couloir.

Dee eut un sourire espiègle.

— Merci, lui dis-je. Mais tu n’es pas obligée de rester avec moi.

Elle fronça les sourcils.

— Bien sûr que si. Et ce n’est pas la peine de discuter. (Elle s’éloigna d’un pas rapide.)

Je vais voir ce que je peux faire pour te sortir d’ici.

En un clin d’œil, elle était partie. Daemon, lui, s’était rapproché. Il paraissait stoïque, debout, au pied de mon lit. Je fermai les paupières.

— Tu comptes encore m’insulter ? Parce que je ne suis pas en condition pour te répandre.

— Tu veux sans doute dire « répondre ».

— Répandre, répondre, c’est pareil.

Quand je rouvris les yeux, je me rendis compte qu’il me dévisageait.

— Tu es sûre que ça va ?

— Mais oui. (Je bâillai bruyamment.) Ta sœur agit comme si c’était sa faute.

— Elle n’aime pas voir les gens souffrir, murmura-t-il. Et les gens ont tendance à se blesser autour de nous.

Je sentis mon sang se glacer. Même si son expression était restée neutre, ses mots charriaient une véritable douleur.

— Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

Il ne répondit pas.

Dee choisit ce moment pour réapparaître, le sourire aux lèvres.

— On peut y aller. Le docteur a donné son accord.

— Allez, viens, on te ramène chez toi.

Daemon s’approcha du lit et, à ma grande surprise, il m’aida à m’asseoir, puis à me lever.

Je trébuchai au bout de seulement quelques pas et m’arrêtai.

— Waouh. J’ai l’impression d’être bourrée.

Dee m’adressa un regard compatissant.

— Je pense que les médicaments commencent à faire effet.

— Est-ce que j’ai du mal à articuler ? demandai-je.

— Pas du tout.

Dee éclata de rire.

Je soupirai. J’étais tellement fatiguée que j’étais sur le point de m’effondrer. Daemon me souleva et me pressa contre son torse puissant avant de me poser dans un fauteuil roulant. — C’est la règle, ici, expliqua-t-il en me poussant.

On s’arrêta quelques secondes à l’accueil pour que je signe plusieurs papiers, puis on se dirigea vers le parking.

Il m’aida de nouveau en me portant pour m’installer sur la banquette arrière de la voiture de Dee, tout en veillant à ne pas toucher mon attelle.

— Je peux marcher, tu sais.

— Je sais.

Il fit le tour de la voiture pour se glisser près de moi.

J’essayai de rester de mon côté et de garder la tête droite parce que je doutais qu’il apprécie que je m’allonge sur lui, mais dès qu’il s’assit près de moi, je tombai contre son torse. Daemon se crispa un instant, avant de me passer un bras sur les épaules. Sa chaleur s’insinua aussitôt dans mon corps. Me blottir contre lui me parut la chose la plus naturelle au monde. Je me sentais en sécurité. Ça me rappelait l’énergie brûlante qui s’était échappée de ses mains un peu plus tôt dans la journée.

Lorsque je frottai mon visage contre le doux tissu de son tee-shirt, j’eus l’impression qu’il me serrait davantage contre lui, mais c’était peut-être un effet secondaire dû aux médicaments. La voiture avait à peine démarré que le sommeil m’envahissait déjà. Chaque pensée se heurtait à la suivante sans la moindre cohérence.

Lorsque j’entendis Dee parler, je ne savais pas si je rêvais. Sa voix paraissait lointaine, en sourdine.

— Je lui ai dit de ne pas y aller seule. Je m’en souviens très bien.

— Je sais. (Il y eut une pause.) Ne t’inquiète pas. Je ne laisserai pas la même chose arriver deux fois. Je te le promets.

Le silence retomba, suivi par des chuchotements.

— Tu as fait quelque chose, pas vrai ? demanda-t-elle. C’est plus fort qu’avant.

— Je... n’en avais pas l’intention. (Daemon bougea légèrement, repoussant les cheveux qui tombaient devant mon visage.) C’est arrivé comme ça. Putain.

Un long moment passa pendant lequel je m’efforçai de rester éveillée. Mais les

événements de la soirée commençaient à me rattraper. Finalement, la chaleur de Daemon et le silence bienheureux eurent raison de moi.

Lorsque je rouvris les yeux, la lumière du soleil perçait à travers les lourds rideaux du salon, illuminant les petites particules de poussière qui flottaient doucement au-dessus de la tête immobile de Dee. Elle se trouvait à quelques mètres de moi, roulée en boule dans le fauteuil, profondément endormie. Ses petites mains étaient soigneusement pliées sous sa joue et ses lèvres étaient légèrement entrouvertes. Elle ressemblait davantage à une poupée en porcelaine qu’à une vraie personne.

Je souris et tressaillis aussitôt.

L’éclair de douleur dissipa la brume qui s’était accumulée dans mon esprit. La peur que j’avais ressentie la veille me glaça le sang. Je restai allongée de longues minutes, respirant profondément pour me calmer, pour reprendre le contrôle de mes émotions. J’étais en vie, grâce à Daemon... qui me servait apparemment de coussin.

J’avais la tête sur ses genoux. L’une de ses mains était posée au creux de ma taille. Mon cœur s’emballa. Ça n’avait pas dû être agréable de rester assis ainsi toute la nuit.

Daemon se réveilla.

— Ça va, Kitten ?

— Daemon ? murmurai-je, luttant contre le flot de mes émotions. Je... suis désolée. Je n’avais pas l’intention de dormir sur toi.

— Ce n’est pas grave.

Il m’aida à me redresser. La pièce tourna autour de moi.

— Tu vas bien ? me demanda-t-il encore une fois.

— Oui. Tu es resté ici toute la nuit ?

— Ouais, me répondit-il simplement.

Je me souvenais que Dee s’était portée volontaire pour me raccompagner, mais pas lui.

Je ne m’étais pas du tout attendue à me réveiller la tête sur ses genoux. — Tu te rappelles quoi que ce soit ? s’enquit-il d’une voix douce.

Ma poitrine se serra. Me préparant à la douleur, je hochai la tête. Heureusement, elle fut moins importante que je ne l’avais craint.

— On m’a agressée hier soir.

— Quelqu’un a voulu te voler ton sac, dit-il.

Non, ce n’était pas la vérité. Je me rappelais qu’un homme avait attrapé mon sac, que j’étais tombée, mais ce n’était pas mon argent qu’il cherchait.

— Ce n’était pas un voleur.

— Kat...

— Non. (J’essayai de me lever, mais il passa un bras autour de ma taille pour m’en empêcher, comme une barre de fer que je ne pouvais déloger.) Il n’en avait pas après mon argent, Daemon. Il les voulait, eux.

Il se crispa.

— C’est absurde.

— Non, tu crois ?

Fronçant les sourcils, j’essayai de bouger le bras. L’attelle était lourde.

— Pourtant, il n’a pas arrêté de me demander où ils se trouvaient. Il a aussi parlé

d’une trace.

— Ce type était cinglé, dit-il à voix basse. Tu le sais, pas vrai ? Il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond chez lui. Ce qu’il t’a dit n’a aucun sens.

— Je ne sais pas. Il n’avait pas l’air fou.

— Tabasser une gamine, ce n’est pas assez dingue pour toi ? (Il haussa un sourcil.) Je suis curieux de savoir ce qui rentre dans cette catégorie, alors.

— Ce n’est pas ce que je voulais dire.

— Qu’est-ce que tu voulais dire, alors ?

Il changea de position en prenant garde à ne pas me secouer. Son attention me surprit. — C’était un fou, tout ce qu’il y a de plus banal, mais tu as l’intention d’exagérer les choses, c’est ça ?

— Je n’exagère rien. (Je pris une grande inspiration pour me calmer.) Daemon. Ce n’était pas un simple fou.

— Oh, tu es une experte en la matière, maintenant ?

— Après avoir passé un mois en ta compagnie, j’ai l’impression d’avoir un doctorat sur le sujet, rétorquai-je.

Je m’écartai en lui décochant un regard noir. Je fus aussitôt prise de vertiges. — Ça ne va pas ? (Il posa une main sur mon bras valide.) Kat ?

Je me libérai.

— Si, ça va.

Les épaules raides, il fixa un point droit devant lui.

— Je sais que tu es chamboulée après ce qui s’est passé hier, mais ne déforme pas la réalité.

— Daemon...

— Je ne veux pas que Dee s’inquiète parce qu’un taré se balade dans la nature en attaquant les filles. (Son regard s’était fait sévère.) Tu comprends ?

Mes lèvres tremblèrent. Une partie de moi aurait voulu fondre en larme, l’autre lui crier dessus. S’était-il occupé de moi simplement pour faire plaisir à sa sœur ? J’avais été idiote de le croire sincère. Nos regards se rencontrèrent. Le sien débordait d’intensité, comme s’il me suppliait de comprendre son point de vue.

Dee bâilla bruyamment.

Je m’écartai vivement, rompant le contact en premier. Un point pour Daemon.

— Bonjour ! s’exclama Dee en posant les deux pieds par terre. (Elle faisait énormément de bruit pour quelqu’un d’aussi fin qu’elle.) Vous êtes réveillés depuis longtemps ?

Un autre soupir, plus fort et plus agacé que le premier, franchit les lèvres pincées de

Daemon.

— Non, Dee. On vient de se réveiller. On discutait. Tu ronflais tellement fort qu’on n’a pas pu continuer de dormir. Dee ricana.

— Permets-moi d’en douter. Katy, tu... vas bien, ce matin ?

— Oui. J’ai pas mal de courbatures, mais dans l’ensemble, ça va.

Elle sourit. Ses yeux reflétaient toujours la culpabilité qu’elle ressentait. Ça n’avait aucun sens. Elle essaya de coiffer ses cheveux, mais dès qu’elle les lâcha, ils s’emmêlèrent de nouveau.

— Je crois que je vais aller préparer ton petit déjeuner.

Sans me laisser le temps de répondre, elle se précipita dans la cuisine. Plusieurs portes s’ouvrirent puis se refermèrent, les casseroles et les poêles s’entrechoquèrent.

— OK.

Daemon se leva et s’étira. Les muscles de son dos se tendirent sous son tee-shirt. Je détournai la tête.

— Je tiens à ma sœur plus qu’à n’importe quoi dans cet univers, murmura-t-il. (Chaque mot qu’il prononçait était sincère.) Je ferais tout pour elle, pour m’assurer qu’elle soit heureuse et en sécurité. Alors, je t’en prie, ne l’effraie pas avec tes histoires à dormir debout.

Je me sentis soudain toute petite.

— Tu es un connard, mais je ne lui dirai rien. (Quand je relevai la tête et rencontrai ses yeux étincelants, j’eus du mal à me concentrer.) C’est bon ? Tu es content ?

Quelque chose passa dans son regard. De la colère ? Du regret ?

— Pas vraiment. Pas du tout, même.

Cette fois, on resta ainsi un long moment. L’air était lourd, palpable.

— Daemon ! cria Dee depuis la cuisine. J’ai besoin de ton aide !

— On devrait aller voir ce qu’elle fait avant qu’elle mette le feu à ta maison. (Il se passa une main sur le visage.) Ce n’est pas impossible.

Je le suivis en silence dans le couloir où la lumière du soleil se déversait à travers la porte grande ouverte. La clarté me fit mal aux yeux. Je me rappelai tout à coup que je ne m’étais pas encore coiffée et que je ne m’étais pas non plus brossé les dents. Je m’éloignai de Daemon.

— Je crois que je dois... y aller. Il haussa un sourcil.

— Aller où ?

Mes joues s’empourprèrent.

— En haut. Il faut que je prenne une douche.

Étonnamment, il ne saisit pas la perche que je lui avais involontairement tendue. Il hocha la tête avant de disparaître dans la cuisine. Arrivée en haut de l’escalier, je portai mes doigts à mes lèvres sans m’en rendre compte. Je frissonnai encore une fois. J’avais vraiment failli mourir la nuit dernière.

— Est-ce que ça va aller ? entendis-je demander Dee.

— Oui, elle s’en remettra, répondit Daemon avec patience. Ne t’inquiète pas. La situation est sous contrôle. Tout a été réglé avant qu’on revienne ici.

Je me retournai vers les marches.

— Ne me regarde pas comme ça. Il ne t’arrivera rien.

Daemon soupira. Il paraissait vraiment énervé, cette fois.

— À elle non plus. (Un autre moment de silence s’ensuivit.) On aurait dû se douter que

ça se produirait.

— Tu y avais pensé ? fit Dee d’une voix aiguë. Parce que moi, j’essayais d’éviter. Je voulais juste avoir une amie, une vraie amie, sans...

Leurs voix se transformèrent en murmures, et je n’entendis plus ce qu’ils disaient. Est-ce qu’ils parlaient de moi ? Sûrement. Mais je ne comprenais rien à ce qu’ils racontaient. Je restai plantée là, en essayant de déchiffrer leur conversation.

Daemon éleva la voix.

— Qui sait, Dee ? On verra bien. (Il s’interrompit avant d’éclater de rire.) Tu es en train de martyriser ces pauvres œufs. Laisse-moi faire.

Je les écoutai se disputer comme d’habitude, avant de bouger de ma cachette. Sans prévenir, une autre conversation obscure me revint en mémoire. La veille, lorsque je luttais pour rester consciente, je les avais entendus exprimer des inquiétudes dont je n’avais pas saisi le sens.

Je ne voulais pas croire qu’ils me cachaient quelque chose. Je n’avais pas oublié la façon dont Dee avait réagi quand je lui avais dit que je comptais aller à la bibliothèque toute seule, ni l’étrange lueur que j’avais vue dehors et qui m’avait rappelé celle dans les bois quand je m’étais évanouie pour la première fois de ma vie à cause d’un ours. Et puis, il y avait aussi notre virée au lac où Daemon s’était transformé en Aquaman.

Me traînant jusqu’à la salle de bains, j’allumai la lumière du miroir, prête à examiner les dégâts. Je penchai la tête sur le côté et hoquetai de surprise. Je savais que ma joue avait été éraflée la nuit dernière. Je me souvenais de la douleur. Mon œil avait tellement gonflé que j’avais été incapable de l’ouvrir. Pourtant, à présent, je n’avais plus qu’un petit hématome et ma joue était rose. On aurait dit que ma peau s’était déjà reformée. Mon regard glissa jusqu’à mon cou. Là, les bleus avaient commencé à disparaître, comme si l’agression datait déjà de plusieurs jours.

— Comment c’est possible ? murmurai-je.

À l’exception de mon bras bandé, mes blessures étaient presque guéries... mais même lui me faisait à peine mal. Un autre souvenir enfoui me revint en mémoire : Daemon penché sur moi au milieu de la route, ses mains chaudes. M’avait-il... ? Non, c’était impossible. Je secouai la tête.

Toutefois, en me regardant dans la glace, je ne pouvais m’empêcher de penser que quelque chose clochait. Et les jumeaux savaient de quoi il s’agissait. J’étais complètement perdue.

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Daemon haussa un sourcil avant de se tourner vers moi.

— On danse ?

Comme j’ignorais ce qu’il avait derrière la tête, je posai les mains sur ses épaules.

— Je ne m’attendais pas à ça.

Il ne dit rien. Il se contenta de passer un bras autour de ma taille et de prendre l’une de mes mains dans la sienne. La musique ralentit jusqu’à se transformer en une mélodie envoûtante, une chanson sur l’amour perdu, puis retrouvé. Je fixai ses yeux extraordinaires, étonnée qu’il puisse me tenir contre lui de façon si... tendre. Mon cœur se mit à battre plus fort. C’était sûrement à cause de la danse, de la robe... et du costard qui lui allait comme un gant.

Il me rapprocha de lui.

Un mélange d’excitation et de peur m’envahit. Les lumières éblouissantes se reflétaient dans ses cheveux couleur nuit.

— Tu t’amuses bien avec... Ash ?

— Et toi, tu t’amuses bien avec l’homme aux mains baladeuses ?

Je me mordis les lèvres.

— Il faut toujours que tu te moques de moi.

Son rire contre mon oreille me fit frissonner.

— On est venus tous les trois, Ash, Andrew et moi.

La main posée sur ma hanche n’avait pas du tout le même effet que celle de Simon. Ma peau picotait sous le tissu de ma robe. Daemon détourna la tête en s’éclaircissant la voix.

— Au fait, tu es... vraiment superbe. Bien trop belle pour cet idiot.

Le rouge aux joues, je baissai les yeux.

— Tu as bu ?

— Malheureusement non. Mais je suis curieux de savoir pourquoi tu me poses la question.

— Tu ne me fais jamais de compliments, d’habitude.

— Ce n’est pas faux. (Il soupira avant de se rapprocher. Quand il posa sa joue contre la mienne, je sursautai.) Je ne vais pas te manger. Ni te peloter, d’ailleurs. Détends-toi.

Ma repartie mourut sur mes lèvres lorsqu’il leva la main qui était posée sur ma hanche pour positionner ma tête contre son épaule. Au moment où ma peau entra en contact avec le tissu de son costard, une myriade de sensations me traversa. Il plaça de nouveau ses doigts contre mon dos et on ondula doucement au rythme de la musique. Au bout d’un moment, il se mit à fredonner. Je fermai les paupières. Ce n’était pas seulement agréable. C’était euphorisant.

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Si quelqu’un m’avait dit que je me retrouverais dans une pièce remplie d’une dizaine d’extraterrestres un samedi après-midi, je lui aurais dit d’arrêter la drogue. Pourtant, j’étais bel et bien assise dans un fauteuil chez les Black, les jambes repliées sous moi, prête à m’enfuir à tout moment.

Daemon était perché sur l’accoudoir à côté de moi, les bras croisés sur son torse. Le torse contre lequel je m’étais réveillée. Je me sentis rougir. Nous n’en avions pas parlé. Pas du tout. Et c’était très bien comme ça.

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Extrait ajouté par SherCam 2020-04-13T09:30:51+02:00

J’allais carrément l’embrasser, le serrer dans mes bras et lui dire que je l’aimais. Puis je le giflerais. Et ensuite je l’embrasserais, je le serrerais dans mes bras et je lui dirais encore que je l’aimais.

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Extrait ajouté par lisongo 2017-01-01T14:37:05+01:00

P 237

- Tu es en forme ce soir.

- Tu n'as encore rien vu.

[...]

- Ça ne m'étonne pas. Je ne m'ennuie jamais quand tu es là.

Daemon & Katy

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Extrait ajouté par Elau0607 2016-02-08T11:39:19+01:00

-Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Drôle,mais pas très approprié. Les humains sont fragiles.

-Je vais te mettre mon pieds fragile dan le cul et après on verra! rétorquai-je, énervée

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Extrait ajouté par SelecN14 2016-01-19T00:30:41+01:00

Un garçon assis de l’autre côté de Daemon siffla doucement.

— Ash va te botter les fesses, Daemon.

Le sourire de Daemon s’agrandit.

— Non, elle les aime trop pour ça.

Le garçon ricana.

Les yeux rivés sur moi, Daemon se pencha un peu plus sur son bureau.

— Devine quoi ?

— Quoi ?

— Je suis allé voir ton blog.

Oh, mon Dieu ! Comment l’avait-il trouvé ? Attendez une minute. Le plus important, c’était qu’il était tombé dessus. Mon blog apparaissait dans les recherches Google ? C’était absolument génial. Mieux que ça, même.

— C’est pire que du harcèlement sexuel. Est-ce que je dois porter plainte ?

— Dans tes rêves, Kitten. (Il eut un sourire suffisant.) Ah non, j’y suis déjà, pas vrai ?

Je levai les yeux au ciel.

— Dans mes cauchemars, Daemon. Mes cauchemars.

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