Ajouter un extrait
Liste des extraits
"Excusez-moi, je ne voudrais pas vous vexer. Ce n'est pas parce-que je méprise les religions qu'on peut dire que je ne les estime pas"
Afficher en entierBérenger: Si cela s'était passé ailleurs, dans un autre pays et qu'on eût appris cela par les journaux, on pourrait discuter paisiblement de la chose, étudier la question sur toutes ses faces, en tirer objectivement des conclusions. On organiserait des débats, on ferait venir des savants, des écrivains, des hommes de loi, des femmes savantes, des artistes. Des hommes de la rue aussi, ce serait intéressant, passionnant, instructif. Mais quand vous êtes pris vous-même dans l'événement, quand vous êtes mis tout à coup devant la réalité brutale des faits, on ne peut pas ne pas se sentir concerné directement, on est trop violemment surpris pour garder tout son sang- froid. Moi, je suis surpris, je suis surpris, je suis surpris! Je n'en reviens pas.
Afficher en entierJean, sans écouter Bérenger: A vrai dire, je ne déteste pas les hommes, ils me sont indifférents, ou bien ils me dégoutent, mais qu'ils ne se mettent pas en travers de ma route, je les écraserais.
Afficher en entierLe vieux monsieur
J’ai eu des amis asiatiques. Peut-être n’étaient-ils pas de vrais asiatiques…
Le patron
J’en ai connu des vrais.
La serveuse à l’Epicière.
J’ai eu un ami asiatique.
La ménagère, même jeu.
Je l’ai eu tout petit.
Jean, toujours hors de lui.
Ils sont jaunes ! jaunes ! très jaunes !
Bérenger, à Jean.
En tout cas, vous, vous êtes écarlate !
P.73
Afficher en entierLe logicien, au vieux monsieur.
Autre syllogisme : tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat.
Le vieux monsieur
Et il a quatre pattes. C’est vrai, j’ai un chat qui s’appelle Socrate.
Le logicien
Vous voyez…
p.46
Afficher en entierLa culpabilité est un symptôme dangereux. C'est un signe de manque de pureté.
Afficher en entierLes morts sont plus nombreux que les vivants. Leur nombre augmente. Les vivants sont rares.
Afficher en entierVous n'existez pas, mon cher, parce que vous ne pensez pas ! Pensez, et vous serez.
Afficher en entier- Puisqu'il en est ainsi, c'est qu'il ne peut en être autrement.
- C'est du fatalisme.
- C'est de la sagesse.
Afficher en entierBérenger, venant de la gauche
Bonjour, Jean
Jean
Toujours en retard, évidemment ! (Il regarde sa montre-bracelet.) Nous avions rendez-vous à onze heures trente. Il est bientôt midi.
Bérenger
Excusez-moi. Vous m’attendez depuis longtemps ?
Jean
Non. J’arrive, vous voyez bien.
Ils vont s’asseoir à une des tables de la terrasse du café.
Bérenger
Alors, je me sens moins coupable, puisque…vous-même…
Jean
Moi, c’est pas pareil, je n’aime pas attendre, je n’ai pas de temps à perdre. Comme vous ne venez jamais à l’heure, je viens exprès en retard, au moment où je suppose avoir la chance de vous trouver.
Bérenger
C’est juste… c’est juste, pourtant…
Jean
Vous ne pouvez affirmer que vous venez à l’heure convenue !
Bérenger
Évidemment…je ne pourrais l’affirmer.
Jean et Bérenger se sont assis
Jean
Vous voyez bien.
Bérenger
Qu’est-ce que vous buvez ?
Jean
Vous avez soif, vous, dès le matin ?
Bérenger
Il fait tellement chaud, tellement sec.
Jean
Plus on boit, plus on a soif, dit la science populaire…
Bérenger
Il ferait moins sec, on aurait moins soif si on pouvait faire venir dans notre ciel des nuages scientifiques.
Jean, examinant Bérenger
Ça ne ferait pas votre affaire. Ce n’est pas d’eau que vous avez soif, mon cher Bérenger…
Bérenger
Que voulez-vous dire par là, mon cher Jean ?
Jean
Vous me comprenez très bien. Je parle de l’aridité de votre gosier. C’est une terre insatiable.
Afficher en entier