Sténopé

Dans la présentation au dos de ce livre, l'éditeur précise que les onze nouvelles de ce recueil gardent "une ligne résolument horrifique". Je me réjouissais donc de pouvoir me plonger dans des histoires d'horreur et fantastiques à connotation cauchemardesque... Et s'il est ici bien question de cauchemars, je suggère néanmoins à l'éditeur de revoir sa définition de "horrifique" !

On pourrait maintenant croire que ce livre m'a déçu...

Or, il sera plus juste de dire que j'ai finalement été bien surprise...

En lorgnant objectivement à travers le judas optique, certains "clichés" m'ont semblé trop flous, comme "Mémento Mori" (vaguement SF), "Dialogue avec Étoile" (trop moralisateur à mon goût), "Au N° 22" (nouvelle trop courte pour susciter l'intérêt)... ou encore "L'Hôte e(s)t l'Invité" (j'avoue n'avoir rien compris !)...

D'autres "instantanés" m'ont parus mieux définis et mes yeux se sont plus attentivement arrêtés sur "Mon beau miroir" (un astucieux cache-cache d'identité(s)...), "La Montre" (avec un dénouement cependant trop prévisible), "Double jeu" (lecture utile à certain(e)s Internautes afin d'éviter de tomber amoureux(se) d'autres avatars) et "On chasse en bord de Seille" (une histoire de Chasse-au-trésor , dans laquelle "petits durs" et aventure ne font pas forcément bon ménage).

Arrivent alors les trois -et délicieusement horribles- dernières nouvelles : "Le Rêveur (...annonciateur), "L'Amorphe" (...pas si passif !), "Panem et Circenses" (ou le jeu d'une séductrice affamée) et ... j'ai pardonné à l'éditeur !

Comme de plus, l'écriture de Julien Roturier est riche et imaginative (j'ai relu plusieurs passages pour le simple plaisir de savourer son langage inventif), je peux dire, au bout du compte, que l'auteur à focalisé juste (!) dans la plupart de ces cauchemars... (Illustrés par la griffe, en grande partie réussie, de Dorothée Delgrange).