Commentaires de livres faits par Thildou
Extraits de livres par Thildou
Commentaires de livres appréciés par Thildou
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M. Forkle sembla totalement pris de court.
- C'est ce que pende Grady ?
- Oui. L'incident s'est déclenché alors qu'on venait de lui glisser un mot disant : "Vous ne savez pas à qui vous avez affaire".
- Ce ... ce n'était pas le sens du message, dit-il à voix basse.
- C'est non, alors ? demanda-t-elle après un instant de silence.
- Oui, Sophie, c'est un non franc et définitif. Mais voilà qui explique bien des choses...
Nous pouvons te soigner.
Suis le bel oiseau à travers le ciel.
-Tout va bien se passer.
Sa voix ressemblait tellement à celle d'Edaline que Sophie frissonna. Jolie se tourna alors vers elle, son regard empli d'une clarté qui contrastait avec les autres visions, comme s'il ne s'agissait plus d'un rêve ou d'un souvenir.
- Nous devons garder confiance, dit-elle à Sophie, soudain sérieuse.
- Confiance en quoi ? En qui ?
Jolie ne précisa pas. Contemplant le ciel, elle ajouta :
- Tu dois partir.
- Comment ? Et que fais-tu ici ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
Jolie prit le cygne dans ses longs bras graciles pour le lancer vers les nuages d'un blanc éclatant.
- Suis le bel oiseau à travers les cieux.
Le cygne battit de ses vastes ailes déployées et la scène tomba en poussière. Mais les ombres qui surgirent alors poussèrent Sophie vers le haut, et non plus vers le bas. Des éclats se souvenir tentèrent de la retenir dans son ascension, mais elle allait trop vite, fonçant à travers l'obscurité jusqu'à ce que les ténèbres virent au gris, puis au blanc ... Puis elle fut de retour dans son corps, le souffle court. Elle se débattait, retenue par l'étau d'une paire de bras puissants.
- Ne t'avise jamais de recommencer ! hurla Alden.
- Tu la mets mal à l'aise, maman, dit Biana, qui bouscula ses parents pour entraîner son amie vers un banc en argent ornementé. Mais elle a raison, murmura-t-elle. Le rouge te va vraiment bien.
- Merci ... bredouilla Sophie, qui ne savait plus où se mettre.
Il lui semblait revivre ses premières heures à Foxfire, lorsque Dame Alina avait braqué sur elle un projecteur géant.
- Quoi ? demanda-t-elle quand elle remarqua que Fitz et Keefe ne la quittaient pas des yeux.
- Rien, marmonnèrent les deux garçons.
Mais elle était en vie !
- Qu'est ce que ... s'étrangla à moitié Keefe.
- Tout va bien ? transmit Fitz à la jeune fille.
- Ca va, lui répondit-elle, cherchant un moyen de descendre. (Elle refusait d'admettre être coincée tel un chat perché.) J'ai dû surestimer mes forces ...
- Tu l'as dit !
Elle balança les jambes dans l'espoir qu'une position plus stable lui permette de regagner la terre ferme.
Craaaaaaaaaac !
Avant même qu'elle n'ait pu hurler, Fitz cria "je l'ai !" et deux bras vinrent lui entourer la taille. L'élan de son saut les projeta sur le côté. Il parvint tant bien que mal à réorienter leur chute vers l'herbe tendre, où ils atterrirent en faisant un roulé-boulé.
- Rien de cassé ? demanda Keefe en se précipitant vers eux.
- Je ne crois pas .
Sophie n'aurait su dire ce qui, de son corps meurtri ou de sa fierté blessée, était le plus douloureux.
Elle essuya sa joue maculée de boue et ôta les feuilles déchirées de ses cheveux en s'efforçant de ne pas trop penser à sa chemise sale et trempée. Au moins son pantalon paraissait-il épargné. Les traces d'herbe ne se voyaient pas sur le tissus noir.
- Tu aurais dû voir comme tu as bondi pour la rattraper, Fitz ... Et quand vous avez dévié au-dessus de la pelouse. Incroyable !
Fitz s'était relevé et se frottait à présent l'épaule en riant.
- Tu es sûr que ça va ? lui demanda Sophie.
- Oui. Content de t'avoir rattrapée, dit-il avec un sourire.
Le coeur de Sophie battait à tout rompre.
- Moi aussi !
- Quant à toi ! poursuivit Keefe en s'immisçant entre eux. Qu'est-ce que c'est que ce numéro de Foster Volante que tu viens de nous faire ?
Elle se mordit la lèvre. Devait-elle avouer la poussée cérébrale ? La seule fois où ils l'avaient vu faire, lors de son match d'éclaboussures contre Fitz, ils en étaient restés un peu chamboulés.
- J'ai encore du mal à canaliser mon énergie ...
- Non, il y a autre chose. Où as-tu appris à cligner ?
- Pardon ?
- Laisser passer la lumière afin de disparaître. Comme font les éclipseurs, sauf que ça ne dure qu'une seconde, explique Fitz. Rappelle-toi, c'est ce que j'ai fait le jour où je t'ai trouvée, quand tu refusais de croire que tu étais une elfe.
- C'est vrai, j'avais complètement oublié. J'ai failli avoir une attaque grâce à ta petite démonstration.
Fitz s'esclaffa.
- Pareil quand je me suis rendu compte que étais des nôtres.
- Dites, les enfants, vous commencez à m'agacer avec vos souvenirs émus, là. Et puis pardon de le rappeler, mais Foster a volé ! Tout en clignant comme une folle ... Tu ne nous couverais pas un petit pouvoir supplémentaire, quand même ? Franchement, tu pourrais en laisser aux autres !
- En fait je crois qu'elle voulait juste faire diversion pour qu'on gagne, dit Biana en touchant Fitz et Keefe par derrière.
Keefe grogna.
- Si c'était un coup monté, vous êtes les génies du mal.
- Oh ! Tu as une session en commun avec Fitz Vacker ?
- On dirait bien.
- Fitz Vacker, répéta Marella. Tu vas passer quatre heures par semaine en tête à tête avec Fitz Vacker ?
Il se pencha et remonta le pan de sa tunique pour révéler une marque ovale rougie, de la taille d'une empreinte digitale, située juste sous ses côtes.
- Est-ce que ... (Sophie se rapprocha pour examiner la cicatrice.) Ils t'ont brûlé ?
Elle pensait avoir été la seule victime, pourtant la preuve se trouvait là, irréfutable, sur la peau de son ami. Inconsciemment, elle tendit la main pour la toucher, et fut ramenée à elle par un sursaut de Dex.
Elle n'était pas morte.
Elle ne rêvait pas non plus, même si la scène avait tout du cauchemar.
Elle étudia les deux arbres, concentrant son attention sur le plus haut des deux. Le tronc pâle semblait chétif, mais l'arbre tenait debout tout seul. Des feuilles dorées en forme d'étoile recouvraient les maigres branches, parfois accompagnées de cosses d'un brun profond. Ni fleurs. Ni couleurs. Rien qu'un arbre simple, basique.
Son arbre.
(...)
Un éclair métallique attira son regard au pied de l'épais buisson qui entourait son arbre. D'une main tremblante, elle détacha un bracelet en argent orné de deux breloques : un éléphant couvert de diamants bleus et une sorte de petit médaillon gravé de volutes complexes.
- Tu es ravissante, dit Grady, qui venait de passer la tête par l'embrasure de la porte.
Elle sourit.
- Toi aussi, tu es très chic.
- Merci ... Pourtant je déteste ces vêtements.
Il entra dans la chambre en tirant sur sa cape de velours vert.
- Quel est l'imbécile qui a décrété le port de la cape obligatoire ?
- Pourquoi souris-tu ?
- Je suis impressionné. Pour une novice, tu maintiens ce globe lumineux depuis un moment.
- J'avais oublié qu'il était là, ai-je menti.
J'avais mal au bras à force de tenir la sphère en équilibre au-dessus de ma main, mais j'étais déterminée à la garder allumée, surtout à présent qu'Arik m'avait fait cette remarque.
Gia & Arik
- Que fais-tu ?
Gia & Arik
- Si. J'aurais pensé que vous me donneriez une boisson étrange versée dans un calice;
Alors que je me débattais avec ma paille, il me l'a prise des mains, en a ôté le plastique et l'a plantée dans le carton.
- J'adore ces trucs-là. Les gamins m'en rapportent du monde des humains. ( Le professeur Attwood s'est rassis pendant que j'avalais ma ration de sucre salutaire. ) Autrefois, ceux qui savaient faire apparaître les globes de vérité étaient considérés comme des voleurs de secrets, car ils avaient le pouvoir de confondre les menteurs. Chaque fois que tu douteras de quelqu'un, je veux que tu te serves de ce globe. Mais il te faudra rester prudente. Tu devras te débrouiller pour trouver un moyen de prélever un peu de sang de l'intéressé à son insu.
- Pourquoi ?
- S'il n'est pas digne de confiance, il te tuera peut-être pour la seule raison d'avoir posé la question.
Gia & Attwood
- En quelque sorte. (Sophie leva la main droite et ôta gant en dentelle.) Je vais t'optimiser.
- Ta réputation te précède, mais ... commença l'Effaceur, pris de court, avant d'être interrompu per Keefe qui tenta de dissimuler son rire derrière une toux.
- Ce talent en particulier n'a pas été rendu public, explique M. Forkle.
- La fontaine de l'Unité va être démolie, enchaîna Edaline pour changer de sujet. Tu ne vas jamais me croire mais il est question de la remplacer par une statue de vous trois. J'entends déjà Keefe exulter !
- Un de tes plus grands talents, soupira-t-elle.
- Et c'est pour ça que tu m'adores. Peut-être devrions-nous d'ailleurs vérifier si nous sommes faits l'un pour l'autre ?
Il tendit les lèvres vers Sophie qui le repoussa de plus belle.
- Pourquoi le Dexinator aurait le droit à un bisous test et pas moi ? C'est pas juste ! Tu te rends compte que grâce à toi, notre adorable et innocent petit Dex m'a coiffé au poteau dans la course du premier baiser ? Toi aussi, par la même occasion.
- Vraiment ? s'étonna la jeune fille. Tu n'as jamais embrassé personne ?
- Difficile à croire, je sais, étant donne ... ( il balaya sa silhouette de la main, comme pour laisser parler son physique. ) Ne te méprends pas : ce ne sont pas les occasions qui manquent mais ...
Il haussa les épaules.
- Et Biana ? ne put s'empêcher de demander Sophie. Tu ne m'as pas dit qu'il y avait eu un semblant de baiser entre vous, une fois ?
L'aveu avait certes été encouragé par une bonne dose d'anti-douleur, mais elle aurait parié qu'il ne s'agissait pas d'un mensonge.
- Ca ne compte pas. Déjà, parce qu'elle m'avait mis au défi. Et puis, si j'ai effleuré le coin de ses lèvres, c'est uniquement qu'elle a tourné la tête au dernier moment. Heureusement que j'avais les yeux ouverts, autrement ça aurait viré au désastre !
Il poussa un long soupir las.
- Tu sais quoi, Foster ? Tu es bien plus courageuse que moi. Certes, on s'en doutait déjà, eu égard à tes divers rendez-vous manqués avec la mort, sauf que ... Jamais je n'ai eu les tripes de me montrer vraiment honnête avec Biana, comme toi tu l'as fait avec Dex. Je ne cesse de me répéter : " si je ne l'encourage pas, ça passera ". Et dans une certaine mesure, ça fonctionne mais ...
Sophie se retint de le questionner plus avant. Elle avait déjà risqué une amitié, inutile de jouer avec le feu ... Or, nul doute que Biana verrait sa curiosité comme une trahison.
- Je t'en prie, ne lui donne pas de faux espoirs, laissa-t-elle échapper.
Contrairement aux craintes de le jeune fille, cependant, il se garda bien de la taquiner.
- Comment va Dex ? se contenta-t-il de lui demander à voix basse.
Il sortit de la poche de sa cape deux épais bandeaux noirs taillés dans un tissu soyeux, ornés de fermoirs en argent et d'une inscription assortie ... Au moment où elle parvint à la déchiffrer, Sophie manqua de s'étrangler.
- Euh ... tu m'expliques pourquoi il y a écrit : "Sophie Foster + Dex Dizznee" ?
Son ami lui adressa un sourire radieux.
- Parce qu'il n'y a pas meilleur camouflage qu'un bracelet de béguin.
- Oh, ça va, maugréa Dex. Pas la peine de prendre cet air horrifié !
- Ce n'est pas ça, rétorqua Sophie, qui manqua de faire tomber les bracelets. C'est juste que ...
Comment lui expliquer ? Elle s'était parfois demandée si Dex ...
Elle avait cependant toujours balayé l'hypothèse d'un revers de main, quand elle ne faisait pas mine de ne rien voir. Et puis, l'attitude du jeune homme avait changé ces derniers temps : au grand soulagement de Sophie, il se montrait bien moins boudeur et insistant. Car passé ses menus défauts, il était gentil, drôle, brillant, et possédait un million d'autres qualités ...
Mais c'était un ami, rien de plus.
- Détends toi, lui intima-t-il. Comme je te le disais, de n'est qu'une histoire de camouflage. Je t'avais promis de fabriquer un gadget qui te permette de maîtriser ton optimisation, tu te souviens ? J'ai pensé que ça pourrait t'être utile à Ravagog, au cas où Dimitar te ferais ôter tes gants.
Il appuya sur un mécanisme caché dans l'un des fermoirs, puis en rabattit le couvercle pour révéler un circuit complexe.
- Tu vois ? Ces micros-transmetteurs sont conçus pour créer un champ de force autour de tes mains, de façon à ce que personne ne puisse entrer en contact direct avec ta peau.
(...)
- Si on me voit avec, tu ne crois pas que tout le monde pensera qu'on ...
(...)
- Je connais un moyen très simple de régler ça une bonne fois pour toutes, dit-elle enfin.
- Euh ... de quoi tu parles ? demanda Dex.
- C'est là qu'intervient la confiance. Ferme les yeux.
- Pourquoi ?
Les mains sur les hanches, elle tapa du pied jusqu'à ce qu'il s'exécute.
- D'accord, d'accord, ... Voilà, c'est fait. Tu es contente ?
"Terrifiée" lui aurait semblé plus juste.
Mais un dernier regard aux bracelets de béguin lui donna le courage de faire un premier pas timide vers son ami. Puis un autre. Elle en était capable. Il suffisait de voir ça comme ... une expérience.
Et puis pour être honnête, peut-être la curiosité jouait-elle quelque rôle dans cette histoire, aussi.
- Qu'est ce que tu fais ? demanda Dex tandis qu'elle franchissait l'espace qui les séparait.
- J'essaie un truc.
A nouveau, elle fut surprise de constater à quel point il avait grandi depuis leur première rencontre. Elle prit alors une grande inspiration pour se donner du courage - puis une autre pour calmer ses nerfs.
Finalement, elle se hissa sur la pointe des pieds et s'approcha de Dex, s'arrêtant à quelques millimètres de son visage, afin de lui laisser la possibilité de la repousser.
Il n'en fit rien.
Alors, elle ferma les yeux et posa ses lèvres sur les siennes.
Vous êtes vivants ? demanda Sophie, peinant à assimiler l'information
Lorsqu'elle se tourna vers la porte, cependant, elle y trouva ses amis, tout de vert vêtus, escortés par Grizel, Lovise et Woltzer, les gardes respectifs de Fitz, Biana et Dex.
- Donc, le seul moyen de me soigner, c'est de me donner un produit qui va me tuer.
- Non. C'est de te donner un produit qui va presque te tuer, avant que tu n'avales l'antidote que j'ai concocté avec soin, en espérant que la réaction en sera annulée.