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Tous les livres de Nancy Huston

Entre un jeune Californien du XXIe siècle et une fillette allemande des années 1940, rien de commun si ce n'est le sang. Pourtant, de l'arrière-grand-mère au petit garçon, chaque génération subit les séismes politiques ou intimes déclenchés par la génération précédente. Monstrueuses ou drôles, attachantes ou désespérées, les voix de Sol, Randall, Sadie et Kristina - des enfants de six ans dont chacun est le parent du précédent - racontent, au cours d'une marche à rebours vertigineuse, la violence du monde qui est le nôtre, de San Francisco à Munich, de Haïfa à Toronto et New York. Quel que soit le dieu vers lequel on se tourne, quelle que soit l'époque où l'on vit, l'homme a toujours le dernier mot, et avec lui la barbarie. C'est contre elle pourtant que s'élève ce roman éblouissant où, avec amour, avec rage, Nancy Huston célèbre la mémoire, la fidélité, la résistance et la musique comme alternatives au mensonge.

'A quoi ça sert d'inventer des histoires, alors que la réalité est déjà tellement incroyable ?'. 'L' Espèce fabulatrice' est la réponse à cette question liminaire. Ou l'Art de la fiction, selon Nancy Huston. Pour la romancière, l'espèce humaine est fabulatrice et transforme la réalité en l'alimentant de la fiction. En découle une analyse des rapports entre l'histoire et le roman, au travers des grands thèmes que l'auteur affectionne : le temps, la mémoire ou encore le langage.

" J'essaie de lire ton manuscrit.

La grande majorité des pages sont indéchiffrables. La page de titre contient cinquante titres provisoires, dont le seul non barré est suivi et précédé de points d'interrogation : En temps normal. " Ce dont dispose Paula pour retracer la vie de Paddon, son grand-père, ce sont des bribes de souvenirs, quelques notes presque illisibles et son amour pour lui. Sa vie fut ordinaire, rythmée par les hivers âpres et les étés canadiens écrasants.

Mais l'ordinaire, avec les mots de Paula, devient captivant. Elle raconte l'enfance difficile de ce fils de pionniers, son mariage avec la vertueuse Karen, ses espoirs littéraires déçus, sa découverte d'un autre monde avec Miranda, la métisse. Le plus fidèlement possible, avec tendresse, parfois avec violence. Elle rassemble les fils de cette vie et les tisse bien serrés, en une toile qui doit résister à la déchirure du temps.

Le temps, que Paddon cherchait inlassablement à saisir, à comprendre, et dont ce superbe Cantique vient un instant suspendre le vol.

Vous qui n'entendrez jamais résonner le rire "réel" d'Annie Leclerc, vous pourrez lire, ici, son rire écrit. Il est réel aussi, c'est bien là le miracle. Nous laissons, par-delà la mort, des millions de signes de vie. (...) Grâce au lait qu'Annie et moi nous adonnions à l'écriture, nos signes de vie perdurent aussi sous la forme de mots écrits. Cela me permet d'explorer ce que je veux dire quand je dis "je connais Annie Leclerc" - et, partant, de mettre en œuvre, en quelque sorte, sa philosophie. Ce petit livre est donc un livre sur Annie, sur l'amitié et l'amour que nous nous sommes portés... mais c'est aussi, j'espère, un livre sur vous, vos amours et vos deuils à vous. Tous, nous sommes éternels.

Par une série de monologues tissés comme le sont les péripéties de ses romans, et de la même et lumineuse écriture, Nancy Huston a composé ce livre dont elle nous dit ici la genèse :

"C'est une histoire qui ne m'appartient pas. (Mais une histoire appartient-elle jamais tout à fait à son auteur ?) Elle est un peu comme une enfant humaine, un peu comme Maya, son héroïne. C'est drôle, c'est bête si on veut, mais elle a réellement été créée par deux personnes, une femme et un homme, moi-même et le réalisateur de cinéma Yves Angelo. Nous avions un projet de film en bonne et due forme, cela allait être notre deuxième collaboration sur un scénario, nous avons passé plusieurs semaines à élaborer ensemble ces personnages, ces dialogues, cette intrigue qui circule entre l'incarné et l'éthéré, entre la chair vulnérable et la musique immortelle... Et ensuite, pour une série de raisons que je n'évoquerai pas ici, l'idée du film a dû être abandonnée.

Si tu invitais trente personnes chez toi, des êtres que tu as aimés et que tu aimes, pour t'écouter jouer au clavecin, pendant une heure et demie, les Variations Goldberg de Bach, et si ce concert se déroulait comme un songe d'une nuit d'été, c'est-à-dire si toi, Liliane, tu parvenais à faire vibrer ces trente personnes comme autant de Variations, chacune à un diapason différent - (il te faudrait pour cela osciller entre le souvenir et la spéculation ; il te faudrait surtout maîtriser tes peurs) - peut-être alors tous tes fragments de musique s'animeraient-ils enfin dans une même coulée, et cela s'appellerait les Variations Goldberg, romance.

D'après Amazon.fr :

En 1988, Nancy Huston tient le journal de bord de sa grossesse ; elle y consigne les métamorphoses que subit son corps, et se livre, parallèlement, en un jeu subtil d'échos, à une réflexion sur l'art, cet "autre type de création". Le conflit immémorial qui oppose l'art à la vie, l'esprit au corps, est-il insurmontable ? La création est-elle vraiment le domaine réservé de l'homme, la femme devant se contenter de la procréation ? Partant du constat que l'émancipation féminine a bousculé ce bel ordonnancement, l'auteur constate que bien des images séculaires sont devenues obsolètes : le corps féminin n'est plus exclusivement l'emblème de l'art, la muse n'est plus muette, l'équation homme-esprit/femme-corps n'est plus recevable. Elle nourrit sa réflexion de l'étude des relations, souvent douloureuses, qu'entretiennent plusieurs couples d'artistes : Scott et Zelda Fitzgerald, ou le triomphe de l'œuvre d'art sur la vie ; Sand et Musset, ou la volonté de mêler vies et œuvres ; Simone de Beauvoir et Sartre, ou l'impossible gémellité… Cet essai évoque les mystères de la création (artistique aussi bien que biologique), de l'amour, de l'inspiration. Il peut se lire en parallèle à l'œuvre romanesque de Nancy Huston (Instruments des ténèbres, L'Empreinte de l'ange…).

"Nous devenons schizos, mes amis. Dans le quotidien, nous tenons les uns aux autres, suivons l'actualité avec inquiétude, faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour préserver et renforcer les liens. En tant que lecteurs ou spectateurs, au contraire, nous encensons les chantres du néant, prônons une sexualité aussi exhibitionniste que stérile, et écoutons en boucle la litanie des turpitudes humaines. A quoi est dû cet écart grandissant, à l'orée du XXIe siècle, entre ce que nous avons envie de vivre (solidarité-générosité-démocratie) et ce que nous avons envie de consommer comme culture (transgression-violence-solitude-désespoir) ? " L'homme est bon et mauvais, disait George Sand. Mais il est quelque chose encore : la nuance, la nuance qui est pour moi le but de l'art. " La littérature contemporaine aurait-elle renoncé, à ce but-là ?"

- Ne vous excitez pas, mademoiselle. Vous n'avez rien à craindre dans l'enceinte de la Justice.

- Ne t'excite pas, on te prévient. Arrête de crier, ou on va te donner des raisons de crier. Arrêt, tu entends? Putain...

Omaya entend des cris des femmes. Elle a si froid, si froid, elle fait un nœud avec les files électrifiés de son corps sous la couverture, elle entend les femmes hurler des obscénités, injurier leurs parents leurs amants leurs maris leurs enfants et Dieu ; de leur gorge sortent des vomissement de syllabes, elles ont avalé leur langue, elles l'ont ingurgitée et elles recrachent les mots en vrac, des gerbes verbales...

- NE ME TOUCHEZ PAS !

- Ne t'excite pas, on te dt !

Une victime et une quinzaine de témoins à la barre. La victime est morte assassinée. Cosmo était comédien célèbre, Berrichon né durant la Seconde Guerre mondiale, retrouvé trépassé à l'arme blanche. Les témoins sont presque autant de suspects : Fiona, Franck, Elke (maîtresse de Cosmo), Josette, Sandrine, un expert psychiatre... Des êtres ordinaires auxquels s'ajoutent même le personnage de Don Juan et la romancière qui n'hésite pas à intervenir, prendre parti... Tous vont révéler ce qu'ils savent de Cosmo. Nulle vérité mais des points de vue, qui se croisent, se contredisent ou se renforcent, dans un discours étendu sur 13 journées dans un petit village français. Les révélations en disent autant sur la victime que sur les personnages eux-mêmes. Pourtant, qui dit assassinat dit assassin. Il faudra bien trouver le coupable. Quitte à faire témoigner une glycine, un cèdre du Liban ou un couteau !

Les précédents romans de Nancy Huston s'articulaient autour des rapports amoureux. Celui-ci, plus fouillé, plus foisonnant, ne manque pas d'hymen, ni de jalousie, ni de passion, ni de haine ou de fascination. Roman à plusieurs voix, déroulé en petits monologues, avancé de bonds en ricochets, d'échos en résonances sur le thème du double, Une adoration est un jeu drôle et cinglant (on se croirait parfois au stand de tir) sur l'être et le paraître, le réel et l'imaginaire. À l'évidence, l'auteur a voulu jouer sur le fil de l'écriture, s'amuser de mises en abîme. "L'histoire est entièrement vraie, puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre", disait Boris Vian de L'Écume des jours. Nancy Huston a suivi la voie. C'est jubilatoire.

Dolce agonia est un roman écrit en français par Nancy Huston, romancière et essayiste canadienne anglophone et francophone, publié le 1er mars 2001 aux éditions Actes Sud. Ce roman a obtenu le prix Odyssée en 2002 au Québec.

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Dolce agonia est l'histoire d'une soirée de Thanksgiving chez Sean Farrell, un écrivain irlandais sombre et alcoolique, qui réunit autour de lui alors qu'il se sait malade d'un cancer, une dizaine d'amis et amantes qui comptent dans sa vie. Les histoires immédiates et les récits intérieurs s'entrecoupent pour livrer en contrepoint le regard de chaque invité sur la soirée. Leurs destins individuels sont placés en entame de chapitre, par l'utilisation d'un Dieu, narrateur de la future mort de chacun, justifiant le titre de l'œuvre et le temps qui reste à vivre, espérer et aimer avant de mourir.

"Je prends conscience aujourd'hui du vide auquel je me suis confrontée, je ne me sens plus de communauté de famille d'esprit. Que me reste-t-il ? Aussi, comment, ou me situer? Et toi? Il me semble que parfois ma seule terre, c'est l'écriture, l'école, le livre..."

Pendant plus d'un an, deux femmes se sont écrit en français, de Paris à Paris. La première vient du Canada, la seconde, d'Algérie. Dans cette ville, étrangères en exil, elles ont choisi de travailler, d'aimer et d'avoir des enfants. Elles ne sont ni d'ici, ni de là-bas. Leur pays est celui du verbe. Elles cherchent en tatonnant ce sentiment d'appartenance qui, seul, leur permettrait de réaliser pleinement leur destin : celui d'écrivain.

Des écrits pornographiques aux romans à l’eau de rose, en passant par toute la gamme des littératures dites érotiques, un même message est répété : les femmes ne trouvent leur plaisir qu’à être dominées par les hommes. Or, les femmes de papier ne sont pas les seules à être traitées de la sorte : on ne saurait oublier que pendant ce temps des femmes de chair - entre autres les prostituées - vivent dans leur corps les « figures rhétoriques » de ce genre de littérature. Dans ce livre à la fois brillant et bouleversant, Nancy Huston alterne l’analyse des ouvrages pornographiques et celle des mémoires d’une prostituée, Marie-Thérèse. Elle dénonce l’hypocrisie - ou l’inconscience - qui permet aux intellectuels, au nom de la liberté d’expression, de jouir dans leur imaginaire de ce dont les femmes souffrent dans leur corps. Et elle se demande si les femmes auront toujours à choisir entre les figures ancestrales de la maman et de la putain.

Nancy Huston relève ici le défi de théoriser l'exil, avec humour et vivacité. Elle raconte ses apprentissages de la langue et de la culture françaises, sa venue en Europe, ses plaisirs et ses amis... L'auteur possède cette qualité de rendre universel le particulier, l'anecdotique. Avec simplicité et justesse, Nancy Huston parle de cet être hybride : l'écrivain-divisé.

Ni enraciné, ni déraciné, ni sédentaire, ni nomade, l'exilé part à la recherche de son identité, de son "vrai-soi", d'un quelconque point de repère, ce Nord perdu.

Recueil de « textes choisis 1981-2003 » (articles, conférences, chapitres divers...), rassemblés dans un ordre thématique, ils se rangent en quatre grandes parties, dont les titres à eux seuls exhibent à la fois l'unité et la progression de l'ensemble : « Soi pluriel », « Lire et relire », « Âmes et corps », « La maman, la putain... et le guerrier ».

Un ouvrage de réflexion analytique et synthétique, confidences littéraires, « journal » spirituel et intellectuel, critique littéraire sensible et auto(bio)graphique.

Une mère et sa fille, Renée et Solange, se retrouvent le temps d’un week-end pour un étrange voyage dans le temps. Au fil des mots, des pages, et journaux intimes laissés par Selena, une amie de Solange, elles plongent comme en apnée dans un passé dont les cicatrices sont encore bien visibles, parfois sensibles, souvent douloureuses.

Les deux femmes se sont données rendez vous. Ce week-end fera date, elles le traverseront comme une épreuve, un marathon, une course contre la montre. Car ces écrits doivent être lus, envers et contre tout, de la première jusqu’à la dernière page. Impression d’urgence, de nécessité absolue, comme si la vie même en dépendait.

Le lecteur assiste au déchiffrage de ces pages, toutes les pages, comme s’il les tenait entre ses mains (certaines sont écrites sur du papier vert, d’autres sur des cahiers, certaines sont des lettres déchirées puis recollées), Solange s’interrompt de temps à autres pour les commenter, Renée s’interroge, découvre, pense à son propre passé…

Nous sommes dans les années 70, Les Etats-Unis sont empêtrés dans cette guerre qui n’en finit pas, la guerre du Vietnam. Le fiancé de Selena est parti tout là-bas, c’est un juif polonais né après la guerre d’une famille exsangue mystérieusement réchappée de l’horreur.

Chacun sait qu'il est stupide de prendre ses désirs pour des réalités et tragique de renoncer à ses désirs au nom de la réalité, et vain d'espérer transformer tous ses désirs en réalités... mais alors quels sont les ponts qu'on peut chercher à jeter entre ces deux mondes ?»

Les textes que Nancy Huston a réunis ici sont justement des ponts que l'écriture lui a permis de jeter sur l'étendue de la condition humaine. Sous ces mots passionnés jaillissent les accents du désir et de l'exil, les mots de l'enfantement et du désenchantement, et ceux, lumineux, qui abordent les rives des écrivains proches et lointains : Beauvoir, Sartre, Duras, Woolf, Handke...

Blasphèmes, injures sexuelles; gros mots : quels liens y a-t-il entre ces différentes formes de transgression langagière ? Que sont devenus les jurons religieux d'autrefois ? Pourquoi les euphémismes sexuels sont-ils si vite périmés ? D'où vient le pouvoir cathartique attribué aux interjections et aux injures ? Avec humour, mais non sans érudition, Nancy Huston explore ces questions en tant que « jurologue », mais aussi en tant que femme.

Artiste et reporter-photographe, Rena Greenblatt rejoint à Florence son père Simon et sa belle-mère Ingrid pour une semaine de promenades parmi les splendeurs de la Renaissance.

Mais l'idylle n'est pas au rendez-vous. Naguère scientifique brillant, Simon est désormais un homme fatigué à l'élocution hésitante, et sa femme - solide nature batave - semble peu réceptive aux chefs-d'oeuvre toscans. Le couple parental traîne la patte. Et Rena, toute au regret de Paris et de son jeune amant Aziz, s'impatiente. Alors lui viennent quantité de souvenirs, fantasmes et pensées secrètes qu'elle ne petit partager qu'avec Subra, son "amie spéciale", son double, son invisible confidente.

Seule Subra sait à quels infrarouges réagit Rena : désir et déchirements de la maternité, beauté et liberté du sexe, émotion devant les corps masculins débarrassés de leurs oripeaux machistes, et que Rena adore photographier dans l'abandon de la jouissance... Des chapitres vifs et brefs mêlent présent et passé, révoltes en banlieue parisienne (on est en octobre 2005) et insurrection intime, retours du refoulé - l'enfance émerveillée et endolorie, l'adolescence saccagée - et mirages de la clairvoyance.

Ainsi, infrarouge raconte deux voyages : celui, désopilant, de vacances ratées, et celui, plus sombre et passionné, qui explore les liens et les conflits familiaux, les codes féminin et masculin, les archétypes trompeurs et les vérités inavouées.

Un, deux, trois petits tours et puis s'en va : Lin a un mari, deux filles, des amitiés, des moments de rare bonheur. Inexorablement pourtant, une passion qui est aussi son métier - la danse - s'impose à elle. Jusqu'au jour où elle choisit... La virevolte, c'est cela : une impulsion irrésistible, un élan, un jaillissement qui, de l'accouchement à l'abandon et à l'envoi, restent à jamais un sursaut vers la vie. La danse, le mystérieux travail du temps, le vertige et le désarroi d'être mère, l'indicible solitude, la beauté et la vulnérabilité des corps, la puissance des cycles, l'énigmatique empreinte du destin familial : dans ce livre qui jamais ne juge, il y a une force de compréhension bouleversante.

Dans son journal, Lucy écrit tout ce qu'elle ne peut pas dire à haute voix. À treize ans alors que les idées se bousculent dans sa tête et les sensations dans son corps, elle a du mal à supporter son père pasteur et sa mère un peu rigide. L'arrivée du docteur Beauchemin à la maison lui offre un interlocuteur troublant. Dans la touffeur de cet été 1936, la jeune fille découvre des sentiments nouveaux, indicibles.

Jillie aime jouer du piano. Cet été-là, elle délaisse Mozart et Chopin pour jouer avec ses jeunes voisins Noirs qui n'ont pas de piano, des musiques que son professeur ne lui apprend pas : des spirituals que chante Johnny et qui parlent de noces et de souliers d'or, mais aussi du jazz et du blues, du boogie et du ragtime, des musiques qui donnent envie de bouger, de danser, caresser, embrasser... Elle goûte le bonheur d'être près de Johnny, de l'écouter jouer, de chanter avec lui... Un superbe été... Puis l'année scolaire reprend. Mme Dermott meurt. Il y a une fête chez eux, pour tout le quartier, et un très et trop bref moment de solitude avec Johnny. Puis la terrible nouvelle du déménagement, à la fin juin. Le piano est donné aux Dermott, pour que la musique reste dans leur maison, là-haut sur la colline. Pour quelques temps seulement, hélas...

Une romancière et une photographe abordent simultanément le thème de la venue au monde. Nancy Huston met en scène une nuit de garde dans une maternité et raconte, en contrepoint, le suicide d’une adolescente. Valérie Winckler interroge avec une sensibilité magnifique le premier regard des nouveau-nés.

Ces carnets de voyage dans le Haut-Arctique mêlent librement poèmes et récits, photographies et fragments du Nord.

Ce roman décrit la vie de Saffie, jeune Allemande poursuivie par le passé de son père, qui arrive à Paris à la fin des années cinquante. Elle se marie avec Raphaël, grand flûtiste, devient mère d'un enfant, Emil, et s'installe dans une vie bourgeoise qui ne semble pas lui apporter le bonheur. Le hasard la mène jusqu'à Andràs, juif hongrois exilé, et luthier de Raphaël. Une intense histoire d'amour clandestine naît entre eux, sur fond de mémoire des crimes de notre temps.

“Dans le monde occidental aujourd’hui, aucune femme ne peut prétendre avoir mené son existence à l’abri de cette propagande, qui fait de nous toutes, à des degrés variables et selon notre âge, notre milieu social et notre métier, avec notre coopération enthousiaste ou à notre corps défendant, des reflets dans un œil d’homme… Nous incarnons bien moins que nous ne le pensons, dans notre arrogance naturelle et candide, la femme libre et libérée.”Dans cet ouvrage qui emprunte sa tonalité au roman mais qui a la rigueur d’un essai, Nancy Huston convoque sa propre expérience comme celle d’artistes qui l’entourent pour analyser avec beaucoup de finesse toutes les influences qui, sournoisement comme au grand jour, façonnent la femme contemporaine.

Tout a commencé avec une feuille morte. "Qu'est-ce que c'est, morte ?" demande Véra à son papa.

"Ça veut dire une chose qui a été vivante et qui ne l'est plus", répond-il. "Tout ce qui est vivant doit mourir, c'est la vie".

Véra trouve cette explication un peu obscure. Elle décide d'observer les choses de plus près, elle regarde sa tante tuer les mouches et recense les petits animaux écrasés sur les routes.

Elle remarque que parfois, elle a de la peine et parfois non.

Et puis un jour, ses parents lui annoncent une nouvelle vraiment triste.

Un livre pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls.

On ne se mélange pas : filles contre garçons, banlieue contre centre-ville. Les clichés enferment, autant que les ghettos. La religion et les différences culturelles définissent, mais séparent quand elles sont brandies comme des étendards... Comment mieux vivre ensemble ? Neuf auteurs, neuf nouvelles. Cri de rage, conte, récit drôle ou sarcastique, tendre ou amer... Chaque auteur, avec sa voix propre, évoque la notion de mixité.

Sur un lit d’hôpital, Milo s’éteint lentement. À son chevet, le réalisateur new-yorkais Paul Schwarz rêve d’un ultime projet commun : un film qu’ils écriraient ensemble à partir de l’incroyable parcours de Milo. Vivre, écrire, créer dans une langue étrangère, porter en soi la polyphonie des mondes d’un bout à l’autre du XXe siècle : au cœur de ce livre puissant résonne la force riche et douloureuse de l'exil.

Quels sont les facteurs improbables qui transforment une enfant née dans l’Ouest du Canada au milieu du xxe siècle en une romancière et essayiste bilingue et parisienne ?

Connaissant les écueils et les illusions du discours sur soi, Nancy Huston tutoie tout au long de ce livre le fœtus qu’elle fut et qu’elle nomme “Dorrit”, afin de lui raconter sur le mode inédit d’une “autobiographie intra-utérine” le roman de sa vie.

Arrière-grand-père fou à lier, grand-père pasteur, tante missionnaire, grand-mère féministe, belle-mère allemande, père brillant mais dépressif, déménagements constants, piano omniprésent, mère dont les ambitions intellectuelles entrent en conflit avec son rôle familial ; ainsi la création littéraire devient-elle pour Dorrit la seule manière de survivre.

Citant ses mentors, Beckett, Barthes, Gary, Weil, Woolf, mais aussi Anaïs Nin ou Anne Truitt, Nancy Huston traque l’apparition, dans le cheminement de la petite Dorrit, des thèmes qui marqueront son œuvre.

Ce livre est fondamental dans la trajectoire littéraire de la romancière. Au plus près du territoire de l’intime, il offre un nouvel éclairage sur son œuvre.

Terrestres explore notre rapport à la nature, à notre part animale, sédiments de nos comportements primitifs, de nos croyances et mythologies, alors que dans la société contemporaine l’homme se tient bien souvent avec arrogance en dehors et au-dessus de la nature. « Je veux être l’abeille, écrit Guy Oberson dans son journal d’atelier. Je veux être le cerf et la montagne, le vent et la pluie, le bourdonnement de la ruche ou le martèlement des sabots, le sang de la bête égorgée… Même si je resterai toujours un humain, un individu bien distinct, je veux faire entrer ces natures dans ma conscience de “Terrestre”, sans quoi je ne serais qu’un électron, non pas libre mais déréglé, qui agit contre le monde dans lequel il vit. » Dans les sculptures, huiles, aquarelles et pierres noires que réunit ici Oberson, tout se figure et se transfigure. Cocons, essaims, corps drapés, sexes, poumons... deviennent « montagnes », et la montagne en pierre noire devient elle-même « essaim ». À travers une trentaine de poèmes, Nancy Huston commente avec tendresse et drôlerie les prétentions de notre espèce, qui sont à la mesure de sa fragilité.

Écoutez, tendez l'oreille. Vous entendrez une de ces variations sur le même thème (celui de la quête de soi) que Nancy Huston affectionne. La première voix serait celle, plaintive et langoureuse, d'une de ces violes galbées du XVIIIe siècle. Elle raconte l'histoire des jumeaux orphelins, Barbe et Barnabé. Le duo, vibrant d'amour l'un pour l'autre, tâche de survivre dans le Berry miséreux de cette même époque. L'autre voix serait interprétée par quelque flûte vénitienne, au son aigre et obstiné. Elle est celle de la narratrice qui, régulièrement, interrompt l'écriture de son carnet intime pour poursuivre celle de son roman, l'histoire de Barbe et de son frère. Son tempo, très contemporain, donne un ton étrange à l'ensemble. Le tout est une sonate infiniment émouvante. L'auteur y explore les fonds ténébreux de ces souvenirs "au formol" qui l'empêchent de naître.

Fort McMurray n’est qu’une version hypertrophiée de notre culture » — Naomi Klein

Fort McMurray, dans le nord de l’Alberta, est une ville-champignon au milieu d’un enfer écologique, où des travailleurs affluent de partout, attirés par les promesses de boom économique. L’or qu’ils convoitent : les gisements de sables bitumineux, le pétrole le plus sale qui existe, paroxysme du délire extractiviste.

Brut réunit les voix de celles et ceux qui ont vu de près cette catastrophe : Melina Laboucan-Massimo, militante amérindienne, décrit la terre où elle est née et le jour où le pétrole s’y est répandu ; David Dufresne brosse le portrait des personnages de ce nouveau Klondike ; Nancy Huston raconte un effrayant séjour dans son Alberta natale, puis discute avec Naomi Klein de la misère culturelle liée à ce ravage écologique. En guise de coda littéraire, une nouvelle prémonitoire du romancier canadien Rudy Wiebe, inscrit Fort Mac dans l’atlas des lieux du désastre.

David Dufresne est journaliste indépendant. Il a entre autres publié Tarnac, magasin général (2012) et réalisé le documentaire interactif Fort McMoney (2014). / Nancy Huston est romancière et essayiste. Née en Alberta, elle habite aujourd’hui à Paris. Son plus récent livre publié chez Actes Sud s’intitule Bad girl. / Naomi Klein est journaliste et militante canadienne. Son dernier livre, Tout peut changer (Lux/Actes Sud), est une enquête sur le capitalisme et le changement climatique. / Melina Laboucan-Massimo est militante écologiste, membre de la nation des Cris du lac Lubicon. / Rudy Wiebe est un romancier canadien né en Saskatchewan en 1934.

Me jetant donc aux pieds de mon mari, je lui embrassai les genoux… et…

tout en le laissant, à côté de notre fils hurlant, faire de moi ce qu’il voulait, j’arrachai de lui ce compromis :

au lieu de supprimer l’enfant devant mes yeux, il me laisserait le donner à un berger pour qu’il aille l’exposer sur le mont Cithéron, non loin de Thèbes : mort certaine, là aussi, mais douce au moins, parmi les fleurs et les vents.

Née à Calgary (Canada), Nancy Huston, qui vit à Paris, a publié de nombreux romans et essais chez Actes Sud, parmi lesquels Instruments des ténèbres (1996, prix Goncourt des lycéens et prix du livre Inter), L’empreinte de l’ange (1998, grand prix des lectrices de Elle), Lignes de faille (2006, prix Femina, prix France Télévisions), Passions d’Annie Leclerc (2007) et L’espèce fabulatrice (2008).

“Évoquer ce qui fait le quotidien de ma vie, de nos vies à tous, tisser l’écheveau de l’intime et du politique, tel est le pari de ce livre. Avec l’artiste Ralph Petty, douze mois durant, nous avons réagi à tout ce qui entrait dans notre “cabaret caboche” – voyages, nouvelles du monde, rencontres, choses lues ou entendues, menus événements de nos existences. En partant de l’actualité, nous avons cherché à saisir la vie comme elle va, et à explorer ce paradoxe que chacun gère comme il peut : nous sommes des individus, mais nous ne pouvons vivre qu’avec les autres, grâce aux autres, dans un monde construit par les autres. Au fil des semaines, les tragédies n’ont pas manqué. Mais nous avons décidé que les bonnes nouvelles méritaient parfois d’être dites. Le malheur existe, assurément, incontestablement, dedans et dehors. N’empêche, le bonheur aussi. Dehors et dedans.”

Varian est un garçon singulier, doté d’une intelligence rare et d’une mémoire sans faille. Malgré l’amour de sa famille, il s’isole dès sa petite enfance. Hypersensible, surdoué et peu viril, il est vite en danger au lycée et devient un jeune homme compulsif, impuissant, obsédé.

Quand son père, depuis toujours marin pêcheur, doit quitter le foyer pour aller chercher du travail dans l’Ouest, quand sa mère demeurée sans nouvelles perd tout sens du réel, Varian, lui, est aux prises depuis longtemps déjà avec les voix qui parasitent et colonisent son cerveau.

Et c’est dans cet état, tout à la fois vulnérable et violent, qu’il part à la recherche de son père. Diplômé, il est facilement embauché sur le site de Terrebrute, au coeur même d’une région déchiquetée par de gigantesques opérations d’extraction pétrolière.

Là, Varian fait la connaissance de deux activistes écologistes…

Le Club des miracles relatifs est l’histoire de la confrontation entre deux formes de monstruosité, l’une humaine, l’autre post-humaine.

Un livre qui explore avec force une société inimaginable, mais déjà là.

Sois belle / Sois fort est un double essai qui reprend l’essentiel de deux conférences données par Nancy Huston : « Belle comme une image » et « Damoiseaux en détresse ». Point de vue sans concession, il permet de mieux comprendre et accepter les forces et les faiblesses des hommes et des femmes, la part animale qui les assemble et les oppose ainsi que leurs souffrances respectives dans notre monde actuel.

Je grandissais.

En moi, à mesure que le temps passait, Dieu et la fille poilue se narguaient et se chamaillaient avec une violence toujours accrue ; mon corpsesprit tout entier est devenu le champ de leur bataille. Dieu montait la garde, la fille poilue passait en catimini. Dieu édictait les règles, la fille poilue les transgressait. Dieu infligeait des punitions, et, tandis que moi je les endurais, la fille poilue lui riait au nez, lui crachait à la figure et lui montrait son derrière.

Dans un royaume de fantaisie, Violaine grandit seule avec son père le roi. Princesse à l’abandon, c’est elle la fille poilue, qui se jette sur la nourriture à pleines mains, se régale de ses crottes de nez et de toute autre humeur corporelle...

Arrive un jour une douce marâtre, qui prend en main l’éducation de Violaine et la transforme en princesse irréprochable.

La nature étant ce qu’elle est, la fille poilue refusera de se taire et la gentille marâtre deviendra méchante, comme toutes les marâtres…

Dans ce conte pour adultes, Nancy Huston se joue des codes du genre et célèbre, avec autant d’humour que d’audace, l’acte créateur qui sublime la vie, à travers les thèmes qui tissent son œuvre: l’émerveillement de l’amour et les plaisirs du sexe, la violence et la cruauté des rapports humains, le déterminisme qui entrave tout être ivre de liberté.

Guy Oberson se fait le complice délicat de cette histoire déjantée. Ses aquarelles et ses dessins se muent en fleurs pas du tout innocentes, se parent de roseurs lascives.

« Nancy Huston est de ces auteurs exigeants qui choisissent d’intervenir seulement quand ils sont convaincus d’avoir vraiment quelque chose à dire. Avec elle, pas de bavardage. Nancy Huston discute le sujet, veut en savoir plus, demande à réfléchir. Soit elle passe son tour. Soit elle prend. Et quand elle prend, c’est à belles dents, sans concessions, sans chercher à plaire, peut-être même avec la conscience aiguë qu’elle pourrait déplaire. Pour autant, l’humour n’est jamais loin, qui donne à cet esprit clair et clairvoyant le talent des vrais écrivains : il suffit qu’ils écrivent pour qu’on les lise. »

L’amour étant capable d’accomplir certains miracles, le jeune couple arrive sain et sauf à la cabane, la bonne cabane, au bord du bon lac, et, quand ils sortent une clef, c’est la bonne clef. Encombrés de bûches, de sacs de couchage et de couvertures, ils s’engouffrent dans la petite maison en bois (c’est-à-dire, soyons clairs, en planches nues), et referment vite vite la porte pour que la neige ne s’y engouffre pas à son tour.

Ils se regardent.

Ils ne voient rien.

Au Cambodge, tout le monde sourit. Les habitants comme leurs bouddhas de pierre. Un sourire aussi impénétrable qu'indélébile, masque qui protège plus qu'il ne projette et qui, rapporté à l'histoire violente du pays, produit chez le visiteur un vertige singulier, lui tend un troublant miroir. C'est ce vertige, ce trouble qu'explore Nancy Huston en questionnant les correspondances improbables qui lient pourtant intimement son propre parcours à celui d'un certain Saloth Sâr, garçon cambodgien aux mues douloureuses, à l'identité assaillie, avant qu'il ne devienne... Pol Pot. D'abord Nancy Huston s'adresse à cet Homme nuit pour retracer les étapes et les cicatrices de la fabrique d'un monstre, de l'enfance rurale à la formation militante parisienne où Sâr épouse le communisme, comme si la liturgie marxiste venait combler le manque laissé par l'arrachement au monastère bouddhique. Puis elle se retourne sur son passé de Mad Girl, cette toute jeune Canadienne aux prises avec la légèreté dévastatrice des hommes, que son initiation intellectuelle mènera, des années plus tard, dans ce même sillage, ce même Paris effervescent et radical. Apparaissent alors les échos entre deux tentatives de résistance par la disparition, le défi souriant à la douleur, par un effacement de soi qui précipite une exposition aussi paradoxale qu'absolue. Livre de lucidité et d'intuition mêlées, Lèvres de pierre laisse au lecteur la saisissante sensation de se tenir au plus près du pouvoir des hasards qui façonnent les chemins de la création et de la destruction, les pages sanglantes de la fiction comme celles de l'histoire.

Deux femmes racontent deux femmes.

Passionnée par les thèmes qu’explorait Nancy Huston dans La Virevolte, notamment celui du rapport entre maternité et création, le metteur en scène Valérie Grail a proposé à la romancière d’en faire une pièce. Ensemble, les deux femmes ont élaboré cette "tragicomédie musicale" : l’histoire d’une soirée violente et drôle au cours de laquelle les deux sœurs adultes, Angela (vingt-huit ans, comédienne) et Marina (vingt-cinq ans, étudiante), marquées de façon différente par l’abandon de leur mère danseuse, confrontent pour la première fois les souvenirs liés à cette absence et les traces qu’elle a laissées en elles.

Romain Gary a traversé le siècle en nomade, en apatride, sans se soumettre aux écoles littéraires, sans rien céder aux modes, déjouant toutes les classifications, mettant orgueilleusement en actes sa liberté de romancier. Insaisissable et insaisi, fidèle et rebelle au dessein grandiose que sa mère avait formé pour lui, il s'acharna à consumer sa vie de fils, d'amant, de mari et de créateur jusqu'à renaître de ses cendres et enfin s'inventer autre. De l'entrée en scène de l'écrivain Romain Gary jusqu'à l'apothéose d'Emile Ajar, c'est tout à la fois l'artiste et l'homme multiple que Nancy Huston dévoile dans un face à face (avec l'auteur, avec ses oeuvres) et un tutoiement d'une lucidité brûlante, presque douloureuse.

"Arbre de l’oubli" brosse le portrait d’une famille américaine aisée, privilégiée, éduquée... puis, élargissant le tableau peu à peu, nous montre les fils inattendus qui relient cette famille aux pages les plus sombres de l’Histoire moderne. En dessinant un chemin tortueux à travers l’émancipation pas toujours réussie de trois personnages complexes, le roman aurait pu prendre les tonalités d’un parcours initiatique. Mais il s’agit, une fois le tableau appréhendé dans sa globalité, d’un grand roman d’Histoire vivante tant il convoque les enjeux essentiels d’aujourd’hui : racisme, religion et laïcité, procréation pour autrui, violence, misère et colère, féminisme et représentation.

De son lit d’hôpital, le vieux comédien Klatch plonge dans sa mémoire, ses rêves et ses fantasmes retrouvant les femmes et les situations qui ’ont marqué son existence. Entouré de sa deuxième femme et de sa fille, il déclame les classiques qu’il aurait voulu jouer, de Beckett à Shakespeare.Le chant et la musique fantasmatiques remplacent petit à petit les mots plats de la vraie vie.

Romancière et essayiste, Nancy Huston est née à Calgary (Canada) et vit à Paris depuis de nombreuses années. L'essentiel de son œoeuvre est publié aux éditions Actes Sud.

La lettre de Nancy Huston a Grisélidis Réal, poétesse et prostituée.

​Longtemps je t'ai détestée, Gri. On eût dit que tu acquiesçais à tout ce que les hommes te demandaient. Tu semblais n'avoir aucun problème pour incarner leur fantasme : la pute au grand coeur, celle qui aime ça, celle qui comprend les messieurs et ne les juge jamais, celle qui accepte avec le sourire leur tout et leur n'importe quoi.

Grisélidis Réal, écrivaine et prostituée suisse, a fui le milieu où elle est née, bourgeois, calviniste et rigide, pour mener une vie libre. Une vie marquée par des histoires avec des hommes violents, des dizaines de milliers de relations tarifées, quatre enfants placés, des fausses couches, mais une vie illuminée par l'art et l'engagement militant au nom des travailleuses du sexe.

Poétesse magnifique, figure rebelle et courageuse, Grisélidis Réal fascine Nancy Huston qui, malgré quelques désaccords, se retrouve beaucoup en elle. À l'aune de son destin, elle questionne le sien, son rapport à la mère, aux hommes, au danger.

Véritable déclaration d'admiration, cette lettre révèle une grande artiste de la fin du XXe siècle dont la modernité de pensée annonce les débats contemporains. Un texte résolument féministe, qui interroge avec puissance le rôle du corps féminin dans l'écriture et le rapport au monde.

Exploitation démesurée de notre planète, domination masculine, prostitution, destruction des espèces, aspiration des puissants à une croissance économique infinie… Nancy Huston livre une réflexion critique et combative sur la réalité d’un monde qui nous dépasse. Elle écrit la plupart de ces chroniques anachroniques durant le printemps 2020, alors qu’elle est confinée en Suisse, loin de Paris où s’est tissée l’histoire de sa vie. Dépassant la stupéfaction et la réaction à chaud face à l’événement, Nancy Huston porte son regard acéré sur la folie de nos sociétés occidentales et sur les contradictions insolubles dans lesquelles nous sommes enferrés.

J'ai mis du rouge à lèvres sensass sur mes blessures pour qu'elles baisent les tiennes.Lorsque Nancy Huston rencontre cet auteur américain, le coup de foudre est immédiat. Mais l'une comme l'autre ne sont pas dupes : dès le début, cette passion court à sa perte. Entre coups bas et pieux mensonges, une valse perverse s'installe, où l'amour et l'ego se frottent et s'affrontent.

Dans ce recueil de poèmes inédits, Nancy Huston s'amuse avec ces fragments d'un désastre amoureux.

Édition bilingue.

Créée en 1996, la section française de l’Observatoire international des prisons (OIP) se bat pour le respect des droits et de la dignité dans les prisons françaises et milite pour la réduction du recours à l’emprisonnement. En vingt-cinq ans, l’association est devenue un interlocuteur essentiel pour les détenus mais aussi pour l’ensemble des personnes qui s’intéressent à la question carcérale. Elle est par ailleurs une force de proposition respectée des institutions qui sollicitent régulièrement son analyse. Pourtant, alors que la prison reste un espace de non-droit, l’Observatoire n’a jamais été aussi peu soutenu financièrement par l’État. Au point que son existence est menacée.

C’est pour réaffirmer les valeurs qui sont au fondement de son action que des écrivains s’associent au combat pour sa défense. Leurs textes rappellent à quel point la prison hante nos consciences malgré les mécanismes d’occultation de sa dure et proche réalité. Chacun y raconte, dans une grande diversité de forme et de ton, son lien à ce lieu de relégation et dénonce le scandale de sa persistante inhumanité.

Les bénéfices de ce livre sont reversés à l’OIP

Enfant à Girardot, en Colombie, Rubén préférait le monde des femmes. Adolescent il part pour Bogotá, se travestit, se prostitue. Après sa transition, elle choisit le nom du pays où elle a décidé de s’installer : Paris – et devient pour toujours Francia.

Au fil des années, cette femme généreuse, fascinante, voluptueuse, cette combattante de chaque instant donne tout ce qu’elle a pour vivre et faire vivre les siens. Entre puissance et lucidité, violence et engagement, tendresse et espérances, son histoire se déploie au rythme effréné d’une de ses journées de travail : le bois de Boulogne, dix-sept clients, quatorze passes acceptées, autant dire une kyrielle d’hommes venus la prendre, se perdre ou revenir à eux-mêmes. Mais le roman ne s’arrête pas à l’expérience de Francia, car il donne corps

à ces inconnus, ces mâles, ces clients, en évoquant qui ils sont, et dans quelles circonstances ils viennent là.

Un livre politique, toujours plus près du réel, plus sensible aux interconnexions humaines. Un roman d’espoir, de survies, mais également un portrait kaléidoscopique de la France contemporaine.

Paulo Coelho, qui est dans le secret des dieux, sait comment les enfants peuvent reconstruire le monde. Max Gallo aimerait que son fils puisse voler comme un oiseau. A neuf ans, Alexandre Jardin découvre avec stupeur que sa maîtresse est une femme. Daniel Picouly ne cesse d'explorer "Le champ de personne" en compagnie d'une chienne nommé Laïka. Sur ses terres, dans le désert de la Haute Égypte, Christian Jacq rencontre un jeune chevrier qui aperçoit un jour un arbre miraculeux, promesse de connaissance, de beauté et de bonheurs éternels. Quant à Jean d'Ormesson, il conduit le train qui s'arrêtera un jour devant la maison d'un petit malade pour le sauver.

A l'initiative et au bénéfice de Sol en si (Solidarité Enfants Sida), dix-sept écrivains-stars nous offrent une histoire d'enfance, c'est-à-dire d'amour, d'émerveillement, de révolte et de poésie.

LA TOTALITÉ DES FONDS RÉCOLTÉS PAR LA VENTE DE CE LIVRE SERONT REVERSES A LA RECHERCHE MÉDICALE CONTRE LE SIDA.

On dit que, lors de ses premiers contacts avec les peuples natifs du Nouveau Monde, Christophe Colomb les croyait faits à l’image véritable de Dieu…: corpus in deo. D’où, d’après une étymologie fantaisiste, le mot indien pour les désigner.

Dans ce texte incantatoire, bref et puissant, Nancy Huston donne tour à tour la parole à l’Indien et à l’homme blanc. Chacun énonce sa vérité, avec ses mots et ses certitudes, chaque voix dit la matière qui façonne son humanité. Ce sont deux fictions du monde qui se font face.

Faisant fi de tout dogmatisme, Nancy Huston interroge le réel dans ses contradictions, entre modernité et tradition, science et religion, solitude et solidarité.

Les aquarelles et les pierres noires de Guy Oberson puisent leur inspiration aux confins du dicible. Elles seront ce que l’on désire…: masques, écorces, ruches, danses… Elles disent surtout la force et la fragilité des humains, et les rythmes qui les portent.

Trois millions de personnes en France n'ont pas de logement. Ou vivent dans des conditions précaires ou indignes.

Face à ce scandale inacceptable, 14 écrivains ont mis leur plume au service de cette priorité.

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