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Beata Umubyeyi Mairesse

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Note moyenne : 7.92/10
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0 Citations 12 Commentaires sur ses livres

Dernier livre
de Beata Umubyeyi Mairesse

Sortie France/Français : 2024-01-10

Les derniers commentaires sur ses livres

Tous tes enfants dispersés

Oh Mon Dieu!!

Je suis juste soufflée! Je viens à peine de refermer la dernière page et j'en suis encore soufflée.

Les premières pages ont été un peu laborieuses car j'avais l'impression de lire une sorte de lettre adressée à une tiers personne ou mieux d'un monologue. Mais je me suis pris au jeu, happée pour la fluidité des écrits, l'histoire, le contexte.

L'auteur, sous fond des atrocités commises lors du génocide rwandais, raconte l'histoire d'une jeune fille métisse en quête de son passé, en quête de son identité culturelle étant issue d'un métissage France /Rwanda.

Sous la forme d'une correspondance, d'un "testament “oral elle nous livre l'histoire de sa mère, son passé, ses choix qui l'ont mené à la fille qu'elle est devenue.

C’est la voix de plusieurs personnages, qui tour a tour, livrent leur Vérité.

C’est un livre cru, profond, poétique, triste mais aussi avec de l'espoir, de l'amour en filagramme.

Etant mère de métisses, je me suis retrouvée un peu dans ma perception de l'éducations de mes enfants, dans ma volonté à vouloir transmettre cette part "noire" qui existent en eux et qui peut être noyé dans cet environnement "blanc “dans lequel ils vivent. Je me suis reconnue dans certains conseils légués par nos aïeux, je me suis reconnue dans ma difficulté à vouloir transmettre certaines idiomes culturels.J’ai reconnu mes écarts de langage dans cette scission à séparer consciemment ou inconsciemment "le blanc" "LE noir". Un livre qui creuse en douceur cette quête culturelle tapie en nous, cette volonté à faire passer des messages à nos enfants sans pour autant les leur imposer.

Un livre dans lequel chacun de ces protagonistes cherchent son chemin, ses origines. Je retiens entre autres que nous ne pouvons pas aller loin si on ne sait pas d'ou l'on vient, je m'en réfère à l'histoire de Samora ce père perdu dans sa quête identitaire au point de changer son nom.

Un livre qui réussit à raconter en parallèle les atrocités qu'on subit les tutsis. C'est le témoignage partiel d'une ressortissante qui raconte à mots couverts sa propre histoire jalonnée de ses échecs, de ses espoirs anéantis.

Mais aussi une rédemption dans le lien qui se tisse entre une grand-mère et son petit fils. Nous avons un livre transgénerationel très fort et édifiant.

De ce livre je retiens en fil conducteur la parole comme pont, la communication entre parents, entre enfants et parents. L’importance de cet outil qui peut abattre les barrières.

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Tous tes enfants dispersés

Blanche, Rwandaise, a entrepris des études d’infirmière en France, le pays de son père, après avoir fui le génocide des Tutsi en avril 1994. Sa vie est désormais en France, auprès de son mari Samora et de son fils métis Stokely. Après des années d’exil, elle revient voir sa mère Immaculata qui, elle, a vécu de l’intérieur le génocide avec tout ce que cela comporte de violences, de souffrances, d’errances. Pourront-elles renouer le contact un jour alors qu’entre elles plane la figure de Bosco, le frère/fils à l’esprit torturé, trop tôt disparu ? En fin de livre, apparaît la quête de Stokely, pris entre deux pays, deux identités.

C’est un livre intergénérationnel dont la trame de fond est le génocide rwandais. Cents jours qui ont marqué à jamais les corps et les esprits.

C’est aussi un livre sur la filiation.

Chaque chapitre analyse la situation à travers les yeux d’un personnage. Alternance des voix. Même si l’on se perd un peu parfois dans les parcours de vie, chaque personnage est attachant. Le rôle des femmes est le plus important. Mixité des origines, des influences. Qui sommes nous ? Doit-on se fier à notre couleur de peau, à notre histoire, à ce que l’on ressent au plus profond de nous-mêmes ? Est-on blanc, noir, métis, Français ou Rwandais, tutsi ou hutu … Chacun est fait de l’association de deux êtres, de deux origines, de deux histoires mais que représente-t-on dans le regard des autres ?

Il y a quatre personnages principaux : Blanche, Immaculata, Stokely et Bosco. Seuls les trois premiers ont droit à la parole. Bosco lui est évoqué à travers le regard et les paroles de sa mère, de sa demi-sœur ou de son neveu. Bosco a toujours été à la recherche concrète d’une figure paternelle. Bosco revenu brisé de la guerre et incapable de reprendre pied dans son pays.

Pourquoi Blanche s’appelle t’elle ainsi ? Est ce à cause de son père Antoine Français de race blanche alors que sa mère est Rwandaise ? Pourquoi Immaculata ? Si le sens d’immaculée signifie « sans tache de péché » ou « état de pureté » cela n’apparaît pas vraiment exact lorsque l’on avance dans la lecture du livre. Le choix des prénoms à lui tout seul résume bien le sujet qui tourne autour des origines. Encore plus surprenant : Blanche, comme son mari Samora, changeront de prénom au cours de leur vie, l’une aurait elle un problème par rapport à son métissage et son mari, un besoin de se valoriser aux yeux des autres ? Leur fils, Stokely lui est métis d’« une descendance diluée ».

« … un fleuve d’hypocrisie, celle d’un siècle qui a vu des hommes aimer, une nuit, une vie, des femmes à leur exact opposé puis rentrer chez eux, inconscients ou niant les dommages collatéraux que leurs amours d’une nuit, d’une vie, pouvaient causer ». Cette phrase résume bien l’état d’esprit des principaux personnages.

Transmission des origines, d’un passé, des racines, d’un mélange d’influences. Malgré toutes les souffrances des uns et des autres, les questionnements, les fuites en avant, il y a les liens du sang qui les rapprochent.

J’étais dubitative, lorsque j’ai commencé à lire « Tous tes enfants dispersés » de Beata Umubyeyi Mairesse juste après la lecture de « J’ai cru qu’ils enlevaient toute trace de toi » de Yoan Smadja. Un même contexte – le génocide rwandais – j’étais curieuse de voir comment chaque auteur allait aborder le sujet. Et comme j’avais eu un coup de cœur franc et massif pour le livre de Yoan Smadja, j’étais inquiète pour le second. Deux livres, deux sensibilités différentes mais très complémentaires. Le contexte est le même certes mais les thèmes abordés et la façon de les traiter sont vraiment différents. Ils ont chacun leur intérêt et je remercie les 68PremièreFois de m’avoir permise de les lire à la suite.

Oh Rwanda, comme toute cette violence a fait souffrir les tiens comme elle a dispersé tous tes enfants ! Ils ont pris des voies radicalement différentes mais quelles souffrances pour chacun d’entre eux !

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Tous tes enfants dispersés

Un récit poignant...un livre fort....

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Tous tes enfants dispersés

Ce livre n'est clairement pas mon type de lecture habituel. Mais comme il a été mis en avant dans ma bibliothèque, que sa couverture est jolie, qu'il n'est pas très long et que le nom de l'auteur commence par une lettre peu commune (pour valider une consigne d'un challenge), je me suis laissé tenter.

Et bien je n'ai pas aimé. Pas que je l'ai détesté, mais ce n'est pas mon type de lecture. Les sujets ne me concernent pas, je ne recherche pas mon identité, je ne cherche pas à fuir une guerre ou encore à reconstruire ma vie.

Je n'ai pas eu l'impression de lire un vrai récit. Comme si les personnages n'étaient pas des personnages, comme s'ils ne pouvaient pas nous faire ressentir des sentiments.

Le personnage dont j'ai eu le plus envie de connaitre l'histoire est celui qui ne parle pas, Bosco. On ne le lit parler que peu, à peine 2 pages au plus. Et par extension j'aurai aimé connaitre l'avant naissance de Bosco.

Pour ce qui est de l'une des toiles de fond du récit; le génocide, je ne connais pas du tout. Je sais que ça existé et que c'était assez récent, quels étaient le nom des groupes qui se combattaient, mais rien de plus.

Pas de dates précises, de lieu (même pas le pays), de raisons.

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Tous tes enfants dispersés

Aborder un thème aussi difficile que celui de la cruauté humaine est extrêmement compliqué. De par son histoire, l'auteure nous le raconte très bien. Certes, les mots et les images sont terribles, cruelles de vérité, très intenses et presque inimaginables, mais c'est ce qu'il faut. Rien n'est à cacher, rien n'est à oublier. Néanmoins, même dans les ténèbres, les plus profondes, il y a toujours de la lumière et de l'espoir. Il faut avoir le courage et la force de survivre, de vivre, d'aller de l'avant, en faisant face, honneur et sans oublier. L'importance des mots et leur utilisation sont formidablement maniés par Mairesse. C'est très poétique, coloré et tout simplement beau. Chaque mot a son importance, son sens et ses double-sens. Retranscrire et partager tout ça à travers une famille et le point de vue de chacun de ces membres est immensément riche. Je ne peux que recommander cette lecture et vous souhaitez une belle et apaisante lecture, aussi étonnant que cela puisse vous paraître, c'est exactement ce que j'ai ressenti en terminant ce lire: paix et sérénité.

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Commentaire ajouté par BooksFan-ny 2022-09-23T23:41:15+02:00
Consolée

1954. Ruanda-Urundi. Consolée, jeune métisse, est arrachée à sa mère à l'âge de sept ans. Elle est placée dans un orphelinat à Save, qui regroupe tous les mulâtres et mulâtresses du coin afin de les "civiliser".

2019. Quelque part dans le Sud-Ouest de la France. Ramata, cinquantenaire sénégalaise en pleine reconversion professionnelle, effectue un stage en art-thérapie dans un EHPAD, la résidence "Les Oiseaux". C'est là qu'une des pensionnaires, Astrida Papailiaki, attirera son attention : atteinte de la maladie d'Alzheimer, cette dame en a oublié son français et baragouine une langue que personne ne comprend. De fil en aiguille, Ramata finit par comprendre qu'elle n'a de belge et de grec que ses prénom et nom. Elle est en fait l'une de ses enfants métis qui ont été expatriés en Belgique à la veille de la décolonisation...

Beata Umubyeyi Mairesse, grâce à "Consolée", évoque un pan de l'Histoire encore trop peu connu de nos jours, celui des destins des enfants dits mulâtres ou mulâtresses, nés d'un père Blanc et d'une mère Noire, qu'on a arrachés à leur famille maternelle et réunis dans des "colonies scolaires pour enfants mulâtres", des orphelinats pour enfants qui ne sont pas orphelins... Rejetés par les Noirs car pas assez noirs, rejetés par les Blancs pour leur peau trop foncée, ces enfants n'ont leur place nulle part, ils dérangent. Rassemblés dans ces colonies, ils passent plus inaperçus... À la veille de la décolonisation, on ne sait qu'en faire, certains sont expatriés en Belgique, adoptés ou employés, en fonction de leur âge et de leurs savoir-faire.

Consolée, dont on est prévenu dès le départ qu'elle est un personnage fictif, fait partie de ces enfants. L'autrice nous conte son histoire, de la séparation d'avec sa mère et son grand-père à son arrivée dans cet EHPAD où elle se perd à petit feu. Sa vie, très mouvementée et souvent terrible, nous est pourtant racontée tout en douceur et sensibilité. La plume de l'autrice se veut poétique, enchanteresse, mélodieuse, à l'image des chants et vols des oiseaux que Consolée guette sur son banc en solitaire. J'ai été subjuguée et conquise immédiatement.

Le contexte historique (histoire du Rwanda/Burundi, décolonisation, génocide) est plutôt bien développé. L'autrice aborde également d'autres sujets tout aussi appétents, tels que l'appel à la main d'œuvre étrangère dans les années 1970, les difficultés d'intégration au sein d'une population qui ne les accepte guère, les difficultés qui se présentent aux générations suivantes, toujours considérées comme des immigrés et donc comme des étrangers. Elle évoque également le manque de personnels dans les EHPAD, le peu de temps accordé à chacun des pensionnaires, le manque de reconnaissance pour les uns comme pour les autres.

Quels que soient la période ou le lieu où se déroulent les événements, quel que soit le personnage auquel est consacré chacun des chapitres, tout est parfaitement bien emboîté.

Pas de suspense ici, on sait et comprend quasiment tout assez tôt. Mais il n'est aucunement utile pour nous tenir en haleine : le personnage de Consolée, qu'elle soit toute gamine ou bien plus âgée, est attendrissant, très attachant, et suffit à nous garder éveillés du début à la fin. L'histoire de Ramata, issue d'une famille d'immigrés sénégalais, est également intéressante.

Un roman merveilleusement bien écrit, percutant, bouleversant, captivant.

Un joli coup de cœur !

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Tous tes enfants dispersés

C'est parce que j'ai adoré "Consolée" que je n'ai pas hésité à emprunter le premier roman de Beata Umubyeyi Mairesse lors de ma dernière visite à la bibliothèque. Sans être un coup de cœur comme "Consolée", je garderai quand même un très très bon souvenir de "Tous tes enfants dispersés".

On suit tour à tour trois personnages, de trois générations différentes : Immaculata, Blanche et Stokely. En plus de faire partie de la même famille, c'est l'histoire du Rwanda qui les relie (génocide des Tsuti et guerres civiles), que l'on perçoit donc de trois points de vue différents, chacun l'ayant vécue différemment.

Immaculata est Tutsi. Elle a deux enfants, Blanche et Bosco, la première d'un père Blanc, le second d'un père Hutu. Elle a vécu la guerre, soit en prison, soit cachée dans la cave d'un libraire et voisin Hutu. Elle a perdu quasiment tous les membres de sa famille, tués dans le génocide. Elle a passé un certain temps après coup à rassembler tous leurs ossements afin de leur offrir une fin plus "digne". Mais les drames n'en ont pas fini avec elle, elle en perdra l'usage de la parole et se réfugiera un peu plus dans le silence...

Alors que son fils a fugué pour s'enrôler dans l'armée, elle enverra Blanche auprès de son père, en France, avant les terribles événements rwandais. Elle espère pour sa fille une vie plus occidentale, loin de la guerre. Si cette dernière n'en oublie pas ses racines, c'est en France qu'elle restera, elle finira ses études et rencontrera le père de son fils, Stokely. L'éloignement de son pays natal et des siens, ainsi que les non-dits, les secrets et enfin les silences d'Immaculata, appuieront davantage le rejet dont Blanche s'est toujours sentie victime...

Stokely, quant à lui, parce qu'il a un problème de santé, ne peut visiter le pays natal de sa mère. C'est donc sa grand-mère, avec qui les liens sont très forts, qui viendra à lui. C'est avec lui qu'Immaculata prononcera les premiers mots tus depuis si longtemps, c'est ainsi qu'il commencera à s'intéresser à l'histoire du Rwanda...

Immaculata a les deux pieds au Rwanda, Blanche n'en a plus qu'un seul et Stokely aucun. L'histoire familiale de chacun est la même, mais racontée dans trois perspectives différentes. C'est fort, intense, parfois douloureux, tant par les événements que par les relations entre les protagonistes. Un peu comme un roman choral, tantôt narré à la première personne, tantôt à la troisième, Beata Umubyeyi Mairesse nous plonge dans son récit de manière fort envoûtante. J'ai retrouvé son style poétique, tout en finesse, qui m'a conquise une nouvelle fois.

Beata raconte la guerre et le génocide, et les drames familiaux, visiblement en connaissance de cause. Elle-même originaire de Butare (comme Immaculata) et survivante du génocide des Tsuti (comme Immaculata également), vivant aujourd'hui à Bordeaux (comme Blanche et Stokely), on ne peut que ressentir la dimension personnelle à travers l'histoire de ses trois personnages. C'est un morceau d'elle qu'elle nous partage, et ça n'en est que plus percutant et poignant.

Un récit très facile à lire, malgré les événements éprouvants.

Une plume toujours aussi enchanteresse.

Des personnages abîmés par la guerre et/ou un passé familial douloureux, attachants, intéressants.

Un très beau premier roman.

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Commentaire ajouté par Arayr 2023-05-15T09:58:44+02:00
Consolée

Beata Umubyeyi Mairesse a réussi à me décrocher mon premier coup de cœur de l'année 2023. "Consolée" est un roman criant de vérité qui secoue tout entier : le cerveau, le cœur et les entrailles. J'ai été émue au point d'en avoir la gorge serrée et les larmes qui me montaient aux yeux. Grâce à une écriture douce et même poétique, l'autrice sensibilise et interpelle le lecteur aux thèmes du colonialisme, du racisme et de la vieillesse.

On découvre une histoire renversante et émouvante : celle de Consolée, enfant métisse née d'un père grec et d'une mère rwandaise, à qui on a refusé une vie heureuse à cause de sa couleur -ni tout à fait blanche, ni tout à fait noire. Le roman se déroule sur trois plans différents : l'enfance de Consolée, le présent parsemé de souvenirs d'Astrida, et le quotidien de Ramata, qui s'efforce d'oublier sa couleur de peau quand la société lui rappelle qu'elle restera éternellement noire, et de ce fait, étrangère.

Le roman est criant d'une vérité vécue et à laquelle l'autrice a sûrement assisté. Il permet aux lecteurs blancs de plonger dans le quotidien des personnes subissant du racisme quotidiennement, plus ou moins voilé. Ici, la Belgique et la France sont confrontées à leur passé colonial et aux restes que cette institution raciste laisse à la société aujourd'hui.

Je trouve ce roman très instructif, sur de nombreux points : tout d'abord, sur une culture, une langue, des coutumes, encore méconnues pour moi, celle du Rwanda, mais aussi celle du Sénégal -et non pas la "culture africaine", comme le soulève l'autrice au détour d'une semaine culturelle organisée dans l'Ehpad des Oiseaux. Ensuite, comme le cadre de l'histoire prend place dans un Ehpad, les conditions de fin de vie nous y sont dévoilées, les maladies apportées par la vieillesse y sont racontées, notamment l’Alzheimer. J'ai appris plusieurs choses sur cette maladie et sur certaines études menées au Canada à ce sujet. Dans ce roman, on parle aussi islamophobie et on questionne l'injonction à la maternité et à l'étranger.

Les personnages sont attachants, réels et touchants ; j'ai reconnu en Ines mon combat féministe et j'ai pu faire des liens entre son discours et certains comptes anti-racistes que je suis.

Le seul point négatif que je soulève est la difficulté rencontrée pour la lecture de chapitres entiers écrits en italique, qui fatigue beaucoup les yeux et m'a quelques fois obligée à stopper ma lecture face à l'effort que cela me demandait.

Pour conclure, je peux affirmer que c'est un roman à lire, pour ce qu'il apporte culturellement et humainement. Il se lit plutôt rapidement et aborde plusieurs pans sociaux d'actualités qu'il faut questionner. De plus, le roman permet de se pencher sur des cultures encore méconnues en occident : celles des pays d'Afrique.

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Commentaire ajouté par Pendergast 2023-12-23T17:13:16+01:00
Consolée

Un gros coup de cœur pour ce livre acheté complètement par hasard (merci Isallya). Un livre qu'une fois ouvert, on ne peut plus lâcher, tant ce livre vous fait passer par toute une gamme d'émotions et vous plonge dans des abîmes de réflexion. Une histoire sur un pays méconnu, le Rwanda, et son passé colonial, à l'origine des malheurs de Consolée, une métisse. La petite fille, pas assez blanche, ni assez noire, sera arrachée à sa famille, et élevée par des religieuses blanches qui l'éduqueront pour en faire une parfaite petite femme d'intérieur, pieuse et soumise, et la couperont totalement de ses racines et de l'enseignement de son grand-père adoré. Consolée, âgée et souffrant d'Alzheimer, se retrouvera en Ehpad où elle croisera la route de Ramata, sénégalaise, en reconversion professionnelle. On alterne entre les souvenirs des 2 femmes et le temps présent, et cette rencontre est l'occasion pour l'auteur de nous montrer les difficultés de s'intégrer dans un monde qui n'est pas le nôtre, de se faire accepter telle que l'on est et non comme les autres nous perçoivent. Le racisme puise sa force dans la crainte de l'inconnu, de ce qui est différent et incompréhensible, alors qu'en prenant le temps de connaître l'autre, on peut tant découvrir! Pour cela, il faut faire des efforts et faire fi des préjugés, ouvrir son cœur et ses yeux ! C'est ce message subtil qu'essaie de faire passer l'auteur, Ramata, en voulant s'intégrer à tout prix , renie tout ce qui fait sa force et sa différence, s'oublie et se perd, mais elle finit par réaliser que tous ces sacrifices ont été vains, elle n'est qu'une noire dans un pays de blanc, victime des clichés tenaces et sans fondements. D'autres thèmes sont abordés, la place de la femme dans la société, la vieillesse et la façon dont elle est perçue par exemple. Chez nous, on la cache, on la tait, car elle effraie et nous renvoie à notre propre mort, les personnes âgées sont invisibles, infantilisées et privées de parole, alors que leur expérience et leurs souvenirs sont des trésors à conserver précieusement...

Une belle écriture, poétique et très expressive, rend le plaisir de lecture encore plus appréciable. Un roman à lire et à méditer, qui vous hante encore longtemps après...

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Commentaire ajouté par Isallya 2024-01-18T13:37:55+01:00
Consolée

Un livre très intéressant par les thématiques (d'actualité) qu'il aborde et la diversité des points de vue qui permettent d'abord la problématique sous des angles différents : ainsi, Ramata a choisi de renoncer à son héritage culturel dans l'idée de mieux s'intégrer à la société française, tandis que Consolée a été arrachée à son foyer pour être élevée dans le respect des valeurs occidentales. Des destins entrecroisés qui donnent toute sa richesse à un récit touchant.

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Editeurs

Autrement : 5 livres

J'ai lu : 2 livres

La Cheminante : 1 livre

Gallimard Jeunesse : 1 livre

Flammarion : 1 livre

Mémoire d'Encrier : 1 livre

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