Christoffer Carlsson

Si ce livre ne c'était pas trouvé avec les nouveautés à la bibliothèque municipale, je serai surement passée à côté d'un très bon roman.

Le lapin borgne est l'histoire d'amis qui passent de l'adolescence à l'âge adulte sur fond de drogues, cambriolages, meutres.

C'est le troisième roman de Cristoffer Carlsson mais le premier traduit en français, j'espère que ses 2 autres livres le seront aussi.

Un avis mitigé pour ce livre dont j'attendais beaucoup. J'aime la plume de l'auteur, l'atmosphère angoissante et la tension qu'il arrive à nous faire ressentir. Hélas il s'égare parfois en nous décrivant des choses qui sont pour le moins inintéressantes. Cela reste une lecture un lecture agréable mais un peu trop longue par moment.

C'est un livre d'ambiance avec beaucoup de flash back. La mayonnaise prend tout doucement et on attend avec impatience le dénouement final. Un bon moment. Auteur à surveiller.

Je pense qu'il faut dépasser les premières pages pour découvrir tout le potentiel du roman. Des les premières lignes Léo semble être un flic un peu écorché mais sûr de lui, il a son caractère et ça plait. Sauf que très vite l'auteur nous fais changer de décor pour découvrir Léo jeune ado. Ça déroute un peu. J'ai trouvée les premiers passages sur l'enfance de Léo, un peu long. Heureusement l'alternance avec sa vie adulte, permet d'accrocher a l'histoire. Car l'auteur a un style bien à lui, le décor est sombre, les personnages sont profonds, mystérieux, parfois, même le "héros" est loin d'être un bon garçon. Même si l'enquête est la base de ça on l'oublie un pour suivre l'histoire des personnages, leurs évolution dans le monde adulte et finalement cette alternance entre l'enfance et la vie actuelle prend tout son sens pour offrir un très beau roman.

C’est le premier thriller que je lis, je n’ai donc pas de moyen de comparaison.

Je l’ai trouvé long à mettre en place (sans tenir compte des chapitres rétrospectifs), mais c’est fluide et ça se lit bien.

Plus que l’enquête en elle-même que j’ai trouvée presque facile (crédible mais trop simple et presque trop facilement résolue), c’est la part psychologique qui m’a le plus intriguée.

Sûrement importante dans un thriller, la disparition et les changements d’identité, le fait d’être invisible est plus effrayant finalement que les actions physiques mises en œuvre pour attraper le coupable. L’auteur a réussi de ce côté-là à me mettre mal à l’aise (c’est toujours le cas pour ma part dès que ça parle des bas-fonds de Stockholm, la drogue, tout ça…).

Ce qui est étrange, c’est que j’ai plus apprécié les flash-back dans l’enfance de Leo Junker, pour comprendre ce policier un peu bancal et les évènements au cœur de l’enquête, que les investigations en elles-mêmes. J’ai bien aimé que ça tourne autour de Junker et de son passé, mais le fait que le principal concerné ne maîtrise pas l’enquête m’a un peu embêté Spoiler(cliquez pour révéler)(et j’aurais aimé savoir la dernière identité de Grimberg !)

Je compte bien lire un autre thriller pour me faire un avis plus éclairé sur ce type de roman :)

Le lapin sur la couverture du livre, bien que borgne à cause de son bandeau de pirate, me faisait de l'oeil... Il avait une bonne bouille. C'est donc toute contente de mon achat que j'étais sortir de la bouquinerie.

Pensez donc, avec un quatrième de couverture qui me parlait de "la disparition soudaine d'un homme seul et âgé qui attise les soupçons des villageois et bouleverse le petit trafic d'une bande de jeunes. Peu à peu, la vieille maison qui leur servait de refuge se meut en théâtre des vanités, révélant la face sombre et la violence latente de chaque membre du groupe".

Cela ne présageait que du bon, une sorte d'Overlook miniature.

Ma joie dura jusqu'à ce que je commence la lecture ! Si le premier chapitre a réussi à éveiller ma curiosité et à me mettre l'eau à la bouche, le reste ne m'a pas rassasié et je suis restée sur ma faim avec une impression d'indigestion monumentale car entre le menu promis et ce que j'ai eu dans mon assiette, ce n'était pas la même chose !

Quatrième de couverture trompeur... Je cherche toujours désespérément ce qui m'avait été promis et que ne fut qu'effleuré de loin !

Ajoutons à cela un rythme de narration lent ET ennuyant, endormant même, pour ne pas dire chiant.

Les dialogues, rédigés à la première personne, sont d'un ennui profond et les phrases d'une platitude absolue, comme écrite pas un gamin qui se prendrait pour un auteur ou par un auteur qui se ficherait de son lectorat comme je me fiche de ma première paire de chaussette.

Pourtant, il est dit qu'il a déjà publié, qu'il a du succès et qu'il est criminologue... C'est criminel de proposer pareil roman sous l'appellation de "thriller", oui ! "Somnifère" serait plus juste.

En plus d'être ennuyants, les dialogues sont déroutants car les actions que font les personnages sont décrites dans les conversations, sans qu'il y ait de guillemets pour signaler la fin de la discussion, rendant le tout encore plus lourd. Je vous donne un exemple ici :

– Si vous échouez, je reprends les 200.000 que je vous ai déjà donné. Jack commence à chercher quelque chose dans sa veste. Ah, te voilà. Il sort un révolver noir de l'une de ses grandes poches. J'aime l'avoir à portée de main, commente-t-il en le rengainant.

Ah oui, j'oubliais de vous dire aussi que le narrateur était un des jeunes (David) et que la narration s'effectuait au présent, chose que je n'apprécie pas beaucoup, ayant un préférence pour le passé simple.

Passant des pages, j'ai eu l'impression - trompeuse - que l'action allait enfin démarrer vers la page 130... Que nenni ! C'était juste un soubresaut !

Allez, un peu de trépidation sur la fin, mais la platitude des dialogues et de la narration ont rendu le tout insipide et retiré tout caractère de suspense ou d'angoisse. Quant aux dernières pages, elles sont à bailler d'ennui. Limite à se flinguer.

Quand aux personnages, aucune empathie ou attachement pour eux (hormis pour Kasper, un jeune garçon et son lapin, eux, ils sont bien). .

Dommage, parce qu'il y avait de bonnes idées dans le livre : des ados qui commettent des cambriolages et qui tuent un vieil homme (même si un n'y prend pas part, ce qui le rend un peu dangereux pour les autres), la nécessité de tenir cela secret, un enterrement du corps dans le jardin de la maison abandonnée, deux témoins du meurtre, dont un jeune gamin avec son lapin borgne... (lapin borgne qui, bien que donnant le titre au roman a un tout petit rôle, alors qu'il aurait pu être mieux exploité).

Et puis surtout, il y avait la vieille maison dont l'état de conservation changeait selon les yeux qui la regardaient, des chuchotements entendus par certains, comme si elle était habitée par des esprits... Une maison cachée de tous qui semblait faire ressortir le meilleur ou le pire de chacun. Mais le tout fut sous-exploité ou juste touché de loin, ce qui donne une sorte de bouillon insipide et nauséeux.

Un Overlook Jr ?? Tu parles ! de l'ersatz, oui !!

Le résumé ne promettait pas grand chose : une enquête des plus classiques. Mais l'atmosphère qui s'en dégageait était intriguante, et le personnage principal intéressant. Ce fut une bonne découverte qui m'a permit de bien finir les vacances d'été.

Ce polar suédois diffère fortement des polars nordiques que je lis habituellement. Il n'y a pas cette impression de huis-clos et de froideur, même si cela se passe dans une petite ville suédoise, et ce jeu du passé-présent qui nous tient en haleine, mais nous allons au contraire suivre trois personnages sur plusieurs années d'écart : Vidar, Isak et Edvard. Ce dernier est certes peu présent mais sans lui l'histoire n'a pas de sens. Tout découle de lui et de ses actes. Davantage qu'un polar nordique classique, je dirai qu'ici nous avons à faire à un polar psychologique. En effet, l'assassinat de Lovisa, retrouvée morte dans sa maison en feu, c'est d'ailleurs par ce feu que débutera l'intrigue, symbole de destruction, va déclencher une série d'évènements pour les personnages précités et leurs proches. Edvard, le petit ami est accusé et tout porte à croire qu'il est l'assassin même si jusqu'au bout j'ai cru en son innocence. Cela va complètement bouleversé la vie d'Isak, alors jeune garçon, si proche de son oncle, beaucoup plus présent que son propre père. Une malédiction semble peser sur leur famille : le grand père d'Isak était connu comme le loup blanc, lui qui buvait et battait sa femme. Son fils Edvard a d'ailleurs le coup de poing facile. Alors, dès qu'il est accusé de ce crime, les yeux se tournent vers Isak et sa famille car bon sang ne saurait mentir ; il doit bien avoir en lui la même violence que son grand-père et son oncle ! Cela poursuivra Isak jusqu'à son adolescence et à l'âge adulte. Il ne sera pas le seul à être hanté par ce crime : Vidar, alors simple flic, finit, avec les années, par douter. Il se sent coupable car c'est lui qui a découvert Edvard à l'orée de la forêt qui se trouve près de la maison de Lovisa. Cette obsession menace d'ailleurs de tout lui faire perdre : sa carrière, ses amis, sa famille. Quant à Edvard, il reste étrangement mutique, apparaît peu dans l'histoire et semble surtout attaché à son neveu. Alors oui, jusqu'au bout je me suis demandée qui était l'assassin mais pour moi le plus marquant dans ce roman c'est l'impact qu'a eu le meurtre de Lovisa sur ces trois personnages et ce, sur plusieurs années. L'aspect psychologique très fouillé en fait un roman complexe et j'avoue qu'à chaque instant j'ai compris les sentiments d'Isak, ce petit garçon bouleversé, cet ado borderline et cet adulte perdu. Comment ne pas jubiler quant il décide de ne pas se laisser faire ? Et comment ne pas s'émouvoir lorsqu'on le voit s'enfuir car il se sent perdu ? Vous l'aurez compris, je me suis profondément attaché à ce personnage. Et une seule chose peut l'aider à enfin vivre sa vie : savoir ce qu'il s'est vraiment passé la nuit de l'assassinat de Lovisa. Passionnant !