Rachid Santaki

On voit qu'il y a une bonne part de vécu ou d'inspiration, mais je n'ai pas accroché du tout dès le départ.

Je le relirais peut-être un jour si l'envie me prend lorsque mon style de lecture aura varié.

Même si je n'ai pas trouvé que ce livre était une référence en terme de polar (le scénario tient tout de même la route), j'ai trouvé interessant la manière dont il contextualise le 93 des années 90.

Sur ce point, je le classe comme agréable à lire et loin d'être dénué d'interêt.

Ce roman est inspiré de faits réels et a été écrit par un homme, Rachid Santaki, très engagé auprès des quartiers dit "difficiles". Il intervient notamment auprès de prisonniers lors d'ateliers. Je ne m'attendais pas à un roman semi auto-biographique, qui collerait autant à la réalité mais plutôt à un écrit plus romancé. Ce n'est pas le cas, tout comme l'histoire ne sera pas uniquement une enquête sur ce qu'il s'est passé et sur les événements qui ont conduit au meurtre de Mathieu et à la mise en réseau de son calvaire. Nous suivons plutôt le ressenti de l'auteur et de ses réflexions sur la violence dans les quartiers qui l'ont vu naître. J'avoue que le voir se rapprocher de Sofiane, celui qui a filmé le calvaire de Mathieu et l'a mis en ligne, m'a heurtée. Je n'éprouvais aucune sympathie pour ce personnage et je ne comprenais pas que l'auteur puisse autant se rapprocher de lui. L'auteur lui-même se fera cette réflexion que, bien qu'il se soit rapproché de Sofiane, il ne doit pas oublier que celui-ci est un assassin et que la famille de Mathieu ne se remet pas de ce drame. Certains proches de Rachid Santaki eux-mêmes ne comprennent pas sa démarche. L'auteur nous expliquera le pourquoi du besoin de cette démarche, cette volonté de comprendre la violence et ses origines pour y mettre fin. Lui-même se perdra un peu en chemin mais ira au bout de son projet et de son livre.

Le roman n'apportera pas de réponse concrète, le sujet est vaste et compliqué, mais il nous rappelle que cette violence n'est pas nouvelle dans les quartiers sensibles. Elle est par contre relayée par les réseaux sociaux, et peut devenir gratuite, juste pour le plaisir de se montrer, d'avoir son quart d'heure de gloire.

Je me demande juste où est la justice pour toutes les victimes de cette violence...