Ferdinand Von Schirach

histoire sans trop d'interet, je n'ai pas vraiment aimée

Je ne connaissais pas cette affaire (certes elle est fictive, mais fortement inspirée de faits réels) et j'ai pu la découvrir avec une aisance rare. Mine de rien les dossiers judiciaires sont souvent plus complexes qu'il n'y paraît et lors des jugements, il y a une somme de facteurs méconnus qui sont pourtant à prendre en ligne de compte. On pourrait s'y perdre, mais l'une des grandes forces de l'auteur, c'est justement de rendre tout cet imbroglio limpide. Quelle somme de travail préparatoire il doit y avoir derrière ! Car même s'il romance le tout, il faut que l'ensemble tienne la route.

Ce livre se lit donc avec beaucoup de facilité et de plaisir si on apprécie le genre sociétal, criminel et judiciaire.

Les différents protagonistes sont rendus très humains avec leurs qualités, leurs défauts aussi, leurs doutes, leurs interrogations... Sans forcément se sentir très proches d'eux, on les comprend.

L'ambiance est rendue elle-aussi avec une aisance qui cache beaucoup de travail d'écriture en amont.

Le contenu est passionnant et véridique. Je n'ai pas lâché mon livre. Il faut dire qu'il y a une partie historique fort bien rendue encore une fois donc cela ne pouvait que finir de me séduire.

Quand j'ai commencé ma lecture, je ne savais pas que ces nouvelles, au nombre de trois, étaient tirées du premier ouvrage connu chez nous de Ferdinand Von Schirach : "Crimes". Comme je ne l'ai pas lu, cela ne m'a aucunement dérangé.

C'est la première histoire qui donne son titre à ce mini recueil et que l'on découvre aussi dans la quatrième de couverture.

J'ai beaucoup aimé ce récit factuel et bien mené. J'ai retrouvé toutes les qualités d'écriture que j'avais apprécié lors de ma découverte de l'auteur.

Idem pour le second et troisième récit.

C'est un peu comme se retrouver dans une ambiance type "Maigret" version magistrature. Pas de sensationnel, des faits, de l'humanité... Des histoires vraies ou au moins qui ont cette saveur d'authenticité.

Une collection peu onéreuse qui permet de découvrir des auteurs, des styles, des genres que j'apprécie et que j'explorerai encore. Laissez-vous tenter pour faire de belles rencontres littéraires.

J'ai lu cette pièce de théâtre dans sa langue originale, c'est-à-dire en allemand. Cette lecture n'était pas aisée (à cause du vocabulaire juridique principalement), mais elle en valait largement la peine. La pièce pose de profonds questionnements sur le jugement d'un soldat qui a sacrifié un certain nombre de personnes pour en sauver un nombre plus grand.

Est-t-il coupable ? Doit-il purger sa peine ? Son attitude était-elle éthique ?

Ce livre pose le doute. La remise en question et l'empathie. On découvre que la loi a des failles et que parfois, il est extrêmement ardu de juger de manière "juste" une personne, car la loi ne s'applique pas à tous les cas imaginables.

Je conseille vivement cette lecture à tous ceux qui sont curieux "d'assister" à un procès, mais aussi à tous ceux qui veulent connaître le sort de ce soldat.

Bonne lecture !

Un livre déconcertant comme une oeuvre d'art contemporain, à l'image des photographies reconstituées du personnage principal de ce livre. Il y est question d'art, d'apparence, de réalités virtuelles, de vérité et de culpabilité. le cheminement de la pensée de l'auteur et celle de son personnage, un photographe célèbre, sont difficiles à suivre mais les trous dans la compréhension font partie du mystère. J'ai néanmoins parcouru cette histoire troublante avec intérêt, la trouvant plus accessible que beaucoup d'oeuvres artistiques contemporaines, purement photographiques ou vidéos. Au final, c'est d'ailleurs la vision de la démarche artistique que je retiendrai de ce livre que je ne classerais ni comme policier ni comme roman à suspense.

Comme @Alyss31 je l'ai lu en allemand dans le cadre de mon cursus abibac. Le vocabulaire juridique était difficile mais ce livre est une pépite ( sachant que je n'aime pas le théâtre ) . Une des particularités du livre est aussi la participation du lecteur : on lit les faits, on écoute les témoins et enfin sur le moment de la fin, on choisit si l'on juge lars koch coupable ou non coupable

Parfois, sillonner les rayonnages de la bibliothèque au hasard peut avoir du bon. A la recherche d’une lecture contemporaine plutôt courte, mon chemin a croisé celui du recueil de nouvelle «Sanctions» de Ferdinand Von Schirach. Avocat devenu auteur, il va traiter dans ce recueil la thématique de la justice, et des conséquences engendrées par le non respect de cette dernière.

Le recueil de 150 pages comportent 12 nouvelles, d’un niveau relativement équitable. La plume de Von Schirach est fluide et directe, un style parfait pour évoquer l’ambiance d’un tribunal et des situations parfois délicates qui mènent un individu à commettre l’irréparable. Dans chaque récit on suit un personnage différent : un juré (sûrement l’histoire que j’ai préférée), un avocat, un juge, le témoin d’un crime... etc.

Je n’ai pas été surprise d’apprendre que l’auteur était un avocat, on sent l’exactitude des propos et des événements racontés. C’est cette manière parfois chirurgicale de narrer qui donne de l’impact aux destins que l’on découvre au fil des pages. Aucune concession, et certaines histoires font l’effet d’un couperet.

Un recueil que je vous recommande, et qui m’a convaincue de lire les autres oeuvres de l’auteur.

J'ai pris ce recueil de nouvelles par pure curiosité. le titre, l'auteur allemand et la collection Gallimard "Du monde entier" m'ont donné envie de le découvrir. Et quelle belle découverte ! Ce recueil comprend 12 nouvelles axées sur le thème de prédilection de l'auteur : les affaires de justice. Ça se comprend, l'auteur étant lui-même un juriste de métier. Sauf qu'ici, il accorde une place importante à la victime, toutes les victimes sans exception. Car les destins touchés par une affaire de justice se trouvent toutes dans la salle d'audience : la victime, l'accusé, la défense, les proches.

Personnellement, j'ai beaucoup aimé ces 12 histoires efficaces. le format court se justifie amplement (inutile de broder autour quand il n'y a pas de la matière). Ces 12 histoires se déroulent toutes autour d'une affaire de justice, mais je vous rassure, on ne passe pas des heures au tribunal, cela reste d'ailleurs anecdotique pour 2. Pour le reste c'est l'avant et/ou l'après. Certaines m'ont particulièrement touchée : comme celle de la femme qui, pour protéger la mémoire de son mari décédé dans des circonstances honteuses, préfère qu'on la suspecte d'assassinat que d'avouer la vérité. Celle de la jeune avocate obligée de défendre l'indéfendable et qui, par professionnalisme, trouve la faille qui permet la libération d'une ordure. Celle de l'homme qui regrette d'avoir été trop loin, mais ses regrets ne changeront rien, le mal est fait.

En résumé, un beau recueil qui se lit rapidement, un auteur avec une sensibilité particulière, pudique, qui sonde, expose et ne juge pas (lol, normal, pour un juriste). Je lirai certainement ses autres ouvrages.

Je n'ai pas l'habitude de lire ce genre de roman, je suis habituellement plus spécialisée en jeunesse ou en fantasy. Mais j'ai entendu parler du film tiré de ce livre et j'ai eu envie de lire ce roman.

On y suit un avocat qui tente de défendre son client, "malgré lui". On y découvre une partie sombre de l'histoire de l'Allemagne et on ne peut qu'être outré de savoir que tant de criminels nazis ont été innocentés à cause d'une loi stupide... Bref, un roman qui se lit rapidement et qui est vraiment intéressant, même si j'aurais aimé qu'il s'attache moins à décrire la vie privée de l'avocat. J'aurais préféré que ses recherches soient plus détaillées.

Tabou est un roman particulier, le photographe Sebastian Von Eschburg a signé des aveux complets mais ni corps, ni identité de la victime n’ont été trouvés par les enquêteurs. Son avocat va tout faire pour renier l’accusation de meurtre mais une question perdure, pourquoi Sebastian se trouve-t-il dans cette position ? L’artiste a-t-il pousser ses expérimentations trop loin, au point de tuer et de camoufler son crime ? L’habilité de l’auteur se trouve dans sa façon de nous faire réfléchir sur la création artistique, sur la culpabilité et sur le tabou, bien entendu. Véritable œuvre dans l’œuvre, Von Schirach nous emmène dans la complexité de la philosophie, il s’amuse à nous bousculer dans nos certitudes et à jouer avec la puissance de ses personnages.

Le dénouement, pour être bref, est ingénieux. L’auteur ne répond pas volontairement à toutes les questions que le lecteur se pose, c’est à ce dernier de faire son propre cheminement et c’est ce que j’ai le plus aimé. Le livre est un peu difficile d’accès, à lire à tête reposée, mais quelle claque, quel talent.