Paul Lafargue
Auteur
Activité et points forts
Thèmes principaux
Classement dans les bibliothèques
Quelques chiffres
Note moyenne : 6.08/10Nombre d'évaluations : 12
0 Citations 4 Commentaires sur ses livres
Les derniers commentaires sur ses livres
Un point de vue très intéressant, l'auteur nous livre dans ce petit livre (sans jeux de mots), une réflexion poussée et étayée de nombreux arguments pertinents.
Afficher en entierVraiment intéressant, une bouffée d'air dans ce monde obsédé par la valeur du travail et méprisant ceux qui usent de leur temps pour profiter de la vie, se repose, et parfois, prennent même le temps de ne rien (!) faire. Je cite Gigi Bergamin, dans la postface, qui conclue très bien ce que je pense : "Outils et courage intellectuels, au contraire, ne manquaient pas à Paul Lafargue qui, avec Le Droit à la Paresse, nous a légué un bijou que certains de nos contemporains veulent bien considérer avec une sympathie amusée, et ils en restent là. C'est qu'il n'est guère opportun de trop bouleverses notre petit potager des idées reçues."
Le reste de mes avis et appréciation est illustré dans les extraits que j'ai ajoutés à la fiche du livre.
Autrement, livre parfois un peu difficile à lire j'ai trouvé, difficile à suivre, ou s'embourbant dans un humour d'une autre époque, qui perd un peu le lecteur. Mais le contenu vaut la peine de s'y accrocher, vu le nombre de pages réduit, quand même.
Afficher en entierAh, que c'est bon, ce style pamphlétaire fin XIXème ! Plein d'hyperboles, de caricatures grivoises d'illustres politiques et capitaines d'industrie aujourd'hui totalement oubliés, ça sent encore la poudre de 48 et déjà tellement la Première Internationale... L'athée cite la Bible pour "confondre les jésuites", et le révolutionnaire, contre les moralistes, Platon, Cicéron, Hérodote, Xénophon, et j'en passe. Et puis, quel personnage tragique, que ce gendre de Marx !
Vous voulez en goûter, de l'hyperbole ? Tenez :
"La France capitaliste, énorme femelle, velue de la face et chauve du crâne, avachie, aux chairs flasques, bouffies, blafardes, aux yeux éteints, ensommeillée et bâillant, s'allonge sur un canapé de velours ; à ses pieds, le Capitalisme industriel, gigantesque organisme de fer, masque simiesque, dévore mécaniquement des hommes, des femmes, des enfants, dont les cris lugubres et déchirants emplissent l'air ; la Banque à museau de fouine [tiens tiens, déjà !], à corps d'hyène et mains de harpie, lui dérobe prestement les pièces de cent sous de la poche." (p. 80)
Une gourmandise littéraire que ce style, donc, qui valut à l'auteur d'être d'autant moins pris au sérieux qu'il a été souvent cité.
Et si, comme le suggère le préfacier (Paul Allies), ce petit opuscule avait mis le doigt sur la plaie que le communisme ne sut pas comprendre, à savoir le lien entre travail-croissance, surproduction et appauvrissement des classes laborieuses (cessons de parler de prolétariat !), avec une appendice non moins néfaste pour les "capitalistes" ? Eh oui ! dans ce cas, il s'agirait bel et bien d'une prémonition quasi prophétique, qui devrait avoir résisté à l'épreuve du temps, qui devrait valoir plus que la "nécessité historique" marxienne, en fait qui serait toujours d'actualité (même si la plupart des idées secondaires sont amplement périmées)...
Personnellement, je me suis fait ma petite idée là-dessus : jugez-en pour vous-mêmes si ça vous intéresse :
"Travaillez, travaillez nuit et jour ; en travaillant, vous faites croître votre misère, et votre misère nous dispense de vous imposer le travail par la force de la loi. L'imposition légale du travail donne trop de peine, exige trop de violence et fait trop de bruit ; la faim, au contraire, est non seulement une pression paisible, silencieuse, incessante, mais comme le mobile le plus naturel du travail et de l'industrie, elle provoque aussi les effets les plus puissants." (cité p. 39)
"... le grand problème de la production capitaliste n'est plus de trouver des producteurs et de décupler leurs forces, mais de découvrir des consommateurs, d'exciter leurs appétits et de leur créer des besoins factices." (p. 62)
"Tous nos produits sont adultérés pour en faciliter l'écoulement et en abréger l'existence. Notre époque sera appelée "l'âge de la falsification", comme les premières époques de l'humanité ont reçu les noms "âge de la pierre", d'"âge de bronze", du caractère de leur production." (p. 64).
Eh bien, pour être daté 1880, chapeau bas !
Afficher en entierLes gens aiment aussi
Dédicaces de Paul Lafargue
et autres évènements
Aucun évènement prévu
Biographie
Paul Lafargue voit le jour le 15 janvier 1842 à Santiago de Cuba. Les Lafargue regagnent la France en 1851, Paul est alors âgé de neuf ans. Il suit des études secondaires à Bordeaux puis des études de médecine à la Faculté de Médecine de Paris où il fait connaissance avec Proudhon. Suite à une déclaration au premier congrès international des étudiants qui eut lieu à Liège en octobre 1865 dans laquelle il émet le souhait de voir disparaître les rubans tricolores au profit de la seule couleur rouge, il est exclu à vie de l'Université de Paris. Il émigre à Londres où il rencontre Friedrich Engels et Karl Marx (en février 1865), dont il épouse la fille, Laura, en 1868. Il rentre alors en France où il devient membre de la Première Internationale, dès 1866 il est élu au Conseil général de l'Internationale où il représente l'Espagne jusqu'au Congrès de Bruxelles en 1868. Il participe à la Commune de Paris en 1871 puis gagne l'Espagne où il fonde, à Madrid, une section marxiste (1871) de la 1re Internationale.Après s'être rendu au Portugal, Lafargue revient à Londres où il rencontre Jules Guesde, avec qui, en France, il fonde le Parti ouvrier (1880) et son périodique, le Socialiste (1885-1904).
Il est incarcéré en 1883. Il devient député de Lille en novembre 1891 alors qu'il était à nouveau emprisonné à la suite d'une condamnation pour « provocations au meurtre » après les fusillades de Fourmies (1er mai 1891) qui avaient fait neuf morts chez les ouvriers.
Il est l'auteur, entre autres, du pamphlet fameux Le Droit à la paresse (1880) : « Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie traine à sa suite des misères individuelles et sociales qui, depuis deux siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l'amour du travail, la passion moribonde du travail, poussée jusqu'à l'épuisement des forces vitales de l'individu et de sa progéniture... »
Il est également l'auteur d'un Cours d'économie sociale (1884), du Communisme et l'Évolution économique (1892), et du Socialisme et la Conquête des pouvoirs publics (1899) et de nombreux textes polémiques ou de circonstance.
À 69 ans, en 1911, il se suicide avec sa femme, en se justifiant dans une courte lettre : « Sain de corps et d'esprit, je me tue avant que l'impitoyable vieillesse qui m'enlève un à un les plaisirs et les joies de l'existence et qui me dépouille de mes forces physiques et intellectuelles ne paralyse mon énergie, ne brise ma volonté et ne fasse de moi une charge à moi et aux autres ».
Paul Lafargue et Laura Marx sont enterrés au cimetière du Père-Lachaise (division 77), face au Mur des Fédérés.
Afficher en entier