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— Laisse-moi tranquille, Travis.
— C’est notre chanson, Poulette.
— On n’a pas de chanson.
— Poulette...
— Non.
Je me tournai vers Brad et me forçai à sourire.
— Je veux bien, finalement.
Ravi, il m’entraîna dans l’escalier. Travis recula en titubant pour nous laisser passer, visiblement blessé.
— Je voudrais porter un toast ! hurla-t-il soudain.
Je me retournai. Il était monté sur une chaise et avait piqué sa bière au type qui se trouvait à côté de lui.
— Aux connards, lança-t-il à l’intention de Brad. Aux filles qui vous brisent le cœur, ajouta-t-il en me saluant. Et à l’horreur absolue que constitue la perte de sa meilleure amie parce qu’on a été assez con pour en tomber amoureux.
Il vida la bière d’un trait et la jeta par terre. En dehors de la musique qui montait du sous-sol, il régnait un silence total, et tout le monde fixait Travis.
Afficher en entier— Dormir entre la cuvette des toilettes et la baignoire sur des carreaux froids et durs en compagnie d’une idiote qui vomit tripes et boyaux ? Tu appelles ça l’une des meilleures nuits de ta vie ? C’est pathétique, Trav.
— Non, rester avec toi quand tu es malade et te voir t’endormir sur mes genoux, voilà ce que j’appelle l’une des meilleures nuits de ma vie. Ce n’était pas le grand confort, j’ai très mal dormi, mais j’ai vécu ton dix- neuvième anniversaire à tes côtés, et tu esplutôt sympa quand tu es bourrée.
— Oh, entre les gémissements de douleur et les éclaboussures de vomi, je suis sûre que j’étais tout à fait adorable.
Il m’attira contre lui et caressa Toto, qui s’était pelotonné dans mon cou.
— Tu es la seule femme que je connaisse qui reste séduisante la tête dans la cuvette des chiottes. C’est dire.
Afficher en entierQu’est-ce qu’elle fait ? demanda Travis.
— Elle arrive. Ses chaussures sont un peu longues à mettre, expliqua America.
— Ce suspense... c’est insoutenable, Poulette ! lança Travis.
Je sortis en tirant sur ma robe. Travis se figea. Il fallut qu’America lui donne un coup de coude pour qu’il cligne les yeux.
— Merde alors.
— Prêt à péter un câble ? lui demanda America.
— Prêt à rien du tout. Elle est superbe, répondit Travis.
Je souris et, lentement, pivotai pour lui montrer le profond décolleté arrière de ma robe.
— Ah, là, si, je crois que je vais péter un câble, rectifia-t-il en s’approchant pour me faire tourner sur moi-même.
Afficher en entierJe ne veux pas coucher avec toi, Poulette. Tu me plais trop.
Afficher en entierEn entrant dans le restaurant, ma tête ne fonctionnait pas tout à fait en cohésion avec mes pieds. Une odeur de graisse et d’herbes de Provence régnait un peu partout dans la salle, la moquette rouge était couverte de miettes. Il choisit une table dans un coin, à l’écart des groupes d’étudiants et des familles, et commanda deux bières. Mon regard balaya la pièce, s’arrêta sur des parents qui peinaient à faire manger leurs enfants turbulents, évita ceux, inquisiteurs, des étudiants.
— Tout de suite, Travis, dit la serveuse en prenant notre commande avant de repartir en direction des cuisines d’un pas tout guilleret.
Je ramenai mes cheveux derrière mes oreilles, soudain très gênée d’être habillée comme un sac.
— Tu viens souvent, on dirait, remarquai-je d’un ton acerbe.
Travis se pencha par-dessus la table, appuyé sur ses coudes, et planta ses yeux noisette dans les miens.
— Alors, dis-moi, Poulette. C’est quoi, ton problème ? T’es une mangeuse d’hommes en général, ou c’est juste moi, que tu hais ?
— Je crois que c’est juste toi, grommelai-je.
Il rit, amusé par mon humeur de chien.
Afficher en entier"- Serais-tu prête à parier là-dessus, Abby Abernathy ? dit-il en souriant, le regard pétillant.
- oui, je prends le pari. Je gage qu(il te donnera un coup.
- Et s'il n'y arrive pas ? Je gagne quoi ?
Je haussai les épaules. De l'autre côté du mur, le brouhaha avait grimpé d'un cran pour devenir rugissement. Adam venait de saluer la foule et rappelait les règles.
Un larges sourire barra le visage de Travis.
- Si tu gagnes, j'arrêtes le sexe pendant un mois. Mais si je gagne, tu passes un mois avec moi."
Afficher en entierJe raccrochai et tendis le téléphone à Travis. Le bourdonnement reprit. J’eus une sensation de brûlure, suivie d’une seconde de soulagement, tandis que Griffin essuyait l’excès d'encre. Travis fourra mon portable dans sa poche, reprit ma main dans les siennes et se pencha pour poser son front contre le mien.
— Tu as paniqué comme ça, quand tu t’es fait tatouer ?
Il semblait à l’agonie, comme si ma douleur lui était mille fois plus difficile à supporter que la sienne.
— Heu... non. Mais c’est pas pareil, là. C’est bien pire.
— C’est bon ! annonça Griffin en se redressant.
Je me laissai aller contre le dossier du fauteuil.
— Ouf!
— Pas trop tôt, soupira Travis.
Je baissai les yeux sur les lettres noires parfaites, élégantes malgré ma peau encore rouge.
Mme MADDOX
— Waouh.
Travis eut un sourire triomphant.
— C’est magnifique !
Afficher en entier« Je pense que tu te trompes, chuchota-t-elle. Tu n’as pas besoin d’aller à cette soirée pour trouver mec, tu en as un sous le nez qui est fou de toi. »
p.95
Afficher en entierNous suivîmes America et Shepley jusqu’à la voiture, et quand Travis voulut me prendre la main pour m’aider à traverser le parking, je la retirai violemment. Il fit volte-face. Je m’arrêtai, et me penchai en arrière quand il s’approcha.
— Je vais t’embrasser un bon coup, comme ça, ce sera fait ! hurla-t-il à quelques centimètres de mon visage. T’es complètement ridicule ! Je t’ai embrassée dans le cou, et alors ?
Je sentais l’alcool et la fumée dans son souffle ; je le repoussai.
— Je suis pas ta copine de baise, Travis.
Afficher en entier- Vingt-sept minutes pour être exacte.
- Non mais c'est pas possible, ça, Travis ! m'exclamai-je en bondissant du lit.
- Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-il avec un soupir.
En fouillant dans le placard, je trouvais un jean, que j'enfilai dans la foulée, puis retirai ma nuisette et la jetai au visage de Travis.
- Tu me donne vingt minutes pour me préparer avant de rencontrer ta famille ! Mais ça mérite la peine capital, un truc pareil !
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