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Un si séduisant patron



Description ajoutée par Skipere 2014-06-03T08:03:38+02:00

Résumé

Bien décidée à trouver l'homme idéal avant ses trente ans, Marissa s'est inscrite sur un site de rencontres. Après tout, n'est-ce pas le meilleur moyen d'éviter les déconvenues ? Car Marissa se l'est juré : jamais plus elle ne tombera amoureuse d'un homme de pouvoir ! Mais elle sent sa détermination chavirer le jour où l'irrésistible Rick, son trop séduisant patron, lui demande de devenir son assistante personnelle...

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Classement en biblio - 3 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Underworld 2020-02-24T20:02:45+01:00

** Extrait offert par Jennie Adams **

1.

— Vous voulez transformer ce petit pont insignifiant en réplique du Pyrmont Bridge, qui est un joyau de notre patrimoine ! Je regrette, mais c’est impossible. Ces deux sites n’ont rien de comparable.

Le P.-D.G. de Morgan Construction, une grande entreprise basée à Sydney, se trouvait sur le modeste pont en question, face à un homme d’âge mûr.

Tandis que d’une voix chaude et naturellement autoritaire Rick Morgan expliquait à son interlocuteur la position de leur entreprise concernant les plans de réaménagement, Marissa Warren frissonna. Si Rick était capable de concrétiser n’importe quel projet architectural, tant dans le domaine de la rénovation que de la construction, il se refusait cependant à déroger à sa propre éthique de travail.

Marissa aurait bien aimé être dotée de la même force de caractère. Cela l’aurait aidée à contrôler ce qu’elle ressentait en cet instant ; elle ne s’était pas attendue à être à ce point troublée par le grand patron. Toutes ses collègues avaient beau se pâmer devant lui, ce type d’homme aussi ambitieux que séduisant ne l’intéressait pas. Elle avait déjà donné, merci bien !

Sans doute était-ce le vertige dû au pont qui la déstabilisait, ou alors les brusques rafales de vent qui lui faisaient perdre l’équilibre.

Elle préférait imputer ce qu’elle éprouvait à n’importe quel phénomène plutôt qu’à une attirance pour le propriétaire de l’entreprise où elle travaillait depuis six mois.

Jusqu’à ce matin, elle n’avait jamais échangé autre chose que quelques « bonjour » avec lui, et la perspective d’avoir de nouveau un jour une relation avec un homme intéressé uniquement par le pouvoir lui donnait envie de s’enfuir en courant.

La dernière fois, cela s’était mal terminé. Elle avait été utilisée, tournée en ridicule, et avait fini par se faire larguer en public. Tout cela au profit de la carrière de cet ambitieux de Michael Unsworth !

Elle tira son haut doré par-dessus sa jupe chocolat et prit note de ce que disait Rick sur le bloc sténo, s’efforçant de ne pas faire attention à lui. Ni à son charisme, ni à ses magnifiques yeux gris bordés d’épais cils noirs. Encore moins à la sensualité contrôlée qui émanait du personnage. Pas question de prêter attention à tout cela !

N’avait-elle pas dit et répété à ses amies Grace et Dani — rencontrées sur le site blinddates.com, et dont les pseudos étaient Scones&Muffins et Californienne — qu’elle était bien résolue à trouver son homme idéal, un M. Tout-le-Monde ? Elle ne les connaissait que depuis quelques semaines, mais c’étaient des femmes formidables, qui la comprenaient et l’encourageaient. Et elle comptait bien prouver qu’elle était capable de contrôler son propre destin.

— Ce pont n’est pas un passage clé pour le trafic portuaire, Cartwright. Les plus gros navires ne passent pas par là, expliqua Rick avec un grand geste de la main. Il ne fait pas partie des monuments historiques et sa rénovation n’y changera rien. Si on doit le réaménager, il vaudrait mieux viser la robustesse, la durabilité et la sécurité en conservant le design actuel. C’est ce que nous vous avons précisé dans notre rapport initial.

Le pont reliait deux petites jetées de la baie de Sydney. Situé en bordure de la ville, il n’avait effectivement rien d’extraordinaire. Contrairement au Pyrmont, il n’offrait aucune vue saisissante, ni sur le célèbre Sydney Harbour Bridge ni sur l’opéra en forme de coquillage qui semblait jaillir directement de l’eau.

— Vous n’avez pas écouté ce que je souhaitais, marmonna Cartwright.

— Si, j’ai écouté. Tout comme le chef de projet qui a été votre premier interlocuteur. Ses conseils étaient tout à fait pertinents…

Non loin d’eux, une mouette poussa un cri aigu avant de plonger dans l’océan en quête de nourriture.

Rick affichait une expression aussi déterminée que le ton de sa voix. Sa mâchoire carrée, même à 9 h 30 du matin, révélait l’ombre d’une barbe sous la peau. Quant à sa haute silhouette aux larges épaules et à la musculature bien dessinée, elle respirait l’énergie sous le costume anthracite parfaitement coupé.

Marissa n’aurait pas voulu se laisser troubler ainsi, mais c’était plus fort qu’elle.

— Nous pouvons réaliser quelque chose de vraiment spectaculaire ici, répéta Cartwright comme un mantra.

Encore ?

Décidément, songea-t-elle, cet homme n’avait rien écouté des explications de Rick !

Celui-ci réprima un juron.

Afin de reprendre le contrôle d’elle-même, Marissa prit une profonde inspiration. L’air marin lui apporta une bouffée de l’après-rasage citronné de Rick. Elle se retint de fermer les yeux et de soupirer, ce qui aurait été totalement déplacé, et tâcha de se concentrer sur le visage rubicond de Cartwright. Peut-être pouvait-elle participer de façon utile à la discussion ?

— Puisque vous êtes limités en matière de rénovation du pont lui-même, peut-être pourriez-vous réaménager les quais pour faire ressortir leur caractère ? suggéra-t-elle.

— C’est ce que je pense aussi, Marissa. Ce serait plus viable commercialement, répondit Rick en lui jetant un rapide regard approbateur.

Ce bref moment de complicité et le petit sourire malicieux qu’il lui adressa rendirent Marissa toute chose.

Très bien. Donc, son patron était non seulement séduisant mais également capable d’apprécier les idées de ses collaborateurs. Il n’en appartenait pas moins à la catégorie « beau ténébreux ambitieux ».

Exactement le profil d’homme à proscrire. Peu importait qu’elle ait bientôt trente ans et que ses hormones la fassent réagir…

Il fallait qu’elle se concentre. Oubliant qu’elle portait un gros casque de chantier, elle voulut secouer sa chevelure bouclée.

Dans le mouvement, le casque lui tomba sur les yeux et elle le redressa en grimaçant.

— Vous vous sentez bien ? demanda Rick.

Ses yeux gris s’étaient teintés d’une lueur mi-amusée, mi-admirative.

— Tout va bien, je vous remercie.

Il se demandait probablement pourquoi elle avait bougé la tête ainsi.

— Ce n’est rien. J’ai eu un frisson…

En fait, tout avait commencé le matin même, quand elle l’avait regardé dans les yeux et qu’il lui avait dit : « Ah, vous êtes là, tant mieux ! » de cette voix grave et sexy. Depuis, ce frisson la reprenait dès qu’elle le regardait ou pensait à lui.

— Je vois.

Les lèvres de Rick ne bougèrent pas, mais ses yeux pétillèrent d’amusement.

Marissa regarda son expression et un mot lui vint à l’esprit : fatal. Cet homme pouvait lui être fatal.

— Une bascule centrale en acier, comme celle du Pyrmont…, reprit Cartwright qui ne désarmait pas.

— Nécessiterait un tout autre type de pont, bien plus large et situé en eaux plus profondes, l’interrompit Rick.

Il leva la main comme pour se la passer dans les cheveux puis la laissa retomber. Lui aussi portait un casque de chantier, à la différence près qu’il n’avait pas l’air ridicule.

— C’est d’ailleurs ce que Hedley, le chef de projet, a dû vous expliquer, ajouta-t-il.

— Hedley n’est pas cadre dirigeant, répliqua Cartwright. Il ne comprend pas la vision de certains membres du comité concernant ce projet. Il faudrait que le pont s’ouvre et se ferme à certaines heures de la journée, ce qui créerait une attraction touristique, même au passage d’un petit bateau.

— Mais vous n’avez ni les fonds ni les autorisations nécessaires pour réaliser de tels changements, lui rappela Rick. Et les conditions du trafic portuaire ne l’exigent pas non plus.

— J’ai une certaine influence au sein du comité qui doit donner son accord !

Cartwright se tourna soudain vers Marissa et la foudroya du regard.

— Est-ce que vous avez noté cela, jeune fille ? Je ne vois pas votre stylo bouger !

— C’est un stylet de sténographie, corrigea aimablement Marissa alors que Rick se raidissait à son côté. Et j’ai noté chaque information que vous avez fournie. Par ailleurs, j’ai presque trente ans : je ne suis plus vraiment une « jeune fille ».

— Mlle Warren fait partie du personnel de Morgan. Elle n’est pas…

— Pas vexée du tout, intervint Marissa avec un grand sourire.

Rick prit une inspiration. Il la dévisagea et perdit de sa raideur.

— Vraiment, vous n’avez pas l’air…, commença-t-il d’une voix grave.

— Pas l’air aussi vieille ? acheva-t-elle sur un ton qu’elle aurait voulu léger et enjoué.

En fait, elle avait parlé d’une voix haletante, à cause du regard qui pesait sur elle. A cause de la manière dont il était venu à son secours, alors qu’il n’avait jamais travaillé avec elle jusqu’à ce jour.

Et peut-être un peu à cause de son soulagement de ne pas paraître aussi vieille qu’elle le craignait à l’approche de l’anniversaire fatidique.

— Merci, c’est gentil !

Les anniversaires… Après le vingt-cinquième, ne devraient-ils pas tout simplement être supprimés ? se demanda-t-elle.

Marissa secoua la tête. De toute façon, elle trouverait son homme idéal avant ses trente ans et n’aurait même pas le temps de remarquer qu’un tiers de sa vie était derrière elle et qu’elle en avait gâché une partie avec ce menteur infidèle et manipulateur de Michael Unsworth, ce…

— Bon, nous disions donc…, reprit-elle en se forçant à sourire.

Il ne fallait pas qu’elle songe à Michael, pas plus qu’à la présence charismatique de Rick Morgan.

— Nous parlions de ce pont…

Malgré ses paroles prosaïques, le regard de Rick s’attardait un peu plus que nécessaire sur son visage.

Elle lui plaisait ! réalisa Marissa sans pouvoir empêcher une part d’elle-même de se réjouir à cette pensée.

Puis elle fronça les sourcils.

Mais non. Il ne pouvait pas être attiré par elle. Pas du tout. Pourquoi le serait-il ?

— A moins que vous n’ayez quelque chose à ajouter, Cartwright, poursuivit Rick, nous pourrions peut-être clore cette discussion ?

En effet, mieux valait se concentrer sur le travail, se dit Marissa. Certes, son cœur avait fait une petite pirouette de joie en secret, mais elle devait se ressaisir.

Si elle parvenait à contrôler son destin, elle ne souffrirait pas.

Rick s’éclaircit la gorge.

— Monsieur Cartwright, les membres du comité seront en possession de mon rapport avant votre réunion de 11 heures ce matin.

— Il est inutile de l’envoyer à tout le monde. Je pourrai le communiquer aux autres au cours de la réunion.

Comme si Rick allait accepter cela !

— Je vous assure que cela ne me pose aucun problème.

Voix grave. Politesse tranchante.

Ce matin-là, Marissa était arrivée au bureau en s’attendant à d’ennuyeuses corvées d’archivage pendant plusieurs jours en l’absence de son chef. Mais l’assistant de Rick était venu lui demander d’une voix enrouée si elle pouvait le remplacer afin qu’il puisse aller chez le médecin.

Elle avait sauté dans un taxi pour rejoindre Rick sur les quais. Il l’avait prise par le bras pour se diriger vers le pont, et ce contact physique avait suffi à dérégler tous les rouages de son cerveau.

Rick poursuivit.

— Le rapport expliquera pourquoi vos idées ne peuvent être mises en œuvre et sera dans la lignée de celui de mon chef de projet. Dorénavant, c’est avec lui que le comité devra traiter. C’est d’ailleurs lui que vous auriez dû voir, et non moi. Il y a eu une erreur due à un intérimaire au moment de la prise de rendez-vous.

C’était donc à cause de cette erreur que Rick avait ainsi perdu son temps ! Cela répondait à la question que Marissa s’était posée.

— Cet entretien vous sera facturé. J’espère que vos relations avec notre entreprise demeureront amicales et un peu moins dispersées à l’avenir.

Ayant bien fait comprendre à son interlocuteur que ses efforts pour court-circuiter les canaux habituels avaient eu un coût, Rick le salua d’un signe de tête.

— A présent, nous allons vous laisser.

Ouf ! C’était fini. Ils pouvaient rentrer au bureau. Marissa oublierait cet étrange trouble au sujet de son patron et se remettrait à son travail. Il fallait qu’elle mette à jour tout le classement que Gordon lui avait laissé au moment de partir en vacances.

Les doigts de Rick lui touchèrent le coude, provoquant instantanément une décharge d’adrénaline.

Pendant un bref instant, le regard de Rick devint très intense. Puis il secoua la tête et l’entraîna vers l’extrémité du pont. Marissa prit une profonde inspiration et se remémora quel type d’homme elle cherchait.

Un homme gentil et ordinaire. Voilà les critères qu’elle avait indiqués dans le profil du site de rencontres blinddates.com.

Quelqu’un avec qui elle aurait des enfants. S’ils en avaient envie. Elle n’était pas pressée : c’était elle qui contrôlait la situation et non ses hormones ou son horloge biologique.

Elle fronça les sourcils. Une horloge qui faisait tic tac ? Absurde ! Elle recherchait seulement quelqu’un de stable qui s’investirait en toute loyauté dans une relation d’amitié et d’affection avec elle.

Certes, cela pourrait un jour les mener à fonder une famille, mais il n’y avait aucune urgence même si, ces derniers temps, elle remarquait beaucoup de jeunes mamans avec des bébés dans les supermarchés, les boutiques et dans la rue…

Non. Le cap de la trentaine n’allait pas forcément de pair avec des enfants.

Pas du tout.

C’était seulement l’anniversaire auquel elle n’avait pas envie de penser.

Enfin…

— Tom m’a expliqué qu’il était souffrant, dit soudain Rick, la tirant de ses pensées. Vous a-t-il donné son matériel de prise de notes ?

— Oui, juste avant que sa femme vienne le chercher pour l’emmener chez le médecin, répondit Marissa en tapotant la sacoche qu’elle portait en bandoulière et qui lui cognait la hanche à chaque pas.

Lorsqu’ils arrivèrent au bout du pont, Rick lui lâcha tout à coup le bras pour sortir son téléphone. Quand son interlocuteur décrocha, son visage prit une certaine gravité qui accentua les sillons de chaque côté de ses lèvres pleines et fermes.

Ces ridules le rendaient-elles sexy lorsqu’il souriait ?

Mais enfin, à quoi pensait-elle ? se demanda Marissa. La réponse à cette question ne l’intéressait pas… Pas plus que ne l’intéressaient les lèvres qui esquisseraient ce fameux sourire, ni la sensation d’abandon qu’elle avait éprouvée lorsqu’il lui avait lâché le bras.

— Mais tu vas te rétablir, n’est-ce pas ?… Quel est le traitement ?… Est-ce que Linda peut prendre un congé ?… Si ce n’est pas possible, je peux t’envoyer une infirmière à domicile.

La réponse qu’il obtint parut le satisfaire car la tension de son visage se relâcha.

— Bon, très bien. Dans ce cas, tu es paré. Mais si tu as besoin de quelque chose, n’hésite pas à faire appel à moi et ne t’inquiète pas pour le boulot. Je me débrouillerai.

Il s’interrompit quelques instants et scruta attentivement Marissa.

— Ce n’était pas ta faute, Tom, si je me suis retrouvé à ce rendez-vous. C’est une intérimaire qui a fait une erreur. Cartwright a essayé de court-circuiter le chef de projet.

Il y eut une nouvelle pause qui dura plus longtemps, du moins en eut-elle l’impression car il l’observa tout le temps.

— Oui, je sais, tu as sans doute raison. J’ai eu la même idée.

Son ton s’adoucit.

— Allez, maintenant, laisse Linda te mettre au lit. Je l’appellerai plus tard pour prendre de tes nouvelles.

Avant que Marissa ait pu s’émouvoir de la sollicitude de Rick pour son assistant, ou se sentir mal à l’aise à cause de son examen insistant, il remit son téléphone dans sa poche.

— Est-ce que Tom…

Elle n’eut pas le temps d’aller plus loin car ils arrivaient devant un grand 4x4 couleur ardoise.

Dire qu’on appelait ça une voiture ! Marissa y voyait plutôt le prolongement de son propriétaire. Tout en hauteur, largeur et puissance… Il était deux fois plus haut qu’une voiture ordinaire et aurait dû constituer un avertissement : point de courbes ni de douceur, rien que de la force pure.

Vraiment ? Pourtant Rick semblait très attentionné, en plus de ses qualités plus… physiques.

— Tom est atteint d’un virus apparemment très agressif, dit-il. Le virus de Ross River, selon les médecins.

Il enleva son casque et se passa la main dans les cheveux. Ils étaient épais et bruns, avec quelques reflets argentés sur les tempes. Agé de trente-sept ans aux dires de Gordon, il était diplômé à la fois en génie civil et en architecture.

C’était grâce à ces talents, parmi d’autres, que Rick s’était frayé un chemin vers le succès en tant que consultant pour de grands projets de rénovation ou de nouveaux chantiers. Ponts, immeubles, routes, il avait tout fait et dirigeait désormais une équipe d’une centaine de personnes, rien que dans les bureaux.

Il fallait qu’elle garde cela à l’esprit. Le mot « ambitieux » était sans doute trop faible pour le décrire.

Ambitieux. Capable de tout pour parvenir à ses fins, sans se soucier des conséquences sur les autres ? Comme Michael Unsworth ?

— Tom avait en effet l’air mal en point, ce matin, remarqua-t-elle.

Elle continua sur le même sujet pour essayer de ne pas penser à Rick.

— J’espère qu’il se rétablira rapidement et sans séquelles.

— Linda veillera à ce qu’il se repose, et je prendrai régulièrement de ses nouvelles…

Il déverrouilla sa voiture à distance. Le simple mouvement de sa longue main musclée fit frémir Marissa.

— Je suis ravie d’avoir pu le remplacer ce matin, bien que la réunion ait été un peu une perte de temps pour vous, dit-elle en se débattant avec la lanière de son casque.

Puis elle secoua la tête pour ne pas garder la marque du casque, sachant toutefois que rien ne parvenait jamais à dompter ses boucles rebelles.

— J’apprécie que vous soyez venue rapidement. Vous n’oublierez pas de faire une note de frais pour le taxi.

Au moment de lui ouvrir la portière passager, il s’interrompit dans son geste, une lueur d’admiration dans le regard.

— Vos cheveux…

— Sont en bataille ? Oui, je sais. Je ne peux rien en faire, à part les relever ou les attacher.

Tout en parlant, elle sentit un petit frisson lui courir sur la nuque.

— Mais ça me prend du temps et j’étais pressée, ce matin, acheva-t-elle piteusement…

— Ce n’est pas à ça que je pensais, dit-il comme à contrecœur avant de lui prendre le casque en lui effleurant la main.

Elle ressentit une vague de chaleur à ce bref contact.

Et dire qu’elle s’était crue immunisée contre lui. Visiblement, ce n’était pas le cas. En plus, elle lui plaisait, c’était évident. Enfin, peut-être pas.

Rick lança les casques sur la banquette arrière.

— Montez. C’était ma troisième visite de la matinée. J’ai pas mal de choses à vous dicter pendant le trajet de retour. Il y a des contrats en passe d’être signés, et il faut qu’on avance.

Marissa hocha la tête. Elle avait vu juste. Le P.-D.G. de Morgan était bel et bien concentré sur son travail, sur la réussite. Cette même réussite qui importait plus que tout à Michael, et pour laquelle il s’était servi d’elle sans le moindre scrupule.

Avec l’aide de Rick, elle se hissa sur le siège qu’elle trouva confortable et accueillant, en total contraste avec la ligne agressive du véhicule lui-même.

Dans le mouvement qu’elle fit pour s’installer, sa jupe remonta, dévoilant un peu ses cuisses. Elle la rabattit vivement sur ses genoux.

Le regard de Rick s’attarda sur ses jambes. Il toussota, cilla deux fois, puis fit le tour de la voiture pour aller s’installer au volant, impassible.

Impossible qu’il éprouve du désir pour elle ! se dit Marissa. Il devait plutôt se demander comment il avait bien pu la remarquer. Pour lui, elle devait faire partie des meubles.

— Je suis prête à prendre des notes, annonça-t-elle.

— Bon, alors voyons ce que nous pouvons faire pour concrétiser les avancées de mes rendez-vous de ce matin, répondit-il en démarrant.

Michael Unsworth lui aussi était avide de pouvoir et de réussite, et terriblement arrogant, même si elle ne s’en était pas rendu compte tout de suite. Sous ses dehors charmeurs, il l’avait manipulée pour s’attribuer tout le crédit du travail qu’elle avait accompli. Lorsqu’elle le lui avait fait remarquer, il l’avait plantée là, rompant leurs fiançailles secrètes. Bien sûr, elle avait digéré cela à présent. L’affaire remontait à plusieurs mois et elle lui avait dit à l’époque qu’il n’était qu’un misérable rat.

Oui, elle avait totalement digéré cet épisode. Même si elle avait une légère tendance à mettre de temps en temps la musique à fond dans son appartement avec des chansons du style « Pas besoin d’un homme »… Mais elle s’était tout de même inscrite sur un site de rencontres !

Pourquoi d’ailleurs tenait-elle tellement à rencontrer quelqu’un ? Etait-ce parce qu’elle avait été larguée par Michael, et que le jour de son anniversaire, cela ferait exactement un an qu’ils s’étaient secrètement fiancés ?

Non, elle voulait prendre en main son avenir, voilà tout. Peu importait qu’elle trouve un homme avant ses trente ans. Le site de rencontres était un moyen d’augmenter ses chances. Si rien ne se produisait, eh bien, tant pis…

Et ce trouble à propos de son patron ? Pas de problème ! Il allait disparaître comme il était apparu. Certes, Rick Morgan ne semblait pas dépourvu de qualités humaines, mais cela ne changeait rien au fait qu’il vivait pour son travail. Elle ignorerait ses sentiments pour lui jusqu’à ce que tout soit rentré dans l’ordre.

Voilà, elle était prête, elle contrôlait la situation ! Marissa serra son stylet en espérant que l’avenir lui donnerait raison !

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Dates de sortie

Un si séduisant patron

  • France : 2010-01-15 (Français)
  • France : 2010-01-15 - Poche (Français)
  • USA : 2009-04-14 - Poche (English)
  • USA : 2012-07-01 (English)

Activité récente

Titres alternatifs

  • Nine-to-Five Bride - Anglais
  • Nine-to-Five Bride (Blind-Date Brides #1) - Anglais
  • Nine-to-Five Bride (www.blinddatebrides.com #1) - Anglais
  • Dalla scrivania all'altare! - Italien
  • En horario de oficina - Espagnol

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