Commentaires de livres faits par Chlawee
Extraits de livres par Chlawee
Commentaires de livres appréciés par Chlawee
Extraits de livres appréciés par Chlawee
Je dépose un baiser sur sa tempe. Ma bouche condamnée par le silence souffle sa tragique réponse :
- Parce que, quoi qu'il puisse advenir, Emilia, tu y trouveras toujours ta place.
- Lyra, lâche-t-il d'un ton traînant. Demande-moi si j'ai passé une bonne matinée.
Kelsee secoue la tête, amusée.
- Tu as passé une bonne matinée, Sean ?
- Non ! Horrible ! Je refuse d'en dire plus.
Puis, il ajoute quelques secondes après :
- Demande-moi d'en parler.
— No ? Tu dors ?
Je ne réponds pas. Il soupire légèrement et je le sens se pencher au-dessus de moi.
— Je suis désolé d’être parti, surtout de cette manière, murmure-t-il.
Il s’incline un peu plus et mon cœur fait un bond dans ma poitrine quand il dépose un baiser sur mes cheveux.
— Je te promets de me rattraper, chuchote-t-il.
Sur ces mots, il se relève et je l’entends redescendre.
— Mais dis-moi, tu as autant de patience qu’un enfant ?
Je soupire d’un air dramatique :
— Les enfants sont plus patients que moi.
— Hein ? Comment « comme ça » ?
— Comme si tu avais une idée derrière la tête.
— N’importe quoi, nié-je.
Puis, après quelques secondes, j’admets :
— Bon d’accord, j’en ai une. On va faire un tour en ville ? proposé-je.
— Pour quoi faire, encore ?
— De un, je m’ennuie, compté-je sur mes doigts. De deux, j’ai envie de sortir, de trois, j’ai accepté de ne pas reprendre tout de suite le marché de Noël pour me reposer, mais quand même, je m’ennuie…
— Tu l’as déjà dit.
Je le fusille du regard lorsqu’il me coupe la parole et il hausse les épaules en croquant à nouveau dans le chocolat.
— De quatre… mon teint a besoin d’être exposé à la neige.
Cette fois-ci, l’ange ricane devant l’absurdité de mes propos.
— De cinq, je m’ennuie, conclus-je.
J’ai toujours aimé la neige. Mais aujourd’hui, la peine me serre trop le cœur pour que je puisse m’en réjouir.
— Je suis dé…
— Ne dis rien, surtout. Des rencontres foireuses passent encore, mais là… là, c’est trop.
— Je… je ne savais pas…
— Bien sûr, puisque tu te moques de savoir avec qui tu m’organises des rendez-vous. Tu ne fais aucun effort, peu importe si ça me rend malheureuse. Seules ta propre personne et cette foutue promotion comptent à tes yeux.
J’ai l’impression que l’air déserte mes poumons et je ne réussis pas à répondre. Ben croise les bras sur son torse et observe la devanture des Sucreries Câlines.
— Je venais donc le constater par moi-même. Et tu es bien là, avec ton stand. Je pensais que ton entreprise avait fait faillite. Je suis déçu que ce ne soit pas le cas. J’espère que, l’année prochaine, tu seras moins chanceuse.
Je recule, hébétée, et Naïla se dirige vers la porte du chalet, prête à sortir pour étriper mon ex. Il semble le réaliser puisqu’il lève les mains en signe de reddition. Il commence à s’éloigner, mais il vocifère une dernière fois :
— Reprends-toi, Noëllie. Vous êtes juste pathétiques, toi et ton chien de garde.
Il se crispe moins et redresse le buste. Il manque d’être déstabilisé et une de ses mains se détache de la mienne pour se poser sur mon épaule. Je retiens un rire et nous progressons en douceur sur quelques mètres.
— Tu vois, c’est pas si terr…
Au même instant, Aaron blêmit tout en perdant l’équilibre. Ses pieds s’agitent frénétiquement sur le sol tandis qu’il tombe en arrière.
— Tu es vraiment… unique, finit-il par dire.
Je réfléchis, puis j’acquiesce.
— D’accord, mais tu commences, imposé-je.
— Très bien. Ma dernière relation a duré trois mois.
— La mienne, trois ans.
— Trois ans ? s’exclame-t-il.
— C’est légèrement offensant que ça te surprenne autant.
— C’est une fête commerciale.
Ah.
— Et vous aimez faire quoi dans la vie ? tenté-je pour briser la glace.
Il pose son menton dans le creux de sa main, pensif.
— Pas grand-chose.
Et c’est tout.
Je tombe sur le côté, la langue sortie, faisant mine de rendre l’âme. Je soulève une paupière. Aaron, les bras croisés sur sa poitrine, un sourcil arqué, m’observe sans ciller. Je me redresse :
— Ah, donc en fait je décède et tu t’en fous.
Je lui enlève les ornements avec délicatesse et les accroche aux branches.
— Je suis beaucoup plus stylé que lui, fait-il remarquer.
— Je sais.
Je le pousse doucement pour le taquiner.
— La modestie n’est pas ton fort, en revanche, ajouté-je.
— À quoi bon faire semblant d’être humble alors que je suis génial ?
J’éclate de rire.
— Tu prends tellement la grosse tête qu’elle va devenir trop lourde et tu vas perdre l’équilibre.
Il hausse les épaules, puis fait mine de tomber en arrière. Il attrape son visage entre les mains.
— C’est vrai qu’elle commence à peser.
— Immonde ? rétorqué-je, offusquée.
Sa joue frémit, comme s’il se retenait de rigoler et il nous sert un verre d’eau.
— J’avoue que le cheeseburger n’était pas mauvais, mais les frites laissaient à désirer.
— C’est toi qui laisses à désirer, marmonné-je.
Je me tourne vers lui.
— Aaron, tu es au courant que je suis attirée que par les hommes, quand même ?
Il hausse les épaules.
— Oui, je m’en doute, surtout que j’ai vu ta réaction quand j’ai retiré mon tee-shirt pour te montrer mes ailes. Sans parler de la délicate remarque de Naïla. Éclaire-moi, veux-tu, évoquait-elle mon fessier ou mon dos ? me raille-t-il. Non parce que je suis ravi que mes séances de sport portent leurs fruits.
Une place au marché de Noël de Strasbourg.
Le marché le plus beau de France.
Le plus grand.
Dont la réservation est trop chère pour moi.
C’est le rêve de ma vie.
Il prend une gorgée.
- Google ? demande-t-il.
- Han ! Comment connais-tu le nom de mes ancêtres ?
- Tu es un miracle. Un putain de miracle.
Avec ces larmes, c'étaient tous ces jours passés en captivité et ces sévices, qui partaient.
Il croisa mon regard dans le rétroviseur. Pendant un instant, son air resta sévère, puis il finit par s'adoucir.
- Je suis partagé entre le besoin de t'embrasser parce que je suis très fier de toi et celui d'être en colère parce que tu as pris des risques.
- Risques que tu voulais prendre toi-même, si je me souviens bien, répondis-je avec un sourire impertinent.
Une lueur dangereuse passa dans son regard. Je ne savais pas trop s'il avait envie de me crier dessus ou me dévorer. J'en frémis. Il allait vite falloir que ça s'arrête, parce que Griffin était présent.
- Oui, oui, j'ai compris, soupirai-je. "Ce n'est pas pareil."
- Ce n'est pas ce que j'allais...
- C'est totalement ce que tu allais dire, le coupa Griffin, amusé.
- Lyn, qu'est-ce que tu fous ?! s'étonna Ash. Tu ne sais pas conduire !
- Non, mais je sais comment on démarre et comment on s'arrête ! répliquai-je.
À force de voir Dean le faire, j'avais commencé à comprendre certaines choses.
- Et je ne prends pas la route, je veux juste qu'on se mette un peu à l'écart... Ça serait bête qu'on me surprenne en train de te soigner par magie.
- Ça serait bête aussi qu'on meure en fonçant dans un mur, grogna-t-il.
- Un peu de confiance, Ash.
Mais même Eden paraissait perplexe.
Je démarrai le véhicule et enclenchai la première. J'ôtai le frein à main et fis attention à rouler très lentement, en me tenant la plus éloignée possible des bâtiments.
Sur le passage, je renversai une poubelle.
- Oups, grimaçai-je.
- Nous ne pouvions pas manquer la fête, ironisa Celeste.
- Mon serpent préféré ! s'enthousiasma Tony. Comment vas-tu ? Aurai-je enfin une chance de voir tes crocs, ce soir, ma belle ?
C'était une technique de drague, ça ?
Celeste ricana, s'arrêta à sa hauteur et mit une main sur son épaule.
- Si jamais tu les aperçois un jour, cela voudra malheureusement dire que j'ai l'intention de te tuer. (Elle le lâcha et lui rendit son air malicieux.) Je vais me chercher un verre.
Elle s'éloigna et Tony se tourna pour la regarder partir.
- J'ai hâte ! lança-t-il assez fort pour couvrir le bruit de la musique.
Ses doigts froids sillonnèrent sa joue.
Évangéline redressa ses épaules et s'éloigna. « Vous parlez de mon chagrin d'amour, ou du vôtre ? »