Extraits

- Bravo ! Bravo !

Pewar s'approcha de son fils et lui tapota l'épaule :

- Tu vois que tu sais combattre ! Tu vois que tu es plus fort que tu ne le croit ! A présent, tue-le !

Toujours étendu sur le sol, le soldat écarquilla les yeux, terrorisé.

- Raconte-moi !

Le vieux s'agenouilla au pied de son grabat.

- Hier soir, commença-t-il, j'ai senti qu'il se passait quelque chose aux alentours de ma maison. Je suis sorti, je me suis caché, et j'ai vu votre petite troupe aux prises avec les brigands. Tu était à terre, non loin d'un soldat qui beignait dans ton sang. Il y avait aussi un prisonnier.

Le cœur de Nihal sauta dans sa poitrine.

- Décris-le moi !

A peine plus qu'un enfant. Blond. Et terrorisé.

- Merci. De m'avoir sauvée, et de tes conseils. J'espère pouvoir un jour payé ma dette envers toi.

Le vieux haussa les épaules :

- Qui sait ? Peut-être que nos chemins se croiserons de nouveau. En attendant, bonne chance !

Le temps change le visage des choses, même celui des souvenirs.

Le temps change le visage des choses, même celui des souvenirs.

Spoiler(cliquez pour révéler)Lorsque la lumière argentée l'eut complètement éclairée, la pierre termina sa métamorphose et prit la forme d'un vieillard mal en point, au visage strié de rides ; il avait une barbe blanche d'une longueur extraordinaire et de lourdes chaines autour des poignets et des chevilles. Nihal retint son souffle. Elle connaissait cet homme, parce qu'il l'avait soignée et sauvée des brigands. Mégisto n'était autre que le vieux de la grotte.

- Ido... bredouilla-t-elle. Je suis mal...

- Ne t'inquiète pas, jeune fille. Un bon somme, et tu seras comme neuve.

Une larme coula le long de la joue du jeune chevalier du dragon :

- Non, non. Je suis un être méprisable...

- Mais qu'est-ce que tu racontes ?

- Un idéal, une cause... Je n'ai même pas de cause à défendre...

- Oh ! Dieux du ciel ! s'exclama le gnome. Tu as juste pris une bonne cuite ! Dors, Nihal. Tout va bien. Dors.

-Peur? Et pourquoi? J'aime le risque, c'est le sel de ma vie. Si on ne s'amuse pas pendant un peu pendant le court temps qui nous est donné, à quoi bon vivre? Et puis, c'est un défi.

-page 81

"Les gens que j'ai vue mourir ne pensaient pas à leurs propre intérêt: ils luttaient pour tout le Monde Émergé, pour les vivants et les morts, pour les soldats et les civils. Ce n'est pas une guerre comme les autres. C'est l'attaque d'un seul homme contre toutes les Terres. Nos peuples sont frères, monsieur le comte. Nos Terres sont celles où sont nés vos ancêtres, et leurs désirs sont aujourd'hui les nôtres: la paix et la liberté."

Ce n'est qu'au milieu de la journée qu'il perçut enfin le bruit de pas.

- Qu'est ce qu'il y a? Vous avez décidé de me laisser mourir de faim? ironisa le magicien.

Les pas s'arrêtèrent.

- Je te demande pardon, répondit une voix féminine. On vient seulement de m'avertir qu'il y avait un prisonnier.

À travers les barreaux Sennar vit s'approcher une jeune fille qui portait un plateau. Elle était menue, de petite taille, et ne devait pas avoir plus de seize ans. Son visage était un ovale parfait, et ses joues était roses. Jusque-là, Sennar n'avait vu que des personnes au cheveux blancs, or celle qui se tenait devant lui avait des mèche châtain clair.

Un silence embarrassé s'installa entre les deux jeunes gens.